Chapitre 4

La soirée battait son plein, plusieurs jeunes faisaient trempette dans la piscine creusée, mais Kayliyah avait refusé d'y aller. L'alcool coulait à flot, et surtout dans le gosier de cette dernière qui commençait à avoir des bouffées de chaleur et avait lâché son masque froid habituel. Réphaël, bien que perturbé par ce changement de comportement, n'en était pas mécontent. Puis un "Je n'ai jamais" s'organisa.

« Allez je commence ! lança Alix. Je n'ai jamais été en garde à vue ! »

Réphaël bu une gorgée.

« Raconte ! rigola Kayliyah.

⏤ Je me suis battu contre des mecs dans la rue, et les flics sont passés et nous ont tous embarqué, expliqua le jeune aux cheveux rouges.

⏤ A moi ! Je n'ai jamais pris d'heure de colles, enchaîna Ana. »

Kayliyah, Réphaël, Alix et Ciel burent.

« Je dormais en cours, répondit Réfa.

⏤ J'ai frappé quelqu'un un peu trop violemment au collège, pouffa Ciel.

⏤ Je suis venue défoncée en cours et j'ai mal répondu au prof, continua Alix.

⏤ Je séchais tout le temps, j'ai finit par avoir plus d'heures de colles que de cours auxquels j'étais présente, termina Kayliyah en rigolant. »

Le jeu continua, et la jeune fille aux cheveux verts continuait d'enchaîner les verres. Elle était ronde comme un cul de bouteille quand elle décida qu'elle avait trop chaud et qu'elle allait se baigner.

« T'as pris ton maillot ? questionna Alix. Sinon je peux t'en prêter.

⏤ Je veux bien ! »

Les deux femmes montèrent dans la chambre de la blonde, qui lui prêta un maillot et laissa sa compère le temps de se changer. Avec l'alcool, Kayliyah faillit tomber un bon nombre de fois, et ne réussit pas à attacher le haut de son maillot dans le dos. Elle descendit avec sa chemise oversize sur elle, et demanda si l'on pouvait l'aider. Ana le fît, et la jeune très alcoolisée retira sa chemise.

Les regards se bloquèrent sur son corps recouvert de bleus, et ses bras lacérés de part et d'autres.

« Meuf, tu t'es fait quoi ? s'inquiéta Ciel.

⏤ Comment ça ?

⏤ Les bleus sur ton corps et tes bras ?

⏤ Ah ça ... Une méchante chute dans les escaliers de ma maison, et pour mes bras c'est assez explicite, le reste ne vous regarde pas, répondit sèchement Kay. »

Elle avait repris son masque froid et grave. Elle s'en voulait de s'être laissée emportée par l'alcool et de s'être montrée ainsi à ses camarades, des perles salées de honte tombèrent de ses yeux pour rouler jusque dans la piscine. La jeune décida de faire des longueurs, pour éviter qu'on ne la voit pleurer sans raison. Elle avait très honte mais elle était aussi très en colère contre elle-même, parce qu'elle avait laissé les autres avoir un aperçu de sa douleur. Elle était aussi triste, parce que l'espace d'une soirée, elle avait oublié son quotidien cruel et tout lui revenait en tête maintenant. Les autres jeunes étaient, quant à eux, très choqués de ce qu'ils venaient de voir. Ils ne savaient pas comment réagir, et comprirent par la fuite aquatique de leur amie que ce n'était pas le moment d'en parler. C'est Ana qui relança l'ambiance en proposant de resservir une tournée. Tous finirent par s'habituer aux traces rouges et aux taches bleues sur le corps maladivement pâle de leur amie. Kayliyah ressortit de la piscine et avait déjà enlevé son masque froid. Elle se resservit un verre et Alix lui prêta une serviette. Les discussions allaient de bon train. C'est alors que Kayliah eut la merveilleuse idée de pousser Réphaël dans l'eau, encore habillé. Il plongea sous les rires de ses amis, et ressortit immédiatement pour attraper la fautive.

« Reviens ici, saloperie ! hurla-t-il. »

Seuls les gloussements de sa proie lui répondirent alors qu'elle faisait le tour de la piscine avant d'y descendre par elle-même, pour ne pas qu'il puisse la jeter. Il se déshabilla, plongea et l'attaqua à grand coup de giclées d'eau. Ils se chamaillèrent de longues minutes ainsi. Fatigués, ils s'installèrent au bout de la piscine, sous la partie du dôme qui n'était pas rétractable. Ils discutèrent en flottant, et la tension entre eux augmenta de seconde en seconde. Le garçon initia les contacts physiques, auxquels la belle répondit positivement. Les mains allaient de plus bas.

« Les gars, on va se coucher. Vous avez la chambre du rez-de-chaussée, leur indiqua Elias sans prendre la peine de cacher son petit sourire. »

Ils acquiescèrent et sortirent de la piscine. Ils prirent quelques bouteilles et allèrent s'installer au fond du jardin, allongés sur les serviettes. La lumière de la terrasse les accompagnait, ainsi que la musique mise par Kayliyah. C'est cette dernière qui engagea la bataille. Elle fit doucement couler sa main sur le ventre de l'homme, alternant entre des caresses avec sa paume, et de léger effleurements du bout des doigts. Son compagnon était tendu, il se mordait la langue pour ne pas se jeter sur la jeune fille. Son corps fin l'excitait et il rêvait de plonger son visage dans la poitrine opulente de la belle. Elle se releva d'un coup, avalant goulument l'alcool et laissa couler une goutte le long de son cou, jusqu'à la naissance de ses seins. Elle n'eut pas le temps de reposer la bouteille que Réphaël se jeta sur elle, pour lécher dans l'autre sens l'alcool sur son corps. Kay se tendit lorsqu'il arriva au cou, une zone très sensible pour elle, et il l'avait bien remarqué. Une fois sa langue ayant fini de récupérer les gouttes, il redescendit dans son cou, jusqu'à son oreille. Et elle gémit. Il s'allongea et elle lui monta dessus. Elle en profita pour faire lentement glisser son bassin d'avant en arrière, elle sentait son membre dur à travers les deux tissus et ça l'excitait énormément. Ils s'embrassèrent violemment, patauds dans leurs mouvements embrumés par l'alcool et le désir. Le jeune homme poussa sa compagne en arrière, la forçant à se relever et se décaler pour qu'il puisse libérer son membre. Il sortit aussi de la poche de son pantalon une capote qu'il installa. Au moment où la jeune fille se pencha pour prendre en bouche le pénis de Réphaël, les flashs apparurent.

Elle voyait cet homme blond, de quatre ans son aîné. Il avait ouvert la fenêtre et il faisait froid, Kayliyah grelottait sur le canapé de cet inconnu. Il avait été cherché deux couvertures. Une pour lui, et une pour son ami couché sur l'autre canapé. Kayliyah, quant à elle, continuait de trembler de froid. Son ami s'était endormi. Il ne restait plus qu'eux, qui regardaient des vidéos à la télé. Il l'invita à le rejoindre sous la couverture, et elle accepta innocemment. Puis elle sentit sa respiration s'accélérer dans son oreille, et ses mains parcourir son corps pour atteindre sa poitrine et la malaxer dans tous les sens. Kayliyah ne voulait pas de ça. Elle aimait son copain. Mais il habitait loin, et elle se sentait seule, terriblement seule dans sa dépression. Et cet homme, il était là, avec elle. Il la touchait. Elle le sentait physiquement. Alors elle accepta. Elle ne savait pas comment lui dire non. Il descendit sa main entre ses cuisses, et déboutonna son short. Elle gémit, et il l'entraîna dans sa chambre. Elle le suivit sans piper mot. Et il baissa son caleçon. Elle se força à le sucer, et il s'endormit peu après.

Les flashs de cet épisode revinrent à Kayliyah comme des coups de couteau, et elle se stoppa. Réphaël ne comprit pas tout de suite. La jeune fille se recroquevilla sur elle, la respiration accélérée et elle murmurait des choses inaudibles.

« Kay, Kayliyah ? Tu m'entends ? Allô ? »

Il tenta de faire réagir la jeune aux cheveux verts, mais elle semblait insensible à son environnement. Elle commença à gratter ses cicatrices de scarifications, certaines non-cicatrisées et les fit saigner. Il tenta de lui toucher l'épaule, mais elle eut un énorme mouvement de recul avant de hurler.

« Arrête, je suis désolée ! Je suis sale, je suis qu'une traînée je suis désolée ! Je veux plus le voir j'ai peur ! Papa arrête ! »

Elle cria plusieurs phrases, insensées pour son amant. Après ce souvenir, tous ses traumatismes lui revinrent en tête : viols, agressions sexuelles, violences familiales. Les images de ses agresseurs se mêlaient dans sa tête, tout défilait à une vitesse atroce, elle se sentait perdue au milieu de ses souvenirs, incapable de se rappeler où elle était et qui était avec elle. Elle se sentait en danger.

Ses cris finirent par réveiller certains occupants de la maison, dont Ana qui débarqua immédiatement.

« Eh ma belle, t'es avec nous ? Allez reviens, t'es dans le jardin d'Alix. C'est Ana, tu m'entends ? Tout va bien, tu es en sécurité, personne ne te fera rien ici. »

Elle continua à rassurer la jeune fille en panique, dont le regard retrouva peu à peu son éclat. Réphaël, quant à lui, était abasourdi par la situation. Il n'avait pas compris ce qu'il se passait, et pourquoi elle avait réagi ainsi. Ana réussit à lever Kayliyah, et l'accompagna à la salle-de-bain, se rafraîchir, tandis que le jeune homme fumait une cigarette pour digérer ce qu'il venait de se passer. Comment, en quelques secondes, son regard avait pu perdre toute sa vitalité ? Et pourquoi ? Il ne pensait pas avoir fait quelque chose de mal.

Dans la salle-de-bain, après avoir mis de l'eau sur son visage, Kayliyah se décomposa dans les bras de son amie.

« Je suis si désolée que tu me vois encore comme ça ... sanglota-t-elle.

⏤ Mais non, arrête de t'excuser pour tout. C'est pas grave. Ma grand-mère fait des crises comme les tiennes, à cause de la guerre. J'ai l'habitude de gérer, c'est pas grave, rassura Ana.

⏤ Je suis une sale loque, je suis désolée !

⏤ Mais non t'es pas une loque, t'as juste trop bu.

⏤ Je suis trop gênée par rapport à Réphaël c'est affreux ...

⏤ Je suis sûre qu'il comprendra, ne t'en fais pas. Tu veux me parler de ce qu'il s'est passé ?

⏤ On a commencé à se chauffer ...

⏤ Ca on l'a vu, dans la piscine ! rigola Ana.

⏤ Ah ... Désolée ... Bon, du coup quand vous êtes partis vous coucher, on est allé s'installer plus loin, et on a continué. Tout allait bien, jusqu'à ce que je veuille le sucer. A ce moment-là, j'ai eu des flashbacks et j'ai commencé ma crise.

⏤ Des flashbacks de quoi ?

⏤ De mes viols et agressions, dit Kayliyah dans un souffle.

⏤ Ah ... »

La jeune continua de pleurer pendant de longues minutes dans les bras de son amie. Elle se sentait nulle et sale. Elle décida de prendre une douche, mais demanda à Ana de rester. Elle ne voulait pas rester seule, et Ana était celle en qui elle avait le plus confiance. Elles finirent par prendre leur douche toutes les deux.

La vietnamienne avait très mal au cœur pour sa compère. Elle sentait à quel point la vie n'avait pas dû lui faire de cadeau, elle pouvait sentir son mal-être. D'un autre côté, elle était jalouse de Réphaël, tandis que ses sentiments à elle grandissait pour la petite tête verte et qu'elle s'occupait d'elle, c'était sur le rouge que cette dernière avait jeté son dévolu.

Une fois lavées, elles allèrent se coucher dans la chambre que Kay et Réfa devaient originalement occuper. Celui-ci dormait déjà sur le canapé. Une fois dans le lit, les larmes de Kayliyah recommencèrent à perler sur ses joues, sans qu'elle ne puisse rien y faire. Ana l'a prise dans ses bras, et elles s'endormirent ainsi.

Kayliyah partit comme une voleuse le dimanche matin, avant même que tout le monde soit levé. Elle avait envoyé un message sur la conversation de groupe pour s'excuser, à Ana pour s'excuser plus personnellement et à Réfa pour lui expliquer rapidement sa crise d'hier soir, en lui promettant qu'ils en parleraient lundi soir.

Réphaël rentra chez lui avec un mal de crâne immense, et très perturbé.

« Vu la tronche que tu fais, t'as pas chopé hier soir ! ricana Luciel.

⏤ Ferme-là, tu veux bien ? J'ai un mal de crâne affreux.

⏤ Tiens, répondit le plus jeune en lui tendant un ibuprofène.

⏤ Merci, grommela son frère. »

Il avala le cachet et alla dans sa chambre. Judicaël, l'ayant entendu rentrer, vint le voir.

« Alors, cette soirée ?

⏤ Si une meuf part dans un trip chelou où elle ne répond plus et se met à hurler alors qu'elle allait te sucer, ça veut dire quoi ? répondit Réfa, pensif.

⏤ Quoi ? s'étonna le cadet. »

Réphaël expliqua l'histoire à son frère.

« Elle a peut-être de mauvais souvenirs liés au sexe, genre des traumatismes. Je sais que des réactions comme ça, ça peut arriver à des personnes qui ont vécus des violences sexuelles.

⏤ Ca expliquerait les marques sur ses bras ...

⏤ Comment ça ?

⏤ Pour la première fois, on l'a vu sans manche quand elle s'est baignée. Elle avait les avant-bras charcuter par des lames. Vraiment, il n'y avait pas un bout de peau saine, et certaines étaient récentes.

⏤ Elle doit vraiment aller mal ... Fais attention avec elle, la moindre chose pourrait la foutre encore plus mal.

⏤ Commence pas à faire le grand-frère sage et plein de conseils.

⏤ C'est pourtant ce que je suis, réplica Judi en sortant de la chambre. »

Réphaël réfléchit sur la situation, et il en vint à la conclusion qu'il allait la sauver d'elle-même, et ne plus jamais laisser quelqu'un lui faire du mal.

Le lendemain en cours, Kayliyah n'adressa un regard à personne. Ce ne fut qu'à la fin des cours qu'elle prit le bras de Réfa pour le tirer hors du lycée et l'emmener au parc. Ils s'assirent sur un banc, elle lui fila une clope et s'en roula une deuxième.

« Je suis désolée, dit-elle de but en blanc. »

L'homme était perturbé. Il ne comprenait pas vraiment le fonctionnement de la jeune fille. Elle le mettait dans des situations qu'il ne savait pas gérer.

« Euh ... Pourquoi ?

⏤ Pour ce qu'il s'est passé samedi soir. J'ai eu une réaction bizarre, et j'en suis désolée.

⏤ Je ... Je peux te demander pourquoi t'as réagi comme ça ? questionna l'homme, hésitant.

⏤ J'ai été violée. »

Raphaël ne répondit pas, abasourdi par la froideur, la douleur et la spontanéité avec laquelle elle avait prononcé cette phrase.

« Je sais que c'est une information un peu violente, mais je voulais être honnête avec toi, et je ne voulais pas que tu crois que c'était de ta faute.

⏤ Comment ça t'as été violée ? Par qui ? Et pourquoi ? Et comment ? Et t'as porté plainte ?

⏤ Par un mec que j'avais rencontré en soirée et j'avais nul part où dormir et non je n'ai pas porté plainte, souffla la jeune fille.

⏤ Mais pourquoi tu l'as pas fait ? s'étonna son camarade, tout à fait choqué.

⏤ Parce que c'est très dur mentalement. Et que je lui ai promis de ne pas le faire, et même s'il le mérite, je me sens quelque part responsable de ce qu'il s'est passé et de ce que je vis maintenant.

⏤ Dis-moi qui c'est, et je vais lui péter la gueule maintenant, s'énerva Réfa.

⏤ Hors de question. Je ne veux pas que t'ais de problèmes à cause de moi et ça n'en vaut pas la peine. Ce qui est fait, est fait, trancha la jeune fille. »

Réphaël se leva et, dans un excès de colère, frappa l'arbre à côté d'eux. Il était furieux contre cet homme qui avait osé faire du mal à son amie. Il en voulait au monde entier pour ce qu'elle avait dû vivre. Il continua de mettre des coups de poings à l'arbre, aveuglé par sa colère, et c'est Kayliyah qui intervint pour le calmer.

« Eh calme ! T'as pas besoin de t'énerver comme ça, ça n'changera rien ! Allez arrête de te faire du mal pour un mec qui n'en vaut pas la peine ! Allez arrête, s'il-te-plaît ! »

Il finit par se calmer quand la jeune fille lui prit le bras. Ils s'assirent sur le banc, et se firent un câlin pendant longtemps.

« Tu sais, ces crises, ça m'arrive que quand je suis bourrée. Le reste du temps, ça va ... susurra-t-elle avec un sourire en coin. »

Pendant qu'elle expliquait ceci, Kayliyah en profita pour doucement glisser sa main sur la cuisse de son ami. Instantanément excité, Réphaël l'attrapa par la nuque, l'embrassa dans le cou et lui dit au creux de son oreille :

« Tu pourrais faire un arrêt chez moi ... »

Tendue et excitée à son tour, Kayliyah accepta. Un silence s'installa entre eux alors qu'ils se mettaient en route. Dans le bus, elle caressa doucement la cuisse de son amant, remontant parfois un peu plus haut et redescendant aussitôt pour le laisser languissant. A peine arrivé chez lui, le jeune homme cria pour savoir s'il y avait quelqu'un à la maison et, sans réponses, il décida de plaquer la jeune aux cheveux verts contre le mur. Il l'embrassa violemment, tout en commençant à passer ses mains sous le haut de la belle. La caresse des mains fraîches de son amant envoya une vague de frisson à la jeune fille. La main remonta jusqu'à sa poitrine enserrée dans une brassière. L'autre main de Réphaël enserrait la taille de sa partenaire. Elle colla son bassin contre le jeune homme, une main le tenant par la nuque, l'autre descendant sournoisement vers la ceinture. Lorsqu'elle la défit, l'homme agrippa la Kayliyah par les fesses et la souleva pour la porter jusqu'à sa chambre. Une fois sur le lit, elle retira ses chaussures et chaussettes à la hâte alors que son compagnon en faisait de même. A peine eut-elle le temps de balancer ses chaussures qu'il retira son t-shirt et celui de la belle. Elle s'assit sur lui et remua contre son membre qu'elle pouvait sentir dur à travers le jean. Réphaël libéra les seins de son amante pour s'en occuper avec sa langue, et défit en même temps le bouton du jean de Kayliyah pour y glisser sa main. Il l'a caressa à travers le tissu de la culotte. La jeune fille gémit d'un coup. Il fut surpris de ce petit bruit aigu, habitué à la voix un peu cassée de la belle aux cheveux verts, mais il trouvait ça adorablement sexy. Ils basculèrent pour s'allonger et il passa au-dessus, en profitant pour retirer le pantalon de la belle. Le jeune homme découvrit une culotte déjà trempée. Il descendit lentement vers son entrejambe, prenant soin de laisser ça et là des traces brûlantes avec sa langue. Il lécha la vulve mouillée de sa compagne, et essaya de trouver son clitoris. Kayliyah se retenait de rire parce qu'il ne le trouvait pas, et simula des gémissements pour ne pas casser l'ambiance. Elle coupa court au cunilungus pour s'occuper elle-même du pénis de Réphaël. Elle le prit en main, et laissa courir sa langue le long de la verge, faisant de petits arrêts pour jouer avec le gland. Sa deuxième main s'occupait des testicules. Le jeune homme était aux anges, elle suçait divinement bien et le fait qu'elle le regardait dans les yeux augmentait son plaisir. Il l'attrapa par les cheveux et enfonça son sexe jusqu'au fond de sa gorge. Il fit plusieurs allers-retour violents dans sa bouche, la laissant à peine respirer. Kayliyah trouvait ça particulièrement excitant. Elle aimait être utilisée pendant l'acte. Elle aimait donner du plaisir en s'oubliant totalement, considérant son propre plaisir comme facultatif.

« Ça arrive ... souffa Réphaël. »

Après un ultime aller-retour, il jouit au fond de la gorge de la jeune fille. Elle avala sans protester. Il ressortit de sa bouche et se laissa tomber sur le lit. Elle en fit de même et se colla contre lui, déçue qu'il ait déjà fini et ne la pénètre pas. Elle laissa glisser doucement le bout de ses doigts sur son torse tandis que son amant reprenait ses esprits. Il se retourna un peu et l'embrassa. Son pénis toucha les cuisses de la belle, et ce simple contact le fit durcir à nouveau. Elle le remarqua et lui lança un petit regard avant de le prendre en main.

« Déjà ? pouffa-t-elle.

⏤ Si je me sentais pas capable de tenir plusieurs rounds, je t'aurais prise avant. »

Il ouvrit le tiroir de sa table de nuit et en sortit un préservatif qu'il enfila. Kayliyah, toujours sur le dos, n'eut pas vraiment le temps de réfléchir qu'elle le sentit en train de se frotter à l'entrée de son vagin. Le jeune homme descendit sa bouche près du cou de sa compagne et alors qu'il l'a mordit, il la pénétra au même moment. Elle hurla de plaisir et de douleur. La jeune fille le sentit jusqu'au fond d'elle. Il commença à donner des coups de bassin, lents mais vigoureux.

Kayliyah adorait autant qu'elle détestait le sexe. Elle trouvait ça super excitant, mais l'acte en lui-même jamais satisfaisant, et la position du missionnaire lui était plus douloureuse qu'agréable. Elle laissa son esprit vagabonder et il lui montra une image d'Ana nue, qu'elle chassa immédiatement. Elle se sentait nulle de penser à une autre fille alors qu'un homme pour qui elle développait des sentiments était en train de la baiser.

La jeune fille fit signe à son amant qu'elle voulait se retourner. Une fois à genou et le bas du dos bien cambré, Réphaël la pénétra à nouveau. Cette position lui faisait moins mal, mais elle lui apportait moins de sensations.

Sans crier gare, le jeune homme la fessa, la faisant hurler de plaisir. Se sentant enjoint à continuer, il recommença le geste avec plus de force.

« Alors t'aime ce genre de choses, petite chienne ? demanda-t-il avant de recommencer. »

Seul le cri de son amante lui répondit. Kayliyah aimait être abusée dans ses relations sexuelles. Elle s'oubliait dans la douleur, se sentant un peu plus vivante en même temps. Elle aimait être traitée comme une moins que rien, voire comme un animal. Elle aimait être frappée, claquée, étranglée, fouettée, voire coupée, et Réphaël le comprit. Il attrapa quelques mèches de cheveux pour la relever vers lui, afin de pouvoir agripper sa gorge. Etouffée, Kayliyah laissa malgré tout des gémissements sortir de sa gorge. Elle planta ses ongles dans la main de son amant.

Quelques allers-retours plus tard, Réphaël jouit. Kayliyah simula. Ils se laissèrent retomber ensemble sur le lit.

Ils baisèrent encore quelques fois d'affilée, augmentant graduellement les sévices que la belle subissait.

« Alors t'as aimé ? demanda Réfa en allumant sa cigarette.

⏤ Carrément, souris Kay en faisant de même. Mais ... On est quoi, du coup ? Un couple ? Des sex-friends ?

⏤ Un couple, si ça te va.

⏤ Ca me va ! rigola-t-elle avant de l'embrasser. »

Puis une porte claqua.

« J'suis rentré ! hurla Luciel. »

Kayliyah sauta du lit pour se rhabiller et attraper son téléphone.

« Déjà dix-neuf heure ? Je rentre, mon père va me tuer, j'ai pleins d'appel manqué. »

Le jeune homme eut à peine le temps de dire quoique ce soit qu'elle était déjà sortie de la chambre. Elle courut jusqu'à sa maison, et heureusement pour elle, sa mère était déjà là.

« Bon, t'étais passée où ? s'enquit Marie, mécontente du retard de sa fille.

⏤ Chez une amie, pour réviser et faire un DM.

⏤ Et tu ne pouvais pas répondre ?

⏤ J'ai mis mon portable sur silencieux pour qu'on puisse se concentrer. »

Marie remarqua les traces rouges de strangulation ainsi que les suçons sur le cou de la jeune, mais ne dit rien pour ne pas éveiller les soupçons de son mari.

Une fois le dîner passé, Kayliyah monta dans sa chambre et découvrit avec honte les traces laissées par son copain. Elle lui envoya un message :

[ Pauvre con

pourquoi ?

Les suçons ptn ! peut-être que mon père est aveugle, mais ma mère non mdrrr

tant pis ;) ]

Elle rit, puis laissa son téléphone. Cette nouvelle romance la rendait euphorique, et pour la première fois depuis longtemps elle ne fit pas de crise d'angoisse nocturne. Elle décida même de retourner sur un serveur Discord qu'elle fréquentait souvent à l'époque. Elle y avait des amis, et aussi son ex. La jeune fille avait arrêté d'y aller à cause de son séjour en hôpital psychiatrique où elle se couchait trop tôt pour que les autres soient en vocal. Et par la suite, elle en avait tout simplement perdu l'habitude. Ses amis furent heureux de la revoir, et elle, apaisée d'entendre leurs voix et leurs délires à nouveau. Elle rencontra même de nouvelles personnes, arrivées entre-temps. Elle passa le reste de sa nuit sur un chat vocal avec eux.

Kayliyah était parti comme ça, en courant, disparue. Réphaël n'avait pas bien compris la scène. Il rigola en pensant que ce n'était pas la première fois que sa belle disparaissait en coup de vent. Il enfila un pantalon et retrouva son plus jeune frère dans la cuisine, totalement ahuri.

« Attends c'était une meuf qui est sortie de ta chambre ?

⏤ Non c'était un mec, rigola l'aîné.

⏤ Alors comme ça on est PD frérot ? Non mais en vrai, c'était qui ?

⏤ Ma meuf.

⏤ Ta ... Attends t'as une meuf ? Depuis quand ? Vas-y raconte !

⏤ Depuis tout à l'heure. On vient de niquer comme des bêtes, et elle m'a proposé qu'on se mette en couple.

⏤ Putain t'as dû la baiser bien pour qu'elle veuille sortir avec toi.

⏤ Elle a même eu un orgasme, se vanta Réphaël.

⏤ Ah ouais ... »

Les deux jeunes hommes encore un moment de la jeune fille, et la discussion continua alors que Judicaël rentrait du travail. Vers vingt-trois heures, Danaël rentra totalement bourré et défoncé.

« T'es sérieux ? T'es encore déchiré ? hurla Réphaël, partant au quart de tour.

⏤ Oh vas-y viens pas me faire chier gamin.

⏤ Me traite pas de gamin ! Oh moins moi j'me mine pas la gueule à longueur de journée, et je laisse pas mes trois frères dans la galère parce que j'suis incapable d'avoir un taff ! »

Comme souvent lorsque l'aîné rentrait défoncé, Réphaël et lui se battaient. Et comme d'habitude, ce furent Judicaël et Danaël qui les séparèrent.

Le lendemain, le couple se retrouva au lycée. Réphaël était toujours aussi endormi, et Kayliyah toujours aussi stressée, mais un peu apaisée par la présence de son copain. A la pause de dix heures, ils avouèrent à leurs ami•es l'évolution de leur relation. Tout le monde semblait ravi, sauf Ana qui était un peu plus sur la réserve.

Les jours passèrent. En sortant d'un cours de philosophie, la jeune aux cheveux verts fit un malaise. Elle fût tout de suite envoyée à l'infirmerie.

« Tu as mangé récemment ? questionna l'infirmier.

⏤ Euh ... Hier soir je crois. J'ai pas pris de petit-dèj, j'étais trop en retard, ça doit venir de ça.

⏤ D'accord ... Écoute, tes professeurs m'ont parlé de toi. Ils s'inquiètent pour toi. Ils ne t'ont jamais vu en manche courtes, tu t'endors régulièrement en classe, tu as souvent des marques sur le cou et les yeux ou le visage gonflé. Tout va bien ? Tu n'as pas de soucis particulier avec tes parents ?

⏤ Non rien de particulier, menti la jeune fille. »

Elle ne voulait pas que son lycée soit au courant de tous ses problèmes. Elle ne voulait qu'on la prenne en pitié, qu'on la traite différemment. Mais ses derniers temps, la situation avec son père s'était aggravée : le médecin traitant lui avait prescrit un antidépresseur, qu'il mélangeait avec l'alcool et d'autres benzodiazépines. Il était d'autant plus violent et instable. Kayliyah hésita à en parler à l'homme en face d'elle. La situation devenait de plus en plus intenable, mais elle se ravisa. Non, elle pouvait encore le supporter.

La fraîcheur de novembre pointait le bout de son nez, alors que la jeune fille se rendait à son rendez-vous chez sa psychologue. Kayliyah mentionna les différentes disputes avec son géniteur.

« Et tu n'as jamais pensé à appeler les services sociaux, ou a demandé à quelqu'un de le faire ?

⏤ Si, j'y ai pensé. J'ai même le numéro des enfants battus enregistré dans mon téléphone. ⏤ Mais je ne veux pas laisser ma mère seule avec lui.

⏤ Mais ta mère est adulte, et c'est à elle de te protéger alors qu'elle ne le fait pas. Ce n'est pas à toi de la protéger elle, tu dois d'abord le faire pour toi.

⏤ Je ne sais pas ... souffla la lycéenne. »

Quand elle rentra à la maison, ses deux parents étaient là. Ils l'invitèrent à s'asseoir dans le fauteuil face à eux. Son père était moins alcoolisé que d'habitude, mais toujours trop au goût de sa fille.

« On a reçu un appel du lycée. Tu n'y as pas été cette après-midi ? Tu sais très bien ce qu'on a convenu sur les absences ... entama la mère.

⏤ Mais j'avais rendez-vous chez la psy. Je vous l'ai dit ! s'énerva directement le jeune femme.

⏤ Oh ! Tu ne parles pas à ta mère sur ce ton ! C'est pas ta copine hein ! répliqua le père. Puis pourquoi on doit encore payer pour que t'aille voir ce charlatant ?

⏤ C'est pas un charlatan, c'est une psychologue et elle m'aide, elle ! répliqua la plus jeune, véhémente.

⏤ Arrêtez de vous parler comme ça ! trancha Marie.

⏤ Toi non plus tu ne me parles pas comme ça ! hurla le mari en se levant d'un air menaçant.

⏤ Alors arrête d'être aussi méchant avec elle ! »

La main de Nordine parti en direction de Marie-Madeleine. Mais Kayliyah s'interposa et reçut le coup elle-même.

« T'es content maintenant, t'as frappé ta fille ? hurla la mère de famille en prenant sa fille dans ses bras.

⏤ Hein ? Mais comment ?

⏤ Elle s'est interposée ! »

Kayliyah se défit de l'étreinte de sa mère et sorti de la maison. Elle avec ses clopes dans sa poche, et décida d'aller marcher. Elle était en pleine crise d'angoisse. La jeune femme sorti son téléphone et chercha sur internet "service enfance mdm saint-genis-laval". Un numéro de téléphone apparut sur le premier résultat de la recherche, et sans réfléchir elle l'appela. Elle n'eut le temps de réfléchir à ce qu'elle faisait qu'une voix se manifesta.

« Bonjour, Aide Sociale à l'Enfance de Saint-Genis-Laval, que puis-je faire pour vous ?

⏤ Euh ... Bonjour ... J'appelle parce que ... Mon père me fait du mal, et il en fait à ma mère aussi et je sais plus quoi faire.

⏤ D'accord madame, vous souhaitez faire un signalement ?

⏤ Oui, je crois. »

Kayliyah lui expliqua son histoire. La femme la renvoya vers le VIFFIL, que Kayliyah s'empressa d'appeler. Une fois la standardiste au téléphone, elle expliqua encore son histoire. Et quand la standardiste su l'âge de Kayliyah, elle l'a renvoya vers l'ASE. La jeune fille était dans l'incompréhension totale, mais elle rappela tout de même l'ASE. La femme qui l'accueillit au téléphone ne comprit pas tout de suite pourquoi elle avait été renvoyée au service de l'enfance.

« Mais madame ... Vous avez quel âge ?

⏤ J'ai seize ans, répondit Kayliyah, encore fébrile de sa crise de panique qui tendait à s'évaporer.

⏤ Ah ! Mais il fallait me le dire tout de suite ! Vous vous exprimez tellement bien et vous avez une voix assez mature, j'ai cru avoir à faire à une femme battue adulte !

⏤ Génial, elle m'a super écouté quand je lui ai raconté ma vie tout à l'heure, pensa la jeune fille.

⏤ Alors du coup je vais transmettre votre déclaration à une assistante sociale de l'ASE, elle vous recontactera rapidement.

⏤ Très bien, merci beaucoup madame.

⏤ Pas de soucis, bonne journée !

⏤ Bonne journée à vous aussi. »

Kayliyah raccrocha. Elle se sentait beaucoup plus légère, mais aussi très angoissée pour la suite. Elle avait fait tout ce qu'elle avait toujours regretté. Elle ne voulait pas rester seule.

[ Mec, t'es dispo ?

ouais, tu veux qu'on se voit ?

Oui stp, je peux venir chez toi ?

pas de soucis, viens <3 J'ai hâte de te voir mon coeur <3

omw

quoi ?

on my way

je parle pas anglais moi

j'arrive mdrrr

j'te donnerais des cours particuliers hein ]

Elle profita du chemin pour envoyer un message à sa mère, la prévenant qu'elle allait chez un ami pour la fin de l'après-midi. Ce vendredi particulièrement frais lui donnait des frissons, et elle se rendit compte en passant devant une vitre qu'elle était en jogging, t-shirt à manches courtes et que tout le monde pouvait voir ses blessures. Malgré le froid, elle sentait sa joue encore échauffée. Elle arriva grelottante chez son copain. Ce fut Danaël qui ouvrit.

« Oui ma jolie ? Je peux t'aider ?

⏤ Je viens voir Réphaël. »

Le forte odeur d'éthanol que dégageait l'aîné gela Kayliyah. En dehors d'un cadre festif, elle détestait cette odeur qui pouvait facilement lui déclencher des crises de panique. L'homme souffla et appela le plus jeune, qui apparut immédiatement. Il l'a prise par l'épaule et l'emmena dans sa chambre. Elle se roula automatiquement une clope.

« J'ai appelé les services sociaux.

⏤ Hein ? Pourquoi ?

⏤ J'en peux plus de vivre avec mon père. Il est méchant, il est violent, il est dépressif et polytoxicomane. Il est totalement délirant par moment.

⏤ Attends ... Comment ça, il est violent avec toi ? Comment ?

⏤ Psychologiquement, verbalement, physiquement.

⏤ C'est de lui que viennent tes bleus ? s'enquit le jeune homme qui commença à bouillir de colère.

⏤ Oui.

⏤ La marque sur ta joue aussi ?

⏤ Oui ...

⏤ Et c'est pour ça que tu te fais autant de mal ? »

La jeune fille s'effondra en larmes.

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