Sasuke

J'étendis mon chakra à mon maximum et détectai celui du blond à quelques kilomètres de là. Il s'éloignait rapidement et j'en déduis qu'il avait utilisé son jutsu pour créer un oiseau en argile. Je sautai de mon perchoir et courus à travers les branches en évitant de me prendre des troncs dans la figure :

- Je t'avais pourtant dit de ne pas faire de conneries, crachai-je.

Un détonation fit remuer le sol et je perdis équilibré alors que mon attention se reportait sur ma frustration. Ma tête heurta violemment le sol et je sentis qu'elle tourna légèrement. Alors que je me relevais en me tenant au tronc d'arbre à côté de moi, mon regard devint flou et mon esprit devint brumeux.

J'ouvris les yeux, ayant pour seul paysage au-dessus de moi les feuilles d'un érable. Je m'étais évanouie sans même m'en rendre compte. En prenant conscience de ce fait, je me relevai en pestant contre ma faiblesse. Si Deidara perdait la vie :

- Jamais je ne me le pardonnerais.

Je me remis à courir comme si rien ne s'étais passé, tandis que le chakra des deux ninjas s'amenuisaient au fur et à mesure que je m'approchai du champ de bataille. Enfin, un rayon de lumière perça entre les branches et je poussai les yeux. Les deux ninjas étaient à terre, à bout de souffle. Je voyais Deidara enlever le fil accroché à sa bouche sur son torse :

- Espèce de crétin ! Arrête ça tout de suite !

Il se tourna vers moi et ricana :

- Finalement tu as réussi à me rattraper... n'essaye pas de me mettre les bâtons dans les roues, sale gosse !!

- J'ai seulement un an de moins que toi.

Alors qu'il allait porter son argile à la bouche, je fonçai sur lui et lui arrachai l'arme destructrice des mains :

- Tu tiens tant que ça à mourir ?! Personne ne t'as jamais dit de te tenir tranquille ou tu le paieras cher ?! Tu es vraiment... pire qu'un gosse. Tu passes ta vie à inquiéter les autres, ça t'amuses c'est ça ?! Hein ?!

Malgré ma colère, je ne pus lui cacher ma tristesse. Il ricana :

- Ben dis donc, tu t'inquiètes pour moi, c'est nouveau ça.

- Je déteste les gens cons. Et tu en es un.

- Donc tu me détestes ?

Je m'avançai vers lui. Ses yeux s'écarquillèrent lorsque je lui foutu une baffe :

- Tu n'écoute vraiment jamais ce qu'on te dit ! Tu commences sérieusement à m'énerver !

Les larmes coulèrent contre mon gré :

- T'es vraiment pas possible !

Il me sourit tristement :

- Qu'est-ce que tu veux, je suis comme ça, personne ne me changeras.

- Et c'est ça qui m'énerve ! Tu peux pas essayer de changer un peu ?

- Pourquoi je le ferais ? fit-il nonchalamment. Je ne vois aucune personne qui en vaut la peine pour que je change.

- Imbécile...

Mes larmes continuaient à couler de plus en plus abondamment :

- Pourquoi tu pleures ?

- Parce que t'es un imbécile, imbécile.

- Ben voyons, faut pas pleurer pour ça, tu sais, pour moi tu es...

- Eh oh, je suis là moi aussi ! cria Sasuke.

- Ta gueule ! lui hurlai-je avant de sourire diaboliquement.

Je sortis un kunai et m'avançai vers lui avant de me placer derrière lui. Le kunai glissa sur son cou et laissa un trace rouge sur ma main :

- Ne le touche pas ! hurla Deidara. Il est à moi, c'est moi qui le tueras !

- Tu t'es vu, triple idiot ?! Tu as plus une once de chakra à dépenser, tu n'arrives même plus à bouger ton bras ! Alors maintenant tu vas arrêter de faire ton entêté, tu vas gentiment te taire et arrêter de te plaindre !

Une expression de surprise se plaignit sur le visage du blond. Je penchais vers Sasuke et lui chuchotai à l'oreille :

- Je peux te tuer quand tu veux, tu vois ? Ça t'apprendra à faire ton rebelle et à ne pas respecter ton aîné.

Deidara cria :

- Je t'ai demandé de ne pas te mêler à ça !

Ses yeux étincelaient de rage. Il arracha son haut et défit le fil qui retenait sa quatrième bouche :

- Sasuke est à moi, ne le touche pas !

Mon cœur se serra :

- Qu'est-ce que je m'en fout de lui, c'est toi que je...

Les mots se bloquèrent dans ma bouche :

- Tu n'as rien d'autres à dire ? Parfait ! Goûtez un peu à mon art ultime !

Il mit de l'argile explosive qu'il avait caché dans une autre poche dans sa bouche au niveau de sa poitrine et l'avala :

- Putain, c'est pas vrai...

Je lâchai mon kunai et courus vers Deidara, avant de le prendre par les épaules et de le secouer :

- Mais tu vas bien, oui ?

Mes larmes firent surface :

- Tu veux mourir à ce point-là ?! T'as déjà pensé à quelqu'un d'autre qu'à toi-même ?

Il sembla perdre sa confiance habituelle :

- Tu dis que personne ne vaut la peine pour que tu changes, mais t'y a vraiment réfléchi ? Tu penses que t'es seul au monde, que personne ne pense à toi ? T'es vraiment... pitoyable.

Son cœur devint noir :

- Je...

- Ta gueule ! Arrête de dire n'importe quoi ou je finirais par te détester vraiment !

- Parce que tu ne me détestais pas vraiment ?

- Tsss...

Il éclata de rire :

- Tu sais que t'es mignonne quand t'es gênée ?

Je rougis :

- Bon, tu ferais mieux de partir si tu ne veux pas mourir... j'ai pas envie que tu meures finalement.

- Tu n'as qu'à pas lancer ton jutsu.

- C'est trop tard, coupa Deidara. À partir du moment où j'ai avalé l'argile il était trop tard. Donc pas.

Inconsciemment, je le pris dans mes bras :

- Jamais je ne partirais.

- Arrête de n'en faire qu'à ta tête.

- C'est ce que je te dis depuis le début.

Il fit planer un court silence :

- Je peux te poser une question ?

- Vas-y.

- Pourquoi tu me détestes parce que je vais mourir ?

Ce fut à mon tour de laisser planer un silence :

- Tu aurais pu le savoir si tu ne t'étais pas suicidé.

- Imbécile...

- Toi-même.

Il ne posa pas d'autres questions :

- Katsu !

Il me serra fort et je fis de même. La lumière blanche nous enveloppa doucement, elle avait la chaleur de Deidara. J'activai mon bouclier de chakra et la détonation me fit voltiger en l'air une vingtaine de seconde, le temps de voir la forme qu'avait pris son dernier art. J'atterris, le visage trempé dans les larmes. Le silence poursuivit un instant le bruit. Mes oreilles bourdonnaient. C'était fini :

- Non !

Je me redressai d'un coup et fixai ma main :

- Je n'ai pas appris ce jutsu pour rien.

Mon œil capta la silhouette d'un énorme serpent et dévoila celle d'un jeune garçon aux cheveux noirs. Il était inconscient. Je m'approchai de lui en boitant :

- Sasuke...

Ma voix tremblait de rage :

- Espèce de connard !!

Je le hissai sur mon dos et m'approchai du centre de l'explosion. Un corps mort gisait à terre, celui de l'artiste que j'avais aimé toute ma vie. Je m'effondrai en sol en fondant en larme à la vue de ce spectacle. Je jetai le corps toujours inconscient du Uchiwa à son côté et m'accroupit entre les deux corps. Un vivant et encore chaud, et l'autre mort, blanc et froid. Je plaçai mes deux mains simultanément sur le cœur des deux adolescent et fermai les yeux. Je concentrai mon chakra en puisant dans la vie de Sasuke en la dirigeant vers celle de Deidara. Si cette technique ne marchait pas, il ne me restait plus qu'à offrir ma vie au blond grâce à la technique de Chiyō après avoir tué le ninja de Konoha. Lentement, je sentis le cœur de celui-ci battre de moins en moins fort. Le résultat ne dépendait plus qu'à la réussite du transfert ou non. J'avais beau avoir répéter cette technique à de nombreuses reprises, mes mains tremblaient et je n'arrivais pas à croire que j'avais réellement dû l'utiliser. Alors que mes larmes perlaient mes joues, je sentis, sous ma main gauche, un frétillement. Puis, doucement le cœur qui était mort quelques secondes auparavant se remit à battre. Je transmettais les dernières vitalités de Sasuke à Deidara avant de retirer ma main. J'avais réussi. Ce dernier entrouvrit les paupières, et me vis penchée au-dessus de lui :

- Je... qu'est-ce qui m'arrive ? On est au Paradis ?

- Vu ce qu'on a fait dans notre vie, je ne suis pas sûre qu'on ait une place dans les nuages.

- Mais... mon art était magnifique !

- Oui, Deidara. Il était magnifique.

Mes larmes roulèrent sur mes joues et je le serrai fort. Tout ce qui n'était pas sorti depuis ma vie antérieure éclata d'un coup. Un peu déstabilisé, il me serra tout de même contre lui :

- Je ne pensais pas que je te ferais souffrir à ce stade-là.

- Tu es vivant, Deidara. Ne t'inquiètes plus de rien à présent, profitons du moment présent.

''... car il ne me reste plus beaucoup de temps à vivre.''

Ces mots restèrent bloqués au fond de ma gorge. Au milieu de mes larmes se dessina un sourire triste. J'étais enfin dans ses bras, après tout le temps où j'avais attendu que ça arrive.

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