Où il en dit trop ✓

« Viens. Maintenant. »

Depuis qu'Elijah s'est levé, Shiloh est prête à intervenir. Elle a quitté le fauteuil rembourré d'où elle surveillait toute la salle sans être repérable et ne se tient plus qu'à quelques mètres des deux hommes, cachée derrière un pilier au niveau du bar.

Le nouveau venu lui tourne le dos et elle n'a pas encore pu apercevoir son visage, cela dit, sa silhouette lui est familière. Sa carrure et sa taille sont similaires à celles de celui qui a attaqué Aaron et elle piétine d'impatience à l'idée qu'elle est, si son intuition se révèle exacte, sur le point d'arrêter l'assassin de Victoria.

Ce qui lui permettrait de faire d'une pierre deux coups en libérant Jed et en prouvant aux autres qu'ils avaient tort et qu'elle avait raison de s'entêter. Si ça abouti, si tout se passe comme prévu, ça vaudra carrément le coup de n'avoir quasiment pas dormi pendant un mois.

À peine a-t-elle ouvert le message d'Elijah, qu'elle s'avance déjà en direction des deux hommes. Elle contourne la table pour leur faire face et se fige en découvrant l'identité du stalker.

— Mr Gwynfor ?

Celui-ci la regarde à son tour, esquisse une grimace et se retourne vers Elijah.

— La flic ? Ta coéquipière, c'est vraiment la flic ? Mais comment t'es devenu chasseur, toi ?

Évitant à Elijah d'avoir à répondre, Shiloh rapproche une chaise du vieillard et s'assied avec eux.

— Chasseur ?
— Et en plus elle n'est pas au courant ? Mais tu espères quoi en t'associant à elle ?
— Oh ! Je suis là, fait-elle remarquer en agitant la main devant le visage de Robert Gwynfor, le boulanger aux gravures cryptiques, mais également le père de Liam, l'ex-petit-ami de Victoria.

Il la dévisage un instant, une moue de dépit imprimée sur ses traits d'ordinaire plutôt avenants, mais métamorphosés pour l'occasion.

— C'est pas contre vous, inspectrice, mais j'ai jamais vu un flic capable de faire ce boulot plus de quelques semaines. Vous devriez partir. On va faire ce qu'on a à faire et vous n'entendrez plus jamais parler de nous.
— J'ai bien peur que les choses ne puissent pas se passer comme ça. Expliquez-moi ce que vous voulez à ce gamin.

Robert plisse ses petits yeux gris, suspicieux.

— Vous n'êtes au courant de rien ?

Elle ne lui répond pas et il se retourne vers Elijah, l'observe quelques secondes.

— J'ai fait une erreur... s'aperçoit-il. Tu n'es pas un chasseur.

Il se retourne brusquement vers la piste de danse, cherche avidement Aaron du regard. Quand il le repère, dansant avec une femme plus âgée, Shiloh remarque la tension dans les muscles de ses bras et de son dos se relâcher.

— Vous devez me laisser partir, annone-t-il d'un ton morne.
— Pas avant de vous avoir posé quelques questions, le retient Shiloh, qui ne compte pas le laisser partir du tout.
— Si vous m'arrêtez, il y aura d'autres agressions.

Les agressions ? Shiloh ne pensait pas que cette affaire pourrait être liée au meurtre de Victoria. Mais pour ce qu'elle en sait, l'homme est peut-être juste fou. Elle décide de le faire parler, juste au cas où.

— Que savez-vous au sujet des agressions ? Un nouveau suspect a été arrêté, vous pensez que la police a fait erreur ?
— Bien sûr, assure l'homme en pointant la piste de danse du menton, puisque c'est lui le responsable.
— Aaron ? Ne soyez pas stupide. Vous avez vu comme vous l'avez assommé facilement ? Certaines des victimes font le double de son poids, d'autres sont de grands sportifs et il y a même un expert en arts martiaux parmi eux. Jamais un poids plume comme lui n'aurait pu leur faire perdre connaissance.
— Vous le sous-estimez, inspectrice, et moi aussi vous me sous-estimez. J'ai de l'entraînement, des années d'entraînement, même, c'est pour ça que j'ai pu le prendre par surprise.

Shiloh et Elijah échangent un regard rapide, l'homme est-il fou ? La policière décide d'en finir avec les allusions à peine cachées et de mettre les pieds dans le plat.

— C'est vous qui l'avez agressé dans le parking.
— Évidemment. Et si vous n'étiez pas intervenue, les agressions se seraient arrêtées à ce moment-là.
— Vous vous rendez compte que ça n'a pas de sens ?

Le vieil homme se penche sur la table, les mains jointes autour de son verre. Il observe Shiloh un moment puis lui décoche son sourire le plus moqueur.

— Inspectrice, reprend-il. Il y a tant de choses que vous et vos petits amis de la police ne pouvez pas comprendre.

S'approchant à son tour, Shiloh plonge dans son regard en posant les coudes sur la table.

— Eh bien dans ce cas, éclairez ma lanterne.
— Je doute que ça en vaille la peine.
— Je ne peux pas souhaiter moins que vous que les agressions cessent. Prouvez-moi qu'il en est le responsable et je le fais arrêter sur-le-champ.

L'homme éclate de rire si fort que cela génère une quinte de toux telle qu'elle le fait se plier en deux de douleur et le force à se calmer.

— Vous voulez neutraliser un dhampir rouge en lui passant les menottes et vous vous étonnez qu'on ne vous prenne pas au sérieux ? C'est hilarant.
— Qu'est-ce qu'un dhampir rouge ? questionne Elijah.
— Tu n'es vraiment pas un chasseur, souffle le vieil homme avec mépris. Comment j'ai pu croire le contraire, ça saute aux yeux pourtant.
— Et si vous répondiez cette fois, s'impatiente Shiloh, qui voudrait l'entendre avouer quelque chose de plus grave que l'agression du parking.
— À quoi ça servirait que je vous explique ? Vous cherchez juste une raison de me coffrer, vous vous en foutez de ce que peut être un dhampir, qu'il soit rouge ou blanc.
— Disons que c'est pour notre culture générale.
— Vous êtes une marrante, vous, se moque-t-il. Mais après tout, pourquoi pas. On dirait que le gosse n'a pas encore choisi sa prochaine victime.

Il a dit ça en coulant un regard attentif sur la piste de danse où Aaron se déhanche toujours en compagnie de femmes bien trop âgées pour lui.

— Les dhampirs, jeunes ignorants, sont des créatures contre nature nées de l'union d'un vampire et d'une humaine. Ou, comme dans le cas qui nous intéresse, d'une vampire et d'un humain. Pour une raison que nous ignorons encore, ces derniers ont tendance à développer plus de capacités que les premiers.

Elijah et Shiloh échangent un regard en coin sans parvenir à rester parfaitement de marbre. Le coin de la bouche de Shiloh tressailli alors qu'Elijah hausse les sourcils, peut-être plus atterré que surpris.
L'homme n'a rien manqué de cet échange muet, mais comme s'il n'en attendait pas moins, ne s'en formalise pas.

— Ces êtres ont une longévité plus élevée que les humains, mais peuvent être tués plus facilement que les vampires, reprend-il. Ils ont aussi tendance à rechercher les sensations fortes, ce qui en résulte que, dans les faits, il est très rare de rencontrer un dhampir âgé de plus de 40 ans. Ils meurent en majorité dans des accidents stupides dus à leur tempérament de têtes brûlées, et parfois assassinés à cause des jeux de pouvoirs qu'ils aiment initier avec des gens puissants. Ayant hérité de l'arrogance des vampires et de la soif de pouvoir des humains, ils sont souvent stupides et appâtés par le gain.

— Vous avez parlé de blancs et de rouges.

L'homme hoche la tête et termine son verre cul-sec.

— Les dhampirs peuvent se nourrir comme des humains ou comme des vampires. Ceux qui choisissent la première option sont appelés blanc, en général, ils causent moins de problèmes et on les laisse vivre. Les rouges se nourrissent de sang humain, ils deviennent plus forts et peuvent vite représenter une menace pour nos semblables.

— Alors vous les tuez, conclu Shiloh.

— Ça peut arriver. Il faut que vous compreniez, inspectrice, bien que leur organisme puisse digérer le sang, il n'est pas fait pour, à la base, et ceux qui en abusent deviennent souvent accros. Si nous ne les régulions pas, on se retrouverait dans nos villes avec des junkies bien plus puissants et résistants qu'un homme normal, prêts à tout pour obtenir leur dose.
Dans la majorité des cas, les vampires se régulent seuls car ils vivent en clans. S'ils ne se contrôlaient pas, leur existence serait rendue publique et ils se feraient exterminer. La création de nouveaux vampires est rare, et quand elle a lieu, elle est très surveillée. Les jeunes sont maintenus à l'écart des humains pendant plusieurs années. Ils sont entraînés et ne sont autorisés à quitter le nid qu'une fois en mesure de se contrôler. Les dhampirs, en revanche, sont souvent isolés et livrés à eux-mêmes. Beaucoup ignorent leur statut pendant des années voir toute leur vie, mais quand ils l'apprennent l'envie de devenir un vrai vampire est souvent la plus forte.

— C'est possible ? interroge Elijah, qui commence à croire que tout ça pourrait être au moins un peu vrai. Un dhampir peut être transformé en vampire ?

L'homme secoue la tête.

— Non. Ça a été tenté plusieurs fois au cours de l'Histoire, mais je n'ai jamais entendu parler d'une réussite. Ils meurent toujours dans l'opération.
— Et Victoria ?

L'homme sourit d'un air mauvais. Shiloh espérait que, lancé dans ses explications absurdes, il baisserait sa garde et lui révélerait quelque chose d'important, comme le meurtre de la jeune femme, mais cette fois encore, elle semble l'avoir sous-estimé.

— Je n'ai pas grand-chose de plus à vous apprendre à son sujet, je vous ai déjà tout dit lors de notre première rencontre.
— Vous la soupçonniez d'être une dhampir, n'est-ce pas ? Une dhampir rouge ?

Gwynfor sourit toujours. Il a envie de jouer avec cette petite flic ignorante, mais avant, il lui faut peser la portée de chaque parole pour ne pas se mettre dans une situation fâcheuse.

— Il y a au moins une chose qui a dû vous surprendre au sujet de cette jeune femme, non ? Au sujet de son cadavre, au moins.
— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
— Allons, l'équipe scientifique de la police ne peut pas être incompétente à ce point, si ?
— Victoria a été tuée par un pieu en bois planté dans le cœur. Un acte qui pourrait faire penser que le meurtrier la prenait pour une vampire, mais à part ça...

Shiloh omet volontairement les informations qui n'ont pas été données à la presse, espérant naïvement que l'homme en connaisse davantage.

— C'est assez primaire. Vous n'avez rien remarqué au sujet de son sang.

Incroyable. La ligne bouge. Elle doit maintenant ferrer son poisson en douceur. Alors, bien qu'elle n'ait jamais pêché de sa vie, Shiloh commence à mouliner.

— Navrée, mais il était composé des mêmes molécules que celui des autres êtres humains.
— Évidemment, soupire Gwynfor. Rien d'autre ?
— Pas à ma connaissance.
— Eh bien on dirait que vous ne savez pas grand-chose.
— Comment ça ?
— Victoria était une dhampir blanche, son corps contenait deux fois moins de sang que celui d'un être humain.

Pas possible, se réjouit Shiloh. Je l'ai, je l'ai !
Elle jette un coup d'œil à Elijah dont les mains sont restées cachées sous la table tout le temps qu'à duré la diatribe, puis revient à son suspect.

— Vous vous rendez compte que je pourrais vous arrêter pour avoir avoué ça ?
— Parce que je vous ai dit que je tuais des demi-vampires sur mon temps libre ? Allons, inspectrice, vous seriez la risée de tous vos collègues. Je ne risque rien à vous dire ça.
— Non. Parce que vous venez d'admettre que vous êtes au courant que l'on a retrouvé moitié moins de sang que prévu sur la victime.
— Allons inspectrice, se moque-t-il. C'est bien faible comme preuve pour arrêter quelqu'un. Et d'ailleurs, je crains de devoir vous fausser compagnie à l'instant, ajoute-t-il en se levant.

En une fraction de seconde, Shiloh et Elijah sont debout à leur tour. Celui-ci a son téléphone à la main, mais Shiloh entrave immédiatement la route du vieil homme et lui agrippe le bras.

— Vous n'irez nulle-part, Mr Gwynfor, car je vous arrête.
— Vous faites une erreur monumentale, inspectrice. Votre petit protégé est en train de se faire la malle avec sa prochaine victime. Il n'est plus sorti depuis longtemps, il doit être excité par tout ce sang, toutes ces odeurs. Si je ne l'arrête pas, il pourrait la tuer.

Sans le lâcher, Shiloh se retourne et voit Aaron quitter la salle accompagné d'une femme d'au moins trente-cinq ans. Elle fulmine. Ils avaient convenu avec l'adolescent, qu'il ne quitterait pas les lieux sans eux, et voilà que ce petit imbécile retourne jouer les toy-boys. Juste sous son nez, en plus. Elle est prise d'une envie irrépressible de le gifler et puis de le dénoncer. Il faut qu'il arrête ça et elle trouvera un moyen pour l'y forcer. Mais, pour l'instant, elle doit s'occuper d'un cas plus grave. Elle pense à envoyer Elijah chercher le gamin, mais comprend à son regard qu'il préférerait rester auprès d'elle. Il n'a, au fond, aucune légitimité pour empêcher l'adolescent de rentrer chez lui avec qui il veut.

— Accompagnez-nous, ajoute-t-elle simplement en tirant l'homme par le bras.

À sa plus grande surprise, il ne se débat pas et l'accompagne sans broncher jusqu'au commissariat. Là, elle se voit obligée d'abandonner Elijah à l'accueil et, après une heure d'attente, voit Grant Dunn apparaître mal rasé, dans ses vêtements de la veille.

— J'espère que tu ne me réveilles pas au milieu de la nuit pour rien, Shiloh.
— Oh, ça non, jubile-t-elle. J'ai dans cette salle un suspect de premier ordre, et dans la salle d'attente un témoin qui a enregistré ce qui ressemble fort à des aveux.
— Un suspect pour les agressions ? son visage s'éclaire. Il est crédible ?
— Hmm, pas tout à fait...
— Comment ça, « pas tout à fait » se rembrunit-il en fronçant les sourcils.
— C'est un suspect dans l'affaire... Evans.

La colère de Dunn est pire encore qu'elle ne l'avait craint. Il se met à hurler, à la menacer de la suspendre ou de la renvoyer faire la circulation. Il lui rappelle que l'affaire est classée et que le jugement aura lieu bientôt, ce à quoi elle rétorque qu'Abberline n'a toujours rien avoué, qu'au contraire, il continue de clamer son innocence et que si on se penche juste un peu sur le dossier, on se rend compte que sa culpabilité ne tient pas la route.

Pendant un quart d'heure, leurs voix résonnent dans le commissariat quasi-désert et Shiloh se surprend elle-même à tenir tête aussi férocement à son chef. Elle soupçonne la fatigue et la frustration de ne pas y être pour rien, mais ne peut ignorer que ses certitudes quant à l'innocence de Jed et à la culpabilité de Gwynfor la poussent également à être si virulente.

Quand Dunn entre enfin dans la salle d'interrogatoire, après s'être calmé et avoir écouté l'enregistrement clandestin d'Elijah, il a déjà commencé à se placer du côté de Shiloh.

Bien sûr qu'il a remarqué les irrégularités ayant mené à l'arrestation de Jared Abberline, mais la pression de ses supérieurs pour qu'il arrête un suspect était si forte qu'il s'est contenté du premier venu pour avoir la paix.

Le fait d'avoir découvert, par hasard en plus, que Shiloh, l'inspectrice en qui il a mis tant d'espoirs, n'a jamais considéré ces chanteurs comme des suspects potentiels parce qu'elle fantasmait à leur sujet, l'a aussi beaucoup énervé et n'a pas plaidé en faveur d'Abberline qu'il a été trop content de pouvoir coffrer pour passer sa colère.

Ce n'est pas très professionnel et il a honte de sa conduite, mais il est aussi bien décidé à se racheter en ne laissant cette fois rien passer. Il a écouté l'enregistrement avec attention, celui-ci faisant écho à l'une des premières enquêtes de sa carrière, quelque 20 ans plus tôt. Et l'interrogatoire qu'il mène plusieurs heures durant sur un Robert Gwynfor de plus en plus fatigué, est aussi intensif que passionné.
Au bout d'un moment, l'homme fini par laisser filtrer quelques informations et, à 5 h et demi du matin, Dunn décide, en son âme et conscience, de le faire enfermer.

Quelques coups de fils plus tard, il obtient aussi de la cour de justice que Jared soit libéré le jour même.


Dans la salle d'attente, Shiloh réveille Elijah qui somnole de façon instable sur l'un des sièges en plastique.

— On l'arrête, lui murmure-t-elle pour ne pas être entendue de ses collègues qui les dévisagent. Jed va sortir, son procès n'aura probablement pas lieu.

Il n'en faut pas plus à l'homme pour se redresser, parfaitement réveillé.

— Quand, susurre-t-il à son tour.
— Ce matin, sourit Shiloh.

Elijah bondit sur ses pieds, fait deux pas vers la porte vitrée, mais se souvient que sa voiture de location est restée au centre-ville et revient sur ses pas, le regard fou. Shiloh le rejoint, plus calme, et lui prend les mains.

— Je te conduis à ta voiture.


En le déposant à deux pas de l'endroit où sa voiture l'attend, elle le retient d'une main qu'elle pose sur son genou. Un contact qui lui envoi une décharge électrique dans tout le corps, mais qu'elle a initié sans y penser, comme si c'était naturel. Lui, ne semble pas troublé, et se contente de lever ses beaux yeux bleus vers elle.

— Fais attention sur la route, tu n'as pas dormi beaucoup.

Il lui sourit, pose une main sur sa joue droite et embrasse la gauche avec douceur.

— C'est promis. Toi aussi, sois prudente, et rentre te coucher, tu en as fait bien assez pour aujourd'hui.

Il ouvre la portière, sort et se penche pour la regarder une dernière fois.

— Merci, Shiloh. Merci infiniment.

Sur ce, il se redresse sans attendre de réponse, claque la portière et s'engouffre dans sa propre voiture seulement quelques secondes plus tard, alors que Shiloh porte la main à sa joue, là où elle a l'impression de toujours sentir le contact des lèvres d'Elijah.

***

Hey les gens !

Est-ce que le chapitre à suivre est mon préféré ? C'est très possible.
Est-ce que j'ai bouclé mon NanoCamp cette nuit ? Toutafé.
Est-ce que je suis entrain d'écrire le dernier chapitre ? Wui...

Le dernier, bordel... Quelle est cette sensation étrange qui m'envahit ?
À mercredi prochain, les p'tits loups.

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