Ça🎈~8
Bonsoir tout le monde ^^
Voici la suite de ma petite fanfiction. Par contre, même si je pense que vous vous en doutez déjà, ma fic ne suit pas le scénario du film. Il y a pas mal de clin d'œil mais j'ai beaucoup modifié pour que cela corresponde avec les défis et mes idées x)
Donc voilà, je n'ai pas grand-chose à dire cette fois-ci ...
Ah si ! Il y a un peu plus de suspense et d'angoisse dans celui-là ;) Il y a aussi un peu plus de développement entre les relations des autres personnages. Mais n'ayez crainte, même si Pennywise n'est pas beaucoup présent ici je vais me rattraper dans les chapitres suivants.
Titre de la chanson utilisée ici -> Hooked on a Feeling, Blue swede
Question du jour -> Votre acteur préféré du moment ?
Bonne frousse/rigolade !
Ça ♦ 8
Il possédait quelque chose qui lui revenait de plein droit. Cet homme qui puait affreusement des pieds, Oscar, avait volé son précieux morceau de papier qu'Emily voulait lui remettre en main propre.
Et Ça était déterminé à le récupérer.
Le clown fantomatique se glissa sous le seuil de la porte de séjour où le son de la télévision résonnait tranquillement jusque dans le couloir. L'homme habituellement bourré dormait profondément dans son fauteuil usé, le menton sur sa poitrine et une bière à moitié vide dans sa main droite. De petits ronflements émanaient de lui, signe qu'il n'était pas prêt de se réveiller de sitôt.
Pennywise s'approcha furtivement jusque derrière le fauteuil brun d'Oscar Bowers puis d'un coup de bras, il modifia les fréquences de la télévision pour la mettre sur la fameuse émission sur les égouts, les yeux ambres luisant d'un plaisir malsain.
Vous savez les enfants, les égouts sont un endroit merveilleux ! Surtout pour y mourir ...
Suite à ces paroles démunies de sens, Oscar laissa sortir un gros ronflement et mis quelques secondes à sortir de son lourd sommeil pour ensuite se redresser légèrement contre le dossier de son fauteuil, la bière basculante presque sur le sol au mouvement lent. Heureusement que le flic était assez endormi pour ne pas finir nez à nez avec son pire cauchemar. Ou du moins l'un de ses pires cauchemars.
Laissant un petit sourire machiavélique jouer à ses lèvres, Pennywise repartit dans les ombres du salon, à la recherche du morceau de papier qu'il désirait tant retrouver. Il était devenu son centre d'attention, sa mission primordiale ! Que pouvait-il bien renfermer entre ses plis ?
Avant de passer dans la pièce voisine, l'entité plissa les yeux à Oscar Bowers. Il avait déjà essayé de tuer à mainte reprise cet homme mais il était bien trop endurci avec ses nombreuses années au service de la police. Cela dit, Ça n'écartait pas le possible usage de son fils pour arriver à ses fins drastiques.
Ce n'était pas si difficile de retrouver la trace du papier car il sentait exactement comme Emily. La même odeur délectable ... Le policier l'avait grossièrement rangé dans son tiroir dans la cuisine, à côté de la porte menant au couloir qui menait également à l'étage ainsi qu'à la porte d'entrée. Pennywise le récupéra aussitôt dans ses mains gantées sales puis le garda précieusement contre lui juste au cas où quelqu'un voudrait le lui piquer.
Il jeta quelques petits coups d'œil autour de lui pour s'assurer que personne ne l'avait aperçût avant de l'ouvrir comme s'il détenait le plus grand secret du monde.
Pennywise ... J'aime cette appellation.
Ton bien étrange petit poème était doux et attentionné et même s'il cachait de sombres secrets, il m'a fait sourire.
J'aimerais bien que l'on se revoit face à face. Toi et moi.
Big bises, Em
C'était très court mais suffisant pour donner un nouvel élan d'espoir à Pennywise dans sa conquête. De plus, elle ne le repoussait plus, elle voulait même qu'ils se revoient d'ici peu !
Le clown flippant sourit immensément tout en relisant lentement les quelques lignes bien écrites sur le petit bout de papier blanc qui dégageait ce parfum qui ressemblait à celui de la raclette. Elle jouait à son jeu de séduction et voulait faire les mêmes gestes attentionnés que lui faisait, à son rythme en quelque sorte. Il se demanda vaguement comment elle réagirait s'il passait à la vitesse supérieure ... Et comment elle réagirait s'il tentait quelque chose avec elle.
Sans attendre et par manque cruel de patience, Pennywise se volatilisa dans les airs puis réapparut directement dans la chambre d'Emily pour avoir ses réponses sur le champ.
Zut, elle dormait profondément dans sa position favorite, sur le ventre avec un bras sous son oreiller. Et vu que c'était l'été elle avait une fois encore jeté sans ménagement la couverture loin de son corps trop chaud, l'abandonnant ainsi sur la moquette impeccable.
Ça la dévorait littéralement du regard, dans la pénombre de sa chambre à côté de la fenêtre ouverte. Il l'écoutait respirer tranquillement et passait en revue dans son esprit les images de sa vie future en sa compagnie avant son hibernation qui durera vingt-sept nouvelles années. Il l'avait presque, il ne manquait pas grand-chose. Peut-être encore deux trois petits cadeaux et quelques concurrents en moins et le tour était joué. Il pourra faire perdurer sa lignée d'être supérieur.
Pennywise se rapprocha tout doucement d'Emily, les yeux jaunes rivés sur sa forme endormie. Puis, avec une toute petite hésitation, il se coucha de tout son long à côté d'elle. Le matelas grinça sous son poids. Elle était dos à lui mais ne semblait même pas dérangée par sa présence, même dans son subconscient.
Il suivit sa ligne d'épaule puis les courbes parfaites de son corps humanoïde jusqu'à arriver à sa jolie petite tête platine. A quel point il avait envie de toucher sa peau ... De la sentir sous ses doigts, sous sa langue. S'il le voulait il pourrait avoir l'objet de ses sombres désirs par la manière forte mais cette fois-ci, il n'avait tout simplement pas envie de le faire. Pas avec cette femelle qui lui faisait ressentir de drôles d'émotions rien qu'en sentant son odeur.
Rien qu'en la regardant de loin.
Son nez se froissa puis une grimace traversa les traits de son visage couvert de peinture blanche. Il leva sa main gauche mais la laissa en suspens au-dessus de l'épaule d'Emily, son esprit en contradiction avec ses gestes. Il voulait tant la toucher, au moins l'effleurer sans son consentement, mais cela pourrait devenir un trop gros risque. Il ne savait pas encore à quel type d'entité il avait à faire ni de quoi elle était capable dans sa forme véritable.
Une entité malveillante ou plutôt bienveillante ? Il pensait déjà connaître la réponse.
Il prit une profonde inspiration par le nez puis ferma un instant les yeux alors que son odeur remplissait ses sens accrus. Il n'y avait pas de peur contenue à l'intérieur bien sûr mais une autre odeur encore plus délicieuse qui pourrait presque le faire baver sur l'oreiller blanc ci-dessous tellement elle était enivrante.
Ravalant de justesse son filet de bave, il cligna rapidement des yeux et d'un petit sourire bienheureux Pennywise s'évapora une fois de plus dans les airs.
oOoOoOoOoOoOoOoOoOo
Mike avait été sauvé d'une mort certaine aux mains du fripon Bowers et de son gang d'abrutis finis grâce au courage du clan des ratés.
Il était bien-sûr ressorti meurtri de cette petite altercation car il avait reçu de nombreux coups sans parler du fait qu'il avait vu le clown affreux le saluer dans les hautes herbes avec un bras d'enfant à moitié dévoré. Arborant fièrement un sourire macabre recouvert de sang frais qui dégoulinait de ses lèvres.
Il suivait maintenant le groupe d'enfants sous la voie ferrée et direction la sécurité de la ville, tous fiers de leur exploit aux bords de la rivière. Une bataille de cailloux. C'était quelque chose à voir mais peut-être pas à vivre parce que la douleur de chaque collision laissait des traces sur leurs corps. A vrai dire, Mike ne les connaissait pas vraiment seulement de vue de temps à autre durant leurs escapades à vélos. Mais il savait qu'ils n'étaient pas méchants et qu'il pouvait leur faire confiance.
Beverly se retourna pour regarder Ben avec un petit sourire. C'était lui qui avait lancé le premier cri de guerre et la première pierre pour aider Mike ! Il était vraiment un garçon très courageux finalement.
La baston de cailloux avait été très drôle tout à l'heure alors que tout le monde se retournait enfin contre la maudite bande à Bowers. Il était temps. Surtout la dernière partie où Eddie et Richie montrèrent leurs majeurs à Henry défait et allongé sur le sol sablonneux de la rivière, l'arcade sourcilière ouverte.
Le groupe arriva aux abords de la ville puis se dirigea ensuite vers le centre de cette dernière, là où la fête de l'été avait débuté ce matin même. Les gens de Derry s'amusaient et riaient en profitant au maximum du beau soleil de la journée qui s'annonçait chaude et sèche. Les garçons ainsi que Beverly s'installèrent sur le gazon fraîchement tondu juste à côté d'un spectacle de clown pour les enfants qui se déroulait sur une scène couverte.
«Merci encore. Je n'avais plus beaucoup d'espoir.» Commença Mike en baissant la tête vers ses chaussures, quelque peu gêné. Bill lui sourit gentiment puis acquiesça en s'asseyant en tailleur sur l'herbe.
«Pas de quoi mec. Bowers n'est qu'un pauvre type sans cervelle.» Répondit Stanley d'un grognement d'agacement. Il se plaça ensuite à côté de Bill et arracha quelques brins d'herbes, l'humidité s'installant sous son pantalon beige.
«Quand j'étais avec eux, j'ai vu quelque chose ... D'étrange.» Mike releva patiemment les yeux vers les garçons et Beverly, les mains croisés sur ses genoux.
«L-le clown.» Répondit doucement Bill en déglutissant nerveusement sous la pression.
Mike à sa droite hocha lentement la tête en accord puis observa ensuite les réactions des autres membres qui n'étaient pas des moindres. Apparemment, ils avaient tous vu le fameux clown horrifique d'après leurs têtes dépitées. Au moins il se sentait nettement moins seul après avoir fait face à l'une de ses plus grandes peurs. Restait à savoir ce qu'ils avaient tous vus lors de ce terrible face à face.
«Pourquoi est-ce que Ça nous poursuit ? Qu'est-ce qu'il veut de nous ? Ça sort de nulle part pour se goinfrer d'enfants pendant un an, et ensuite ça se met à hiberner ? Il ne peut pas y en avoir qu'un puisqu'on a tous vus un truc différent !» Demanda Stanley, de plus en plus nerveux au fil des minutes. Il avait l'impression d'être observé par quelque chose ... Ce qui était tout à fait possible étant donné qu'ils se trouvaient au milieu de la foule.
«Ou bien Ça connais toutes nos peurs et Ça nous les montres ?» Mike haussa les sourcils.
«J'ai ... J'ai vu un lépreux. Une espèce de maladie ambulante.» Avoua timidement Eddie, le menton baissé et les mains moites.
«Qu'est-ce que tu as vu Stanley ?» Beverly regarda avec insistance le garçon en question agité, ses doigts s'enroulant autour de son collier avec la petite clé argent qui pendait à la chaine. Stanley ne semblait pas vouloir en parler mais finalement il ouvrit la bouche.
«Dans le bureau à mon père, il y a un tableau qui me fou à chaque fois la trouille quand je le regarde ! Et, cette femme à l'intérieur ... Je l'ai vu en vrai. Elle était là, elle voulait me tuer.» Avoua-t-il en pinçant fermement les lèvres lorsqu'il sentit les larmes familières lui monter aux yeux. Un frisson lui parcourut l'échine rien qu'au souvenir atroce de cette journée inoubliable.
«Elle était canon ?» Richie sourit rêveusement, à l'horreur de Stanley qui le foudroya instantanément du regard.
«Non imbécile ! Elle n'a rien de canon ! Elle a le visage complètement déformé ... Tout ça, c-c'est absurde.» S'exclama vivement ce dernier en laissant tomber ses mains tremblantes contre ses cuisses. Richie rabaissa ses yeux au sol puis laissa ressortir sa lèvre inférieure d'un air déçu par la réponse cinglante qu'il venait de recevoir.
De son côté, Mike prit une profonde inspiration tandis qu'il resserrait progressivement la mâchoire tout en examinant attentivement chacun des membres du clan à la mine tombante. Ce n'était pas la première fois pour lui qu'il avait vu le clown. Il l'avait d'abord vu à l'abattoir, une vision qu'il préférerait oublier pour toujours.
Ce démon avait fait appel à sa plus grande terreur qui était de revivre l'incendie effroyable qui avait englouti ses parents à tout jamais dans les flammes.
Prenant son courage à deux mains pour briser la glace, il leur raconta l'horrible accident avec ses parents et le fait qu'il avait été incapable de les sauver de l'incendie. L'image de leurs mains brulées flashait continuellement dans son esprit à chaque fois qu'il s'autorisait à y penser et lui donnait l'envie de pleurer ou de vomir. Peut-être les deux à la fois car après tout, il s'agissait d'un ultime traumatisme.
Ensuite, chacun à leur tour, ils expliquèrent ce qu'ils avaient vus du clown mais aussi leurs peurs respectives. Beverly le sang, Bill son petit frère Georgie décédé, Stanley le tableau dans le bureau de son père, Ben les momies, Eddie les bactéries, Mike la mort de ses parents et Richie ... Personne ne le savait encore. Cependant le plus grand du groupe, Mike, poursuivit ses explications. Il dévoilait ce qu'il savait.
«Mon grand-père dis que cette ville est maudite. Il dit que tous ces trucs horribles sont causés par une seule chose. Un truc maléfique pour qui on est du bétail. Il prend les âmes des innocents pour les emmener tout droit en enfer.» Finit Mike nerveux, le regard vague.
«L'enfer n'existe pas, ce n'est qu'une légende inventée par je ne sais pas trop qui ...» S'exprima ensuite Eddie en plissant les yeux vers l'adolescent à la peau foncée. Il avait préalablement retiré son gilet et s'était assis dessus pour ne pas être en contact direct avec l'herbe.
On ne savait jamais quel genre de bactérie s'y trouvait !
«L'enfer existe sous plusieurs formes suivant les croyances de chacun. Comme par exemple, ta plus profonde peur.» Lui répondit calmement Beverly qui arqua un sourcil.
Bill remarqua que Richie regardait sans arrêt derrière lui et qu'il semblait terrifié par quelque chose, le haut de son t-shirt trempé à cause de la chaleur ou alors à cause de son état émotionnel. Une légère moue se dessinait sur ses lèvres tandis qu'il soupira grossièrement, une main redressant ses lunettes sur le pont de son nez. Il n'y avait pourtant qu'un simple chapiteau avec des enfants et un clown qui faisait l'animation derrière lui, rien de plus ni de moins.
«Ça utilise nos plus grandes p-peurs pour les retourner contre nous. Si on veut le c-combattre, nous ne devons plus m-montrer nos peurs.» Expliqua Bill très sérieusement. Ben hocha faiblement la tête alors qu'Eddie et Richie semblaient être sur le point de se pisser dessus. Littéralement.
Plus facile à dire qu'à faire.
«Nous connaissons les peurs de tout le monde sauf celle de Richie. Qu'est-ce qui te fait vraiment peur alors ?» Demanda soudainement Beverly en se concentrant maintenant sur le garçon à lunettes loupes. Richie se retourna pour la quatrième fois puis poussa un autre long soupir angoissé avant de répondre à la question.
«J'ai la phobie des clowns ...» Il passa nerveusement ses doigts sous ses lunettes puis au-dessus de ses paupières. Il était vachement mal barré avec un clown psychopathe qui piquait des crises de jalousie !
«Génial. Tout simplement génial. T'as de la chance qu'il ne t'as pas tué dans ta chambre la dernière fois ! D'ailleurs, comment tu as fait pour survivre si t'as tellement peur d'eux ?» Se moqua à la légère Stanley en lui frappant l'épaule pour le taquiner. Richie répondit de la même manière puis se leva d'un bond en faisant des gestes frénétiques.
«J'en sais rien, OK ? Peut-être qu'il voulait juste que j'ai la peur de ma vie et que j'arrête de tourner autour de sa gonzesse aux gros nibards ! J'ai failli faire un arrêt cardiaque moi, merde !» Pesta ce dernier.
Il croisa ensuite les bras sur sa poitrine pendant que les autres commencèrent à lui crier de se rassoir et de ne pas reprendre cette conversation pour le moment car ils étaient trop à découvert pour le faire. Pas qu'un adulte s'y mêle après tout ... Cela risquerait de mal finir.
Toutefois l'adolescent hystérique n'en avait pas fini avec sa phobie de toujours. Mike releva brusquement les yeux vers Richie qui divaguait sans cesse pour des broutilles puis fronça les sourcils à ce qu'il venait de dire. Il se leva lui aussi d'un bond et prit les épaules du garçon affligé pour centrer son attention sur lui.
«De qui tu parles exactement ?!» Insista-t-il en secouant Richie pour qu'il se calme.
«D'Emily ! Tu sais, la nouvelle du quartier qui a l'air super bonne ? Ben le clown veut aussi se la faire. Comme Bowers, moi et-» Mike coupa violemment Richie en levant la main pour qu'il se taise. Bill se leva à son tour mais avant de s'exprimer, il constata une étrange expression sombre que portait le garçon à la peau noire.
«Q-quoi ? Qu'est-ce qu'il ne va p-pas ?» Bill passa sa langue sur ses lèvres, ses sourcils se creusant d'avantage par le manque de réponse.
Mike regarda longuement Bill dans les yeux avant qu'il ne secoue la tête d'un air énervé par ce qu'il venait d'apprendre de la bouche de Richie Tozier. Lentement et comme par manque cruel de conviction, il relâcha ses épaules pour ensuite reprendre sa place sur le haut du banc tout en passant ses mains contre son visage, un soupir las s'échappant de ses lèvres.
Plusieurs longues secondes interminables passèrent ainsi dans un silence maladroit où seuls quelques petits chuchotements incertains furent échangés. Mike pensait véritablement rêver. Que ce n'était qu'un mauvais tour de son esprit et que rien de tout cela n'était vrai, ni le clown ni la nouvelle de la ville.
Il retira soudainement ses mains de ses yeux pour se retourner vers la rue quand le son familier d'un moteur retentit au travers la musique que jouaient les musiciens de Derry. Il s'agissait bien d'Emily dans sa vieille Buick des années 60.
«Oui, c'est elle !» S'écria Eddie en se tordant nerveusement les mains sur ses genoux.
La femme en question roulait tranquillement en écoutant une ancienne chanson datant d'environ dix ans en arrière, les fenêtres ouvertes et ses lunettes de soleil sur le nez. Elle décéléra lorsque des gens traversèrent la route sur la voie piétonne puis posa son bras sur la portière pour y taper un rythme avec la paume de sa main, un grand sourire aux lèvres.
I'm hooked on a feeling
I'm high on believing
That you're in love with me !
Les garçons avaient déjà entendu cette musique étant plus petits dans les radios de leurs parents. Beverly quant à elle plissa suspicieusement les yeux à la femme plus loin, la mâchoire serrée. Elle sentait le danger à plein nez.
Lips are sweet as candy
It's taste stays on my mind
Girl, you got me thirsty
For another cup of wine
Comme si elle vivait avec les paroles de la chanson entraînante, Emily tapota rythmiquement le côté de sa portière bleue alors que des hommes lui firent signe au loin. Elle prit ensuite une sucette rouge en bouche puis continua sa petite promenade dans la ville animée, le soleil se reflétant dans ses lunettes noires, insouciante du reste.
All the good love when we're all alone
Keep it up girl
Yeah, you turn me on !
«C'est elle en effet.» Mike suivit du regard la voiture qui s'éloignait dans la rue, la gorge nouée par la haine. Il respirait fortement par le nez pour calmer ses nerfs. Il savait qu'elle n'était pas quelqu'un de normal et tout ce qu'il souhaitait c'était de rester hors de son chemin.
Beverly poussa un autre soupir exaspéré avant de se rassoir dans l'herbe entre Bill et Ben, les bras furieusement croisés sur sa poitrine. Elle n'en revenait tout simplement pas.
Tous les garçons mise à part Bill lorgnaient cette femme beaucoup plus âgée, la bouche ouverte de saisissement face à sa beauté naturelle. Cela la rendait encore plus agacée de savoir qu'ils avaient tous un faible pour une adulte très étrange et frimeuse en plus ! Cette femme n'était décidément pas un exemple à suivre.
Pour personne.
«Si vous continuez comme ça, vous allez encore gober des mouches.» Prévint-elle en levant un sourcil, les lèvres pincées qui s'étirèrent dans un léger sourire moqueur quand Ben posa sa main contre sa bouche pour étouffer son rire lorsque Stan, Eddie et Richie crachèrent simultanément sur le sol par peur d'avoir effectivement mangés quelque chose par inadvertance.
«Mike, pourquoi t-tu sembles la haïr ? Est-ce que tu la connais ? Qui est-elle ?» S'impatienta Bill en fixant Mike sur le banc. Il voulait savoir pourquoi le nouveau membre du groupe avait l'air aussi hargneux tout à coup.
«Cette femme ... C'est le diable en personne, je le sens. Toutes ces disparitions d'enfants, tous ces meurtres ! Ce n'est pas une coïncidence. Je suis presque sûr qu'elle y est pour quelque chose dans cette affaire. Elle a le regard le plus froid et intimidant que je n'ai jamais vu.» Expliqua Mike en secouant la tête de gauche à droite, les bras posés sur ses genoux.
«C'est faux.» Déclara Richie après un long silence gênant. Tous les yeux sans exception se posèrent sur lui pour connaître le fond de sa pensée, la tension à son comble et la chair de poule s'installant peu à peu sur leurs bras nus.
Puis l'inattendue se produisit. Eddie explosa une durite.
«En quoi c'est faux ?! Tu as vu tout ce qui ce passe ici ou tu as trop de merde dans les yeux à cause de ton affection débile pour elle ?! Je pense que ce que dit Mike est tout à fait plausible ! Cette femme est vraiment trop suspecte et en plus quand elle est face à Ça, il n'attaque plus ! Alors explique-nous, Professeur Tournesol !» Fulmina-t-il, la peur à fleur de peau. Richie ravala sa salive puis baissa honteusement les yeux au sol.
«Je voulais dire c'est faux ... Le diable est un homme, pas une femme.» Répondit-il en soupirant dans la défaite à sa blague foireuse. Tous levèrent leurs yeux puis s'affaissèrent une fois de plus dans l'herbe confortable, la tension redescendant à un niveau acceptable.
«Peu-importe. Elle reste bizarre et je ne l'aime pas du tout.» Beverly se coucha sur ses coudes et ferma les yeux, un léger rictus à son visage recouvert de taches de rousseur.
A sa gauche, Mike hocha pensivement la tête, les pieds bougeant nerveusement sur les lattes du banc. Ben prit cet instant de répit pour observer Beverly en secret. Elle était si jolie ... Mais il dû détourner le regard loin d'elle au moment où elle ouvrit un œil pour le regarder, une légère rougeur dévorante ses joues rebondies à son petit sourire adorable. Non seulement elle était très belle mais en plus elle avait le sourire le plus magnifique !
Ben avait d'abord voulu leur raconter qu'il avait été sauvé par Emily hier mais il se ravisa au dernier moment, ayant peur d'être disputé. Le groupe retomba donc dans un calme relaxant. La musique de la troupe de Derry jouait tranquillement en arrière-plan. Mike regarda ses chaussures lorsqu'une phrase de son grand-père lui revint subitement à l'esprit. Il sourit d'amusement puis releva la tête vers les autres qui se prélassaient au soleil.
«Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses !» Dit-il dans une voix grave pour imiter le ton de son grand-père en colère.
Eddie ricana, Beverly lui sourit puis Bill et Stanley se regardèrent en riant à sa piètre tentative pour changer de sujet. Ils aimaient bien Mike, il serait un excellent raté s'il décidait de les rejoindre officiellement ! Le seul qui ne riait pas était Richie. Le garçon en question louchait sur Mike, l'expression complètement neutre.
«C'est nul !» Finit-il par dire d'un haussement de sourcils.
Il n'avait pas l'air d'avoir compris sa petite blague.
oOoOoOoOoOoOoOoOoOo
Emily, une fois garée devant la vieille maison de Barry coupa rapidement le son de la radio. Elle sortit de sa voiture puis se dirigea vers l'entrée, finissant sa sucette rouge avant de frapper à la porte en bois.
Toc toc toc
«Une minute ! J'arrive !» S'écria une voix étouffée venant de l'intérieur. Quelques secondes plus tard, Barry ouvrit la porte mais quand il vit qu'il s'agissait d'Emily, il la referma aussitôt à son nez.
«Hum, deux petites minutes ! Je reviens tout de suite, ne bouge pas !» S'excusa-t-il d'une voix tremblante en s'éloignant aussitôt de la porte.
Emily leva un sourcil à son étrange timbre de voix puis croisa ses bras sur sa poitrine en s'appuyant sur une hanche, patientant les fameuses deux minutes. Elle cligna des yeux lorsqu'elle entendit des bruits sourds suivit par des sons de verres qui se brisaient derrière la porte en bois. S'ensuit une injure. Que faisait-il ? Pourquoi autant de raffut ? Elle retira ses lunettes de soleil de ses yeux pour les placer sur le haut de son crâne en attendant que l'homme au comportement inhabituel ne réapparaisse enfin.
La porte se rouvrit à nouveau et un Barry souriant l'accueillit convenablement cette fois-ci.
«Désolé pour l'attente. Je devais ... Faire quelque chose.» Hésita-t-il en baissant les yeux sur le paillasson, une main frottant l'arrière de sa tête dans l'embarras profond.
«Tu rangeais, c'est ça ?» Répondit Emily en lui rendant son sourire convivial.
Elle passa devant lui et entra sans attendre dans sa pittoresque maison actuellement en court de rénovation, remarqua-t-elle. Elle entendit Barry radoter d'autres excuses bancales mais ne prêta pas une grande attention à ce qu'il disait, elle était trop occupée à regarder les multiples bibelots tout autour d'elle. Une curiosité accrue se développait à chaque pas qu'elle prenait.
Quelque chose de spéciale flottait dans l'air mais elle ne saurait dire quoi avec exactitude. Dans tous les cas c'était étrange mais pas repoussant.
Pas pour quelqu'un comme elle.
D'ailleurs ce n'était pas une si affreuse maison vue de l'intérieur, juste un peu ancienne et quelque peu rustique. Après la porte, il y avait directement un escalier sur la gauche qui montait très certainement aux chambres. A droite, un long couloir menant vers la cuisine et au séjour.
Barry guida Emily vers son salon puis lui demanda gentiment de prendre un siège à la table ovale derrière les canapés verdâtres et vieux pendant qu'il cherche à boire. La radio sur la commode était en marche et donnait actuellement les informations de la journée.
Un homme d'une trentaine d'année a été retrouvé mort dans ses toilettes. Tout ce que nous savons pour le moment est son identité. Il s'agirait de Bernard Lermite.
«Je sais, elle ne paie pas de mine. Mais attends de voir que je lui donne un petit coup de frais. Ensuite elle sera parfaite.» Expliqua rêveusement Barry en fermant les yeux, les bras levés, un petit sourire conquis aux lèvres.
«Elle est confortable, c'est le principal.» Emily contourna les canapés. Elle traça lentement son index sur la surface du grand et ancien meuble en bois dans le coin mais fronça les sourcils à la couche de poussière sur le très joli marbre.
«Je ne suis pas très doué pour le nettoyage ...» Barry grimaça puis se frotta une fois de plus l'arrière de la tête, une certaine rougeur à ses joues.
Inébranlable, Emily le regarda quelques secondes avant de se concentrer sur la vieille tapisserie jaunie par le temps. Il y avait pas mal d'infiltrations d'eau au plafond, quelques auréoles par-ci par-là. Ce qui était vraiment bien et agréable avec son salon c'était la grande cheminée de pierre grise devant le canapé. Elle se rapprocha de cette dernière, son sourire s'agrandissant lorsqu'elle y vit des petits cadres photos posés sur le rebord.
«C'est ma famille.» Dit simplement Barry derrière elle.
Emily rapprocha son visage près du plus grand cadre et pouvait y voir un jeune garçon entre une femme et un homme en vêtements du dimanche qui souriaient jusque derrière les oreilles. Elle sourit également au reflet puis décala ensuite ses yeux noirs sur la prochaine qui était curieusement fissurée en deux. Celle-ci représentait un enfant de dos, en noir et blanc, à côté d'une vieille balançoire dans un jardin.
«Tu étais venu me voir pour quelque chose Em ?» Demanda Barry d'une voix assurée mélangée à quelque chose d'indescriptible.
Emily se retourna pleinement vers lui puis haussa les épaules en se tordant nerveusement les mains devant elle. Effectivement, elle était venue dans un but précis.
«Tu connais Mr Bowers, pas vrai ? Vous avez des contacts. Alors pourquoi agit-il comme ça avec moi ?» Questionna-t-elle en se rapprochant de Barry, le regard rempli d'espoir dans le sien intransigeant.
«Il est ... Quelqu'un de très renfermé et froid mais ça je pense que tu l'avais déjà remarqué, non ?» Voyant qu'Emily hochait la tête, Barry poursuivit en se rapprochant de la fenêtre ; «il n'aime pas les étrangers et il pense que tu es à l'origine de tous ces meurtres et disparitions dans la ville.»
«Mais ça n'a pas de sens ! Je n'ai rien fais Barry. Ce type m'espionne et note tous mes faits et gestes ! Ce n'est pas moi qui fais tout ça. C'est ... Quelqu'un d'autre.» Hésita Emily en rabaissant son regard au sol, se mordillant la lèvre inférieure.
«Le clown ? Ouais, je l'ai aussi vu.» Barry leva ses sourcils et nota l'expression surprise d'Emily. Il se retint de rire à sa drôle de tête puis passa une main lasse sur son visage.
«Ce n'est rien d'autre qu'une espèce de fou furieux qui cherche l'attention ! C'est tout. Et tu ne devrais pas à avoir peur de lui, ni personne d'autres d'ailleurs.» Continua Barry en prenant les avant-bras de la jeune femme dans une prise ferme.
«Mais je n'ai pas peur de lui Barry. Si je devrais avoir peur de quelqu'un c'est de ce policier invasif. Et ce n'était pas ma question.» Rétorqua résolument Emily en sortant de la poigne de l'homme qui prenait tout à la plaisanterie. Elle le contourna puis se dirigea ensuite vers la cuisine ouverte mais ne put aller plus loin car il lui barra la route avec son bras.
«Non, Attend ! C'est sale. Je n'ai pas eu le temps de ranger !» S'impatienta-t-il en repoussant Emily loin de la porte. Mais elle lui jeta un regard noir avant de l'éloigner de lui d'un simple coup de bras pour atteindre cette fameuse cuisine et voir ce qu'il cachait là-dedans.
La cuisine ... Etait dans un état déplorable, vraiment. Il ne mentait pas sur la question.
Emily se boucha le nez, ses yeux lui piquaient à cause de la forte odeur de pourriture qui émanait des nombreux sacs poubelles sur sa gauche contre le mur. Elle regarda Barry d'un air ahuri en jetant un bras vers la pièce à l'abandon. Il y avait de la vaisselle sale qui recouvrait chaque surface et la table ... Eh bien en fait elle n'existait même plus.
«Sérieusement ? Tu ne plaisantais pas tout à l'heure sur la propreté !» Rigola Emily, la bouche grande ouverte de stupeur à cette découverte.
Pendant un moment elle avait eu peur que Barry cachait quelque chose de très, très grave dans sa cuisine. Genre un corps. Surtout d'après son expression tendue et sa façon de défendre ardemment les lieux. Même le linge sale traînait dans cette pièce qui n'était pas censée accueillir ce genre de chose. Des piles de papiers et autres prospectus, de la nourriture périmée, des conserves vides, une tonne de vaisselles dans l'évier en inox, un slip suspendu à l'armoire ... Vraiment tous les détritus horribles et inimaginables.
Oh ! Un cafard.
«Je te l'ai dit, je déteste faire le ménage. Bon, et si nous repassions dans le salon pour discuter ? Je t'offre à boire ?» Demanda prestement Barry en tendant un bras vers les canapés. Il avait une honte inexhaustible qui traînait dans son bas ventre.
Emily se retint de rire mais hocha finalement la tête en reculant dans la pièce respirable sans pour autant accepter la boisson. Elle savait maintenant d'où venaient tous les bruits de tout à l'heure, il s'était dépêché de ranger avant qu'elle ne rentre ici ! C'était mignon. Très crade comme endroit mais au moins il s'était donné la peine de débarrasser le plancher du bazar monstrueux pour qu'ils puissent circuler dans le salon.
«Donc oui, revenons-en à nos moutons.» Se dépêcha-t-elle de dire avant que le malaise ne les ensevelisse définitivement. Elle s'assit sur le canapé à ressorts puis remarqua qu'il y avait des documents provenant du commissariat de Derry éparpillés sur la table basse. Sa gorge se serra.
Il s'agissait des dossiers de tous les disparus.
«Maintenant tu connais mon métier, je suis agent secret.» Révéla Barry qui prit place à côté d'elle en haussant les sourcils, la bouche tordue dans un demi-sourire. Il vit Emily le regarder de haut en bas comme s'il avait en fait révélé qu'il était une femme à l'origine. Il gloussa puis reprit avant qu'elle ne puisse dire la moindre phrase.
«Non, je plaisante ! Je travaille au commissariat dans les archives depuis quelques temps et je connais bien la famille Bowers. Depuis que je suis tout gamin pour tout te dire. Butch n'est pas quelqu'un de mauvais, juste aigri et très sévère avec son fils. Tu n'as rien à craindre de lui.» Rassura Barry en posant une main rassurante sur le genou d'Emily.
Cette dernière leva les yeux des feuilles qu'elle tenait en main pour regarder l'homme à ses côtés, l'inquiétude lisible dans son regard. Elle se détendit peu à peu au fur et à mesure qu'elle le regardait dans les yeux jusqu'à se sentir en sécurité.
Elle aimait beaucoup ses yeux chocolats, ils étaient remplis d'assurance. La crainte d'être accusée par son ami s'en alla pour ne laisser place qu'à un sentiment se rapprochant de la gratitude. Et peut-être que cela évoluait dans une toute autre direction au fil du temps ?
«Donc, tu as vu Pennywise ?» Emily changea de sujet d'un raclement de gorge, ses doigts serrant le bas de son T-shirt. Barry retira subitement sa main de son genou puis s'éloigna d'elle pour lui rendre son espace vitale, le sentiment de malaise de retour dans la pièce.
«C'est le nom du clown ? Ouais, je l'ai vu et il était vraiment horrible ! Avec sa grosse tête d'oignon. Je crois qu'il voulait me faire la peau pour je ne sais quoi d'ailleurs.» Barry posa ses bras sur le dossier du canapé et croisa ses jambes, l'air plus détendu.
«Vraiment ? C'est marrant. Moi je n'éprouve pas cette espèce de dégoût que tu as en toi. Je le trouve attrayant même.» Renchérit Emily d'un haussement d'épaules innocent.
Ou bien plus si affinité, mais ça, elle ne le dira certainement pas à voix haute.
«Quoi ?! Mais ce type se déguise en clown, bave et semble complètement con ! Alors c'est quoi la suite ? Tu vas me dire que Pennywise est un beau gosse ? Je te jure, s'il te touche ne serait-ce qu'une fois, je l'explose ce fripon !» Se moqua Barry mais en étant irrité par le comportement de la femme qui fantasmait à ses côtés.
«Tu es méchant et il ne va pas aimer ça. Je l'aime bien moi et il n'est absolument pas idiot comme tu sembles le croire avec force. A ta place je me méfierais de lui. Je pense qu'il a plus d'un tour dans son sac. Tu devrais le craindre plutôt que de lui tenir tête, je t'assure.» Mit en garde Emily en levant son index vers lui, les sourcils levés.
En réponse à son geste enfantin Barry rit à gorge déployée. Toutefois il fit malencontreusement un bruit semblable à celui d'un cochon alors il s'empressa de claquer une main contre sa bouche, l'autre sur sa cuisse tandis qu'il riait à chaudes larmes. Emily en revanche ne voyait pas du tout en quoi ce qu'elle venait de dire était drôle. Il devrait vraiment faire attention à qui il se frotte, surtout l'entité de Derry.
«C'est pas vrai Emily, tu m'étonneras chaque jour ! Je pensais que tu plaisantais la dernière fois avec l'histoire du clown, mais là ...» S'étouffa Barry dans son rire, les larmes aux yeux.
La jeune femme fronça les sourcils en fixant Barry d'une manière hébétée qui riait encore aux éclats. Lui aussi, il la surprenait chaque jour. N'avait-il pas conscience du danger ? Quelles étaient ses limites à la fin ? Son cœur se serra douloureusement alors que l'humain en face d'elle se moquait délibérément de Pennywise. Elle n'appréciait guère cette moquerie qui selon elle risquait d'aller trop loin un jour. Jusqu'à lui en être fatale, ce qu'elle ne souhaitait pas voir d'ailleurs.
Barry se calma lentement puis s'essuya les yeux rougis par le rire hystérique. C'était tellement amusant ! Lui qui pensait avoir de l'humour, elle le battait à plate couture ! Lui disant d'abord que ce clown grotesque venait la nuit dans sa chambre à coucher pour la regarder dormir puis ensuite dire qu'il était plutôt attrayant ... Cependant il fallait qu'il se reprenne car Emily ne semblait pas aussi amusée que lui.
«Pardon, je ne voulais pas rire. Oui tu as raison. Je devrais peut-être faire plus attention dorénavant et ne pas chercher les embrouilles avec le clown maléfique de Derry !» Dit-il d'une voix sarcastique en mettant une main contre son cœur et en levant son bras droit en l'air.
«Tu me le promet ?» Demanda Emily, les yeux plissés tandis qu'elle essayait de voir s'il plaisantait encore ou non. Elle n'était pas dupe. Elle sentait bien qu'il lui mentait et qu'il allait quand même chercher la merde.
«Oui oui, promis !» Assura-t-il en levant les yeux au ciel.
Emily ne semblait toujours pas convaincue, alors la première chose que Barry eu en tête était de l'embrasser pour changer sa perception des choses. Il se pencha précipitamment en avant puis posa ses lèvres sur les siennes en mettant ses mains sur la taille d'Emily. Elle se figea instantanément, les yeux grands ouverts et le corps raide. Ses lèvres étaient chaudes et douces contre les siennes mais elle ne lui rendit pas le baiser pour autant car il le lui avait volé.
Et personne, ne lui vole, de baiser.
Après quelques secondes, Barry s'écarta doucement d'elle puis sourit rêveusement, son souffle chaud sortant de ses lèvres lui chatouillait la peau de son visage devenu moite. C'était incroyable. Il avait adoré chaque instant au contact de sa bouche si féminine et si délicieuse. Il rouvrit les yeux pour regarder le visage surpris d'Emily et prit cela dans le bon sens, pensant qu'elle était aux anges avec son bisou magique.
Mais il ne s'attendait pas à cette réaction.
«J-je dois y-y aller !» Balbutia hâtivement Emily en clignant des yeux puis en retirant rapidement son regard de la fenêtre derrière Barry où une pluie battante s'abattait furieusement dessus.
Depuis quand il pleuvait d'ailleurs ? Et cet orage, à quel moment avait-il débuté ? D'un bond, elle se leva du canapé et courut presque dans la porte d'entrée jusque dans sa voiture, laissant son hôte perplexe sur le paillasson.
«Ben quoi ? J'ai fait quelque chose de mal ?» Requit-il désespérément à personne en particulier maintenant qu'Emily était partie.
Néanmoins il haussa les épaules puis referma la porte à double tour derrière lui. Il lui demandera un de ces jours et peut-être que leur relation prendra une toute nouvelle tournure grâce à ce baiser ? Il sourit à lui-même, l'esprit vagabondant alors qu'il atteignit la porte arrière pour laisser rentrer son chien. La foudre éclata et plus de pluie s'abattit sur la ville de Derry, déchirant les cieux d'un flash lumineux dangereux.
Ce que Barry ignorait, c'était que dans son sapin à l'arrière de la maison, Pennywise avait tout vu avec ses jumelles mais surtout, tout entendu.
Ce qu'il ignorait aussi, c'était qu'Emily avait vu le visage ensanglanté de Barry à la fenêtre avec un Pennywise heureux derrière lui qui le tenait par le cou, ses ongles noirs s'enfonçant dans sa peau petit à petit pendant qu'un immense sourire radieux envahissait son visage blanc. Un simple avertissement, il était hors de lui à cause de ce baiser.
Cependant il ne s'agissait que d'une illusion. Mais pour combien de temps ?
A suivre ...
Merci pour la lecture, vos défis et commentaires sont les bienvenus, comme toujours !
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Défis Ça 8 :
Dj83 -> Mettre le mot "fripon" et la phrase ; "Le monde se divise en deux catégories ; ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent. Toi, tu creuses !"
Chara1515 -> placement de la phrase ; Pennywise est un beau gosse. + Faire Pennywise qui observe Emily dormir.
Estelle -> Le clown se couche dans le lit d'Emily pendant qu'elle dort.
Akinafanfic02 -> Victime qui porte le nom de Bernard Lermite.
A +, VP
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