Chapitre 11
Deux jours.
C'est le temps qu'il m'aura fallu avant de maîtriser le pouvoir de l'Opium. Je peux dorénavant toucher un objet magique sans que ce dernier ne se déclenche accidentellement.
Une prouesse de plus à mon palmarès qui n'aura pas manqué d'impressionner Aaron pour la seconde fois en très peu de temps. Je suis une génie, c'est désormais un fait avéré.
Je n'ai donc plus rien à faire ici. Il est grand temps de retrouver mes pénates ; mes fringues ; mon frigo ; et Bernadette, l'horrible pholque qui a élu domicile au plafond, dans un coin de mon studio. J'ai accepté de la laisser tisser sa toile de bonne grâce en voyant à quel point elle prenait plaisir à sucer la cervelle de la satanée mouche qui avait pourri mon sommeil, une nuit.
Voilà pourquoi je me dirige vers la sortie d'un pas décidé, mon paquetage sous le bras.
Bernadette et moi, c'est du sérieux. Sa petite bouille hideuse commence à me manquer.
— Kali, où comptes-tu aller comme ça ? me stoppe Aaron alors que je suis sur le point de passer le porche.
— Aaah ! Putain ! je réponds, une main sur le cœur.
Il a surgi devant moi sans prévenir, le saligaud.
Au moins, les salutations sont lancées.
Je m'aperçois alors de la présence de Sven à ses côtés. Il semble aussi curieux d'entendre ma réponse que son acolyte. Je note qu'il tire une grosse valise derrière lui, ressemblant étrangement à la mienne. Soit un gros rectangle rose en forme de licorne avec quatre roues et un dos légèrement creusé qui permet de la chevaucher quand on s'ennuie dans la salle d'attente d'un aéroport, par exemple.
On a les mêmes goûts, c'est trop marrant.
— Kali ? insiste Aaron. Tu comptes répondre un jour ?
— Ah oui ! Je vais chez moi, les informé-je sans détour.
— C'est absolument hors de question, rétorque-t-il.
Il est mignon, il croit que je lui demande son avis.
— Kali, intervient Sven à son tour. Tu ne peux pas retourner chez toi pour le moment. L'endroit n'est pas sûr.
Ah, ils sont tellement protecteurs envers moi, ces deux là...
— Je suis au courant, les gars. Voilà pourquoi j'ai emporté... ceci, révélé-je triomphalement en dégainant la baguette d'hypnose du sachet en papier que je transporte.
Ils sont tellement éblouis par mon sens tactique qu'ils restent interdits durant quelques secondes, l'un comme l'autre.
— Où as-tu trouvé ça ? me demande calmement Aaron.
— Dans la bibliojungle bien-sûr. C'est fou le nombre d'objets magiques qui s'y trouvent. Puisqu'on en parle, pourquoi vous les entreposez là plutôt qu'ailleurs ? Vous n'avez pas peur qu'un nouveau Raph vous les choure ?
— Hmmpf, c'est le camembert qui dit au reblochon tu pues.
Aaron marmonne quelques mots dans sa barbe mais je ne parviens pas à les distinguer clairement.
— Ils ne sont utiles qu'au porteur de l'Imperium, m'apprend Sven.
— Qu'est-ce que tu as pris d'autre ? me demande son confrère en serrant les dents.
— Le feu fiolet, annoncé-je fièrement.
— C'est quoi un feu fiolet ? nous consulte Sven.
— La Machaira, lui répond Aaron. C'est comme ça qu'elle l'appelle.
— Tu vois, chantonné-je. Rien à craindre ! Je maîtrise grave !
— Tu ne maîtrises rien du tout, me contredit-il. Tu ne sais même pas t'en servir correctement.
— Bien sûr que si.
— Non.
— Si !
— Très bien, montre-moi, me défit-il.
— Quoi ? Là ? Maintenant ?
Il est suicidaire ?
— Heu... Aaron... intervient Sven sans aller jusqu'au bout de sa phrase.
Mais le brun l'ignore. Il se contente de m'offrir une sorte de révérence irrévérencieuse et fait faire à son bras un mouvement de moulinet pour m'enjoindre à m'illustrer par le geste plutôt que par la parole.
— Okay... Bien, m'enorgueillis-je. Très bien. Très, très bien
Avec détermination, je lui tends la baguette qui m'encombre. Je sors le feu fiolet du sac, que je laisse tomber au sol, après quoi j'inspecte rapidement mon arme. Puis, je jette un coup d'œil à Aaron, qui hausse un sourcil et se fend d'un rictus persifleur.
Je fronce alors le nez et je redresse le menton. D'un mouvement vif, je brandis le tube devant moi tout en me concentrant suffisamment pour faire appel à la magie qui parcourt désormais mon corps afin d'activer le sabre laser ancestral qui repose diligemment contre ma paume.
Une fraction de seconde plus tard, Aaron me fait lâcher prise en venant taper sous mon bras tendu avec le sien.
Mais aïeuh !
Le feu fiolet fait un vol plané avant que sa lame n'ai eu le temps d'en surgir.
Le Cairebéroce le rattrape aussitôt avec la vélocité d'un raptor.
— Hey ! je m'indigne.
Bien que, je dois reconnaître que son action était hyper sexy.
— Petit un : tu n'avais aucune prise sur la Machaira et tu t'es laissée désarmer comme une débutante. Petit deux : tu la tenais dans le mauvais sens, bordel ! Si je t'avais laissé aller au bout de ton geste, tu te serais empalée toute seule. Petit trois : tu ne touches plus à aucun artefact sans surveillance et encore moins sans autorisation. Et, enfin, petit quatre : tu ne mets plus un pied dans ton appartement tant qu'il existe encore des traîtres parmi nous, énumère-t-il d'un ton sans appel. Est-ce que c'est bien compris ?
— Okay ! m'avoué-je vaincue. C'est vrai, je ne sais pas m'en servir. Mais je ne comptais pas l'utiliser réellement. Je voulais juste la montrer à Margarita.
— Tu es une calamité ambulante, Kali ! s'énerve Aaron. Tu restes. Ce n'est pas négociable ! Et tu ne montres rien à Margarita, bordel !
Il a vraiment un problème avec les bordels...
Son ordre asséné, il presse le pas et me frôle violemment. Le courant d'air qu'il déplace en passant à côté de moi me fait presque tomber à la renverse.
Il pénètre à l'intérieur de la maison avec humeur après avoir fait claquer la porte d'entrée derrière lui de façon théâtrale.
— Je te signale qu'il va bien falloir que je retourne chez moi tôt ou tard, parce que je n'ai plus rien à me mettre et que je commence à en avoir marre d'emprunter des fringues à l'avé Tetris. Ils ne me siéent pas, je dois faire cinq ourlets à mon short. De plus, mon téléphone est toujours là bas. Il contient toute ma vie, hurlé-je à son attention malgré le battant fermé.
— Justement, à ce propos... commence Sven que j'avais presque oublié.
Il place la licorne à roulettes devant lui et descend la fermeture éclair qui se trouve au niveau de son cul avant de trifouiller dedans pour y chercher je ne sais quoi. Ayant enfin mis la main sur l'objet de sa fouille approfondie, il se relève et me lance un sourire victorieux.
Il me tend alors une oreille géante en plastique.
— Hey ! J'ai exactement la même coque pour mon Smartphone ! je m'exclame avec surprise.
On a vraiment de nombreux points communs. Peut-être que c'est sur lui que je dois faire jouer mes charmes en priorité, finalement.
— Heu... Bah, en fait, c'est le tien, m'indique Sven déstabilisé. C'est ta valise aussi.
— Hein ? Comment ça ? Vous l'aviez depuis le début et vous ne me l'avez pas dit ?!
— Non... on a été la récupérer ce matin.
— Quoi ?! m'offusqué-je plus encore. Alors, vous, vous avez le droit d'aller chez moi pour récupérer mes affaires mais ce n'est pas mon cas ?!
Heurtée d'avoir été ainsi mise de côté, je croise les bras et je le toise de bas en soufflant par le nez.
— Non, Kali, tente-t-il de m'adoucir. C'est ton amie qui nous les a remis. Elle a été récupérer ton Smartphone dans ton appartement. Pour ce qui est de la valise, elle se trouvait déjà chez elle apparemment. Margarita nous a dit que tu l'avais laissé là il y a quelques temps, en l'informant que c'était un kit de survie que tu avais pris soin de préparer parce que tu ne voulais pas te retrouver démunie si ton appartement venait un jour à prendre feu.
Ah oui, c'est vrai. J'ai de bonnes idées, parfois.
La totalité de ses paroles atteint enfin mon cerveau-lent.
— Quoiiiii ?! explosé-je alors définitivement. Vous avez vu Margarita sans moi ?!
— Ça s'est décidé à la dernière minute, soupire-t-il. On l'a rencontrée en coup de vent durant sa pause déjeuner. Et uniquement parce qu'elle nous avait menacés de diffuser un avis de recherche aux infos si on n'acceptait pas son deal. Si on ne t'a rien dit, c'est parce qu'on ne pouvait pas prendre le risque de te voir approcher ton amie alors que tu es toujours dans la ligne de mire de Nolan et sa bande.
— Pourtant, vous n'avez pas hésité à lui faire prendre des risques à elle, en l'envoyant à mon appartement alors que vous saviez pertinemment que ce dernier était surveillé par les méchants, je proteste.
— Yanis nous a confirmé qu'elle ne courrait aucun danger. Et, il y a peu de chances que les renégats s'en prennent à elle. C'est toi qu'ils veulent, ou plutôt le pouvoir que tu véhicules sans le vouloir. Ton amie ne leur serait d'aucune utilité, elle ignore où tu te trouves. De toute façon, comme je te le disais, c'est elle qui a insisté. Beaucoup. Elle voulait garder un moyen de te joindre facilement si elle ne pouvait pas te voir tout de suite. Et, franchement, je suis content de me débarrasser du problème quand je vois la façon dont elle m'a fait payer mon silence ces derniers jours...
Je veux bien le croire. La pizza est une vraie carne quand elle s'y met.
— Aaron avait raison, poursuit Sven en grimaçant. Je n'aurais jamais dû te laisser lui téléphoner depuis mon portable. Elle n'a pas arrêté de me harceler les heures qui ont suivies. Et, en voyant que je restais muet à ses multiples appels et sms, elle a décidé d'employer l'artillerie lourde. Après ça, je n'ai pas cessé d'être importuné par un certain Theo qui me laissait des messages enflammés toutes les heures pour me dire à quel point il m'aimait et que si ce n'était pas réciproque ce n'était pas grave, il se contenterait de nos mémorables parties de jambes en l'air... Il s'est bien-entendu empressé de m'envoyer une preuve de son excitation en gros plan pour me montrer ce que je loupais. J'ai passé deux jours horribles entre les différentes sollicitations de ces fous furieux.
— Ah, désolée pour toi, compatis-je. Je connais ça, j'ai eu à faire à un Theo un peu collant, moi aussi.
— C'était le tien de Theo, Kali...
— Il a craqué pour toi aussi ?
— Mais non ! En voyant que je m'obstinais à ne pas lui répondre, ta copine lui a refilé mon numéro en lui faisant croire que c'était le tien... que tu avais changé de téléphone.
— Oh ! Ah ah ! Elle est trop forte !
Du grand Margarita. J'adore !
Sven secoue la tête, dépité. Il n'a pas l'air d'apprécier cet humour.
Dommage pour lui.
— Kali, m'implore-t-il en prenant un ton grave. Tu dois me promettre de ne pas chercher à retourner chez toi pour le moment. Je sais que la situation n'est pas idyllique mais nous ferons tout pour te mettre à l'aise le temps que tu resteras ici.
Hin, hin... Tout ? Vraiment ?
— Le destin du monde repose désormais sur tes épaules. Si tu ne relâches pas le pouvoir le jour de la Syndesi, les enfers s'ouvriront et il en résultera un véritable chaos sur Terre. Les pertes humaines se compteraient en milliers, si ce n'est plus. C'est une lourde charge qui t'incombe, nous en sommes conscients, mais nous serons présents pour t'entourer. Et nous te protégerons jusqu'au jour fatidique. Je te le promets.
— D'ailleurs, je ne comprends toujours pas quel intérêt y trouvent ce renégat et ses acolytes. Je sais bien que notre monde n'est pas parfait, mais il faut quand même être sacrément atteint ou suicidaire pour souhaiter voir défiler des monstres sanguinaires dans les rues.
— Tu ne t'en rends pas forcément compte parce que, tant que les portes sont scellées, l'Imperium est relativement contenu... mais c'est un pouvoir très puissant. Imagine, il permet à lui seul de maintenir le verrou des dix mondes durant une durée de vingt-cinq ans. C'est énorme. Son plein pouvoir n'est totalement accessible que le jour de la Syndesi... et, s'il n'est pas relâché ce jour là, il offre à son porteur un niveau de puissance colossal. Il y a de quoi en tenter plus d'un.
Wow ! Ça fait peur. Je suis même étonnée que les portes tiennent toujours.
Mais... une minute...
— Attends, le stoppé-je vivement. Comment ça « dix mondes » ?
Sven se mord soudain la lèvre, comme s'il en avait trop dit.
— Il existe dix enfers, me renseigne-t-il rapidement. Leurs occupants y sont répartis par espèces.
— Oh ?! Genre, les incubes, les mangeurs de chair, les démons du cauchemar et autres ? Ce genre d'espèces là, tu veux dire ?
— Heu... si on veut.
— Cool ! Et il y a quoi d'autre comme sortes de démons ? Vous avez des livres qui en parlent dans la bibliojungle ? Ou des dessins qui les représentent ? m'animé-je.
J'aimerais bien voir à quoi ils ressemblent. Ça doit valoir le coup d'œil.
— Ton tatouage ! s'exclame Sven en passant du coq à l'âne.
— Gné ? Qu'est-ce qu'il a mon tatouage ?
Oh merde ! Ne me dis pas qu'il devient tout moche ?!
— Je ne sais pas si Freja te l'a précisé, mais il représente justement les dix enfers. Chaque arrondi qui surplombe tes arcades sourcilières correspond à un monde entourant la Terre, placée au centre.
— Whaaa ! je m'enthousiasme. Alors il a une signification, il n'est pas juste décoratif ! J'adooore !
— Ouais. Bon, sur ce, je dois filer. Je suis attendu. Margarita m'a dit qu'elle t'appellerait ce soir, à son retour du travail. Promets-moi juste de rester ici, en sécurité, jusque là. Tu as des affaires à toi, maintenant. Et si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre, tu n'as qu'à demander à la Veteris, ou a Aaron. Il ne devrait pas tarder à réapparaître. Je crois qu'il envisageait justement de t'entraîner à différentes techniques de combat.
Ah ? Il n'aura finalement pas été sourd à ma suggestion de corps à corps...
— Okay, okay, m'incliné-je. Je vais partir à la recherche des cochons en attendant, ça m'occupera.
— Heu... oui, fais-donc ça.
***
Un quart d'heure plus tard, je suis de retour sous le porche. Complètement bredouille.
J'ai fais le tour de la propriété dans tous les sens et je n'ai pas vu l'ombre d'un porcin. Ni d'aucun autre animal. Si on ne compte pas les oiseaux de la forêt et autres minuscules membres de la faune locale. Aucun intérêt.
Ce refuge est le plus naze du monde.
Je me laisse tomber sur la marche et me prends les joues entre mes poings, boudant de déception.
Je ne peux pas partir et il n'y a même pas de petits cochons dans les environs.
Si encore les filigays étaient d'un naturel avenant... mais non. Ils continuent de me dévisager d'un air choqué chaque fois que je les croise. C'est bon, j'ai bien compris que j'avais merdé en avalant la boulette du diable. Faut qu'ils pètent un coup, ces prout-prouts.
Je soupire de dépit, ruminant mes pensées.
C'est là que me trouve Aaron, quelques temps plus tard.
Il s'assoit à côté de moi sans mot dire et se contente de contempler le vide durant plusieurs secondes, son épaule frôlant la mienne.
Je lui jette des petits coups d'œil en biais.
Qu'est-ce qu'il fout ? C'est trop bizarre.
Je m'apprête à rompre ce silence oppressant mais il me devance :
— Je suis désolé de m'être emporté toute à l'heure. Je n'ai pas été tendre depuis notre rencontre et j'en suis conscient. Je me reprochais les événements et c'était plus facile de reporter la faute sur toi plutôt que d'y faire face. Tu es tellement... toi. Bref, tu n'aurais jamais dû te retrouver mêlée à ce merdier et la vérité c'est que j'en suis le seul fautif. Je savais que je prenais un risque en confiant la magiki bala à Yanis pour qu'il confonde le Kerberos renégat. Je me suis planté.
Il ne décroche pas du paysage devant lui tandis qu'il me livre son ressenti.
Son profil est superbe. Je me demande s'il y a un seul défaut dans ce physique d'Apollon. À première vue, je dirais non. Et j'ai beau le scruter en détail, je ne trouve aucune anicroche.
— Le Kerberos chargé de relâcher l'Imperium est sélectionné méticuleusement parmi les dix, poursuit-il sans se soucier de mon reluquage en règle. Pour sa prestance et sa foi profonde en notre cause. Il y a toujours eu des divergences d'opinion, des Filii Gê prêts à s'emparer du pouvoir pour leur compte personnel... mais un Kerberos qui nous trahit... ça c'est une première. En théorie, l'élu intègre le pouvoir de la magiki bala au dernier moment et le relâche dans la foulée. Pour être sûr de ne pas être tenté de l'utiliser à des fins malveillantes. C'est une expérience assez douloureuse et le contrôle que nous devons exercer sur ce flux de pouvoir est très délicat, d'où la nécessité qu'un Kerberos s'en charge. Une personne qui a été formée toute sa vie en prévision de ce moment, et dont le physique et le mental lui permettront d'encaisser la chose sans plier. Tu n'aurais jamais dû y être confrontée. C'est trop pour une simple humaine...
Je n'ai pas écouté la moitié de ses explications, je me suis laissé happer par ma contemplation. En fait, je ne comprends pas trop pourquoi il a soudainement décidé de se livrer à moi mais j'adore le son de sa voix, alors si ça lui fait du bien de vider son sac... je ne vais certainement pas l'en empêcher.
En cet instant précis, je le trouve beau. Vraiment beau. Pas seulement physiquement. C'est un tout. Il est beau. Il incarne le mot.
Après un dernier instant de réflexion muette, Aaron inspire profondément et se tourne vers moi. Il verrouille ses iris flamboyant aux miens, dans une expression des plus sérieuses.
Il tente visiblement de se lancer dans une déclaration enflammée et ne sait pas comment la mettre en forme. Voilà qui me ravit.
Ce n'est peut-être pas un pro de la drague mais ça ne le rend pas moins attirant. Au contraire, ce trait de figure est même craquant.
— Kali. Tu...
Je lui saute au cou sans lui laisser l'occasion de finir pour lui offrir un smack mémorable.
Surpris par mon initiative, il a d'abord un mouvement de recul et appose ses mains sur mes épaules pour me repousser de son giron.
Ses yeux passent plusieurs fois de mon regard à mes lèvres, l'air hagard. Puis, ses pupilles se dilatent, comme s'il me voyait vraiment pour la première fois. Je jurerais distinguer une véritable étincelle y prendre vie.
Puis, sans prévenir, Aaron revient à la charge et m'embrasse à son tour avec l'ardeur d'un affamé.
Oh mazette !
C'est le meilleur roulage de pelle de toute ma vie !
Il s'arrête pourtant beaucoup trop vite lorsque la porte d'entrée s'ouvre dans notre dos et que deux filigays se figent sur le perron en avisant notre position.
Aaron se relève d'un bond, comme s'il avait le diable au corps. Ses yeux passent de moi aux indésirables puis il se carapate en m'abandonnant dans la position de notre étreinte. Les deux bras en l'air, entourant le vide de l'emplacement qu'il vient de laisser.
Crotte. On y était presque.
***
La prochaine partie est celle que j'attends de vous poster depuis le tout début, tellement je me suis éclatée à l'écrire. Il ne me reste pas grand chose à faire dessus, du coup elle arrivera sans doute plus tôt que prévu... (ce week-end ?)
Et elle est assez longue également, je la couperai peut-être en deux. Bref, j'ai hâte.
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