Iwa. Je ne savais pas pourquoi mais le nom de ce village me faisait parcourir de frisson dans tout le corps. Je tremblai d'excitation. Je redoutai à la fois de ce que j'y découvrirai et ce que je ne pourrais jamais y découvrir. C'était plus que moi. Si quelqu'un m'espionnait dans les arbres, ce qui était impossible étant donné que j'étais tout le temps sur mes gardes, il me verrait très probablement perdre mon sang-froid, que j'avais gardé depuis déjà plusieurs années. En tant que membre de l'Anbu depuis plusieurs années, j'avais effectué des missions un peu partout dans le monde à part au Pays de la Terre. C'est-à-dire le Village caché de la Roche :

- Merci Hiruzen.

Je ne pouvais m'empêcher d'éprouver de la gratitude pour le vieux. D'autant plus qu'il ne m'a pas collé d'équipiers sur le dos, sachant que je détestait ça par-dessus tout. Au début de l'intégration, j'ai quand même eu droit à un chef d'équipe et l'effectif de l'équipe a considérablement réduit, étant donné que les autres ne me supportaient plus. J'ai eu droit plusieurs fois à des réprimandes qui n'ont, malheureusement pour eux, servis à rien. Mon nuage de chakra détecta soudainement un village dans les environs de cent kilomètres et je sortis de la forêt. Une falaise me faisait face. Le village se trouvait en bas de la falaise sous mes pieds :

- Iwa...

 Mon voyage avait duré un jour tout pile, en comptant mes temps de pause. Le soleil se levait derrière moi. L'Akatsuki.

Je m'assis au bord de la falaise, les pieds ballants :

'' Ok. Récapitulons. J'ai deux mission à effectuer pendant mon séjour. Donner la lettre du Hokage au Tsuchikage et tuer mes deux cibles. Première étape : éliminer ces deux-là. Ensuite on finira par la lettre.''

- Métamorphose !

Je pris l'apparence d'un jeune garçon d'environ vingt ans et m'élançai dans le vide. Le soleil venait de se lever et le village s'éveillai lentement. J'atterri sans bruit sur un toit puis dans la rue. Je continuai mon chemin tranquillement et regardai autour de moi. Une vieille dame marchait lentement dans la rue. Je m'approchai d'elle :

- Dites, M'dame, je cherche mes amis, vous ne les auriez pas vu par hasard ?

Je lui montrai une photo de mes cibles. Elle se pencha dessus et fronçai les sourcils :

- Tu es de Konoha ?

Je hochai la tête :

- On est venu ici pour passer des vacances mais ils ont disparu depuis hier soir. Ca fait plusieurs heures que je cherche.

Elle parut désolée :

- Non... je n'en sais pas plus que toi, excuse-moi.

- Ne vous inquiétez pas, je les retrouverai bientôt.

- Si tu veux plus d'information, tu peux allez voir au bureau des personnes disparues. Ils ont le dossier de toutes les personnes ayant traverser le village d'Iwa. Rien ne leur échappe.

- Bien. Merci.

- Si tu veux y aller, il se trouve à côté du bâtiment du bureau du Tsuchikage.

Je la remerciai d'un hochement de tête et m'élançai dans la direction qu'elle me montrait et m'arrêtait devant un bâtiment nettement plus petit que le bureau :

- Bureau des personnes disparues, lis-je à voix haute. C'est forcément ici.

J'entrai. Contrairement à l'idée que j'avais, c'est-à-dire un style vieillot, je trouvait une salle brillante de carreaux de marbre et des étagères presque neuve au fond. Une dame dans les environs de quarante ans m'accueilla :

- Bonjour ! cela fait longtemps qu'n n'a pas reçu de visite ! Quel bon vent vous amène ?

- Je suis venu chercher des amis qui ont disparus depuis hier soir. 

Elle hocha la tête, compréhensive :

- Auriez-vus une photo à me montrer ?

- Bien sûr.

Je sortis une photo de ma poche intérieure et la lui tendis. Elle fronça les sourcils :

- Je n'ai aucun souvenir d'eux dans les dossiers les plus récents... 

- Peut-être que vous ne vous en souvenez plus ? proposai-je.

- En vingt ans, ma mémoire ne m'a jamais fait défaut ! protesta-t-elle. Tu es sûr qu'ils sont venus à Iwa avec toi ? 

- Plus que sûr.

Elle fit la moue et me désigna un rayon de la bibliothèque qui se trouvait derrière elle :

- Bon eh bien, je propose que tu cherches toi-même dans les étagères. La section ninja de Konoha est par là-bas.

- Merci du renseignement.

Elle me rendit la photo de mes cibles et je me dirigeai vers le rayon qu'elle avait pinté du doigt. Les classeurs étaient rangés par ordre du plus récent au plus vieux. Je remontai au fil des ans et m'arrâtai à l'étagère d'il y a douze ans :

- Mmh... ça doit être ici.

Une photo se trouvait sur la tranche de chaque classeur afin de faciliter la recherche. Les noms étaient classés dans l'ordre alphabétique. Mes yeux parcoururent rapidement les rangées de dossier :

'' Etants des déserteurs, je ne suis pas sûre que je puisse retrouver leur trace dans un simple bureau de recherche officiel. Je ferai mieux de partir au lieu de perdre mon temps sur... ''

J'interrompis net ma pensée. Je les avaient trouvés. Un sourire froid se dessina sur mes lèvres. Je tendis la main et sortis les deux classeurs :

'' Commanditaire : Yazuo Tamayashi (Iwa) ''

Ce nom ne me disait rien. Une photo était collée à côté du texte. Je reconnu un des ninjas d'Iwa qui avait scellé le Sanbi en moi :

- Celui-là alors...

Se faire avoir par mes parents était quasiment impossible. Pourtant ce type-là avait réussi :

- Je dois aller le trouver. 

Je posai un des classeurs et sortis de la bibliothèque. La dame était toujours à l'accueil :

- Dîtes, M'dame, vous sauriez par hasard où habiterait ce type ?

Je lui montrai la photo. Elle sourit :

- Ah, celui-là, je m'en rappelle ! Il était singulier, le bonhomme. Et menaçant aussi, sur les abords.

- Donc ?

Elle écrivit sur un bout de papier et me le tendit. Je hochai la tête pur la remercier et retournai poser le classeur sur l'étagère avant de sortir du bâtiment. Demandant régulièrement ma route aux passant, je retrouvai son immeuble au moment où le soleil se couchai. Je m'arrêtai devant sa porte et toquai :

- Oui ? fis une voix de l'intérieur.

- J'aurais une question à vous poser, Mr Tamayashi.

Il ouvrit la porte. je brandis immédiatement la photo de mes cibles devant lui :

- Je cherche ces deux personnes et je me suis dit que vous auriez peut-être plus d'informations que moi. 

Il regarda tour à tour la photo, puis mon bandeau. Son visage devint livide :

- Je... je ne sais rien d'eux, désolé...

Il mentait. Je souris d'un air sadique :

- Allons, monsieur, on ne me la fait pas à moi. Et laisser moi vous préciser une chose...

J'apparus derrière lui et mis un kunai sous sa gorge :

- Je ne vous laisse pas le loisir de me répondre ou non.

Il se figea et ne bougea plus. Pendant une bonne minute, je n'entendis que sa respiration, enfin, il lâcha :

- Je peux vous dire tout ce que je sais.

- Alors allez-y, j'ai déjà attendu trop longtemps.

Ma main appuyait sur le kunai :

- C'était il y a douze ans, on revenait d'une mission de Konoha, et je leur devait une certaine somme pour leur aide. Mais malheureusement, la somme était trop haute pur moi...

- Vous les avez donc escroqués.

Il hocha la tête :

- Enfin, tenter pour être plus exact. Il ne se sont pas fait avoir si facilement. Un jour, alors que je rentrai, j'ai découvert qu'on m'avait dépouillé de tous mes objets de valeurs. J'ai même eu droit à une petite autographe de leur part. 

- Et où est-il donc, votre autographe ?

- Dans le double-fond du tiroir de ma table de chevet. 

Je l'attachai à l'aide de cordes et le poussai à terre. Il atterrit sur le sol en gémissant. Je fouillai à l'endroit où il m'avait indiqué et retrouvai la lettre sans mal, puis retournai dans le salon :

- Je vous l'emprunte. 

Il hocha la tête, n'osant pas parler :

- Vous n'avez aucune autre info ?

Il hocha la tête à nouveau, violemment cette fois-ci :

- Bon alors... j'aurais une dernière question. Vous dîtes que vous avez eu une mission à Konoha tout au début de votre récit, quel était-il ?

Je sentis qu'il perdait à moitié la tête :

- Allons, ce n'est qu'une petite question de rien du tout, pas besoin de devenir fou pour ça.

- Ce... c'était pour... sceller...

Il ne put continuer. Le corps Yazuo s'enflamma immédiatement :

'' Un jutsu... ''

Je crus d'abord que c'était une attaque ennemie mais je compris rapidement que ce n'était nullement le cas. Le commanditaire de l'asseau avait bien prévu le coup. Si un des membres de la mission venait à parler du but, il perdrait immédiatement la vie :

- Tsss...

Je fis claquer ma langue. Je n'aurais aucune information de plus. La tête calcinée du ninja d'Iwa roula à mes pieds et je lui jetai un regard de dégoût :

- T'as de la chance d'être mort avant que j'aie pu te faire quoi que ce soit. Je te pardonnerais jamais de m'avoir scellé Sanbi.

Je rangeai le papier que je venais de trouver dans ma poche intérieure et sortis.

Je me postai en hauteur afin d'avoir une vue entière sur le village d'Iwa, c'est-à-dire, sur un des grands poteux situé sur le toit d'un bâtiment :

- Hehe, c'est le moment de tester ma nouvelle technique de dépistage.

Je concentrai mon chakra sur le papier tout en essayant d'y absorber l'encre. Comme s'il reniflait quelque chose, le chakra se tordit sur plusieurs côtés avant de lancer un fil qui s'élança vers le ciel, en haut de la falaise :

- C'est donc par là-bas qu'ils se cachent...

Je gardai le papier rangé dans une poche tout en maintenant le chakra. N'étant pas visible, les autres ne pouvait le voir et j'arrivais à le suivre qu'en le sentant grâce à mon index, au bout duquel le fil était à présent relié. Je remontai la falaise en courant. Le soleil avait à présent totalement disparu, laissant place aux premières étoiles. Je fus en haut en un rien de temps. Le fil se prolongeait dans la forêt d'où j'étais venue. N'ayant plus besoin de ma fausse apparence, je repris ma forme initiale. Le masque de l'Anbu retomba sur mon visage. Je sautai sur les branches d'arbres et j'aperçus une colonne de fumée au bout de quelques minutes. Je sentais mon fil de chakra toucher à sa fin :

- C'est probablement eux...

Je m'approchai du camp sans bruit. trois personnes étaient réunies autour du feu. Je reconnus immédiatement le visage de mes deux cibles mais le visage de l'autre m'était inconnu :

'' Ça doit être un des complices... songeais-je. ''

Mes cibles échangèrent un regard et s'éloignèrent plus loin. Probablement aller chercher du bois, vu que le feu commençait à s'éteindre. J'atteris derrière celui qui était resté :

- C'est pas très discret, votre feu de camp. Si vous voulez vous cacher, ce n'est pas vraiment une bonne idée.

'' Même si je les aurais retrouvé sans leur colonne de fumée... ''

L'autre sursauta et se releva instantanément pour me faire face en tenant un shuriken dans sa main :

- Comment as-tu pu arriver derrière moi sans que je m'en rende compte ? C'est ce que tu t'es demandé, pas vrai ? supposai-je en sortant à mon tour un kunai.

Il ne dit rien :

- T'es pas très bavard, dis donc.

- Je n'ai rien à te dire.

- Mouais...

Je fis la moue :

- Ça fait longtemps que je n'avais pas parlé à une cible, tu pourrais au moins être moins froid.

Il ne répondit rien :

- Bon... tu m'excuseras mais ce n'était pas toi que je cherchais.

Je lui lançai un kunai qui voulut parer mais étant donné que je contrôlais parfaitement son mouvement grâce à un fil de chakra il vint tout de même se planter dans le cœur du ninja. Celui-ci poussa un hurlement déchirant en sentant la douleur. Le kunai traversa le corps pour aller se planter dans un tronc d'arbre derrière lui. Son corps retomba lourdement :

- Qu'est-ce qui se passe ?

Cette voix. Je le reconnaissais que trop bien. Deux personnes apparurent dans mon champ de vision. Une femme et un homme. La femme se jeta sur le corps de leur compagnon mort :

- Oh non, chéri, il... il est mort.

Des larmes jaillirent de ses yeux. L'homme me regardait, menaçant :

- Qui es tu ?

J'éclatai de rire :

- Ça fait trop longtemps qu'on ne s'est pas vu, c'est pour ça que vous ne vous souvenez plus de moi ? Vous n'avez pas changé d'un poil... mes chers parents.

Sous mon masque, j'affichai un sourire glacial.