Des ramen pour une dernière fois
Les rues animées de Konoha m'accueillaient chaleureusement, malgré tout, je n'arrivais qu'à éprouver un violent frisson de dégoût. Les souvenirs refirent surface et je me sentis nauséeuse au point de devoir me tenir à un tronc d'arbre pour ne pas tomber. Je laissai la sensation de malaise se dissiper avant de lever et d'avancer vers mon ancien village pour de bon. Tout le monde devaient savoir à présent que j'avais déserté, mais peu importe. Je ne voyais pas ce qu'ils oseraient me faire. Ma cape de l'Akatsuki volait derrière moi au gré du vent, je me dirigeai vers l'endroit où j'allais le plus souvent avant de partir. Je risquai à l'appartement de Naruto et attendit qu'il vienne ouvrir. Sa voix étouffée retentit derrière moi avec un bruit lourd de sac plastique qui tombe :
- G... grande sœur ? Tu fais quoi ici ?
Je secouai la tête :
- Je ne suis plus ta grande sœur, Naruto. J'ai déserté.
- Alors... pourquoi...
- Viens manger un bol chez Ichiraku avec moi. Tu pourras me poser toutes les questions que tu veux.
Il ramassa son sac de nouilles instantanées et de lait et le posai à côté de la porte.
*
Quelques heures plus tôt...
J'étais réunie avec tous les membres de l'Akatsuki dans le repaire. Pain nous avait convoqué afin de nous annoncer le plan qu'il avait prévu :
- Il ne nous reste plus que le Sanbi et le Kyūbi, étant donné que nous n'avons toujours pas trouvé la trace du Bijū à trois queue, j'aimerais lui donner la priorité.
- Pourquoi n'attaquons-nous pas directement Konoha ? questionna Hidan.
- Une fois qu'on les aura attaqués, que penses-tu qu'ils nous feront ?
Je les interrompis :
- Peu importe. Si on détruit le village, ils ne pourront pas nous pourchasser vu qu'ils seront trop occupés à réparer les dégâts, vous ne croyez pas ?
- Elle a raison, Pain, affirma Konan.
Je sentis la grimace que fit le clone et soupirai :
- Si tu tiens tant que ça à trouver le Sanbi, je peux te mener à lui.
Tous les membres s'écrièrent d'un coup
- Tu savais où il était depuis tout ce temps ?!
Je me tournai vers Deidara en hésitant et hochai la tête :
- Pourquoi tu ne nous as rien dit ?! s'énerve Pain. J'ai perdu plusieurs semaines de recherches pour rien !
- Vous le saurez bien assez tôt. Dès que nous aurons rasé Konoha et ramener le jinchuriki du Kyūbi, je vous indiquerais la planque de Sanbi.
Je sentais certains du groupe un peu sur les nerfs, d'autres quelque peu excité :
- Bien, puisque la question de Sanbi est réglé, j'annonce que j'attaquerai Konoha avec mes répulsion céleste demain soir.
- Je ferais en sorte que Naruto reste au village, annonçai-je.
- Tu peux faire ça ?
- Bien sûr, pourquoi pas ?
- Je pensais que...
- Je croyais avoir déjà juré de ne jamais m'opposer à vous même si vous porter la main sur Naruto ou le village de Konoha.
Pain hocha la tête :
- Bien. Je te fais confiance alors.
*
Le restaurant était toujours le seul lieu à Konoha qui ne me dégoûtait pas. Lorsque je soulevai un pan de l'enseigne du bar, le patron me sourit sans même poser de question, ni sur ma désertion, ni sur la raison de ma présence :
- Tu es revenue ainsi. Pour manger un bol de ramen je suppose ? Tu n'en trouveras jamais de meilleurs qu'ici, se contenta-t-il de dire.
Mes yeux devinrent larmoyants :
- Vous m'avez manqué.
Naruto entra à ma suite et balança immédiatement :
- Bonsoir ! Deux bols comme d'habitude !
Je m'assis à côté du blond. Nous demeurâmes un instant silencieux avant que Naruto ne se tourne vers moi et me serre dans ses bras. Je ne ne tentai pas de me débarrasser de son étreinte mais ne répondis pas à son geste. Enfin, au bout d'une minute, il me lâcha et hocha la tête :
- Je suis heureux que tu revenue. Tu ne me quitteras plus, hein ?
Mon sourire se fit à nouveau triste :
- Je suis... revenue temporairement.
Les bols de ramens arrivèrent et je m'empressai de saisir les baguettes pour manger. Naruto fit de même :
- Tu ne peux pas rester un peu plus ?
- Je suis membre de l'Akatsuki, Naruto. Je ne peux pas rester à Konoha tant que je serais une déserteuse.
Le blond frémit au mot :
- Mais... tu n'as tué personne.
Je cachai mon visage en faisant tomber une mèche devant. Il ne savait pas que j'étais celle qui avait tué Sakura directement, et certain de ses amis indirectement :
- Je sais ! s'écria-t-il. Ils t'ont manipulée, n'est-ce pas ? Mais tu as réussi à te libérer de leur emprise, c'est pour ça que tu n'as pas tué Kakashi et que tu revenue me voir !
'' Un genjutsu hein. Il a de l'imagination. ''
- Tu as mieux à faire que de t'occuper de moi. Concentre-toi sur ton rêve de vouloir devenir Hokage, ça vaudra mieux.
Il baissa la tête et la secoua :
- Je ne sais plus si je veux encore devenir Hokage. Tous mes amis sont morts juste sous mes yeux et je n'ai rien pu faire, c'est complètement minable. Aucun Hokage n'aurait autorisé ce genre de déroulement alors que moi...
Je lui frottai la tête. Il releva la tête et je souris :
- Sois fier. Tu sais qui est ton père à présent, n'est-ce pas ? Quelqu'un a dû te le dire depuis longtemps.
Ses yeux scintillèrent :
- C'était l'homme que je respectais le plus à Konoha, le seul d'ailleurs, à part peut-être Kakashi. Alors tu vas me faire plaisir d'honorer son nom et de ne pas baisser les bras dès que l'envie te prend. N'abandonne jamais, tu m'entends ?
J'activai mon bouclier et sautai de la chaise :
- Bon, il faut que je te laisse.
- Déjà ?
Je souris et lui fit un petit signe de main en courant dehors. Je franchis les portes de Konoha tandis que le son d'une explosion retentit derrière moi. Mes larmes roulèrent abondamment sur mes joues et je ne m'arrêtai pas de courir. Dans la nuit, la lune brillait. On aurait pu entendre le cri déchirant que je poussai.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top