Chapitre 43 : Reprendre la route
Le sommeil de Bélial fut troublé sous la lune bleue. Peu importait combien elle était fatiguée par les péripéties passées, la jeune femme ne pouvait pas empêcher de sombres pensées de la tourmenter. Bien que ravie d'avoir retrouvée sa plus vieille confidente, la démone ne pouvait que redouter ce que l'avenir réservait à ceux qu'elle aimait.
Ses songes étaient le théâtre de conflits sanglants, où elle et ses compagnons luttaient en vainc contre un Saga invincible, ôtant la vie de chacun des Déicides avec aisance jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'elle et Sieg. Puis, l'arcaniste plongeait sa main dans le torse de son frère, non pas pour le tuer, mais pour le transformer en un monstre difforme avant de le lâcher sur elle pour la mettre en pièces.
N'en pouvant plus, Bélial entrouvrit les yeux avant de les écarquiller en découvrant qu'elle était seule dans son lit. La barbare repoussa la couverture en se redressant, sa panique se dissipant rapidement en voyant Soren dormir au pied du lit. Elle ne connaissait pas le loup depuis longtemps, mais des histoires qu'elle avait entendu de Sieg, si une menace ne s'était-ce qu'approché de leur chambre, l'animal se serait immédiatement réveillé et aurait commencé à grogner.
Quelque peu rassurée par cette pensée, Bélial scruta le reste de la chambre du regard avant de voir Sieg, assis dans l'encadrement de la fenêtre, vêtu uniquement d'un pantalon, fixant le ciel éternellement nocturne avec un air mélancolique. Constatant que son partenaire était non seulement encore près d'elle mais aussi incapable de trouver le sommeil, la démone se leva de son lit, ignorant ses vêtements éparpillés dans toute la pièce et s'approcha de son partenaire dans son plus simple appareil.
– Tu devrais vraiment te couvrir, je ne voudrais pas que tu prennes froid... lui conseilla le bretteur sans se retourner.
Avec un sourire, la jeune femme enlaça son bien-aimé par derrière et se colla à lui, se délectant de la chaleur de sa peau contre son corps nu.
– J'ai pas besoin de ça pour être au chaud avec toi dans le coin... susurra la barbare.
L'écarlate ne répondit rien, se contentant de poser sa tête sur l'épaule de la démone qui se glissa entre lui et le bord de la fenêtre pour le dorloter. Ils restèrent un moment ainsi en silence, savourant cet instant de complicité avant de devoir entamer une conversation qu'ils craignaient d'avoir. La jeune femme fut la première à briser le silence.
– Tu repenses à la prophétie, pas vrai ? La partie qui te concerne...
Bélial sentit Sieg frissonner dans ses bras, mais pas de froid. L'épéiste se crispa un instant avant d'enfin lâcher quelques mots dans un souffle emprunt de doutes.
Jusqu'à ce que le héros à l'éclat de la lune rouge découvre ses racines.
Des retrouvailles que même le temps ne peut entraver, le nouvel ordre sera forgé.
– Peu importe combien de fois je retourne la fin de cette prophétie dans ma tête, une seule conclusion me vient... Je n'ai jamais su qui étaient mes parents, Saga m'a toujours certifié qu'il n'en avait lui même aucun souvenir, ils seraient morts à ma naissance et il était trop jeune pour bien se souvenir d'eux, mais... Cette version qui m'avait suffi quand je n'étais qu'un enfant qui dépendait de lui, je ne peux pas m'empêcher d'en douter aujourd'hui. Même s'il n'avait vraiment aucun souvenir d'eux, je ne peux pas imaginer qu'il n'aurait pas pu trouver la réponse par lui même tant il était intelligent. Alors je redoute ce que mes retrouvailles avec lui va signifier, surtout si l'ordre du monde s'en trouvera changé...
Sentant la détresse de son partenaire, Bélial lui embrassa délicatement le cou et le serra d'avantage contre elle.
– Je sais pas qui était ta famille, mais je sais qui toi, tu es... T'es pas le genre de gars qui laisse les autres lui dicter sa conduite, alors je m'inquiète pas... Je comprends que t'as peur d'en savoir plus sur d'où tu viens, mais t'a pas à affronter ça seul. Je serais toujours là pour t'aider à affronter tes cauchemars et il y a pas que moi. Farca, Adam, toute la bande... Sans oublier Anoro, Panaros, les aventuriers... On manque pas d'alliés qui ont confiance en nous, qui ont confiance en toi... Pour nous, tes origines sont pas aussi importantes que le héros que nous voyons en toi, oublies jamais ça...
Soulagé par les paroles de la jeune femme, Sieg se détendit peu à peu, les yeux rivés vers la lune au doux éclat azuré.
– Et toi ? demanda le bretteur. Tu n'es pas inquiétée par ce que la prophétie te réserve ?
Bélial repensa au début de la prophétie avant de hausser les épaules.
– Mouais, franchement, j'ai pas trop compris ce que ça voulait dire pour moi, alors je verrais bien quand ça arrivera... D'accord, je devrais prendre ça au sérieux vu qu'une partie du truc est arrivé, mais les prophéties, j'ai jamais vu l'intérêt. Ouais, sans ça, on aurait pas compris comment sauver Soren, mais je préfère pas savoir ce qui va arriver, que ce soit bien ou pas. Si on est en vie, c'est pas pour suivre une route toute tracée, c'est pour découvrir ce que l'avenir nous réserve et faire des choix. Alors je vois pas l'intérêt de stresser un truc aussi flou, parce que ma partie peut tout et rien dire...
Sieg secoua la tête en riant, reconnaissant bien là sa partenaire. Certains parleraient d'insouciance, mais lui, il savait que la démone avait réfléchi à la question avant d'arriver à une réponse empreinte de sagesse. Pour la jeune femme, l'avenir était une toile vierge qu'elle avait le droit de peindre comme elle l'entendait, ne laissant rien ni personne lui dicter sa voie. Une telle sérénité réconforta le bretteur qui sentait ses propres doutes se dissiper.
– Bon, maintenant que t'as arrêté de t'inquiéter et que Soren est encore bien endormi, tu diras pas non, hein ?
Gêné, Sieg jeta un regard vers le loup encore assoupi sur le lit. Plus tôt, le bretteur avait refusé les avances passionnées de la barbare, n'étant pas disposé à coucher avec elle devant l'animal. Cependant, en voyant que Soren était profondément endormi, ses réticences passées se dissipèrent.
– Sur le canapé alors, je ne voudrais pas le réveiller... souffla Sieg en se tournant vers Bélial pour lui embrasser la joue. Et n'oublies pas que nous nous levons tôt...
– Tu parles comme si j'allais te laisser dormir... ricana la démone en tirant le bretteur après elle.
***
Baignée par la lueur de la lune dorée qui se levait à l'horizon, Farca s'étira sur la place devant l'entrée du palais. Sans grande surprise, Adam était déjà présent, attendant le reste du groupe avec une patience infinie. L'alchimiste ne fut pas étonnée de voir que personne d'autre qu'elle, le gardien et le musicien qui arrivait en accordant son instrument n'avaient respecté l'horaire qu'ils s'étaient imposés. Bien que les Déicides avaient décidé qu'ils partiraient quand la lune dorée se lèverait, la naine s'était doutée que leur départ ne se ferait pas avant que l'astre soit bien haut dans le ciel.
– Alors, bien dormi ? demanda le musicien dans une tentative de passer le temps en attendant que le reste du groupe n'arrive.
– Aussi bien que d'habitude... grommela Farca. Et comme depuis que je vous connais tous, je suis sur les nerfs de savoir que l'avenir du monde repose sur nos épaules... Et toi ? Tu as pu obtenir des informations utiles de Lainabe ?
– Pas autant que j'en aurais voulu... soupira le défunt en passant sa main dans ses cheveux. Comme nous le pensions, Saga n'a rien partagé de concret avec lui. Par contre, je comprends mieux pourquoi ça a été aussi facile pour nous d'attraper autant d'entre eux après que leur attaque a lamentablement échouée...
– Facile ? Je te rappelle que Lainabe et Malnar ont failli tous nous massacrer ! Bon, je veux bien que les autres clampins ont été faciles à choper, mais...
– Je Ne Pense Pas Qu'Ahmés Faisait Référence À Cela. D'Après Mes Analyses, Il Parle De Pourquoi Saga N'A Pas Téléporté En Sécurité Ses Sbires Quand Ils Ont Été Capturés. Il Avait Facilement Fait Ça À Merona, Alors Ce N'Est Pas Logique Qu'Il Les Ait Abandonnés Ici.
– Exactement, continua le musicien. La dernière fois que nous avons aussi bien déjoué un plan de Saga, il a été en mesure de téléporter des dizaines de guerriers loin de nous sans même avoir besoin d'être présent. D'après ce que j'ai pu arracher à Lainabe, Saga avait réussi ce tour de force en utilisant les pierres de téléportation que Shan et ses pions avaient sur eux comme relais. Or, cette fois, personne n'avait de pierre sur eux. Et ça, c'est à cause de toi, Farca...
– Moi ? s'étonna l'alchimiste avant de comprendre. Oh putain, c'est vrai... J'avais caché une des pierres dans mon sac, alors quand il a essayé de toutes les détruire, celle-là est resté sauve... Et quand il a découvert qu'on s'en était servi pour l'espionner...
– Oui... lâcha faiblement Ahmés en repensant à la destruction que l'arcaniste avait causé en rétribution pour cette tentative de percer à jour ses secrets. Et justement, Saga ne semble pas avoir compris que c'est ton sac qui est derrière tout ça. Il ignore complètement ce qui s'est passé alors il a décidé de prendre des précautions pour éviter que nous recommencions. Ses troupes n'ont plus le droit d'avoir sur eux des objets qui pourraient lui nuire tombaient entre nos mains. Tout doit être laissé à une équipe de soutien qui resterait loin du conflit et aurait pour ordre d'immédiatement se replier en cas de problème.
– Alors même si ça veut dire abandonner des larbins, il ne veut vraiment plus nous laisser la moindre chance de retourner la situation contre lui... soupira Farca. Par contre, je ne comprends pas pourquoi il a envoyé Lainabe ici avec la pierre de Flegmon, ce n'est pas du tout logique...
– Peut-être que la décision ne venait pas de lui, justement...
Le trio se retourna vers Raya, avançant vers eux en finissant d'attacher ses cheveux en queue de cheval avant de reprendre ses explications.
– Je n'ai pas fait parti de son armée longtemps, mais j'ai pu constater qu'elle est large, trop pour qu'il la gère seul. Je pense qu'il délègue une partie des fonctions qui ne sont pas directement en lien avec les Déchus et son objectif final. Alors concernant une simple mission pour faire plaisir aux vampires, je ne pense pas qu'il s'est penché personnellement sur la sélection des troupes. Et je ne peux pas blâmer quelqu'un qui se dirait que les dons de Lainabe seraient efficaces dans cette opération, il suffit de voir le chaos qu'il a semé...
– Maintenant que j'y pense, comment tu as réussi à le convaincre de te confier la pierre ? demanda la naine. De ce que j'ai compris, il était supposé confier les objets de valeur comme ça à l'équipe de soutien...
– Deux mots : paranoïa et ambition. J'ai réussi à lui faire craindre que les vampires pourraient se retourner contre nous et essayer de voler la pierre s'ils apprenaient que nous l'avions, alors il ne pouvait pas la confier à n'importe qui. Et comme je me suis fait passer pour une guerrière avec l'ambition de grimper les échelons, il s'est dit que je ferais tout pour prouver ma valeur et aurais défendu la pierre jusqu'à la mort.
– Ce qui a bien fini arriver... commenta Ahmés.
– Oui, bon, aucun plan est parfait...
– Tant que tes plans ne suggèrent pas la mort de l'un d'entre nous, ils me conviennent...
Farca leva les yeux au ciel tandis que Sieg, Bélial et Soren approchaient à leur tour.
– Bordel, mais tu vas encore me faire chier avec ça longtemps ? Je te rappelle que c'était la seule solution pour qu'on n'est pas l'Ordre en permanence sur le dos ! Et on t'a ramené tout de suite après, non ?
– Rappelez-moi de me cacher la prochaine fois qu'on laissera Farca mener le groupe... réclama Lorelya en faisant son entrée en scène avec une petite mine.
– Houla, j'ai l'impression que tu as autant dormi que nous... releva l'écarlate en voyant que les cernes sous les yeux de sa descendante étaient aussi prononcées que les siennes.
– Ne m'en parle pas... grogna la verdoyante. La nuit a été un plaisir, mais si j'avais su qu'autant de femme-dragons étaient curieuses de la passer avec une elfe, je me serais faite un peu plus discrète...
– Je vois que jamais rien changera avec vous... soupira Anoro, flanqué de ses troupes. Mais bon, je dois dire qu'aller chercher certaines de mes soldates dans votre plumard chaque matin ne va pas me manquer...
– Vous êtes prêts à partir, vous aussi ? s'enquit de savoir Sieg en détournant l'attention de l'elfe qui en profita pour faire les beaux yeux aux soldates d'Anoro.
– Avec Saga qui sera sur nos traces, nous ne pouvons pas nous payer le luxe de traîner. Le plus vite nous disparaîtrons, le meilleur ce sera.
Avec un hochement de tête, l'écarlate tendit la main vers le capitaine qui la serra vigoureusement.
– Ne faites pas de folies. J'espère que ce ne sera pas la dernière fois que nous nous verrons.
– C'est plutôt pour vous que je m'inquiètes... avoua Anoro. Saga vous attend de pied ferme, je doute que le combat qui vous attend sera aisé.
– Personne ici n'a de tâche aisée à accomplir... déclara Lardzar en compagnie d'Udia et la famille royale de Fangia. Je sens que stabiliser mon pays ne va pas être une mince affaire...
– Comme promis, si tu as besoin du moindre soutien, tu n'auras qu'à nous le demander, annonça Blaso en posant sa main sur l'épaule du prince. Je ne mens pas en disant que tu feras un jour un bon roi, alors je ne vais pas laisser ta nation s'effondrer sans rien faire. Quand-à toi, Basile...
L'invocateur se tendit en entendant son père l'interpeller, mais le roi n'eut que des mots d'encouragements pour lui.
– De nous trois, tu es bien le seul membre de la famille à qui je peux confier la mission d'aller à Eclipsia. Ton frère et moi n'avons pas le bon tempérament pour supporter ce nid de vipère, alors je te demanderais juste de rester sur tes gardes et revenir en vie, fils.
– Et ne couvres pas Fangia de déshonneur en te défilant si les choses se compliquent, prévint Onyx. Tu es l'unique invocateur de ce monde, soit fier de ce fait ! Par contre, n'oublie pas qu'une fois que tu quitteras notre pays...
– Oui, je sais, je n'aurais plus accès à la puissance de notre puits. Sans son renfort, je ne pense pas que je pourrais faire plus que deux invocations à la fois.
– T'inquiètes, on va prendre soin de ton frangin ! s'exclama Bélial en passant son bras autour de ses épaules.Tu verras, ça va bien se passer !
– Et vous, qu'avez-vous décidé de faire ? demanda le défunt en s'adressant à Udia qui semblait prête à partir en voyage. Parce que je redoute que nous ne...
– Je vous arrêtes tout de suite Ahmés, je ne viendrais pas avec vous, le coupa la chercheuse. Je vous mentirais si je ne vous disais pas que je salive à l'idée de visiter le centre du pouvoir démoniaque, mais pour l'heure, vous ne pouvez pas vous permettre de vous encombrer de ma personne. Alors je vais suivre Lardzar, je pense que je lui serais plus utile qu'à vous.
– Je veillerais personnellement à ce que rien ne lui arrive, vous avez ma parole, promit le prince en se dressant aux côtés de l'elfe. J'ai une dette envers vous, visiteurs du monde de la lumière. Sans vous, je ne serais plus en vie aujourd'hui pour aider mon pays, alors si j'arrive à devenir roi, je vous fait le serment que vous serez toujours les bienvenues chez moi.
– Nous vous en remercions, Votre Altesse... répondit Sieg en s'inclinant. Espérons que nos routes se recroiseront en de meilleures circonstances.
– Bon, on devrait se dépêcher d'y aller ! s'exclama Bélial en se mettant déjà à marcher vers la sortie de la ville. On a de la route à faire !
– Je comprends ton impatience, mais nous ne serons pas obligés d'y aller à pied... intervint Basile. D'ailleurs, nous devrions arriver à la fontaine des mille périples plus vite que prévu, laissez-moi faire...
L'invocateur se concentra, pensant à un de ses alliés qui attendait depuis longtemps de lui être utile. La foule eut un mouvement de recul quand un fauve immense se matérialisa sous leurs yeux ébahis. Large de huit mètres, la créature à la fourrure mauve lécha le visage de son maître qui se mit à rire.
– Oui, je suis content aussi de te revoir, Otion... Nous devons partir en voyage, peux-tu...
Sans attendre un autre mot, le fauve s'accroupit, invitant les Déicides à monter sur son dos.
– Vous verrez, Otion est aussi rapide que le vent ! s'extasia Basile en tentant de grimper sur le félin sans grand succès. Nous serons arrivés avant la fin de la journée !
Amusé de voir le fauve attraper entre ses crocs la tunique de l'homme-dragon pour l'aider à monter, Sieg s'avança mais fut bloqué par Soren qui grogna son mécontentement. Sans laisser à quiconque le temps de protester, le loup grandit, atteignant presque la même taille qu'Otion qui le regarda en plissant des yeux, comme s'il venait de voir un rival.
– Il semblerait que Soren n'a pas envie qu'on lui fasse de l'ombre... ricana l'écarlate en flattant la fourrure du loup avant de sauter sur son dos. Et si Otion est aussi rapide que le vent, je vous préviens que Soren était déjà plus rapide que ça avant de devenir un vampire !
– On fait la course ? s'emporta Bélial en montant derrière Sieg. Je suis sûre que Soren va gagner !
Le loup tourna la tête pour lécher le visage de la jeune femme qui éclata de rire, divertissant la déesse qui s'installa derrière elle avant de tendre la main vers Lorelya pour l'inviter à les rejoindre.
– Les autres pourront monter avec Otion, ça évitera de les surcharger, déclara Raya en aidant l'archère à monter. D'accord, Adam est lourd, mais Farca devrait balancer tout ça.
– Je ne suis pas un bouche-trou qu'on utilise pour équilibrer les choses ! s'énerva faussement la naine.
Une fois tout le monde à dos de monture, les Déicides saluèrent leurs alliés une dernière fois. Cela fait, Sieg se pencha en avant et murmura dans l'oreille de Soren.
– Prêt à en mettre plein la vue à tout le monde ?
Soren aboya et adressa un regard rempli de compétition à Otion qui rugit en réponse, ne désirant pas se laisser surclasser.
– Je commence à croire qu'on est sur le point de faire une grosse connerie... marmonna Farca qui hésitait déjà à descendre.
En se doutant de ce qui allait arriver, toute le monde agrippa de toutes leurs forces la fourrure de leurs montures. Adam, assis derrière Farca, passa un bras autour de sa taille, redoutant que l'alchimiste n'ai pas assez de forces pour rester accrochée.
Le vent frappa le visage de chaque Déicide quand, d'un bond, les deux créatures parcoururent les premières dizaines de mètres avant de me se mettre à cavaler dans les rues de Scurgia. Les habitants eurent à peine le temps de voir passer deux figures à toute vitesse, des cris d'extase et de panique résonnant derrière eux.
Une fois la porte de la ville traversée, Soren et Orion pressèrent l'allure, n'étant plus limités par les contraintes de la capitale et savourant la liberté des vastes plaines qui s'étendaient devant eux. Dans un concert de rires, de jurons et d'exclamations en tout genre, les neuf Déicides prirent la route vers Eclipsia, déterminés à arrêter une fois pour toutes Saga.
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