Ça🎈~2
Je démarre lentement, c'est voulu. Rien n'est jamais laissé au hasard, souvenez-vous en pour la suite de la fanfiction.
Toujours aucuns spoilers concernant Ça chapitre 2 dans ce chapitre. Il n'y a pas beaucoup d'humour pour l'instant mais ça ne saurait tarder avec le retour du clown ainsi qu'avec vos futurs défis ;) C'est le temps que je pose l'intrigue, le fond de mon histoire. Puis Andy mérite qu'on lui porte une attention particulière.
Bonne lecture !
Ça ♦ 2
L'école, il n'y avait rien de pire que ça.
Toutes ces personnes agglutinées dans un seul et unique endroit, cherchant désespérément à appartenir à un rang social élevé pour se sentir aimées et réelles en quelque sorte. Vouloir à tout prix être remarquer afin de ne jamais se retrouver dans l'ombre, seul.
De nombreux adolescents en quête de reconnaissances dans des lieux publics tels que les collèges ou les lycées où la concurrence était très rude. Tous cachés derrière un masque, ne montrant que certaines parties de leur vraie personnalité qui souvent était bien loin de la vérité. Désireux d'en apprendre plus mais aussi de faire des rencontres et éventuellement liés des amitiés solides.
Un sentiment qui était totalement inconnu à Andy.
Le jeune garçon n'avait pas d'ami. Il n'en avait jamais eu. Du moins jamais via les écoles et cela depuis le tout début de sa scolarité obligatoire qui remontait à fort longtemps. Ce n'était pas forcément quelque chose qui le dérangeait, mais ce qui le gênait vraiment c'était les moqueries répétitives et injustes que les jeunes humains ne se privaient guères de lui balancer au visage. Se sentant d'autant plus forts lorsque les camarades rigolaient.
Andy resserra nerveusement sa prise sur les lanières de son sac, ses yeux bruns rouges examinant la façade usée de sa nouvelle école au centre même de Derry. Il se préparait mentalement pour affronter l'inévitable, ayant malheureusement l'habitude aux fils des ans d'être le martyr.
Est-ce qu'il allait se faire pointer du doigt ? Probablement.
D'un soupir frustré, il se décida à monter les quelques marches d'escalier qui menait aux doubles portes de l'établissement intimidant. Tout en gardant les yeux rivés au sol pour plus de confort, il s'aventura dans le couloir principal, les multiples voix des élèves s'élevant d'une octave de plus au fur et à mesure qu'il pénétrait dans l'enceinte.
Il y avait de tous les âges, allant des nouveaux collégiens aux terminales. Quelle idée stupide de mélanger toutes ces classes dans une seule école ... Il n'y avait décidément rien de pire pour les nouveaux venus. Forcément que la discrimination et les conflits étaient plus fréquents dans ce genre d'endroit !
Mais pour Andy ... Il y avait quelque chose d'encore plus difficile à gérer.
Les odeurs.
Oui, toutes ces odeurs qui flottaient continuellement dans l'air. A cause de son odorat surdéveloppé il pouvait sentir absolument toutes les émotions ainsi que les sécrétions des gens notamment celles qu'accompagnaient la peur.
Ooh oui, la délicieuse peur ...
«Reste calme Andy. Tout vas bien se passé. Ne pense pas à ça, concentre-toi !» Andy ferma les yeux puis grimaça lorsque son estomac grogna brusquement.
Dorénavant curieux, il jeta un coup d'œil à sa gauche pour voir qu'un garçon perdait du sang après s'être prit un ballon de football en plein visage. De longues traînées coulaient de son nez et se mélangeaient à ses larmes salées. Prit d'une soudaine panique et terroriser par lui-même, Andy se dépêcha de changer de couloir pour s'éloigner de cette odeur qui lui donnait atrocement faim.
Ce n'était pas nouveau pour lui, bien évidemment. La peur des gens avait toujours eu un drôle d'effet sur lui depuis tout petit. C'était un peu comme les odeurs de sangs lorsque quelqu'un se blessait accidentellement. Son estomac décidait toujours de se rebeller à ces moments-là en lui donnant une faim monstrueuse jusqu'à ce qu'il ne devienne fou par ces odeurs appétissantes que pouvaient dégager les humains.
Andy avala nerveusement au moment où il atteignit la cours principale. Il y avait énormément de monde par ici aussi, la plupart se connaissaient d'ores et déjà. C'était ça d'être le petit nouveau de la ville mais heureusement qu'il s'agissait de la rentrée aujourd'hui et qu'il n'était pas le seul dans cette situation délicate.
Encore et encore faire face à ces conditions difficiles ... Cela s'arrêtera-t-il un jour ?
Il resserra automatiquement sa capuche grise sur sa tête au moment où deux adolescentes le bousculèrent, n'ayant pas vraiment fait attention où elles allaient. Il glapit de surprise mais vit avec horreur que l'une des filles s'était retournée pour s'excuser sauf que son visage reflétait actuellement de la terreur, ses yeux bleus écarquillés à ce qu'elle voyait.
Andy ne perdit pas une seule seconde. La jeune fille dégageait de la peur, il ne pouvait pas rester dans les parages ! Il n'avait plus le droit à l'erreur. Tant pis si elle avait vu ses marques au visage il fallait qu'il s'éloigne dans les plus brefs délais avant de créer une émeute autour de lui. D'un bras autour de son estomac devenu grincheux, il gémit puis courut à l'intérieur de l'école où il espérait trouver un coin tranquille le temps de rentrer en classe.
Finalement il trouva un couloir vide à la prochaine intersection. De ses mains tremblantes, il retira la capuche de ses cheveux roux foncés puis se laissa lentement tomber contre le mur jusque sur le sol luisant, étendant ses petites jambes devant lui. Les yeux toujours fermés il comptait jusqu'à cinq dans sa tête avant de revenir à l'instant présent.
«Pfiou, c'était moins une.» Souffla-t-il, quelques perles de sueur à son front.
Un véritable parcours du combattant. Et c'était tous les jours comme ça !
Les voix euphoriques des élèves résonnaient du couloir principal mais à cette distance elles étaient affaiblies. Suffisamment affaiblies pour permettre à Andy de s'intéresser plus particulièrement à son environnement.
De longs et interminables couloirs d'une couleur fade, des murs gris contre lesquels séjournaient des affiches de théâtre ou encore de films qui passeront bientôt au cinéma local. A sa gauche et tout au fond de l'allée il pouvait voir un mur entier de casiers rouges pour ranger les affaires entre les cours. Il avait le numéro cent-vingt-sept d'ailleurs. Mise à part ces petits détails, cette école ressemblait à n'importe quelle autre école du pays.
Terriblement maussade.
Andy soupira bruyamment par le nez. Pourquoi sa mère ne lui avait pas autoriser à prendre du fond de teint ... Il aurait au moins pu masquer les traces sur son visage et ainsi éviter les questions désagréables des autres élèves ! Non, il n'était décidemment pas prêt à affronter le regard répugnés des autres, pas encore une fois.
Il ressortit le papier des classes pour voir à quelle heure il commençait exactement mais aussi pour savoir avec quel professeur. Une certaine Madame Spencer, sa professeure principale qui était aussi une prof de mathématique. Mhm, génial ! De toute manière il savait déjà tout du programme scolaire et bien plus encore parce qu'il avait toujours été plus intelligent, alors cela ne faisait aucune différence.
D'un roulement de ses yeux, le jeune garçon se leva pour rejoindre ses premiers cours après que la sonnerie interminable et stridente retentit dans les couloirs.
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Comme tout le reste de l'établissement, la classe était d'un ennui mortel.
Andy n'écoutait que d'une oreille ce que la nouvelle professeure avait à raconter à la classe de seconde année, sa classe. Le baratin habituel, rien de bien intéressant. Comme quoi il fallait être respectueux envers les autres et apprendre ses leçons tout le courant de l'année pour pouvoir réussir l'examen final.
Madame Spencer était une grande femme assez maigre avec des cheveux noirs tirés dans un chignon serré. Bien habillée, elle avait plusieurs rides sur son visage et notamment aux coins des yeux, peut-être la quarantaine. Sa voix était douce pendant qu'elle expliquait le règlement à la classe.
Mais toutes ces informations il les avait déjà lus. Alors il se concentra plutôt sur le reste de la classe qui comportait à peine vingt élèves, filles et garçons confondus. Ayant pris la place juste devant le bureau de la professeure pour être tranquille, Andy garda sa tête enterrer dans ses avant-bras tandis que les élèves se présentaient un a un face à toute la classe, redoutant le moment où son tour viendra.
Lucie, Adrian, Gavin, Miranda, Dean, Doug, Joshua, Joanna, Denys, Alvin, Lena-
«Andy ?»
Oh non ...
Le garçon en question leva sa tête pour regarder Mme Spencer assise à son bureau qui récitait les noms sur sa liste, ses lunettes noires sur le pont de son nez pendant qu'elle le fixait avec attention. Andy avala la boule qui venait de se former dans sa gorge sous la soudaine pression, le cœur battant. Il fallait rester calme. Surtout, ne pas bégayer ni dire de bêtises et tout se passera pour le mieux.
Timidement, il rejoignit l'avant de la classe puis fit face à l'intégralité des élèves devenus silencieux pour l'écouter. Ses mains étaient moites de nervosité d'avoir soudainement toute l'attention. Il avait la nette impression que les gens réussissaient à lire à travers lui malgré qu'il se cache derrière sa chevelure rousse. Il y eut des chuchotements puis des gloussements au silence qui se rallongeait. Néanmoins il retrouva un brin de courage pour se racler la gorge et ainsi débuter les présentations.
«Bonjour. Je m'appelle Andy Brown. J'ai ... J'ai douze ans. J'ai déménagé treize fois pour ensuite venir habiter au coin de la rue Jackson hier et ... Ma grande passion c'est l'art.» Andy esquissa un petit sourire angoissé tandis que la professeure hochait calmement la tête à son bureau.
Je grandis très lentement, mon véritable âge est vingt-cinq ans. J'ai une force surhumaine et un sixième sens qui me permet de ressentir les émotions des gens. Je peux facilement les lires. Je n'ai jamais eu de père mais j'ai une mère vraiment géniale qui veille sur moi. Je ne suis pas un garçon ordinaire. Mais j'ai un grand cœur ! Etait ce qu'il aurait voulu ajouter sauf que ce n'était pas possible hélas. Sa sécurité était en jeu.
«Très bien ! Merci Andy. Je suis ravie de faire ta connaissance.» Loua gentiment Madame Spencer.
Le sourire fébrile d'Andy s'agrandit alors qu'il devint plus confiant, allant jusqu'à lever la tête pour regarder les élèves demeurant silencieux après sa brève présentation. Grossière erreur. Immédiatement après cela, il y eut plusieurs hoquets de surprise et de nombreux chuchotements suivit par l'inévitable, des rires moqueurs. Plus particulièrement trois garçons assis au fond de la classe qui ne se privèrent pas de le pointer grossièrement du doigt.
«Ça suffit ! Si vous avez des questions, alors je vous prierais de les partager à l'oral !» Gronda la professeure en regardant sévèrement ses élèves scandalisés par-dessus ses lunettes.
«Moi j'en ai une ! C'est quoi les traces que tu as sur le visage ? Tu as eu un accident de voiture ? Quelqu'un t'as roulé dessus ou un truc du genre ?» Gloussa allègrement Gavin, l'un des trois garçons. Cheveux bruns, yeux verts avec une cicatrice sur le menton.
Mais avant même que Madame Spencer ne puisse répliquer une remarque cinglante à sa question abrupte, Andy répondit honnêtement d'une touche d'agacement.
«Non, personne ne m'a roulé dessus. Je suis né comme ça.» Il fronça les sourcils lorsque d'autres chuchotements désagréables s'élevèrent suite à sa réponse.
«On dirait un clown !» Ricana le garçon blond de grande taille et corpulent qui se nommait Adrian.
«Plutôt un zombi ! Il est blanc comme un cul.» Se moqua une autre à l'autre bout de la classe.
La respiration d'Andy devint de plus en plus rapide au fur et à mesure que les rires s'intensifiaient dans la classe, le plongeant dans une transe liée à son malaise. Il voulait fuir, il voulait se cacher, effacer tous ces sourires méprisants de leurs visages infâmes. Il voyait dorénavant flou à cause des larmes qui obstruaient rapidement sa vision, le cœur battant dans ses oreilles à un rythme effréné.
Il y avait l'odeur de la peur dans la salle mélangée à celle de la folie. Les gens le craignaient à cause de son apparence qui sortait un peu de l'ordinaire. Son teint blêmit considérablement alors qu'il entendait, à l'arrière de son esprit, les sévères réprimandes de son professeure qui tentait de lui venir en aide d'une quelconque façon. La lumière des néons ... Etaient-ils obliger d'être aussi fort en intensité ?!
Andy loucha sur ses derniers, n'entendant plus que son souffle erratique et les battements de son cœur dans une résonnance sordide. Il avait l'impression de tomber à la renverse mais ses pieds étaient pourtant fermement planter face à toute la classe qui se payait littéralement de sa tête. Si seulement il ne pouvait que ressentir les odeurs que dégageaient chacune des émotions ...
Et ne pas entendre les pensées des gens.
On dirait un clown !
Il me fait peur ...
Dégoutant !
Sa peau est tellement pâle, on dirait un cadavre.
C'est trop laid sa couleur de cheveux ...
Il devrait mettre un masque sur son visage.
Le pauvre, il doit terriblement souffrir avec cette apparence.
C'est un monstre !
Un monstre ? Oui, sans doute.
Toute cette hilarité démesurée ... Andy laissa courir librement les larmes sur ses joues pâles avant de baisser la tête jusqu'à ce que son menton ne touche sa poitrine, les épaules tremblantes. Ses cheveux cachaient son visage des autres, ombrageant ses yeux qui luisaient à présent d'une couleur rougeâtre dangereuse. Puis finalement contre toute attente, il se mit à rire.
«Un jour vous flotterez tous en bas !» Hurla-t-il furieusement sans même y réfléchir à deux fois. Flotter ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Toutefois il ne s'arrêta pas de rire car il en était incapable.
Un rire macabre, fort en intonation qui venait du fin fond de sa poitrine. Suite à cela toute la classe se tut brusquement car ils n'avaient encore jamais entendu un rire aussi effrayant que celui du jeune garçon étrange se présentant sous le nom d'Andy Brown. Même Madame Spencer était à court de mot face à ce spectacle déconcertant. Il riait de plus en plus fort jusqu'à ce qu'il ne dévoile à nouveau son visage tachés par les larmes en arborant un immense sourire inhumain.
Un sourire prédateur.
«A-Andy, c'est bon. Calme-toi. Tu peux rejoindre ta place ou alors aller à l'infirmerie si tu ne te sens pas bien. D'accord ?» Hésita le professeur après avoir posés les mains sur les épaules du garçon en question. Il tressaillit sous sa poigne.
Enfin Andy s'arrêta de rire mais ne perdit pas pour autant son sourire horrifique quand il rejoignit sa place comme si de rien était. Il positionna ses mains à plat sur la table, cherchant à retrouver son souffle et son calme par de profondes inspirations. Derrière lui, il pouvait entendre les chuchotements de ses camarades inquiets mais aussi les ricanements des trois garçons au fond de la classe.
«Encore un fils de taré psychopathe.» Cette fois-ci ce fut Alvin qui s'exprima, irritée.
Une fois de retour à son état normal inoffensif, Andy revint à son habituelle timidité. Il cligna des yeux, plusieurs fois, tandis que Madame Spencer débutait son cours tout en lui accordant quelques regards préoccupés de temps à autre. Evidemment, qui n'aurait pas peur de lui après cet épisode malsain ?
Bien joué Andy ... Se gronda-t-il intérieurement d'un soupir inaudible.
Le restant du cours il se concentra sur le tableau blanc pour ne pas penser aux odeurs enivrantes, la boule au ventre. Bon sang, qu'il haïssait l'école ! Mais il se haïssait encore plus d'être ce qu'il était. Une perversion de la nature.
Sentant le regard insistant à l'arrière de sa tête, Andy regarda par-dessus son épaule pour voir qu'un jeune garçon le fixait à seulement deux tables plus loin de la sienne. Dean. Lorsqu'il comprit qu'il avait été pris la main dans le sac il détourna aussitôt les yeux de retour vers la professeure qui expliquait un calcul soi-disant difficile.
Tient, il venait de se rendre compte que ce jeune garçon n'avait pas rigolé tout à l'heure avec les autres. Au contraire, on aurait dit qu'il avait eu pitié de lui ... D'un rapide tour dans son esprit, Andy ne vit aucune trace de méchanceté ni d'écœurement à son égard. Simplement de la sympathie.
De plus en plus curieux.
A la pause déjeunée il se retrouva naturellement tout seul à une table au milieu de la cantine. Les autres élèves n'ayant rien trouvé de mieux à faire que de continuer à rire plus ou moins discrètement. D'ailleurs les nouvelles allaient vite dans cette maudite école ... Car maintenant beaucoup de gens le dévisageaient ou cherchaient même à avoir un meilleur aperçût de son visage pour savoir si la légende disait vrai à propos de ses cicatrices insolites.
Mais bon, c'était une routine pour Andy. Cependant la douleur restait la même au fil des années.
A peine installer, quelqu'un frappa violemment son plateau loin de la table pour qu'il se renverse directement sur le sol. D'un rapide coup d'œil vers l'auteur de cet acte inexpliqué il vit qu'il s'agissait de cette bande de garçon malveillant qui était malheureusement dans sa classe. Ils ricanèrent bêtement de leur méfait, entraînant les autres présents à en faire de même. Et voilà comment Andy devint la bête noire de l'école en à peine un seul jour.
Sa maman serait si fière de lui ...
Se retenant de pleurer pour la deuxième fois aujourd'hui, Andy jeta le reste de ses légumes sans y avoir touché pour s'enfuir de la cantine le plus rapidement possible. Loin des adolescents immondes. Il renifla puis bouscula les gens hors de son passage alors qu'il s'approchait à grande vitesse des casiers rouges, son sac se balançant furieusement sur son épaule.
Une fois face à son propre casier il se dépêcha de le déverrouiller, ses doigts vacillants manquant de peu de faire tomber sa clef sur le sol dans son mouvement frénétique. Une fois ouvert il se glissa à l'intérieur de ce dernier puis referma hâtivement la porte pour se retrouver dans la pénombre.
Grâce aux murs de métal qui l'entouraient, la résonnance était des moindre donc il n'entendait quasiment que sa respiration rapide ainsi que les quelques voix de ceux qui se trouvaient dans les parages. Heureusement que personne ne l'avait vu entrer là-dedans car il comptait y rester un certain temps. Après quelques longues minutes à reprendre le contrôle de ses émotions, Andy poussa un profond sourire de contentement, de plus en plus à l'aise dans son petit espace restreint.
Par la suite il ouvrit son sac pour en sortir un petit cahier vert ainsi qu'un stylo à bille. La lumière s'infiltrant des trois ouvertures de la grille à la porte lui permettait d'adapter ses yeux à la semi-obscurité.
Il ouvrit la troisième page de ce dernier puis relu les dernières lignes qu'il avait rédigé deux jours avant d'arriver à Derry. Se mordillant l'intérieur de la joue pendant qu'il réfléchissait, il colla la mine de son stylo sur la page blanche pour écrire.
Je déteste l'école. Mais je déteste encore plus l'image que les gens ont de moi. Un monstre, un vampire, une anomalie. A chaque fois que quelqu'un me regarde, je sens leur peur. Je ne peux pas m'en empêcher. Je suis moi-même effrayer ... Pourquoi est-ce que je dois sortir voir les autres autour de moi ?
Je me sens bien dans le noir, seul. Là où personne ne peut m'atteindre. Il n'y a presque pas de bruit ici et en plus c'est petit ! Il me permet de réfléchir. Maman avait raison sur une chose. Cette ville à une atmosphère vraiment particulière mais je ne sais pas encore ce qui la rend de cette façon.
En tout cas j'ai l'impression que les gens ici sont plus agressifs qu'ailleurs ... C'est dans l'air.
Je pense que je retournerais souvent dans ce casier rouge. Il me plaît beaucoup. Au moins je n'entends plus leurs cris incessants et je ne risque pas de sentir leurs odeurs alléchantes qui me rendent à chaque fois mal à l'aise ... Est-ce que les autres aussi les ressentent ?
Je ne pense pas. J'aimerais être plus fort pour surmonter mes problèmes mais je suis toujours faible. Pourtant je sens que j'ai de la colère en moi. Elle est bien là, dans mon ventre. Elle attend. C'est exactement la même que j'ai ressentie dans mon ancienne école. Juste avant de
Andy sursauta violemment lorsque la porte du casier à sa droite claqua. Il laissa sortir le souffle qu'il retenait de ses poumons, une main sur le cœur l'autre sur le mur de son propre casier. Il secoua doucement la tête puis rangea rapidement son petit cahier intime de retour dans une poche secrète de son sac en attendant la prochaine fois.
Cependant il ne quitta jamais sa cachette dans laquelle il se sentait tant en sécurité.
Et jusqu'à la sonnerie de la fin des cours Andy ne bougea pas de son petit casier. Il attendit patiemment que les autres élèves récupèrent leurs affaires pour pouvoir enfin sortir le bout de son nez et espérer rejoindre la sortie sans encombre.
Il jeta quelques petits coups d'œil de chaque côté, s'assurant une dernière fois que la voie était libre avant de s'engager vers les portes de sorties. Mise à part deux trois terminales il n'y avait plus un chat dans l'établissement, tout le monde était dehors et rejoignait leurs parents ou les autocars. Donc silencieusement il se fondit dans la masse d'élève encore dense aux escaliers menant à la liberté.
Sauf que plus il approchait de la chaussée plus il remarqua qu'un groupe suspect attendait aux abords du campus. Non loin de la pancarte de l'école. Andy resserra sa capuche sur sa tête tandis qu'il poursuivait son chemin sans prêter attention aux autres. De plus il était assez petit pour son âge alors il passait presque partout sans se faire remarquer !
«Hey ! Wow, où est-ce que tu vas comme ça, la végétarienne ! Reviens ici !»
«Merde ...» Maudit Andy sous son souffle aux voix qu'il reconnut presqu'instantanément.
Il pressa d'avantage le pas, priant pour que ces nouveaux ennemis ne l'atteignent pas à temps. Il pouvait entendre les ricanements nauséabonds ainsi que les pensées des trois garçons derrière lui qui le suivait à travers la foule, cherchant à l'atteindre pour une raison qu'il pensait connaître.
Hors de question de se laisser prendre ! Prestement il contourna les barrières sans jamais regarder en arrière, intérieurement soulagé de ne plus être suivit.
«Regardez comme il fui la queue entre les jambes ... Il me ferait presque pitié s'il n'avait pas cette sale tronche de mongole ! Laissez-le les gars, il n'en vaut pas la peine.» Adrian, le chef de bande corpulent frappa dans les mains de ses deux potes riant aux éclats. Ses yeux se rétrécirent au jeune Andy qui disparut derrière les limites de l'école. Il roula sa langue dans sa bouche ; «je pense qu'on va se marrer cette année.»
Oh que oui, ils allaient bien s'amuser.
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Quand Emily ouvrit la porte de sa maison elle sut immédiatement que quelque chose n'allait pas.
Son sac à main glissa lentement hors de son épaule jusque sur le sol, ses yeux sur les multitudes de traînées noirâtres qui dégoulinaient du plafond et les longs des murs. Elle étouffa un soupir de surprise avec sa main face à ce spectacle sinistre, abasourdie.
Cette substance était similaire au sang de Ça. Epaisse, gluante avec une gravité qui lui permettait de flotter dans l'air dans de petites gouttes. La matière noire tapissait la plupart des murs à l'entrée de la maison et finissait sa course sur le sol dans de gros amas sirupeux, tandis que le reste s'accrochait aux lattes du plafond pour laisser suspendre de longs fils.
Emily sortit de sa torpeur pour se concentrer d'avantage sur la poupée du mal qui se trouvait actuellement devant elle et juste à côté de la pièce sous l'escalier. Des interstices de cette dernière émanait la fameuse substance inconnue. Chucky semblait très inquiet alors qu'il jouait nerveusement avec ses petits doigts, ses yeux bleus tristes sur la femme qui venait d'apparaître par la porte.
Andy avait visiblement passé une très mauvaise journée.
Retrouvant ses esprits momentanément égarés, Emily prit une profonde inspiration puis s'avança dans le couloir jusque devant la porte derrière laquelle était caché son fils émotionnellement instable.
Elle pouvait l'entendre renifler à plusieurs reprises, cherchant à faire fuir son chagrin. Elle était d'ailleurs certaine qu'il ne savait pas ce qu'il était en train de faire au salon ni de ce qu'il dégageait à cause de son moral désastreux. Encore heureux ! Elle n'osait imaginer les répercussions sur son caractère fragile s'il voyait cela.
Son pouvoir la surprenait de jour en jour.
Très lentement, Emily s'accroupit face à la porte en levant le poing pour frapper trois coups distincts sur la surface blanche. Pas de réponse, sans surprise. Elle déporta ensuite son regard sur la poupée à côté d'elle qui se contenta de lui hausser les sourcils de mécontentement.
Elle croyait quoi ? Il avait déjà tout essayé mais le garçon refusait catégoriquement d'ouvrir cette fichue porte !
«Alors, comment ça s'est passé ton premier jour à Derry ?» Emily prit la parole avec précaution, décalant sa tête sur la droite pour éviter que l'une des bulles noires n'entre en contact avec elle. Chucky émit un grognement au ridicule de sa question.
«Génial ! J'attends avec impatience ma lettre pour Poudlard.» Répondit Andy contre toute attente mais non sans une touche de sarcasme dans sa voix.
«Vraiment ? Andy, dis-moi la vérité. Je le sens que ça ne va pas du tout. Tu as eu des ennuis à l'école ? C'est ça ?» Poursuivit la jeune femme en déposant la paume de sa main sur le bois pour capter les vibrations négatives et transmettre son apaisement.
Qui n'eut strictement aucun effet. Les fortes vibrations négatives restaient les même. Cette constatation la rendit dubitative voir même ébranlée car ses pouvoirs avaient toujours eu une grande influence sur son enfant.
«Je hais l'école !» S'écria le jeune Andy, sa voix enragée étouffée par l'épaisseur de la porte. Soudainement toute la substance noirâtre disparue sans laisser de trace au moment où il ouvrit la porte pour faire face à sa mère assise au sol, incrédule.
«Tout le monde se moque de moi à cause de ça ! Parce que je suis bizarre ! Je n'ai pas ma place dans cette fichue ville de merde !» Renchérit-il furieusement en désignant maladroitement son visage humide de larmes.
«Bien-sûr que si ! Ecoute, souvent les gens craignent la différence-» Mais Emily fût coupée, ce qui entraina un froncement de sourcils au ton hargneux qu'employait son fils.
«Qu'est-ce que ça change ?! Les gens ont peur dès qu'ils posent les yeux sur moi ! Pourquoi est-ce qu'on me déteste autant ?! Partout où je vais-je sème la terreur ! Je suis un monstre !» Andy bondit sur ses pieds pour arpenter dans le salon, les mains emmêlées dans ses cheveux oranges.
«Andy ! Tu ignores encore beaucoup de choses ! Stop !» Somma sa mère une fois debout, terriblement inquiète par cet excès de rage qu'elle n'avait pas du tout l'habitude de voir chez son enfant au caractère tendre.
Les murs tremblèrent.
«Non ! J'en ai marre qu'on me traite d'anomalie parce que je suis différent ! Je n'ai jamais eu ma place ici et je ne l'aurais jamais ! Regarde toutes les choses horribles que j'ai faites ! Ouvre les yeux ! Regarde ce que je t'ai fait endurer alors que je n'étais même pas encore là !» Fulmina ce dernier en s'approchant d'Emily pour tirer sur sa chemise et ainsi dévoiler les cicatrices hideuses sur la peau de son ventre.
Elle tenta de le repousser avec ses mains mais la force d'Andy avait été décuplée. Ce qui la rendit d'autant plus perplexe qu'elle ne l'était déjà, incapable de dire la moindre chose face à cette agressivité inexpliquée. Prenant deux trois pas en arrière le garçon lorgna longuement les marques qui témoignaient de sa naissance brutale, à bout de souffle et frémissant de rage. Il était écœuré de lui-même.
«Mais pourquoi es-tu si aveugle ! Tu devrais faire comme les autres et me détester pour ce que je suis !» Andy jeta ses mains vers sa mère immobile au milieu du salon qui n'avait toujours pas retrouvée sa voix. Il enchaîna.
«C'est pour ça que tu ne me parle jamais de mon père ? Il ne voulait pas de moi ? Il a honte parce que je suis ... Un monstre ?» Admit-il ensuite, les yeux larmoyants, le menton tremblant.
«Andy !» S'offusquèrent simultanément Emily et Chucky.
Mais le garçon en question boulonnait déjà hors du salon puis dans les escaliers menant à l'étage ainsi qu'à sa chambre qu'il s'empressa de rejoindre. Son meilleur ami le suivit du regard jusqu'à ce qu'il n'entende le son familier de la porte qui se ferme violemment dans son sillage. Puis il y eu un silence. Agacé, Chucky leva ses yeux rouges en colère vers la femme bouleversée.
«Pourquoi tu les as gardées ?!» Cracha-t-il amèrement en se référant aux cicatrices.
«Parce que je les aimes !» Emily le fusilla du regard d'un air effaré.
Bien entendu qu'elle aurait pu les retirer de cette enveloppe corporelle d'un simple coup de guérison mais elle avait pris la décision que non. C'était son choix. Car elles étaient une preuve irréfutable que son enfant existait, qu'il avait sa place en ce monde et qu'elle l'aimait plus que tout.
«Grah ! Alors laisse-moi en décapiter un ou deux ! Je ferais en sorte que ça ne se remarque pas tout de suite ! Aller !» Proposa ensuite la poupée machiavélique en joignant ses deux mains dans une prière silencieuse pour que l'adulte accepte sa demande.
Quelques élèves en moins ne feraient pas une grosse différence.
«Quoi ? Certainement pas ! Du moins pas tout de suite. Il faut d'abord chercher des solutions.» Emily secoua la tête, son regard toujours axé sur l'escalier.
Chucky grommela quelque chose d'incompréhensible mais étonnamment, il ne tenta pas de négocier.
Pas tout de suite ...
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Plus tard dans la soirée, Emily décida qu'il était peut-être temps d'aller voir l'état d'Andy toujours cloitrer dans sa chambre.
Une fois devant la porte elle eut un petit temps d'hésitation avant de finalement l'ouvrir pour dévoiler l'intérieur à peine éclairé par la lampe de chevet, à droite du lit. Lit sur lequel pleurait silencieusement son enfant. Ouf, au moins il n'avait pas rejoint son placard encastrer dans le mur ni développer cette espèce de réaction chimique comme tout à l'heure.
Emily marcha sans bruit jusqu'à arriver aux abords du lit puis elle s'assit sur le matelas confortable, son regard bienveillant sur les épaules tremblotantes du garçon qui gardait sa tête enterrer dans l'oreiller. Tranquillement, elle glissa sa main vers lui pour le toucher et lui faire part de sa présence. Parce que oui, elle craignait un peu sa réaction pour être honnête.
Andy ne se montrait que très rarement agressif.
Ses doigts lissèrent calmement le tissu de sa chemise rouge tandis qu'elle écoutait avec le cœur lourd les lamentations de son fils. Elle se mordit la lèvre inférieure, cherchant à l'apaiser grâce à son toucher miracle qui cette fois-ci se montra concluant car l'instant d'après, Andy se redressa pour envelopper ses bras autour de son cou.
«Pardon ... Pardonne-moi maman ! Je ne voulais pas dire ça ...» Pleura-t-il misérablement, le visage cacher entre l'épaule et le cou.
«Shhh, il n'y a rien à pardonner.» Rassura Emily en mettant sa main à l'arrière de la tête d'Andy, sentant ses propres larmes lui monter aux yeux.
«Toutes ces choses horribles que j'ai dites ... Je ne les pensais pas !» Bégaya-t-il ensuite d'un reniflement accablé. Il resserra sa prise sur la chemise blanche de sa mère quand il sentit ses doigts masser son cuir chevelu dans des mouvements répétitifs. C'était tellement agréable.
«Je le sais bien. Parfois, nous avons besoin de passer par ce genre d'épreuve que nous impose la vie. Afin de se sentir mieux dans notre peau et dans notre esprit qui comporte plusieurs facettes. C'est difficile de s'accepter tel que l'on est, je te l'accorde, mais il y a toujours des solutions aux problèmes. Qui se règle autrement que par la-» Expliqua-t-elle brièvement avant d'être coupée.
«Autrement que par la violence. Je sais maman.» Andy sourit même si sa mère ne pouvait pas le voir faire.
Des leçons de vie qu'elle ne cessait de lui répéter et qu'il faisait de son mieux pour appliquer.
«Alors explique-moi maintenant. Dis-moi ce qui s'est passé pour te mettre dans ces états-là.» Questionna Emily après avoir tiré le garçon sur ses genoux pour avoir un petit aperçut de ses yeux rougis par les larmes. Elle attendit patiemment qu'il choisisse ses mots pour se confier à elle, gardant ses bras autour de son corps d'une manière protectrice, un sourire conciliant aux lèvres.
«La réaction des gens. Quand ils me regardent ... Je ne vois que du dégoût dans leurs yeux. Ils me donnent toujours cette impression de ne pas être normal. J'ai pourtant l'habitude de ce genre de choses mais ...» Andy s'arrêta puis fronça lentement les sourcils, attrapant le bras de sa mère dans une douce prise alors qu'il réfléchissait.
«Mais ?» Répéta Emily, le front sillonné.
«Mais je ne sais pas ce qui se passe. Tout est si différent. Je me mets beaucoup plus facilement en colère que les autres fois ! J'essaie de me contrôler, je te le jure, mais c'est si difficile ! Je réagis à chaque moquerie comme si c'était la première fois que je les entendais. Et je suis plus réceptif aux émotions des autres aussi. Je ne sais pas, c'est bizarre.» Déclara-t-il enfin d'un haussement d'épaules dédaigneux, une légère moue perplexe de ne pas comprendre le pourquoi du comment.
«Etrange en effet ...» Se laissa dire la jeune femme méditative sur la question.
Non en réalité ce n'était pas si surprenant que cela. Certes il y avait beaucoup de facteurs qui jouaient sur les humeurs d'Andy mais il y avait également une atmosphère particulière sur la ville depuis que l'entité Ça régnait sur cette dernière. Aucun doute que le changement de comportement venait du clown des égouts toujours en sommeil.
«Tient, je voulais te donner ça.» Emily se souvint qu'elle avait amené quelque chose. De nulle part, elle récupéra son vieux walkman noir de l'année 1989 puis le tendit gentiment à Andy émerveillé par le petit baladeur ; «normalement il fonctionne correctement. Je l'utilisais lorsque ... J'ai rencontré ton père. Prends-en soin s'il te plaît, il a vécu beaucoup de choses.»
Elle trébucha sur le mot père car elle sentait qu'il n'était pas approprier pour désigner l'entité Ça.
Cependant l'enfant le récupéra délicatement entre ses mains comme s'il s'agissait d'une très ancienne relique qui pourrait partir en poussière d'une seconde à l'autre. Ce qui fit rire Emily, touchée par les soins que portait son fils à l'égard de son vieux walkman noir. Oui, en quelque sorte c'était une relique du passé.
«Parle-moi de lui. Tu m'avais promis qu'en venant ici j'allais connaître la vérité sur mes origines.» La petite voix suppliante de son fils la sortie de sa transe passagère.
Emily cligna des yeux puis baissa la tête vers Andy qui la fixait avec espoir, sa joue posée sur son épaule pendant qu'il l'examinait sous toutes les coutures. Elle savait que depuis son plus jeune âge il essayait de pénétrer dans son esprit pour trouver les réponses à toutes ses questions mais ses pensées étaient malheureusement impénétrables. Il n'avait pas encore la bonne technique pour envahir sa tête.
Car il ignorait à qui il avait affaire.
«S'il te plaît maman.» Plaida-t-il.
«Très bien. Qu'est-ce que tu veux savoir ?» Céda enfin Emily en levant les sourcils à son fils. Petit à petit il amassait les informations concernant son géniteur, le petit malin ! Il savait exactement comment procéder.
«Est-ce qu'il est grand ?» Demanda Andy avec une réelle curiosité.
«Oh que oui ! Il est si grand qu'il atteindrait ton plafond !» Révéla sa mère en levant son bras vers le plafond pour lui donner une idée approximative. Elle rit à son expression choquée.
«Trop cool ! Est-ce qu'il est intimidant ?» Vint la prochaine question d'Andy qui déstabilisa un peu Emily mais qui lui répondit tout de même d'un léger gloussement.
«Il pourrait faire peur à n'importe qui. Personne ne lui résiste !» Elle cligna de l'œil, son sourire s'agrandissant lorsque son fils ouvrit grand la bouche de stupéfaction et qu'il se redressa pour la regarder droit dans les yeux.
«Pas même toi ?» Dit-il en poussant son doigt sur sa poitrine.
«Non, pas même moi !» Acquiesça aussitôt Emily après avoir offert une pichenette au garçon dorénavant surexcité.
«Et est-ce qu'il aime la musique ? Les légumes ! C'est quoi son plat préféré ? Il aime les courgettes ? Son métier ? Je suis sûr qu'il est agent secret ! Ou peut-être astronaute ?» Andy se retira des genoux de sa mère lorsqu'elle se leva de son lit, à deux doigts de devenir hystérique par la conversation.
Il avait bientôt amassé toutes les informations concernant son père !
«Wow ralenti ! Je pense que ça suffit les questions pour ce soir ! Il est maintenant temps de dormir et d'essayer de faire de beaux rêves.» Gronda doucement la femme en mettant son index au visage de son fils qui suite à cela râla.
D'un autre rire à sa bouille de boudeur, elle lui embrassa tendrement le front une fois qu'il était sous les couvertures. Une chose à la fois et chaque chose en son temps. Comme promis depuis presque vingt-cinq ans il allait avoir ses réponses mais en attendant il ne fallait surtout pas s'emballer. Le sourire d'Emily vacilla légèrement face au visage d'ange de son enfant qui rêvait de connaître sa vraie identité.
Elle était tiraillée entre l'impatience et la peur. Très excitée à l'idée de revoir celui qu'elle avait appris à aimer mais effrayer de devoir faire face à une déception une fois qu'Andy découvrira la vérité. Pour lui comme pour Pennywise. Son fils était exceptionnel, si seulement il savait ... De quoi il était capable.
D'une dernière caresse à sa joue soyeuse, Emily se força à sourire puis tourna les talons pour rejoindre la porte où Chucky venait d'apparaître à l'embrasure. Elle colla son doigt à ses lèvres pour ne pas qu'il fasse de bruit sauf qu'une voix s'éleva du lit derrière elle.
«Est-ce que je le rencontrerais bientôt ?» Interrogea soudainement Andy à moitié endormi. Sa peluche clown adorée bien contre lui.
Les pas s'arrêtèrent sur la moquette tandis qu'Emily prit en considération sa question. Du coin de l'œil elle vit la poupée l'implorer du regard de lui répondre quelque chose de positif mais elle n'en avait nullement besoin. Amusée, elle renifla sous son souffle alors qu'elle atteignit la porte de la chambre.
«Oui, plus tôt que tu ne le crois.» Répondit-elle tranquillement puis d'un claquement de doigt, elle éteignit la lampe de chevet.
«Bonne nuit maman.» Andy sourit, les yeux fermés.
«Bonne nuit, Andy.» Murmura sa mère qui quitta la pièce en laissant la porte entre-ouverte si jamais il avait encore besoin d'aller aux toilettes.
«Andy ? Tu veux que je te chante ma chanson du meilleur ami pour t'endormir ?» Proposa gentiment Chucky une fois au bord du lit du garçon, souriant à pleines dents.
Une image terrorisante en effet.
«Euh non merci, Chucky !» Andy déclina rapidement l'offre d'une grande secousse désespérée de sa tête après s'être retourné face au mur et dos à la poupée flippante.
«You are my Buddi, until the end ...»
«CHUCKY !»
«More than a Buddi, you're my best friennnnnnnnnnnnnnnnnnnnd !»
Cela allait être une très longue nuit ...
A suivre ...
Voilà, le prochain chapitre sera un plus axé sur Emily mais aussi sur la ville de Derry. J'ai besoin d'encore quelques petits préparatifs avant son grand retour à la surface !
Comme toujours n'hésitez surtout pas à me faire part de vos avis ultra importants pour l'avancement de cette fanfiction ! (Je suis en grand manque de confiance en moi alors j'ai souvent besoin d'encouragements ... Comme chaque auteur.)
Et n'oubliez pas vos défis tout aussi importants pour la suite ! Une phrase à placée, un geste à faire, une action ... Ce que vous aimeriez voir.
/SECTION DEFIS\
Contexte chapitre 3 -> balade en ville avec Emily. Souvenirs et rencontres d'anciens !
Andy va faire la rencontre de Mike ;p
Défis Ça 2 :
Nymphe-_-a -> Pour son premier jour d'école Andy se fera des ennemis. Moqueries et insultes en rapport avec son physique. Puis placement de ces deux phrases ; «un jour vous flotterez tous en bas !» et ; «encore un fils de taré psychopathe.»
ElyseDuScorpion -> Andy se met à rire tout seul en classe.
ODemonKillO -> Andy se cache dans son casier pour échapper aux gens. Et en classe il commence à avoir du mal à respirer à cause du stress et des moqueries.
VP
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