Chapitre 9 : La sortie
- Vous voulez qu'on mange à l'extérieur ?
Dans la salle du restaurant, Katsuki dévisage Shoto, surpris de sa demande. Depuis sa dernière phrase hier midi, il n'a eu de cesse d'y penser, ne fermant pas l'œil de la nuit. Cet homme est toujours si évasif, que ça lui prend la tête non-stop. Mais, il ne s'attendait pas à ça.
- Oui. Cela fait une semaine que nous mangeons ce que vous préparez. Je me suis dit que cela serait sympa de tester autre chose. Afin d'avoir d'autres...perspectives.
Perplexe, Katsuki plisse des yeux. C'est louche cette demande, ça ressemble à un rencard non ? Une sortie à deux, un déjeuner ailleurs...Cependant, durant cette semaine, à part le faire sortir de ses gonds, cet homme n'a pas donné l'impression d'être intéressé par la chose. De toute façon, le blond n'a pas l'intention que ça en devienne un...n'est-ce pas ?
- Pourquoi pas, hausse-t-il des épaules. J'ai envie d'un bon gros hamburger.
Shoto approuve d'un signe de tête.
- Alors, allons-y.
Alors, ils sortent du restaurant, Katsuki fermant à clé derrière lui. Il s'étonne de le voir continuer sur le trottoir, mais, il ne dit rien et lui emboîte le pas en silence. Son client à sans doute une idée d'où aller, alors, étrangement, il lui fait confiance.
Quelques minutes et rues plus tard, après avoir marché dans un mutisme plutôt appréciable, ils se retrouvent devant un food truck de hamburgers et de hot-dogs. Katsuki observe le camion d'un air stupéfait. Il n'était pas au courant qu'il y avait ça non loin de son restaurant et surtout, dans le quartier chic de Musutafu.
Et le plus étonnant, c'est que Shoto salue le gérant comme un vieil ami de longue date et qu'il donne sa commande sans même regarder le menu affiché devant. Depuis quand un mec dans son genre mange ce type de nourriture ? Les riches ne restent-ils pas entre eux ? Vu l'emplacement, il faut croire que non. Il devient encore plus intéressant, ne peut-il s'empêcher de penser, avant de secouer la tête.
- Que voulez-vous ?
Ses yeux alternent entre Shoto qui vient de lui poser la question et le menu juste devant lui. Après réflexion, son choix se porte vers le double hamburger, accompagné de son supplément de sauce piquante, ce qui fait pouffer Shoto sous son regard ahuri. Ok, ce son est bien trop...adorable. Bordel...
- Merci, remercie Shoto, en attrapant leurs commandes.
Katsuki récupère la sienne et, après s'être jeté un coup d'œil, ses dents croquent dans le pain parfaitement doré. Un grognement appréciateur s'exfiltre d'entre ses lèvres. C'est trop bon !
- Ce sont les meilleurs burgers que je connaisse, déclare alors Shoto.
- Et j'crois que vous avez raison, ne peut qu'approuver le blond.
Durant de longues secondes, ils apprécient le goût et les saveurs qui éclatent sur leurs papilles, sous le soleil de cette fin de printemps. Il y a longtemps qu'il n'est pas sorti de la sorte, juste à manger avec les doigts en pleine rue, accompagné de quelqu'un. C'est agréable.
- M'accompagneriez-vous quelque part ?
La nouvelle question lui fait relever la tête alors qu'il a encore les dents plantées dans son hamburger. Sous son expression, qui se veut impassible, Katsuki détecte bien l'envie qui s'y dissimule.
- Est-ce que j'ai l'choix ? se moque-t-il doucement.
Son vis-à-vis ne lui répond pas, mais affiche tout de même un micro sourire qui réchauffe la poitrine de Katsuki. Et, tout en continuant de manger, ils reprennent leur chemin, zigzaguant entre les passants.
Quelques longues minutes plus tard, leurs déjeuners terminés, c'est devant un immense tableau représentant un champ de fleurs qu'ils se retrouvent. Shoto les a amenés dans une galerie d'art, où les quelques personnes présentes chuchotent tout en observant les peintures. Katsuki se demande bien ce qu'ils font ici...
- Vous aimez l'art ?
- J'm'y suis jamais vraiment intéressé. Et vous ?
Les yeux de l'homme à ses côtés continuent de détailler l'œuvre.
- Oui. Je trouve cela reposant, ça apporte une certaine sérénité. Dans chaque tableau, nous pouvons ressentir ce que l'artiste éprouvait au moment où la peint. C'est un moyen pour lui de s'exprimer, vous ne trouvez pas ? Un peu comme votre cuisine.
Katsuki le regarde, surpris, avant de le reporter sur la peinture. Là, à cet instant précis, elle lui inspire des envies de liberté et de grand espace. Un souffle nouveau.
- Je suppose, oui.
Un silence pensif et reposant prend place entre eux tandis qu'ils continuent d'admirer le tableau.
- Cette galerie appartient à ma sœur, reprend-il. J'aime venir ici quand j'ai besoin de réfléchir.
Il accompagne cette phrase par un regard appuyé dans sa direction avant de vite le détourner. Et Katsuki se lance.
- Cette sortie, c'est un rencard ?
- Le voudriez-vous ?
Maintenant, face à face, Katsuki l'observe attentivement. Oui, il doit se rendre à l'évidence. Cet homme, habillé d'un pantalon de toile beige et d'une chemise noire, ne le laisse pas indifférent.
- Pourquoi pas.
- Alors, c'en est un.
Pour la première fois, c'est de véritables sourires sincères qui viennent orner leurs lèvres, de légères rougeurs réchauffant leurs joues.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top