Meilleures ennemies
C'est l'histoire de deux meilleures amies.
Qui sont complémentaires.
Unies.
Leur histoire pourrait ressembler à n'importe quelle autre histoire d'amitié, mais ce n'est pas le cas.
Parce qu'elles étaient non seulement unies, mais surtout uniques.
Elles sont devenues amies par hasard, leur rencontre n'était ni extravagante, ni merveilleuse, ni digne de celle d'un roman. Elles se connaissaient déjà de vue, elles ont appris à se connaître mieux, jusqu'à se connaître trop.
Reliées l'une à l'autre, toujours...
Leur histoire d'amitié était fluide, au début. Elle s'est transformée en cercle vicieux, à la fin.
En fait, la vérité, c'est que leur relation n'a jamais vraiment été équilibrée. Tout d'abord, la première des deux amies, qu'on appellera F, admirait la deuxième des deux, qu'on appellera N.
Elle lui vouait un culte intérieur, l'idéalisait, l'idolâtrait.
Ce n'était pas toxique, elle l'aimait juste trop pour voir les fissures humaines que cette amie possédait.
Ce genre de fissure que tout le monde a.
La petite fille que F était voyait la fabuleuse N comme son modèle, elle voulait l'atteindre...
Peut-être qu'elle y est parvenue, en quelque sorte.
Ensuite, il y a eu une année de séparation.
Et puis ça a été l'inverse.
La roue a tourné, car F et N avait changé, changé jusqu'à ce que N se mette à considérer F comme un modèle. L'équilibre avait été inversé.
Aucune des deux n'étaient parfaites, elles ne le seront jamais.
Toujours est-il que quand N a cessé d'admirer F, plus aucune des deux n'a admiré l'autre.
Et ce qui était au début la plus parfaite des harmonies, c'est retrouvé à se transformer en la plus venimeuse des relations.
Elles s'aimaient toujours.
Une meilleure amie, on l'aime à jamais.
Mais les choses changeaient.
Parce que lorsque l'on rentre au collège, de nouvelles personnes arrivent et perturbent l'équilibre des relations amicales.
Ce qui était autrefois N et F, est devenu N, F, et les autres.
Ça n'a pas vraiment plu à N.
N était la plus belle des deux.
Elle dégageait un charisme imposant, et on la respectait sans mal.
N était surtout la plus respectée des deux, mais ce respect était gagné avec antipathie.
F était la plus sociable.
F devenait amie avec beaucoup de personnes sans trop de difficulté, parce qu'elle aimait bien être appréciée des autres, et faisait en sorte de ne faire du tort à personne.
Mais pas N.
N n'avait pas besoin de ça pour être satisfaite de la vie.
Elle n'avait pas besoin d'être amie avec tout le monde pour ça.
Mais F si.
Et peu à peu, ça les a éloignées.
F s'ouvrait aux autres, N se contentait de ceux qu'elle avait déjà.
Ça a creusé un large fossé de rancœurs entre elles.
À force d'être sans cesse avec l'autre, elles étaient sans cesse reliées à l'autre, et sans cesse comparées à l'autre.
N n'a pas apprécié ça.
Elle se sentait dévalorisé , mise un échelon en dessous de F, la parfaite F qui était amie de tous.
N a commencé à être irritée de voir que partout on vantait les mérites de sa meilleure amie.
Était-ce une sorte de jalousie ?
Non, c'était bien plus complexe.
En fait, c'était juste la naissance d'une malsaine rivalité.
En tout cas, N était de plus en plus froissée, de plus en plus facilement énervée par F...
Au début, celle-ci a essayé de comprendre N. Elle lui a pardonné, s'est excusée pour des torts qu'elle ne se rappelait pas avoir commis, faisait le premier pas.
Mais F n'est pas parfaite, ne l'oublions pas.
Elle s'est lassée de la situation, en a eu marre de faire des efforts, de la même façon que N en avait eu marre d'essayer de contenir son sentiment d'infériorité.
Alors F a commencé à ne plus faire attention à rien.
Parfois, même, elle provoquait N.
Parce que F n'est pas parfaite, et que lorsqu'elle avait compris que les deux amies étaient devenues rivales, elle s'est réjouie d'être celle qui était sociable et appréciée, et non l'inverse.
F n'est pas une bonne personne.
Elle aurait dû être là pour son amie.
La soutenir.
Elle ne l'a pas fait.
Tout simplement parce que F possède en elle l'un des plus mauvais vices qu'il existe sur Terre, défaut qu'elle s'efforçait de cacher jours après jours.
La rancune.
Elle en voulait encore à N d'avoir été celle qui s'énervait sans raison.
Et c'est pour cela qu'à présent, elle lui donnait parfois, de véritables raisons d'être en colère.
Mais en même temps, N s'énervait si facilement !
F ne faisait plus d'effort, mais N en avait-elle déjà fait un jour ?!
N boudait parfois sans que personne ne sache pourquoi, dans son coin, brisant les délires de groupe, faisant s'effondrer les ambiances détendues.
F ne comprenait pas, et lorsqu'elle comprenait, elle faisait comme si elle l'ignorait.
Et puis N a fait quelque chose de difficilement pardonnable, que F a quand même pardonné.
Elle a aimé le crush de son amie.
...L'amour ne se contrôle pas, alors F a pardonné.
Jusqu'à ce que cela se reproduise, avec un autre crush.
C'était dur à vivre pour F. Comment accepter que sa meilleure amie devienne sa rivale amoureuse ?
Mais elle a pardonné, encore.
Enfin, à moitié, parce que cela a quand même renforcé la rancune qu'elle vouait pour sa meilleure amie.
La relation s'est détériorée, encore un peu, toujours plus, sans même que les deux filles ne s'en aperçoivent réellement.
Un jour, elles ont remarqué les entailles qu'elles se faisaient l'une à l'autre.
C'était trop tard.
On ne pouvait plus empêcher l'hémorragie.
Leur amitié a saigné jusqu'à en perdre les battements de cœur, et c'est N qui lui a finalement porté le coup de grâce.
— Je suis prête à faire des efforts, mais je n'ai pas envie d'en faire dans le vide, avait expliqué F. Es-tu toi aussi prête à en faire ?
— Pas vraiment.
N en avait marre.
Ou alors voulait-elle juste se prouver quelque chose ?
Peu importe...
C'était la fin.
Et cette fin a fait plus mal que n'importe quelle autre défaite relationnelle que les deux filles n'avaient jamais connues.
D'ailleurs, certains disent que la plaie saigne toujours.
F et N ne signifie plus rien, à présent.
Mais cela signifiait tellement, tellement de choses, par le passé...
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À ma chère N, ma petite ghouleki, ma tendre amie avec qui j'aurais pu partager mon royaume de chocolat...
Je n'oublierai pas notre magnifique amitié, et tous les beaux moments qu'elle représente.
Merci à 08_Elena , qui a forgé la petite merveille qui est devenue ma meilleure amie durant quatre longues et belles années...♥️
Merci à tous, parce qu'aujourd'hui, alors que j'aurais pu me retrouver seule sans les repaires qui m'ont toujours guidée, mes amis Wattpadiens sont là et m'aide à m'orienter dans ce monde sans direction...
Alors merci au TDQ: ma number one, ma number two, et ma Graninette...
Merci à tous les autres qui se reconnaîtront, mille mercis.
On dit que les ruptures amicales sont plus difficiles que celles amoureuses, j'espère sincèrement que c'est faux, parce que sinon ça risque d'être difficile... ❤️
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