À bout de souffle, j'arrivais au-dessus du village alors que le soleil se couchait. Le chemin coincé entre deux blocs de montagne menant à Suna était jonché de cadavre. Ils étaient arrivés. Je me dirigeai vers le village de sable et vit trois personnes debout, dont deux portaient un chapeau traditionnel. Des clochettes y étaient accrochées aux extrémités. Ils étaient trop loins et je n'entendais rien de ce qu'ils racontaient mais mon cœur se mit à cogner impitoyablement dans ma poitrine. L'un était très imposant et traînait sa veste à terre et l'autre était debout à côté de lui. Il fit un sceau de sa main et jeta de l'argile blanche à la forme d'oiseau sur le sable avant de l'agrandir et de sauter dessus. Alors qu'il s'envolait, mon cœur ne tint plus et je l'agenouillai, commençant à suffoquer. Tout mon corps voulait s'élancer à sa suite mais mon cœur ne pourrait pas tenir, c'était certain. Depuis le temps que je le cherchais ! Depuis si longtemps ! C'est quoi cette sensation... ce cœur qui tambourine dans ma poitrine, ces membres qui ne m'écoutent plus, ces oreilles qui bourdonnent ? Ce sentiment incompréhensible qui me taraude depuis hier ? 18 ans que j'attends, même plus, et voilà que ça se réalise enfin. Deidara est vivant. Devant moi. Réellement vivant. Des larmes mouillaient le coin de mes yeux sans tomber :

- Deidara... je te retrouve enfin.

Alors que le soleil continuait son chemin vers la nuit, je changeai d'expression et sautai rejoindre les deux restés en bas :

- Bonsoir, comment allez vous ?

Sasori et l'autre ninja du village de sable se retournèrent d'un coup, prêts à m'attaquer. Le shinobi de Suna me lança un kunai qui rebondit sur mon armure de chakra. Je levai les mains :

- Paix. Je ne vous veux aucun mal. Je viens en allié.

- En allié ? s'étonna le ninja. Tu penses pouvoir nous berner ?

Je soupirai :

- Il me semble que tu viens de trahir ton village, alors évite de trop la ramener s'il te plaît.

- Espèce de...

Alors qu'il allait foncer sur moi, Sasori mit son énorme dard entre lui et moi afin de le stopper :

- Calme-toi. Écoutons ce qu'elle a à dire. D'ailleurs, tu n'as aucune chance contre elle si tu te bats, alors évite de mourir inutilement et me faire perdre mon temps.

Je hochai la tête. On s'est juste aperçu avec le membre de l'Akatsuki et il avait déjà réussi à me cerner et à évaluer mes forces :

'' Surtout ne pas me sous-estimer. ''

- Et donc ? s'impatienta la marionnette.

- Je suis venue économiser un peu de temps pour vous. Vous voulez attraper Gaara, le jinchuriki du Ichibi n'est-ce pas ?

- Mais comment... ?!

Le shinobi fit une mine ahurie. Sasori ne dit rien :

- On n'a pas besoin de ton aide. Deidara s'en charge très bien tout seul. En revanche, ta présence est plus que louche. Je vais devoir t'éliminer.

Sasori sortit son dard qui pointa dans ma direction avant de me le balancer à la figure. Je l'esquivai et enveloppais mon chakra autour d'une goutte qui est tombée dans le feu de l'action :

- Doton ! Piliers de roche !

La technique surgit de dessous de mes attaquants et j'en profitais pour tirer un kunai de ma poche puis piquai le bout de mon doigt et approchait ma goutte de chakra contenant du poison de la blessure où du sang commençait à en sortir. Le liquide violet coula par l'ouverture :

- Invocation !

Un renard un peu plus grand que la marionnette de Sasori apparut et je sautai dessus. Sasori et le ninja me foncèrent dessus :

- Essaie de gagner un peu de temps en attendant que j'assimile le poison.

- Ne me donne pas d'ordre, petite, je déteste ça.

- C'est une simple suggestion.

- Bon, j'accepte.

Je concentrai mon chakra autour du doigt que j'avais blessé avant de refermer la blessure, puis je sortis une seringue de ma poche et me la piquai dans le bras en appuyant sur le bouton. Le liquide à l'intérieur coula dans mes veines :

- Bien, tu peux venir, Sasori.

Son dard me transperça le ventre sans que je ne vis rien arriver :

- Que... ?!

Le sang coulait à flot et je crois bien que c'était la première fois que je recevais une telle blessure :

- Zut !

J'arrachai l'arme de mon corps et appliquai ma main dessus pour stopper l'hémorragie :

- Ça ne sert à rien. Même si ta blessure se ferme, le poison sera déjà dans ton sang. Je ne sais pas ce que tu t'es injecté tout à l'heure mais ça ne servira à rien.

Derrière Sasori, je vis le sable de Gaara s'élever dans le ciel :

'' Si je ne me dépêche pas, le bras de Deidara va être... ''

- Multiclonage !

Mille clones apparurent autour de moi et se jetèrent sur les deux ninjas :

- Je dois vous laisser... à plus.

Puis je baissais ma tête vers mon animal d'invocation :

- Suis le sable dans le ciel. C'est une suggestion.

- Bien.

Il sauta sur le sable du jinchuriki tandis que le vent ébouriffait mes cheveux. Les grains de sables me faisaient mal aux yeux tandis que le renard continuait sa route. Je vis de loin l'oiseau blanc du blond :

- Ok, maintenant tu vas le suivre quoi qu'il arrive.

Il sauta en l'air et s'envola aux côtés de l'oiseau tandis que le sable se rapprochai dangereusement de sa cible. Sachant pertinemment que l'artiste refuserait mon aide, je restais à distance raisonnable de lui. C'est alors que le sable entoura son bras :

- Suiton ! Torrent intarissable !

Un flot d'eau sortit de ma bouche et je visais le sable meurtrier qui se durcit au contact du liquide. L'énorme branche plia et se craquela avant de s'effondrer dans les ruelles en bas dans un gros bruit. J'entendis quelques passant hurler avant de m'essuyer le front :

- Ouf, juste à temps.

Alors que je rouvrais les yeux pour contempler le désastre, je sentis un regard insistant se poser sur moi et je tournai ma tête de ce côté. C'était la première fois que je plongeai mon regard dans le sien et je ne me souvins plus de ce qu'il se passa ensuite. Le temps s'était arrêté, tous mes sens ne répondaient plus et mes membres s'étaient figés :

- Hé ! Ohé !

Les appels de mon renard me réveillèrent au bout d'un certain temps :

- Qu'est-ce que tu fous ?! hurla-t-il. On est en plein combat ! C'est pas le moment de roupiller !

- Oui, t'as raison ! Je ne sais pas ce qui m'arrive.

Deidara était déjà reparti au combat. Ses explosions ne cessaient pas et je m'approchai avec le félin. Le sable virevoltait tandis que le blond les évitait avec souplesse sur l'oiseau blanc. Je balançai mes fils de chakra autour de Gaara et serrai fort. Celui-ci ne compris pas ce qu'il lui arrivait tandis qu'il se voyait privé de ses mouvements. Une des œuvres d'art du ninja d'Iwa s'approcha du Kage et explosa à sa figure :

- Gaara !

Je baissai la tête et vit Kankuro accompagné de Temari hurler le nom de son frère. Le corps du rouge tomba avant d'être rattrapé par la queue de l'oiseau. Puis il battit des ailes et s'approcha de moi et de mon renard. L'œil visible de Deidara étincelait tandis qu'il levait la tête vers moi, avant d'arriver à ma hauteur :

- Tu es... qui ?