Ça🎈~9 - Partie 1

Pardon pour le petit retard mais hier j'ai passé une journée épouvantable ... Je n'avais plus le courage de relire. Mais voici la suite !

Chapitre en deux parties comme annoncé précédemment dans une note :)

Bonne lecture !

Ça 9 - Partie 1

Il avait été là depuis plusieurs heures maintenant.

A méditer, écouter, observer et ainsi en apprendre un peu plus sur l'existence d'Emily et de cet Andy. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'il voulait satisfaire sa curiosité accrue pardi.

De l'autre côté de la rivière, caché à l'abri des regards dans les roseaux et herbes hautes, Pennywise était allongé sur le sol, son ouïe fine tendue aux rires des deux qui se trouvait à environ une dizaine de mètre de sa position. Il tenait un bras humain à moitié dévoré dans sa main droite, sa joue blanche pressée contre son autre poing pendant qu'il examinait avec fascination la scène qui se déroulait.

Emily et sa progéniture se trouvaient sur une couverture rouge avec un pique-nique complet entre eux. Du pain, du fromage, de la charcuterie, des légumes, des laitages, du vin et du jus. Et ils riaient, jouissant de la présence de l'autre sans jamais se préoccuper du reste. Leurs sourires étaient véritables et sincères tout comme leur joie de vivre à en rendre jaloux plus d'un.

Le clown plissa ses yeux bleus introspectifs aux deux créatures insouciantes qui racontaient quelques passages amusants de leur vie, des anecdotes sans grande conviction, partageant juste un moment mère fils dans un cadre magnifique au beau milieu d'un champ de pissenlits.

Ça se sentait étrange en quelque sorte. Il ne comprenait pas ce qu'il ressentait avec exactitude mais ce sentiment était proche de la béatitude, du contentement infini. Peut-être que cette sensation venait de cette image paradisiaque qu'il avait envie de garder juste pour lui à tout jamais ? La définition même du mot sérénité ?

Le vent soufflant dans les cheveux platines d'Emily et ceux roux foncés d'Andy, leurs expressions figées par le bonheur authentique, leurs voix joviales, épanouies ... Sans doute un mélange de toutes ces conditions qui lui donnait ce sentiment agréable.

Rien que l'essentiel.

Il se retrouva soudainement avec l'envie de les rejoindre, de s'en rapprocher pour intensifier ce ressenti inexplicable qui trainait dans son bas ventre depuis son réveil. Sauf que la mine de Pennywise se renfrogna. Voilà ce qu'il devenait avec ces bêtises ! Un sensible. Ça n'était pas un sensible, loin de là et il ne le sera jamais ! Bon, peut-être un petit peu mais n'exagérons rien quand même. Il restait impitoyable, sadique et mesquin à plein temps.

D'un reniflement bénin et d'une petite secousse de sa tête bulbeuse, le clown croqua pensivement dans les doigts de son morceau d'humain puis croisa sa jambe par-dessus l'autre tandis qu'il fixait le ciel bleu. Un vent chaud soufflait dans les hautes herbes et apportait avec lui un mélange d'odeurs de fleurs, d'enfants joyeux, d'égout et de matière fécale. Mhm, vraiment ravissant.

Son nez se plissa de mépris néanmoins il était habituer à ce genre d'odeurs déplaisantes alors pas de quoi en faire tout un plat non plus. Il balança son pied d'avant en arrière, écoutant la conversation sans intérêt de sa femelle et de son petit plus loin sur la couverture. Le bruit de l'eau de la rivière ainsi que ceux de la pollution sonore ne lui donnaient aucun fil à retordre car non seulement son audition frisait la perfection mais en plus, il utilisait sa télépathie pour s'infiltrer dans leurs têtes.

Plus ou moins à leur insu bien évidemment.

Ils discutaient principalement de la maison et de la ville, Emily tricotant des fleurs jaunes dans les cheveux raides de son fils bavard, un grand sourire aux lèvres alors que de temps à autre elle commentait.

Pennywise se remémora sa petite intrusion d'hier soir dans la chambre du garçon et à quel point cela avait été facile de le faire parler. Une petite illusion d'araignée ainsi que son aura malveillante suffisaient amplement pour qu'il s'ouvre à lui. Beaucoup trop naïf ... Sa progéniture manquait énormément d'expérience et il allait devoir remédier à cela d'une façon drastique.

Tout à coup le visage du clown s'illumina un bref instant puis il invoqua le petit livre pour les nuls qu'Emily lui avait gracieusement offert avec l'intention de le feuilleter un peu. Juste par curiosité, rien de plus ni moins. Paresseusement, il passa son regard ennuyé sur les lignes jusqu'à tomber sur un paragraphe parlant des relations pères et fils qui expliquait les choses suivantes ;

Si vous voulez être un bon père, emmenez votre enfant faire des activités. Notamment dans des parcs ou encore sur votre lieu de travail ! Donnez-lui une bonne tape sur l'épaule et félicitez-le régulièrement pour lui prouver que vous l'aimer et que vous êtes fier de lui.

Tsss, et puis quoi encore ? Pennywise gloussa bêtement. Ces humains et leurs conseils à deux balles .... Ils pensaient toujours avoir les réponses à tout alors qu'ils ne savaient même pas comment vaincre leur plus grande peur ! Il claqua bruyamment le livre et le téléporta sur sa pile de détritus dans les égouts pour plus tard.

Peut-être.

Un sourire mauvais étira ses lèvres rubis alors qu'il dégusta la chair imbibée de peur du bras mutilé de la petite Elise morte il y a deux jours. Emily voulait absolument qu'il y ait contact ? Alors elle sera servie. Il allait faire de leur progéniture une entité démoniaque des plus terrifiantes et des plus cruelles en lui apprenant d'abord comment chasser ces pitoyables humains. Rien de difficile, il fallait juste être bon acteur et le tour était joué.

Le clown suivit Emily et Andy lorsqu'ils décidèrent de repartir à la maison après avoir longuement échangés dans cette prairie sous un arbre au bord de la rivière. Il se cacha dans les pots de fleurs, derrière les poteaux, les poubelles et les murs pour les suivre telle une ombre mystérieuse jusqu'à se tenir en face de la maison familière à lattes blanches.

Son compagnon et son petit se dirigèrent ensuite dans le potager toujours en cours de construction à gauche du terrain verdoyant, là où il pouvait voir que des plantes de toutes les tailles poussaient au soleil radieux de midi. Des laitues, des tomates bien rouges, des haricots beurre, des piments verts et rouges, des radis et autres légumes que le clown cannibale ne connaissait pas.

Pennywise n'avait jamais compris l'utilité de planter ces machins-là ... Tout simplement parce qu'il était exclusivement carnivore. Mais encore, les humains pouvaient se nourrir de viande alors pourquoi s'embêter avec des foutues plantes dégueulasses ?!

Il s'indigna intérieurement, de plus en plus en colère alors qu'Andy attrapa un panier en osier pour ramasser des trucs longs et verdâtres qu'il reconnut comme étant des courgettes. Et pour couronner le tout, il avait l'air heureux en plus. Tenant fièrement les légumes répugnants dans ses mains, ses yeux pétillants de gourmandise et un sourire ravi. Emily derrière lui le félicita pour sa jolie cueillette puis repris le ratissage du potager avec son gros râteau.

Et en plus elle aussi en était fière ... Où allait le monde !

«C'est de la torture !» Grommela le clown cacher dans le buisson à la lisière du terrain, en diagonal du potager carré et à une distance de sécurité des deux créatures en pleine cueillette.

Apparemment c'était Emily qui avait plantée les courgettes pour faire plaisir à son fils. Encore une fois, pourquoi Andy mangeait-il ces trucs alors qu'il y avait bien meilleur dans la rue ?! Tout autour de lui, des steaks ambulants qui ne demandaient qu'à être effrayer puis dévorer sans reste ! C'était inadmissible. Affligeant même ! De voir sa propre progéniture se contenter de verdure alors que son système nécessitait de viande fraîche.

Il comprenait mieux maintenant pourquoi Andy était aussi maigre. Il manquait cruellement de protéines humaines et de cette peur succulente qu'ils sécrétaient généreusement en situation de stress.

«Succulente ...» Répéta doucement Pennywise en se léchant les babines.

Emily était une mère indigne. Ou peut-être pas ... Tout compte fait, c'était à lui et à lui seul d'apprendre à sa progéniture les techniques de chasse mais aussi comment s'y prendre pour survivre à une hibernation car oui, Andy devait lui-aussi hiberner. Il avait vraiment hérité de l'ensemble de ses gênes mais aussi de sa physiologie, remarqua-t-il avec une touche d'enthousiasme qu'il exprima d'un léger rire rauque et d'un filet de bave.

Il continua de les observer attentivement depuis son buisson jusqu'à ce qu'Andy ne salue sa mère et ne parte avec la poupée horrible dans la rue vers la maison de Dean. Oh oui il savait où il habitait. Pennywise avait déjà fait tout le tour du quartier pour connaître l'emplacement de toutes ses potentielles victimes. Plus particulièrement la bande de trois garçons qui s'amusaient à torturer moralement sa progéniture.

Mais ces stupides gosses ne payaient rien pour attendre.

Le clown accroupit plissa ses yeux orangés au moment où Emily poussa un soupir et qu'elle s'essuya les mains sur son pantalon sale, lorgnant son travail de jardinage avec satisfaction. Elle avait l'air perdue dans ses pensées, pensées qui tournaient principalement autour d'Andy et de Chucky qui venaient de disparaître au coin de la rue à bord d'une trottinette.

Devait-il la rejoindre maintenant ou attendre encore un peu pour l'effet de surprise ? Pennywise sourit machiavéliquement tandis qu'il s'imaginait le sursaut d'Emily s'il apparaissait là, juste devant elle pile au moment où elle rabat son râteau dans la terre. C'était jouissif. Cependant, il préféra attendre sagement qu'elle rentre dans la maison pour plus d'intimité.

Pas qu'un humain un peu trop curieux passe par là au mauvais moment. Ne savait-on jamais avec ces bestioles sans cervelles !

C'était environ vers les dix-sept heures trente que la jeune femme décida de changer de corvée. Enfin. Long et ennuyeux pour Ça mais elle finit de nettoyer ses plantes, jeta ses gants de jardinage dans un seau qu'elle rangea dans la remise puis rentra dans la cuisine pour commencer à faire à manger pour le soir avec les légumes du jour.

Et Pennywise ne perdit pas une seule seconde pour se téléporter dans la cuisine. Il apparut derrière la table ronde, entre le meuble et l'arcade qui reliait le salon et la cuisine. Son regard calculateur scruta minutieusement le dos de la femme qui se balançait lentement au son de la musique qui émanait de la radio argentée. Elle venait de récupérer une poêle à frire et une petite planche à découpée sans se douter qu'elle était observée dans le plus grand des silences par un être maléfique.

Elle fredonnait doucement sous son souffle les notes de la chanson, les yeux sur sa tâche, imperturbable par le clown de deux mètres qui se tenait contre le mur et l'examinait avec avidité. C'était très divertissant à regarder pour Pennywise, toutefois il décida de se rapprocher d'elle jusqu'à se tenir dans son dos et ...

«Mon poussin blanc.»

PATCH !

La poêle entra violemment en contact avec son visage cireux. Sensation de déjà vue ? Eh bien oui. Le clown se mit aussitôt à gémir à la force de l'impact qui lui avait tordu le nez sous le regard ébranlé d'Emily, surprise par son apparition.

«Oups ! Vieux réflexe, je suis désolée.» S'excusa rapidement Emily d'une grimace. Elle tenait la poêle en l'air à côté de sa tête comme si elle s'apprêtait à refrapper à tout instant.

Le clown en costume à froufrou gémit à cette dernière tout en se frottant le nez endolori avec son pouce et son index. Bon, il n'avait pas vraiment vu les choses de cette façon. L'entité féminine devant lui récupéra son ustensile de torture puis remarqua avec étonnement que le visage de Pennywise avait été imprimé dedans ... Bah mince, il en fallait de la force pour faire ça !

«Vraiment désolée.» Répéta-t-elle en serrant les dents à la douleur imaginaire.

Pennywise ne répondit rien car il était trop occupé à redresser son nez d'un craquement écœurant avant de faire retentir l'ensemble de ses petites clochettes d'une secousse de son corps. Ses cheveux oranges hirsutes frappèrent ses joues blanches au mouvement busque. Une fois de retour dans son personnage, il prit un pas en avant vers Emily qui continuait d'inspecter sa poêle d'un œil critique. Finalement elle la jeta en arrière d'un haussement d'épaules avant qu'elle ne retourne son attention sur lui.

«Attend, mon poussin blanc ? Tu n'avais pas plus ridicule comme surnom pour le souffle destructeur ?» S'esclaffa-t-elle d'un léger rire, les sourcils noués d'incertitude tandis qu'elle le fixait dans les yeux.

«Ma côtelette d'amour putride ...» Poursuivit-il comme si de rien était.

«Mon petit Pennys d'amour ...» Rétorqua aussitôt Emily sauf qu'une fois que le surnom coquin glissa sur sa langue, elle se rendit compte de la bêtise qu'elle venait de dire. Les joues rougies, elle se racla la gorge au regard interrogateur que le clown lui donnait ; «euh, ouais non laisse tomber celui-là.»

Le malaise.

Pennywise continua tranquillement d'errer dans la cuisine, les bras derrière son dos et ses yeux jaunes sur le corps sinueux de la jeune femme immobile. Elle était nerveuse, il pouvait le sentir. Elle avait envie de s'approcher de lui, de fermer la distance, mais elle préférait s'occuper de ses légumes qui nécessitaient toute son attention pour le découpage en rondelles.

Son rythme cardiaque s'accéléra lorsqu'il se plaqua contre son dos pour lui chuchoter à l'oreille.

«J'ai faim, tellement faim de toi. Faim de ton odeur et de ta compagnie. J'aimerais pouvoir te dévorer et ensuite me délecter de ton sang si savoureux. Quel dommage pour cette jolie petite tête. Ho ho ho ! Mais que deviendrais-je, sans ta présence divine ? Qui serait assez fou pour aimer le clown ? Que deviendrais Pennywise ? Mhm ?» Demanda-t-il d'une voix moqueuse. Pennywise prit une profonde inspiration de ses cheveux platines avant de se glisser loin d'elle pour invoquer une seconde Emily.

Enfin, quelque chose qui lui ressemblait fortement.

Une sorte de poupée humaine avec des boutons en guise d'yeux et la bouche cousue. Sa tête pendait mollement sur le côté alors que le clown vicieux utilisa des fils invisibles pour la mettre sur pieds et jouer avec elle comme bon lui semblait. Il restait cacher à l'ombre de cette chose inerte et sans vie, ses yeux lumineux et son sourire macabre prouvant sa vulnérabilité.

Il émit un petit rire rauque puis bascula la poupée contre son genou replié pour imiter un baiser chorégraphié, ses mains serpentant sur son corps pétrifié. D'une manière presque obscène et alors que cette invocation était le fruit de son imagination, il la contrôla pour qu'elle réagisse positivement à ses avances.

«Que deviendrais Pennywise ?» Répéta-t-il sombrement, en attente d'une réponse verbale.

Emily comprenait qu'il y avait une menace silencieuse dans ses paroles cependant, il ne voulait pas lui faire de mal. Cela n'avait jamais été le cas d'ailleurs car Ça savait pertinemment qu'il ne pourrait jamais la tuer. Déjà parce qu'il l'aimait mais aussi parce qu'elle ne se laisserait pas faire aussi facilement. Alors la question demeurait encore, que deviendrait-il si elle n'était plus là ?

«Un clown jamais rassasié ? Au lieu de dire des bêtises, coupe-moi plutôt l'oignon s'il te plaît. Par contre tu te laves les mains avant.» Répondit la jeune femme en sortant de sa stupeur pour désigner l'oignon sur la table puis l'évier d'un sourire comique.

Le clown gémit d'agacement néanmoins il obéit bien sagement en liquidant la poupée d'un claquement de doigt. Avant qu'elle ne lui demande à nouveau de se laver les mains, il se transforma en Robert puis attrapa l'oignon déjà épluché dans la paume de sa main. Donc pour lui, se laver les mains c'était se transformer en une autre forme ? Se questionna avec amusement Emily.

«Après met-les dans la poucole.» Indiqua cette dernière.

La poucole ? Oh, la coupelle !

Robert sourit méchamment avant de refermer ses doigts pâles autour de l'oignon. Lorsqu'il les rouvrit, des petits morceaux parfaitement découpés en lamelles flottèrent dans les airs et tourbillonnèrent avant de se ranger dans la fameuse coupelle au milieu de la table sous le regard ébahi de la jeune femme.

«Quoi déjà ?! D'accord, alors donne-moi la bouteille jaune quillée entre deux autres derrière toi. Mister Robert le playboy.» Demanda-t-elle ensuite d'un petit rire, encore impressionnée par les tours de passe-passe de Pennywise.

Elle au moins gardait encore un peu de modestie et utilisait les méthodes classiques.

Robert cligna des yeux puis récupéra la première bouteille qui lui tomba entre les mains. Dubitatif par les curieux petits écriteaux sur l'étiquette, il la tendit à la femme qui s'empressa de récupérer deux verres et de mettre trois glaçons à l'intérieur.

«Pastis par temps bleu, pastis délicieux !» Chanta-t-elle avec entrain avant de verser un peu d'eau et du liquide de la bouteille dans les verres.

Elle secoua doucement ces derniers pour faire le mélange puis en offrit un au clown sous une autre apparence et garda l'autre pour elle. D'un clin d'œil ludique, elle trinqua avec lui avant d'en prendre une grande et longue gorgée, chérissant le goût unique du Pastis qui coulait dans sa gorge. Du coin de l'œil elle pouvait voir que Robert hésitait longuement avec la boisson, la lorgnant avec méfiance, jusqu'à ce qu'il n'en prenne une goutte par curiosité.

Pour presque tout recracher.

«Poison !» Croassa-t-il aussitôt en tirant la langue dehors et en mettant sa main autour de son cou, épouvanté.

«Bien sûr que non voyons ! C'est de l'anis, pas du poison. Ça te changera du sang des enfants.» Réprimanda Emily d'une secousse de son index. Elle le provoquait, c'était évident.

Une fois rassuré et sa sensation d'avoir été trompé par l'alcool estompé, Robert alias Ça reprit le découpage des légumes avec son compagnon qui ne cessait de le fixer avec incrédulité mais aussi avec convoitise. Même dans cette forme il continuait de lui faire de l'effet ... Les choses n'avaient vraiment pas changées. D'un sourire cocasse, le jeune homme aux cheveux roux flamboyants se décala sur une jambe, jouant de sa beauté et de son charme qui continuaient de faire grande impression sur Emily.

«Non mais dis donc ?! J'ignorais que tu savais cuisiner ! On dirait presque un humain ... Je ne sais pas si je dois en être émerveillée ou terrifiée.» S'exclama-t-elle après l'avoir observé à faire le découpage d'une précision sans faille.

«Tu ignores encore beaucoup de choses sur moi, ma petite colombe.» Répondit-il d'une touche de malice tout en lui clignant de l'œil. Ce qui entraina un autre de ses rougissements.

«Très bien. Dois-je m'en inquiéter ? Tu sais, je peux aussi faire des crises de jalousie. De terribles crises de jalousie.» Révéla-t-elle ensuite, une pointe de jalousie se glissante dans son bas-ventre. Elle mit plus de pression sur le manche de son couteau de cuisine tandis qu'elle coupa le poivron rouge en deux.

«Tu es seulement le deux cent quatre-vingt deuxième compagnons de la dévoreuse des mondes.» Robert sourit d'avantage lorsque le couteau de la femme s'enfonça violemment dans la planche à découper jusqu'à ce qu'elle ne se brise en deux. Bingo ! C'était vraiment orgastique. Toutefois il reprit doucement pour la calmer avant qu'elle ne commence à sortir de ses gongs.

Car ce n'était pas son but non plus, de la faire souffrir. Seulement un petit peu ... Parce qu'il adorait ça.

«Mais la seule créature à lui avoir appris ce qu'était l'amour ... Ce sentiment inconnu, inaccessible mais pourtant bien réelle. Tout est si différent depuis Emily. L'envie de rester auprès d'elle et de la protéger.» Il se stoppa pour rôder tel un prédateur jusqu'à elle, ses yeux rivés sur son visage lisse de toutes émotions. Elle refusait catégoriquement de le regarder dans les yeux.

Une fois à nouveau dans son dos comme tout à l'heure, il reprit sa forme de clown et se pencha contre elle. Il pouvait sentir les muscles de son dos se tendre à son contact et son cœur reprendre de la vitesse. Il se retenait de toutes ses forces de ne pas céder à ses caprices d'entité mais aussi de ne pas perdre le contrôle sur ses émotions du moment. Des sentiments encore trop récents pour une créature de l'ombre comme lui.

Oui, tout était si différent ... Si délectable et érotique depuis Emily.

«De la toucher sans lui faire de mal, de l'embrasser ...» Murmura-t-il de sa voix railleuse contre l'oreille de la femme frissonnante. Il se colla contre elle puis glissa une main sous sa gorge, l'autre à sa taille.

Emily retint son souffle quand ses dents pointues et tranchantes frôlèrent le lobe de son oreille. Il était tellement grand qu'il faisait de l'ombre sur la totalité de la table devant elle, bloquant ainsi la lumière de l'ampoule au-dessus de leurs têtes. Sa chaleur s'infiltrait rapidement dans le costume du clown immobile derrière elle qui respirait lentement dans son cou.

Son cœur tambourinait férocement dans sa poitrine à la sensation de son corps dur contre son dos. Ses pompons rouges s'enfonçaient dans sa colonne vertébrale et son souffle lui chatouillait la peau de sa joue, surprise quand il resserra ses longs doigts de tueur autour de sa gorge pour la forcer à lever la tête. Son pouce soyeux frottait sa joue, son nez peint contre sa tempe, son autre main explorait son corps.

C'était ensorcelant.

«Qui l'aurait cru ... ? Que le célèbre clown horrifique de Derry n'était pas seulement qu'un monstre en colère, sadique et cruel. Qu'il n'instaurait pas que le mal et la désolation sur terre mais qu'il possédait aussi un côté plus attendrissant, passionnel même je dirais. Persévérant, séduisant, amusant et intimidant. Je crois que c'était cette persévérance à me séduire qui m'a autant faite craquer pour l'apparence du clown. Je te trouvais mignon.» Avoua-t-elle pensivement, toutefois le clown l'ignora.

«De l'entendre gémir, se tortiller sous ses mains ...» Pennywise sourit malicieusement lorsqu'au même moment elle gémit sous sa poigne.

Elle le désirait. C'était terriblement satisfaisant à entendre et à sentir. Ça jubilait intérieurement à cette constatation et donc poursuivit son exploration sur la jeune femme en ébullition sans se rendre compte qu'il bavait abondamment. Son sourire si grand d'ivresse qu'il pourrait disparaître derrière ses oreilles, sa salive coulait sur sa collerette puis sur l'épaule d'Emily et enfin sur la table ici-bas.

Oups.

«Hum, on va s'arrêter là parce que tu es entrain de baver sur mes carottes, ma limace !» La femelle se racla nerveusement la gorge puis se tourna vers lui pour lui donner une petite tape amicale sur la joue, un sourire vacillant à cause du moment chaud qui avait brusquement prit fin.

Les lèvres de Pennywise tombèrent de déception cependant il avait eu ce qu'il voulait, entre autre. Une horrible sensation de vide l'envahie quand Emily se détourna pour reprendre sa cuisine comme si rien ne s'était produit entre eux. Aucune chimie, aucune sensualité. Quelque peu frapper dans l'égo monumental, le clown claqua son pied sur le sol d'un grognement de désapprobation.

La radio en marche grésilla puis joua une nouvelle chanson.

Emily leva les yeux de ses occupations lorsqu'elle entendit les paroles familières de la chanson de U2, un pincement au cœur aux nombreux souvenirs qui la submergea. La chanson qu'elle avait fait écouter à Ça dans cette cuisine vingt-sept ans auparavant. Il s'en souvenait toujours et l'utilisait injustement contre elle dans un instant aussi délirant que celui-ci.

«Qu'est-ce que tu me fait là ? La danse de la pluie ?» S'interloqua-t-elle, désemparée, quand le clown commença une danse étrange au beau milieu de la cuisine où seule sa tête ne bougeait pas.

Les égouts sont l'endroit idéal pour se reproduire !

Emily ne pouvait pas s'en empêcher. Elle se mit à rire car cette danse était tout bonnement ridicule ! Ses yeux bleus étaient fixés sur elle tandis qu'il faisait des gestes aléatoires ressemblant un peu à la Guigandélire du chapelier dans le pays des Merveilles. En plus la radio n'en faisait qu'à sa tête maintenant et ne se privait pas pour glisser des phrases comme quoi les égouts étaient parfaits comme lieu de reproduction.

Le message avait le mérite d'être clair.

«La danse de la séduction. Emily, vient danser avec le clown ! Et ensuite, il t'emmènera flotter avec lui en bas. Avec tous les autres ! Je sais que tu aimes la danse ! Moi aussi !» Ricana-t-il comme un fou en glissant un petit mensonge car il haïssait la danse en réalité.

Mais il se prit les pieds dans le tapis et dégringola tête la première vers le sol. Pour faire un mouvement ultra stylé et revenir sur ses pieds un peu à la Michael Jackson. Décidément, cet humain décédé lui collait à la peau ...

«Et qu'en est-il d'Andy ? As-tu enfin prit contact avec notre progéniture ?» Poursuivit Emily en croisant les bras sur sa poitrine, les sourcils levés et un sourire narquois aux lèvres.

Soudainement, la musique se coupa net et le clown extravagant se tint raide sur ses pieds, les yeux plissés à son compagnon inflexible. Son sourire se volatilisa comme son étrange joie de vivre qui était sortie de nulle part. Il la toisa un long moment sans communiquer, cherchant à la déstabiliser avec son regard pénétrant et intransigeant. Lentement, après un court moment d'absence où son œil droit se décala sur le mur, il se mit à sourire, dévoilant ainsi ses deux dents de lapin jaunies.

«Mon précieux ? Il est vulnérable. Je lui ai dit de déchiqueter l'enfant humain qu'il considère comme un ami mais il ne m'a pas écouté. Il préfère s'amuser avec la délicieuse nourriture. Et la forme crasseuse qu'il a me donne envie de lui faire peur. Tout le temps.» S'exprima-t-il d'une petite moue adorable, vraisemblablement triste.

«Sois patient comme tu l'as été avec moi. J'aimerais que tu le cherches à l'école demain dans ta forme Robert. Ce serait un excellent moyen pour faire connaissance ! Tu veux bien faire ça pour moi ?» Proposa gentiment Emily en s'approchant de lui pour lui caresser la joue, un regard de chien battu.

Les yeux or de l'entité diabolique se rétrécirent alors qu'il la considérait avec attention. C'était quoi cette demande encore ?! Elle le prenait pour qui ? Il voulait lui dire d'aller se faire voir mais sa bouille et son charme naturel lui en dissuada tout aussi vite. Elle savait comment s'y prendre avec lui, la vilaine petite créature !

«Etre en contact avec des enfants sans les manger ? Aucun intérêt pour moi.» Déclara-t-il très sérieusement, son expression grave.

«L'intérêt pour toi c'est que je ne te castre pas.» Siffla Emily entre ses dents en décalant sa main à son oreille pour la tirer méchamment, faisant glapir le clown bien plus grand et intimidant qu'elle. Elle le relâcha d'un soupir peiné.

«Oh aller, s'il te plaît. Il en meure d'envie ! Puis tu ne le regretteras pas. Je te le promet.» Plaida-t-elle presque avec désespoir. Elle esquissa un sourire conciliant tandis qu'elle toucha du bout des doigts la marque rouge sur la joue de Pennywise, les yeux dans les siens impénétrables.

Un sourire qu'il ne lui rendit jamais.

Emily cligna rapidement des yeux lorsque l'entité de Derry disparu devant elle et que la radio revint à son état normal sur la commode. Etait-ce positif ? Allait-il le faire ? Elle finit par expirer bruyamment l'air contenu dans ses poumons, perplexe, priant avec espoir pour qu'il considère enfin sa demande.

Andy le méritait.

oOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Le cours de Mme Spencer venait de se terminer. Le dernier cours de la journée ... Tous les adolescents étaient désormais pressés de rentrer chez eux après une longue journée d'école pour pouvoir se focaliser sur d'autres activités bien plus intéressantes que d'écouter dans le plus grand des silences des informations sans grands avantages pour eux plus tard.

Tous sauf un.

Andy restait allongé sur sa table, la tête cachée dans ses bras. Il ne dormait pas mais il réfléchissait profondément, l'air abattu depuis quelques jours déjà. Devant lui et étendu sous sa tête, des petits bouts de papiers qui témoignaient de son obstination à connaître son père. Des messages qu'il avait l'intention de laisser devant l'égout mais aucun ne semblait pouvoir remplir ce rôle très important.

Il soupira doucement par la bouche tandis que les gens de sa classe se levaient et parlaient activement sur ce qu'ils allaient faire ce weekend avec leurs parents. Leurs parents ... Cela forma une boule douloureuse dans sa gorge. Il continua de rester immobile sur sa chaise en attendant que la salle de classe ne se vide entièrement. Il n'avait absolument pas le moral à faire face à quelqu'un aujourd'hui. Ni à Dean, ni à Mme Spencer, ni à personne d'autre d'ailleurs.

«Vous avez entendu ? Une fille de l'école a disparue il n'y a pas longtemps. Ils ont retrouvés des morceaux d'elle !»

«Ça fait froid dans le dos ... Quel monstre a pu faire ça ? En plus ici, dans le Maine ?»

«J'ai envie de vomir, c'est trop gore cette histoire. Vous imaginez si ça recommence ?»

«Moi je suis sûr qu'Andy à un rapport avec ça. Depuis que cet infirme est là, des trucs bizarres se produisent en permanence.»

«J-'jai vu un clown ... Hier soir dans mon salon.»

«Un clown ?! Tu débloques ? C'est peut-être tes parents qui t'ont fait une blague !»

«Non ! Je l'ai vu ! Et après il a disparu ! Il m'a promis qu'il reviendrait me voir ...»

Il y en a qui ont de la chance. Se dit amèrement Andy en grinçant des dents. La pesante jalousie rampait dans ses intestins jusqu'à lui en donner des maux d'estomac atroces, incapable de se raisonner que peut-être son père rendait visite à ses futurs proies, comme avec l'homme à la fête foraine.

Il tendit l'oreille mais les quatre personnes qui discutaient dans la classe cessèrent subitement leur conversation pour rejoindre le couloir et le monde, le laissant seul dans la pièce dorénavant vide. Certainement que Ross s'était rendu compte qu'il était présent lorsqu'il l'avait traiter d'infirme ... A croire qu'il possédait un peu de compassion en décidant de poursuivre sa discussion à l'abri de ses oreilles, ou tout simplement par peur qu'il ne l'agresse.

Etant donné qu'Adrian et sa bande adorait raconter des bobards sur lui et à quel point il était déséquilibré mentalement.

Les voix dans le couloir s'éloignèrent peu à peu jusqu'à ce que le silence ne s'installe. Il arrivait à se faire si petit que même sa professeure ne le remarquait plus en classe, un bon point pour lui ! Andy baissa les yeux sur les quelques lignes de son papier jaune et au ridicule de leur signification. Six bouts de papiers plus précisément. Tous commençaient par «Cher papa», ou alors, «Monsieur le clown» et après le baratin habituel comme quoi il voulait vraiment le rencontrer, apprendre à le connaitre et l'aimer, blablabla ...

«C'est trop débile.» Chuchota Andy avec colère en détournant aussitôt la tête vers la fenêtre à sa gauche. Son moral était au plus bas depuis des jours et il avait l'impression d'entrer dans une dépression.

«Pourquoi tu es toujours tout seul ?»

Le garçon aux cheveux roux se raidit subitement à la voix, les yeux écarquillés. Il ne savait pas qu'il n'était pas tout seul ! Il n'avait même pas fait attention à la présence dans la pièce. Il pouvait voir le reflet de la personne dans la fenêtre à côté de lui et ainsi déterminer son identité, c'était Denis. Un peu perplexe, Andy se redressa contre le dossier de sa chaise pour regarder le garçon avec qui il n'avait encore jamais eu de véritable conversation depuis la rentrée. Incertain, il l'examina.

C'était étrange ... Depuis quand un proche de la bande d'Adrian décide de lui parler sans aucune malveillance ? Où étaient les insultes ? La haine ? Le harcèlement moral ? Les pensées négatives ?

«J'aime bien la solitude. Après, ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix ...» Répondit-il honnêtement d'un haussement d'épaules et d'un sourire fébrile.

«Ce n'est pas drôle comme vie. Moi on me considère souvent comme un lèche-boule. C'est peut-être ce que je suis ... Mais en attendant, j'en souffre beaucoup de ces mensonges tu vois.» Avoua Denis après s'être assis de travers sur la chaise voisine, le bras sur le dossier avec désinvolture.

«C-c'est vrai ?» Andy leva les sourcils d'incrédulité.

«Bien-sûr que non imbécile ! T'as vraiment cru ? Attend que je le raconte aux autres !» Ricana méchamment Denis en le pointant du doigt, un sourire austère sur son visage ingrat.

Ah, nous y voilà. C'était trop beau pour être vrai.

Andy leva les yeux au plafond puis concentra toute son attention sur le rangement de ses affaires personnelles sans prêter attention au garçon qui était là dans l'unique but de se moquer de lui, injustement. Avec des mouvements précipités, il rangea ses feutres, crayons et stylos à bille dans sa trousse mais Denis à côté de lui était loin d'en avoir fini avec son cas à son plus grand malheur.

«Tout le monde se moque de toi Andy. Et je sais pourquoi. C'est parce que tu es toujours dans ton coin. Tu ne parles pas beaucoup non plus. Les autres disent que tu es un monstre, un raté.» Vociféra ce dernier. Au manque de réaction de son souffre-douleur favori, son expression se renfrogna avant qu'il ne commence à rire avec sadisme.

«Moi je sais ce que tu es Andy. Tu es un fada ! Et personne ne t'aimeras jamais !» Denis se leva quand Andy en fit de même pour récupérer son sac dans ses mains tremblantes.

La colère était presque palpable dans la pièce.

«Les autres continueront de te ridiculisé car tu n'es rien d'autre qu'un misérable perdant !» Cracha ensuite Denis d'un autre de ses rires ignobles, ce qui fit frémir le garçon en désordre émotionnel de plus en plus instable.

Il fallait qu'il sorte d'ici, vite. Pas de patience cette fois. C'était douloureux à entendre mais il avait malheureusement l'habitude. Son cœur lui faisait mal à force de courir à cette vitesse et sa rage ne cessait d'augmenter à chaque nouvelle parole acerbe de son ennemi. Andy se sentait triste, mais l'injustice de la situation prenait largement le dessus sur toutes les autres émotions qui avaient pour but de le calmer.

Il gémit sous son souffle lorsque Denis tira violemment sur la bretelle de son sac pour l'empêcher d'atteindre la porte de sortie et que son contenu se déversa sur le sol à ses pieds dans plusieurs rebonds alors que ses stylos se dispersèrent sous les tables voisines. Nom d'un chien ! Cherchait-il à se faire du mal ou quoi ?! Pourquoi le poussait-il autant à bout tout à coup ? Qu'avait-il fait pour mériter cela ?

Denis gloussa ridiculement, les poings serrés à ses côtés et ses yeux bleus vicieux plissés à Andy qui venait de jeter son sac sur le sol dans la ferme intention de ramasser ses affaires éparpillées. Il l'ignorait délibérément, d'apparence calme, néanmoins la haine se ressentait dans l'air et bientôt elle ne pourra plus être contenue en lui indéfiniment. Parfait. Jusqu'où pourra-t-il aller pour dévoiler la vraie face d'Andy Brown ?

Il lui fallait toute la force du monde pour ne pas éclater en sanglot. Andy priait, comptait dans sa tête mais rien à y faire, il ne trouvait plus de solution pour garder son sang-froid. Déjà que son moral était au plus bas aujourd'hui voilà que cet imbécile décide de s'en prendre personnellement à lui. Encore et encore Andy se demandait ce qu'il avait fait pour mériter pareil traitement ...

Il glapit de surprise lorsque la chaussure de Denis entra en contact avec sa main au moment où il voulut ramasser sa trousse. Le garçon shoota dedans pour qu'elle glisse sous le bureau du professeur et hors de la portée d'Andy. Ensuite, il se pencha vers lui pour lui chuchoter les choses suivantes, une lueur mesquine dans son regard sinistre et dépourvue de vie.

«Une anomalie, un lâche et un abruti de première classe ! Tu ne sais même pas te défendre espèce de chochotte. Ta poupée chérie n'est qu'un vulgaire jouet. Dean ne t'aime pas, il se moque de toi ! Lui aussi finira par te laisser tomber comme tous les autres avant lui !» Denis laissa un vil sourire étirer ses lèvres.

Et ce fût la phrase de trop pour Andy.

D'un bond, il se redressa sur ses pieds pour faire face à Denis, à bout de souffle. Les lumières au-dessus des deux garçons vacillèrent furieusement alors que les murs se mirent à trembler sous le regard de braise d'Andy qui serrait les poings jusqu'à sentir ses ongles percer la peau de ses paumes. Ses yeux brillèrent une lueur rougeâtre inquiétante tandis que sa respiration devint de plus en plus profonde, la pression de la pièce devenant écrasante et suffocante.

Cependant Denis continuait à rire, encore et encore. Il n'entendait plus que ce rire diabolique dans ses oreilles et les battements effrénés de son cœur qui menaçait à tout instant de sortir de sa poitrine. Il le fusillait du regard sans ciller une seule fois, concentrant toute sa force mentale sur cet humain sournois. La porte de la salle de classe claqua et tous les bruits de l'intérieur s'isolèrent du reste.

Puis Andy poussa un cri rauque, bestial. Ses bras se levèrent brusquement à ses côtés pour appeler ses crayons et autres stylos à léviter dans un champ de force invisible autour de lui. Leurs mines se tournèrent vers la cible qui n'était autre que Denis qui venait de se taire lorsqu'il vit les pouvoirs extraordinaires du garçon enragé.

Avant qu'il ne puisse émettre un seul son, Andy jeta sa main droite dans sa direction et l'ensemble des stylos s'envolèrent à une vitesse phénoménale dans sa direction. Denis fût projeter contre le mur de la classe tandis que les multiples crayons, feutres et stylos s'enfoncèrent dans sa peau et le transpercèrent de toute part jusqu'à s'en retrouver épingler sur le mur.

Andy revint calmement à lui alors que l'influence de sa colère redescendit enfin, libérant son corps de sa frénésie. Clignant rapidement des yeux pour retrouver ses esprits, il grimaça à la douleur sourde à l'arrière de sa tête. Que venait-il de se passer ? Qu'avait-il fait ? Il leva ses yeux vitreux et confus vers le corps sans vie de Denis et dû étouffé un hurlement de terreur avec sa main à l'affreux spectacle macabre.

Le garçon autrefois connu sous le nom de Denis était littéralement suspendu au mur face à lui. La bouche tordue dans un rictus d'effroi, sa tête pendait mollement sur le côté, un filet de sang s'écoulant lentement hors de ses lèvres et sur son T-shirt gris. Son corps était parsemer de dizaines de trous créer par ses propres stylos, les mêmes qui le tenait épingler au mur.

Mais qu'avait-il fait ...

Le pire restait son visage. Son œil droit avec été crevé, l'autre le regardait fixement alors que la dernière lueur de vie à l'intérieur s'éteignait. Andy avait tué l'un de ses camarades de classe sous l'emprise de la rage. L'histoire se répétait. Jamais il ne changera, sa mère se trompait complètement ! Il était un meurtrier incapable de contrôler ses pulsions néfastes ! D'ailleurs, qu'allait-il dire à sa mère ?

Les yeux d'Andy se remplirent de larmes alors que la réalisation le frappa comme une tonne de briques. Il venait d'assassiner quelqu'un ... Dans l'école en plus ! Sa respiration devint frénétique tandis qu'il cherchait un moyen d'arranger tout ça sauf que plus il y réfléchissait, plus il paniquait. C'était trop tard ! Tout était de sa faute ! Il n'avait pas su se contrôler et voilà ce qui arrivait quand on le cherchait ! Un monstre !

«Andy ...»

La respiration d'Andy se bloqua violemment dans sa gorge où il pouvait sentir la bile remonter. Lentement, il leva ses yeux larmoyants vers le corps sanglant de Denis d'où il venait d'entendre son prénom. Ses sourcils se froncèrent de stupéfaction. N'était-il pas mort ? Oh mon Dieu, il devait alors appeler une ambulance ou l'infirmière !

«Tu ne peux pas échapper à ton destin.»

Une fois de plus, son sang se glaça dans ses veines. Cette voix ... N'appartenait pas à Denis.

Prit d'une soudaine terreur viscérale, Andy gémit alors qu'il trébucha en arrière, les larmes brouillant sa vision. Il s'affala contre la table derrière lui puis l'attrapa de ses deux mains moites pendant qu'il regardait, impuissant, la tête de Denis se redresser dans sa direction. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres ensanglantées, dévoilant ses dents colorées de rouge.

Et il se mit à rire, un rire à double sonorité, profond et terrifiant qui résonnait sur les murs et dans sa cage thoracique. Ce n'était pas Denis. Cela n'avait jamais été lui depuis le début ! Il avait été dupé.

Andy retrouva enfin un brin de lucidité pour attraper son sac et courir vers la porte de sortie, abandonnant le faux corps de Denis dans la salle de classe pour rejoindre l'extérieur. Il continuait à rire, cette voix insupportable le suivant partout dans les couloirs jusque dans son casier où il s'y cachera le temps de se remettre de son terrible choc. Evidemment, personne n'avait rien entendu.

Une fois à l'intérieur de ce dernier, il se couvrit les oreilles avec ses mains tremblantes. Il ferma hermétiquement les yeux et attendit, tourmenté. Toutefois il pouvait encore entendre ce rire moqueur démoniaque en échos dans sa tête.

Il n'était pas prêt de sortir de là.

A suivre ...

Méchant pas beau. Pennywise est vicieux avec sa précieuse progéniture. Mais il le fait dans le but d'aider Andy à se découvrir ... Et à comprendre qui il est véritablement ;w; de quoi il est vraiment capable.

La confrontation Andy/Pennywise se fera dans la deuxième partie. Confrontation qui fera des étincelles ! Et ensuite, nous entrerons dans le vif du sujet.

/SECTION DEFIS\

Défis Ça 9 Partie 1 :

TFomegastar -> - Emily chope Penny par l'oreille pour le punir d'avoir dit une connerie.

ODemonKillO -> Placement des mots ; «coupole» et «non mais dis donc ?!». (Le reste vient dans la deuxième partie).

Nymphe-_-a -> Pennywise lira dans le livre qu'Emily lui a offert que pour être un bon père il faut faire plusieurs activités entre père et fils comme amener son fils à son travail. Et il emmènera donc Andy avec lui à la chasse pour chasser un enfant (dans la partie 2 le moment de la chasse).

ElyseDuScorpion -> Emily insiste pour que cette fois Penny vas chercher Andy à l'école dans sa forme Robert.

MayLeen__ -> Pennywise, en souhaitant faire une sorte de danse pour impressionner Emily, se prend les pieds et tombe d'une manière soit totalement ridicule soit hypeeeer stylée.

User83290079 -> Pennywise fait des recherches dans le livre expliquant comment être un bon père.

Just-And-Only-Cassy -> placement des mots ; «jaune» pour le Pastis, «quiller» et «Fada» le fou. (Le reste vient dans la deuxième partie).

La suite des défis viendra dans la seconde partie ! N'hésitez surtout pas à m'en filer d'autres ! Placement de mots, phrases, actions etc ... ;)

VP

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