Ça🎈~19

Nouveau chapitre qui est encore une fois, extra long ;w; que voulez-vous, j'ai beaucoup de choses à raconter ! Surtout avec vos idées vraiment originales XD

Merci pour votre retour en force amis lecteurs. Je suis touchée par vos nombreux messages de soutien Q-Q ravie que cette histoire farfelue continue de vous plaire comme à ses débuts !

Bonne lecture.

Ça 19

Elle avait besoin de s'éloigner de tout.

Loin de cette agitation, loin de la civilisation. Juste ... Un peu de temps seul dans un endroit paisible. Il n'y avait pas meilleur sensation au monde que de retrouver le calme de la nature après un si long moment dans le stress quotidien.

Emily ferma les yeux, profitant de la chaleur du soleil sur sa peau et de la brise qui soufflait dans ses cheveux platines. Après les évènements d'hier elle avait besoin de se recueillir quelque part. Un endroit où elle était certaine que personne ne viendra la chercher et surtout pas cet imbécile de Bowers ou encore Barry.

Oui, les Friches étaient décidément l'endroit idéal pour se détendre un peu.

La jeune femme prit une profonde inspiration tandis qu'elle leva les bras au-dessus de sa tête, les yeux clos. Elle se trouvait au bord d'un précipice et se préparait à plonger dans l'eau verte ici-bas, comptant les secondes dans sa tête jusqu'à son saut périlleux.

Elle ne portait plus qu'un simple bikini noir qui se fermait par des nœuds sur les hanches. Derrière elle, sur le sol poussiéreux, se trouvait ses chaussures de randonnées ainsi que son sac dans lequel elle avait mis quelques affaires, notamment sa serviette de bain, de la crème solaire, ses lunettes de soleil, ses vêtements puis un bouquin sur l'histoire de Derry.

Enfin, Emily se laissa tomber vers l'avant pour exécuter le saut de l'ange à la perfection.

Une eau glacée entra en contact avec sa peau chaude dès lors où elle glissa dans les profondeurs des Friches. Retenant sa respiration, elle nagea quelques longues secondes sous la surface brillante de l'eau. C'était un véritable plaisir de nager et d'être caressée par l'eau de la rivière, libérant ainsi un sentiment de liberté depuis longtemps perdu sous cette enveloppe corporelle.

Par manque d'air, Emily jeta sa tête hors de l'eau pour prendre une profonde inspiration. Elle jeta ses cheveux en arrière puis passa ses deux mains sur sa tête, crachant le reste d'eau verte hors de sa bouche, un grand sourire comblé aux lèvres.

La chaleur des rayons du soleil d'été, la beauté du paysage naturel, l'eau froide ... Manifestement la meilleure combinaison possible pour se sentir en parfaite harmonie avec les éléments.

Emily resta un moment à faire du sur place au milieu des Friches à admirer le paysage à couper le souffle qui se présentait à elle. Ses yeux noirs s'attardèrent sur les grandes falaises qui entouraient cette cuvette. La végétation avait poussée au travers les fissures de la pierre blanche et s'écoulait en cascade jusqu'à la surface de l'eau aux reflets verts.

Finalement, elle remarqua qu'un petit ilot dépassait de l'étendue sur sa gauche, alors elle se dirigea vers ce dernier. Cela ressemblait plus au bord de la falaise qui avait été sculpté par des années d'érosion d'après la texture sablonneuse et la forme de cette plateforme qui rejoignait la terre ferme.

S'y glissant dessus sans plus tarder, la jeune femme poussa un soupir d'émerveillement puis attrapa son sac pour récupérer sa serviette ainsi que ses lunettes de soleil. Sac qui se trouvait en haut de la falaise tout à l'heure, je vous le rappelle. Mais bref, ce n'était pas la première fois qu'il y avait ce genre de tour de passe-passe.

Emily déposa les lunettes sur le pont de son nez avant de s'allonger sur sa serviette bleue pour prendre un peu le soleil et éventuellement bronzer. Même si elle savait pertinemment que cela n'arrivera jamais, au moins elle allait pouvoir sécher et profiter de la chaleur accueillante. Un sourire fantomatique se glissa sur ses lèvres tandis qu'elle croisa les bras sous sa tête, les genoux repliés, les chants des oiseaux la berçant dans une sorte de béatitude.

Tout était d'un calme reposant. Depuis sa venue à Derry elle n'avait jamais été aussi sereine, autant en paix avec elle-même. Dommage qu'elle ne pouvait pas prendre sa forme originelle. C'était bien trop risqué car n'importe qui pourrait venir ici et la surprendre comme par exemple des gamins qui voulaient venir se baigner dans les Friches.

Ce fût à ce moment-là qu'Emily sentit quelque chose de particulier. Quelqu'un était là. Non, ce n'était pas Pennywise qui l'observait quelque part, ce n'était pas sa présence à lui qu'elle ressentait mais plutôt une aura timide et surtout mélancolique.

Donc, elle se redressa sur ses coudes pour jeter un petit coup d'œil panoramique.

D'abord, elle ne vit rien d'anormal mise à part un étrange petit papillon bleu qui voltigea juste devant son visage avant de s'éloigner vers un buisson de fleurs au flanc de la falaise. Emily prit soin de le saluer convenablement parce qu'il s'agissait tout de même d'un très grand sage. Puis, elle trouva enfin ce qu'elle cherchait minutieusement.

Bill Denbrough était sous un arbre au bord de la rivière, à l'ombre du soleil. Seul, l'air malheureux comme toujours. Le garçon en question avait les genoux repliés contre sa poitrine et fixait l'eau courante devant lui, le reflet de cette dernière sur son visage. Apparemment, il n'avait pas remarqué la présence de la femme en amont des Friches ou alors il l'ignorait, toutefois il resta immobile contre la cime du chêne. Perdu dans ses sombres pensées.

Emily déglutit puis fronça lentement les sourcils. Quelque chose n'allait définitivement pas avec l'adolescent vaillant. Alors elle abandonna ses affaires pour se glisser à nouveau dans l'eau et nager tranquillement dans sa direction, intriguée. Il ne fallut pas longtemps à Bill pour remarquer la jeune femme en approche mais au lieu d'en avoir peur et s'enfuir, il resta calmement assis.

«B-Bonjour.» Bégaya-t-il poliment une fois que l'adulte sortit de l'eau sur la berge.

«Bonjour, Bill.» Répondit Emily en esquissant un petit sourire compatissant.

Elle attendit quelques secondes pour égoutter mais aussi pour laisser une chance au garçon de partir s'il ne souhaitait pas de sa compagnie. Sauf qu'il ne bougea pas. Il continua de fixer l'eau verte, une légère moue qui le rendait terriblement attachant et vulnérable. Le cœur serré à cette image émouvante, Emily s'assit à côté de lui puis attendit dans le silence, adoptant la même posture que Bill.

Les deux restèrent ainsi à admirer le paysage, le bruit de l'eau qui coulait tranchant ce silence pesant entre eux. Au loin, Emily aperçût un Martin-pêcheur qui fondit sous la surface de l'eau pour attraper un poisson avant de ressortir pour se poser sur une branche et avaler sa proie fraîchement attrapée. Après ça, l'adulte se racla la gorge pour sortir de ce silence.

«Pourquoi es-tu tout seul ? Où sont tes amis ?» S'inquiéta cette dernière, les bras posés sur ses genoux et un regard concerné.

«Je me suis disputé avec eux. Avec Richie, B-Beverly, et tous les autres. Ils m'emmerdent avec l'été.» Expliqua-t-il finalement après un certain temps de réflexion.

Emily sourit tristement. Voilà pourquoi il se retrouvait seul dans son coin à broyer du noir. Ce n'était pas forcément bon pour lui d'être ainsi laissé seul, surtout pas dans un moment pareil où il avait le plus besoin de ses amis. Pas étonnant qu'elle avait ressenti de la misère dans l'air tout à l'heure. Mais au bout de quelques minutes, Bill posa une question qui n'était pas véritablement une question.

«Pourquoi il a pris G-Georgie. Pourquoi mon frère ... Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ?» L'adolescent pinça les lèvres quand il sentit le poids des émotions se déferler sur lui, les larmes aux yeux.

Culpabilité, tristesse, colère, haine se mélangeaient en lui.

«Pourquoi le lion mange la gazelle dans la savane ? Pourquoi ce Martin-pêcheur a attrapé ce poisson ?» Poursuivit Emily en désignant l'oiseau bleu et orange toujours perché sur sa branche de l'autre côté de la rivière.

Elle savait que ce n'était pas la meilleure réponse à donner, mais il fallait combattre le feu par le feu pour venir en aide à ce pauvre garçon mentalement torturé. Au manque de réponse, elle continua sur le même ton bienveillant.

«La vie est étrange par moment. Il y a tout un tas de mystères non résolus en ce monde. Les choses peuvent parfois sembler cruelles, mais c'est une question de perspective. Ce que je m'apprête à te dire te semblera absurde, voir inadmissible.» Emily marqua un temps de pause pour regarder le garçon sur le point de pleurer, le menton tremblant, le cœur douloureusement serré.

«Mais peut-on vraiment en vouloir à quelqu'un qui se bat pour sa survie ? Ne penses-tu pas que ... S'il y avait une autre solution, il l'aurait déjà fait ?» Déclara-t-elle prudemment, adoptant une approche différente même si elle paraissait folle et insensée.

«Cette chose a pris mon frère.» Se défendit Bill d'une voix tremblotante, la respiration erratique et les yeux rougis par les larmes.

Il lui en voulait terriblement. Pour cette injustice, pour cette souffrance et cette culpabilité qui le rongeait à petit feu. Il en voulait à la terre entière de lui avoir privé de son frère, un petit garçon plein de vie et de joie qui avait encore tant de choses à découvrir. Par la main d'un tueur sanguinaire, un monstre sans scrupule qui terrorisait les enfants pour se nourrir.

Alors oui, c'était inexcusable.

«Quand est-ce que ce m-maudit clown nous laissera enfin tranquille ? Quand disparaitra-t-il de nos vies ? Il est le m-mal incarné. Il faut qu'on l'élimine. Pour tous ceux qui sont m-m-morts par sa f-faute !» Renchérit Bill, désespéré.

Les propres larmes d'Emily finirent par dégouliner sur ses joues en voyant l'état misérable de l'adolescent. Ravagée, elle l'attira contre sa poitrine, passa ses bras autour de ses épaules frêles dans une accolade chaleureuse pendant qu'il déversait toute sa tristesse en travers ses lamentations pénibles à entendre. C'était atroce de le voir ainsi. Son cœur lui faisait souffrir le martyr à chacun de ses hoquets malheureux qui lui rappelait sans cesse la promesse qu'elle lui avait faite.

Malgré tout, un sourire vacillant étira ses lèvres lorsque le garçon la serra en retour dans une poigne féroce, le visage caché dans son épaule. Elle pouvait sentir les larmes chaudes sur sa peau ainsi que le cœur de Bill battre la chamade contre elle.

«Il me manque terriblement. Je veux le ramener à la maison ... Auprès de p-papa et maman. Je veux qu'il revienne !» Pleura plus fort Bill, les yeux hermétiquement fermés, les poings serrés dans le dos de celle qui l'épaulait.

«Tu as perdu ton frère, mais il restera à jamais avec toi. Ici.» Révéla ensuite Emily en s'écartant pour poser le bout de son index au-dessus du cœur du garçon en plein émoi. Elle poursuivit ; «il ne te quittera jamais car il vit en toi, Bill. Georgie sera toujours là.»

Mais Bill était incapable de répondre à ça. Il replongea alors la tête la première dans ses bras, cherchant le contact qu'il nécessitait tant lors de cette longue guérison sans fin. Il sentit l'une des mains de la femme venir se poser derrière sa tête et caresser ses cheveux pendant qu'il déversait ses larmes. Des larmes qu'il se retenait de laisser tomber depuis bien trop longtemps.

Emily soupira doucement tandis qu'elle réfléchissait à une solution pour lui venir en aide. C'était tellement difficile de choisir un camp. D'un côté les enfants terrorisés et traqués puis de l'autre une entité incomprise qui ne cherchait qu'à se nourrir.

Peut-être y avait-il effectivement d'autres solutions que Pennywise ne souhaitait pas appliquer, par sadisme ou par manque de volonté, elle l'ignorait. Mais la violence ne faisait pas partie de ses principes surtout pas maintenant qu'elle éprouvait des sentiments à son égard donc lui faire du mal était dorénavant devenu impossible.

Alors, comment ? Comment venir en aide à tous ces enfants en détresse ? Bill, Mike, Ben, Eddie, Richie, Beverly, les autres, ils étaient tous en dangers de mort tant que Ça n'aura pas suffisamment de réserve.

Et puis cette idée de reproduction qui le rendait encore plus agressif ... Mais aussi plus vulnérable en quelque sorte. Il fallait qu'elle trouve une solution et vite. Si seulement il y en avait une ...

«Et Henry et sa b-bande ... Je veux qu'ils disparaissent. Je veux qu'ils disparaissent tous.» Renifla Bill toujours dans la même position contre Emily, la joue posée sur son épaule pendant qu'il regardait la rivière.

«Il ne faut pas espérer la disparition d'un être. Qu'il soit mauvais ou non. Le karma fait bien les choses tu sais, la plupart du temps nous n'avons pas besoin de nous y mêler. Un jour, Henry se retrouvera en hôpital psychiatrique et toute cette histoire, tous ces traumatismes que vous avez vécus, tu les oublieras, Bill. Tu oublieras tout jusqu'au jour où le passé te rattrapera.» Révéla tranquillement cette dernière d'une voix basse, sa propre joue sur la tête du garçon.

«J'aimerais pouvoir changer les choses. Vous protéger du malheur, de ce qui vous attend tous. Mais dans chaque univers, il y a un fragile équilibre. Des choses qui sont censées se produire. Et je veille à cet équilibre, je veille à ce que rien ne vienne perturber votre univers au risque de devoir tout recommencer à zéro. Mais c'est notre petit secret.» Finit-elle par dire d'un léger rire lorsque Bill leva curieusement les yeux à ces drôles d'aveux qui n'avaient absolument aucun sens pour lui aujourd'hui.

Aujourd'hui ... Mais, un jour la sagesse de ses paroles prendront tout leur sens.

Puis, une idée lui vint à l'esprit. Quelque chose qu'Emily espérait allait apaiser la conscience du garçon au moins pendant quelques minutes. D'un bras autour de ses épaules, la main dans ses cheveux, elle se libéra la gorge pour commencer à chanter doucement.

Somewhere over the rainbow
Way up high
And the dreams that you dream of
Once in a lullaby

Bill se détendit, une oreille attentive à ce qu'elle chantait dans une voix mélodieuse. Un sentiment nostalgique s'empara de lui à ces paroles, le cœur serré dans sa poitrine. Il avait déjà entendu cette mélodie.

Somewhere over the rainbow
Bluebirds fly
And the dreams that you dream of
Dreams really do come true

La chanson prit lentement fin, laissant place au calme de la nature et aux chants des oiseaux qui habitaient dans les Friches. Bill poussa un soupir inaudible. Cependant, l'accolade continua de durer tout comme les caresses à l'arrière de sa tête qui le rendaient presque somnolent après avoir versé autant de larmes.

Et Emily sourit victorieusement car elle avait réussi à apaiser les tensions dans le corps du garçon constamment tourmenté par les regrets. Son visage s'illumina, ses yeux sur l'adolescent rassuré qui arborait désormais un petit sourire timide aux lèvres. Chose très rare en effet ! Puis, lorsque leurs regards se croisèrent à nouveau, Emily haussa ridiculement les sourcils, ce qui fit rire Bill.

De quoi faire fondre n'importe quel cœur.

«Babidi babidi, boo ! Et tous tes problèmes s'envolent comme par magie !» Récita-t-elle d'une voix comique après avoir fait une pichenette au nez du garçon.

Bill cligna rapidement des yeux, perplexe par ce geste idiot mais gloussa une seconde fois parce qu'il trouvait ça drôle. Emily était drôle. Malgré ce qu'il pensait d'elle avant, il ne pouvait s'empêcher d'apprécier ce qu'elle faisait pour lui, pour lui remonter le moral quand personne d'autre n'était là.

Cette dernière pensée effaça son sourire qui avait déjà eu beaucoup de mal à sortir. Son regard s'assombrit, ce qui ne passa pas inaperçu à Emily à nouveau inquiète par ce changement radical de comportement.

Pensait-il au clown ? A son frère ? A la dispute ? Elle pourrait tout aussi bien fouiner dans ses pensées mais elle n'en avait pas envie, pas cette fois en tout cas.

Dubitative, elle fronça les sourcils tandis qu'elle considérait l'adolescent qui se battait intérieurement avec lui-même. Sauf qu'au moment où elle ouvrit la bouche pour lui demander des explications, un cri à glacer le sang retentit dans la forêt.

AAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !

Bill et Emily se regardèrent d'incrédulité, les yeux écarquillés après avoir entendu ce hurlement quelque part au fin fond de la dense forêt. Ils n'eurent pas le temps de se poser la question avant qu'une voix familière ne résonne.

«Hey ! Je cours vite malgré mon zizi divin ! Tu me choperas jamais, salopard de clown !»

«Richie !» S'écrièrent Bill et Emily à l'unisson lorsqu'ils reconnurent l'adolescent en difficulté.

Pas le temps de réfléchir, il était en danger. Les deux sautèrent sur leurs pieds puis fondirent le plus vite possible dans la forêt en direction des cris de Richie qui semblaient provenir de leur droite. Il se déplaçait, mais à quelle vitesse ? Emily, étant toujours dans son maillot de bain et sans chaussures, emprunta un chemin de terre qui débouchait sur un croisement, Bill sur ses traces.

«Non non, touche pas à mon cul ! Ou je vais devoir te retrousser comme une chaussette ! Estupido ! A l'aide ! Je me fais courser par un fou furieux !» Hurla frénétiquement Richie quelque part.

«Richie !» Gueula Emily en fonçant sur le chemin en face de sa position, la peur au ventre.

Bill la suivit du mieux qu'il pouvait mais elle courait drôlement vite ... Un peu trop vite pour être normale à vraie dire et en plus sans chaussures ! Mais il ne fit aucun commentaire car son esprit était complètement focalisé sur son ami qui courait certainement un grave danger. Bientôt, la jeune femme mit de la distance jusqu'à disparaître dans une broussaille, le laissant seul au milieu de la forêt.

«Merde !» Jura Bill, une main dans ses cheveux trempés de sueur. Il cria le nom de Richie tout en tournant sur lui-même à la recherche de son pote, le cœur battant la chamade et à deux doigt d'exploser de terreur.

«Bill ! Bill !»

D'autres voix, cette fois-ci qu'il reconnut étant celle de Beverly et d'Eddie. Mais bon sang, que faisaient-ils tous ici ?!

Sur le coup, Bill se demanda si ce n'était pas Ça qui le faisait tourner en bourrique, mais bientôt le visage familier de la jeune fille rousse apparut entre les arbres accompagnée d'Eddie, Ben et Mike. Tous essoufflés, ils s'arrêtèrent autour du chef de la bande indécis au milieu d'un sentier.

«Mais qu'est-ce que vous f-foutez ici ?!» S'exaspéra ce dernier en regardant chacun des membres aux expressions horrifiées.

«On te cherchait, tient ! On voulait venir s'excuser mais il a fallu que Richie crache dans le puits aux abords de la rivière et que ce satané clown n'en sorte pour nous faire la peau !» S'exténua Mike, les mains sur ses genoux tandis qu'il reprenait son souffle.

«Il a du se le prendre sur la tête.» Ben grimaça à l'image du cracha qui tombe sur le grand front du clown flippant.

«Pourquoi il a fait ça, aussi ! Il est vachement rancunier.» Soupira Eddie, à deux doigts de faire une syncope.

«Là n'est plus la question Ed ! Il faut qu'on le retrouve avant que ...» Beverly ne put finir parce que le garçon aux lunettes, leur principale préoccupation, était actuellement en train de courir à quelques mètres d'eux, sautant par-dessus les branches en hurlant à tue-tête.

Mais ce n'était pas le pire.

Derrière lui et courant à quatre pattes, le clown Pennywise le pourchassait furieusement en émettant des bruits semblables à ceux des chiens, comme une respiration haletante ou quelque chose dans le genre. Ce qui était d'autant plus terrifiant. La créature n'avait même pas besoin de prendre une autre forme, étant donné qu'il avait la phobie des clowns ... Encore plus facile pour lui lors de cette chasse !

«Richie ! Par ici !» Crièrent simultanément Mike, Ben, Bill et Beverly, affreusement apeurés.

Sauf qu'une fois encore, ils se retrouvèrent à court de mots quand ils virent qu'Emily courait en fait après le clown ... Les trois se poursuivaient mutuellement, mais pas pour les mêmes raisons. Richie pour sauver sa peau, le clown pour le bouffer et Emily pour arrêter les envies meurtrières de Ça. Cette image restera à jamais gravée dans leurs mémoires. Il ne manquait plus qu'une musique de course poursuite comique pour l'accompagner du style Bennie Hill.

«Dites-moi que je rêve ...» Chuchota Eddie, un visage effrayé alors qu'il suivait du regard les trois.

Puis, l'improbable se produisit.

Richie se cogna la tête et se rétama au sol suivit par Pennywise, tous deux gémissants après l'impact contre la branche. Une branche qui s'était miraculeusement abaissée d'ailleurs ... Emily sourit de satisfaction mais malheureusement elle se prit les pieds dans une branche cette fois au sol puis s'écrasa contre un arbre voisin non loin du clown et de Richie toujours à terre.

«Allons-y, pas de temps à perdre !» Ordonna Beverly qui fondit sur le garçon en difficulté pour l'aider à se relever avant que l'entité ne l'attrape.

Pennywise grogna de frustration quand il disparut de sa portée, les lèvres tirées dans un affreux sourire de piranha qui exprimait sa colère. Ses pupilles rouges dorénavant doubles, il bondit sur ses pieds pour reprendre la poursuite entre les arbres, son célèbre rire de clown résonnant dans la forêt devenue anormalement calme et très sombre.

«Faut qu'on se sépare ! Il n'arrivera pas à nous attraper ! On se rejoint de l'autre côté !» Beverly tira Bill avec elle tandis que Richie et Eddie partirent d'un côté, Mike et Ben ensemble.

Heureusement que Stanley n'était pas avec eux et qu'il préférait bouder dans son coin ... Un souci en moins.

Maintenant en groupe de deux, ils s'éparpillèrent dans la forêt pour pouvoir échapper au clown non loin derrière eux qui continuait de rire diaboliquement, sans doute sautant de branche en branche ou toujours à quatre pattes. Personne ne vérifia ces suppositions car ils avaient bien trop peur de le faire.

«Argh, merde ! Ma ventoline !» S'égosilla Eddie après avoir fait tomber son appareil dans la rivière lors d'un virage serré pour ne pas tomber la tête la première dans l'eau.

«Mais on s'en fou de ta ventoline ! C'est pas le moment de chialer pour ça, faut qu'on bouge !» Réprimanda avec ferveur Richie en tenant les épaules de son ami en pleine crise de nerfs.

Le visage d'Eddie se tordit puis il commença à suffoquer, alors il fit la toute première chose qu'il lui vint à l'esprit.

Il colla brusquement ses lèvres contre les siennes. Et même s'il trouvait la sensation écœurante, au moins cela eu un effet positif sur son ami. Plus ou moins. Eddie le repoussa aussitôt puis commença à bâillonner, néanmoins il n'était plus en train de faire son hyperventilation, donc cette technique s'avérait efficace malgré la gêne évidente.

«Non mais ça va pas mec ?! T'as perdu la tête ou quoi ?» Blâma le garçon asthmatique en tapotant frénétiquement son doigt contre sa tempe, clairement désenchanté. Il continua un long monologue sur le nombre inquiétant de bactéries contenues dans la salive jusqu'à ce que Richie ne perde patience.

«On bouge !» Lui somma-t-il en l'attrapant par les épaules.

Du côté de Mike et de Ben, les deux adolescents étaient en train de se faire poursuivre par le clown qui avait dorénavant prit l'apparence d'une momie. Les bruits qu'il faisait étaient horribles ... Ils avaient l'impression que quelqu'un s'étouffait derrière eux. De plus, il était près, beaucoup trop près même.

«Saute !» Dicta Mike juste avant que la main de la momie ne l'attrape. Ben et lui dévalèrent une pente de branches et de feuilles mortes jusqu'à ce qu'ils ne s'écrasent contre un arbre renversé.

Le garçon en surpoids avait du mal à suivre la cadence de l'adolescent à la peau noire, déjà parce qu'il avait une meilleure forme physique mais aussi parce que la peur l'empêchait de faire des mouvements rapides. Alors ce fût avec difficulté qu'il se releva sur ses jambes et qu'il continua son périple en travers la forêt glauque.

Mais Ça n'était d'ores et déjà plus à leurs trousses.

Plus loin, Bill et Beverly faisaient des zigzags pour tenter de feinter le clown qui avait d'abord prit l'apparence du père de la jeune fille avant de s'intéresser plus particulièrement à la peur du chef des clans des ratés. Il esquissa alors un sourire machiavélique avant de rétrécir, encore et encore, jusqu'à avoir la taille d'un petit enfant.

«Billy ! Attends-moi !»

Bill ralenti mais ne s'arrêta pas dans sa course, sachant parfaitement bien qu'il ne s'agissait que d'une illusion de son petit frère adoré. Pinçant les lèvres pour ne pas commencer à pleurer, il se remémora les sages paroles d'Emily dans son esprit.

Il ne te quittera jamais car il vit en toi Bill. Georgie sera toujours là.

Malgré la frayeur intense, malgré la situation désastreuse, Bill sourit. Un sourire fébrile, débordant de tristesse mais aussi un sourire soulagé qui finit par entraîner la chute des larmes qu'il ne voulait pas laisser tomber maintenant. Elle avait raison. Cette version de Georgie n'était qu'une pâle copie de l'original qui vivait dans son cœur. Donc Pennywise n'avait absolument aucune chance de l'avoir avec cette apparence.

«Bill ! Qu'est-ce que tu fais !» Beverly s'arrêta subitement de courir quand elle remarqua que Bill ne suivait plus.

Sa gorge se serra atrocement, le cœur manquant un battement dans sa poitrine, les oreilles sifflantes. La forêt était encore plus sombre qu'avant où une légère odeur de pourriture flottait dans l'air.

De grandes quantités de sang coulaient le long de la cime des arbres aux alentours, puis sur le sol. Elle avait la sensation de manquer d'air, qu'un mur invisible la serrait de plus en plus dans un étau sans faille. Des voix des anciennes victimes appelaient à l'aide. C'était l'entité démoniaque qui faisait ça et qui avait rendu l'apparence de cette forêt bien plus sinistre afin d'avoir l'avantage sur le terrain.

Beverly ...

Beverly ...

Aide-nous ...

Dire qu'elle était effrayée serait un euphémisme. Puis ses yeux bleus se posèrent enfin sur Bill. A peine à quelques mètres de sa position, immobile et dos à elle, il faisait face à Ça déguisé en son petit frère qui n'avait absolument rien d'humain.

«Je n'ai pas peur de toi.» Dit-il sans une once de crainte dans sa voix, pas même un tremblement, rien.

L'entité de Derry sous la forme d'un petit garçon en combinaison jaune s'arrêta net dans ses pas. A sa ceinture, le talkie-walkie qui grésillait de temps à autre, histoire de faire encore plus vrai que nature. Lentement, il releva la tête jusqu'à y dévoiler le petit visage malheureux de Georgie, de grosses larmes sur ses joues douces. Il gémit pitoyablement.

Mais bientôt cette expression d'ange changea en quelque chose de nettement plus terrifiant. L'enfant commença à crier de colère, sa voix portante une double sonorité bien plus monstrueuse que celle qu'il avait en vrai. Il y avait plusieurs échos autour d'eux et cette sensation d'écrasement revint deux fois plus forte.

Bill ne cilla pas, il attendit patiemment que la créature abandonne sa traque. Sa respiration était erratique et son cœur farouchement compressé dans sa poitrine à l'image de son petit frère décédé sous l'emprise de cette chose. Ses larmes séchèrent finalement sur ses joues puis il serra les lèvres, impassible face à Ça qui continuait de rugir de colère, la peau de son visage méchamment craquelée.

Lorsque Beverly fût enfin libérée de sa prison invisible puis qu'elle rejoignit Bill, Pennywise disparu aussitôt dans le sol. Elle ne savait que dire face à cet élan de courage qu'avait poussé le chef à faire face à la menace, encore sous le choc. Alors, elle lui prit la main et les deux repartirent vers la source des cris.

Ils finirent par tous se retrouver en haut des Friches.

«Bordel ! Et qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?» Paniqua Richie en regardant prudemment en bas à l'eau verte.

«Faut faire demi-tour. On arrivera peut-être à lui échapper si on reste ensemble.» Mike déglutit, puis s'essuya le visage avec sa chemise tandis qu'il regardait Beverly et Bill tous deux en manque d'air.

Tout à coup, le sol sous leur pied trembla, un rugissement assourdissant résonna derrière eux. Pennywise était en rage. La créature des égouts n'allait pas les lâcher aussi facilement, pas avec cette faim ni avec cette colère qui le dévoraient littéralement de l'intérieur.

Il n'aimait pas perdre à ce jeu-là, oh que non.

Les souffles se prirent dans les gorges lorsque quelque chose fonça droit sur eux. Un éclat de blanc et noir sous l'apparence d'une femme. Emily courait dans leur direction, l'air complètement horrifiée de les voir encore ici, pensant sûrement qu'ils avaient quitté la forêt pour rejoindre le monde dans la ville. Elle n'avait pas d'autre choix pour les sauver du déchainement de Pennywise, plus fou que jamais.

«Sauter ! Maintenant ! Il y a des tortues dans l'eau, il ne vous suivra pas !» Se précipita-t-elle de leur dire avant de les pousser rudement vers le précipice.

«Geronimo !» Gueula Richie lorsqu'il bascula dans le vide en rentrant ses genoux contre sa poitrine, prêt pour le grand plongeon contrairement aux autres qui se mirent à hurler à la longue chute.

Emily se mit à genoux au bord de la falaise pendant qu'elle observait anxieusement le groupe de six disparaître dans les profondeurs ici-bas. Une seconde passa, puis deux. Et quand enfin ils sortirent tous la tête hors de l'eau pour reprendre leur respiration, elle se laissa soupirer de soulagement.

Il y eu un puissant souffle d'air puis un grognement. Derrière elle, la forêt sombre et oppressante redevint tout à fait normale.

oOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Après cette mésaventure, une fois qu'elle était sûre et certaine que les membres du clan des ratés étaient en suretés chez eux, Emily se dirigea vers chez elle.

Toujours en maillot de bain, bien-sûr.

Elle n'avait pas pris la peine de récupérer ses affaires, pas après avoir vécu ce cauchemar éveillé. Ce fût l'une des peurs les plus intenses de toute sa vie. Pas pour elle, ni pour Pennywise, mais bien pour le clan des ratés qui avait failli finir en bouillie. C'était la première fois qu'elle avait ressenti autant de colère noire chez le clown de Derry.

Que lui était-il arrivé pour être dans des états pareils ?

Ses yeux s'arrêtèrent un instant sur ses pieds, pas une égratignure sur eux. Une voiture passa à côté d'elle. Deux vieilles personnes qui la dévisagèrent lorsqu'ils virent qu'elle était en petite tenue indécente. Les deux lui dirent quelque chose mais la jeune femme n'avait tout simplement pas la tête à leurs réprimandes.

Alors elle les ignora délibérément puis retourna à sa maison, les bras croisés et les yeux au sol quand elle passa devant la fameuse maison abandonnée dans la rue Neibolt. Elle n'osait pas la regarder. L'intensité du pouvoir de l'entité avait été si prodigieuse qu'elle craignait d'être aspirée par cette dernière si elle la regardait.

Un jour passa sans que rien ne se passe ni dans sa maison, ni dans la ville de Derry.

Tout était relativement calme pour une fois. Pas même une petite apparition de Ça ni un petit cadeau qu'il aimait pourtant tant lui faire de temps à autre. Emily commençait à croire qu'elle l'avait vexé en sauvant les enfants de sa rage meurtrière ... Chose qu'elle ne pouvait absolument pas regretter car elle appréciait ces enfants comme s'ils étaient sien.

Ahh, l'instinct maternel ...

Ce n'était absolument pas évident de faire la part des choses. Son cœur était constamment tiraillé entre Pennywise et les enfants innocents, cherchant des compromis pour les deux camps. A cause de toutes ces histoires angoissantes, elle déprimait de plus en plus au fil des jours qui passaient dans cette tension affligeante. Que faire ?

Emily soupira mais poursuivit tout de même ses travaux de jardinage. Aujourd'hui était un autre jour ! Pas le temps de broyer du noir ni de se souvenir des mauvais moments qui appartenaient au passé. D'un sourire encouragé quelque peu forcé, elle retroussa le bas de sa robe verte courte à puis s'agenouilla devant sa plate-bande de pâquerettes.

Passant ses mains gantées remplies de terre sur son tablier pour pouvoir récupérer son outil, elle travailla la terre, le soleil cuisant la faisant suer deux fois plus vite que la normale. Elle s'activa pour faire de la place pour pouvoir planter ses nouvelles fleurs roses et bleues avant le coucher du soleil. Avant la tempête qui menaçait d'éclater.

Tout à l'heure, elle avait été saluée par l'un des gamins de la bande de Bill qui passait par là à vélo, Ben.

Le garçon allait rejoindre son groupe d'amis pour une activité en pleine air mais juste à côté de la ville pour ne pas prendre de risque inutile après la séquence dramatique d'avant-hier. Ce qui la détendit un peu même si elle savait que ce n'était qu'une question de temps avant que l'un d'eux ne reparte à la chasse au clown.

D'ailleurs, Barry non plus elle ne l'avait plus revue depuis bien deux jours maintenant. Depuis qu'il s'était honteusement pointé à sa porte avec ce fichu flic qu'elle haïssait avec passion. Pas étonnant qu'elle ne le voyait pas alors. Sans doute que Monsieur avait peur des représailles et de quoi elle était capable.

Sage décision.

Toutefois, Emily sentait une touche de culpabilité dans son cœur de ne pas avoir vérifié sur son ami. L'homme n'était pas vraiment méchant en soi, juste un peu naïf et bête, comme la plupart des humains mâles de ce monde tout compte fait.

La jeune femme se redressa puis passa son bras sur son front bouillant pour regarder à la rue en face de chez elle. Plus loin, elle entendait des rires d'enfants qui s'amusaient à jouer au ballon sur un terrain en construction. Son regard se déporta ensuite sur le panneau où était indiqué la rue Neibolt, un pincement douloureux au cœur.

Peut-être devrait-elle rendre visite à son entité ? Attendez une minute, son ?! Depuis quand elle se référait à lui de la sorte ? Il n'appartenait à personne ! Ça restera un être solitaire. Peu importe, elle voulait juste s'assurer qu'il allait bien et qu'il ne lui en voulait pas trop de s'être une fois encore interposée entre lui et son repas.

Car avouons-le, elle s'inquiétait beaucoup pour lui.

Bon, elle ira sans doute plus tard voir si tout allait bien dans la maison et peut-être jeter un coup d'œil à Ça ? Eventuellement ... Pourquoi pas. Trois fois rien.

Emily poussa un soupir de défaite au ridicule de la situation avant de récupérer son râteau à main pour continuer d'égaliser la terre, l'esprit constamment ailleurs notamment sur un clown aux particularités étonnantes. L'amour avait de curieuses facettes.

Soudainement, une immense ombre la recouvrit. Inutile de se retourner. Elle savait d'ores et déjà à qui elle avait à faire. Ses mouvements répétitifs s'arrêtèrent mais elle ne quitta pas des yeux son travail, le coin droit de sa bouche s'étirant dans un sourire espiègle. Il lui fallut quelques secondes pour retrouver sa voix car elle se sentait un peu émue de le revoir alors qu'elle pensait qu'il ne reviendrait pas de sitôt.

«Tu es revenu, la terreur. La dévoreuse de monde.» Charia-t-elle, les doigts se resserrant autour de son râteau à main lorsqu'elle entendit un petit sifflement. Il y eu un moment silencieux avant qu'il ne réponde.

«Je suis venu te chercher, Emily. Je t'emmène flotter avec moi !» S'exalta Pennywise dans son dos. C'était presque adorable l'enthousiasme contenu dans sa voix railleuse.

«Flotter ... C'est mourir. Pourquoi souhaites-tu que je meurs ?» Demanda ensuite Emily d'un timbre de voix plus grave, un froncement de sourcils modifiant ses traits de visage heureux. Néanmoins, elle pensait connaître la réponse, hors ce n'était absolument pas celle attendue.

«Les égouts sont l'endroit idéal pour se reproduire !» S'exclama-t-il ensuite dans un rire fou.

Les yeux d'Emily devinrent larges, la couleur à ses joues rouges cramoisies. Alors là, elle ne s'y attendait clairement pas ! Tout en se mordant la lèvre inférieure, elle hésita longuement à lui faire face mais décida finalement de se lever et de se dépoussiérer les mains, encore sous l'emprise de l'embarras passager mélangé à une sorte d'excitation.

Le ressentait-il ? Evidemment.

«Et que gagnerais-je à te donner l'objet de ton désir ?» Questionna-t-elle ensuite, un sourcil arqué. Elle roula sa langue dans sa bouche tandis qu'un sourire rusé étira ses lèvres.

«Une protection éternelle ... Je sais que tu en meurt d'envie.» Grommela-t-il d'une voix mortellement basse, le froissement du tissu indiquant qu'il venait de se déplacer vers la gauche.

Comment savait-il cela ? S'étonna Emily.

«Je sais beaucoup de choses sur toi. Tu es si seule ... Je sais que tu ne viens pas d'ici, ce n'est pas ton univers d'origine. Tu as de nombreuses apparences toutes plus envoutantes les unes que les autres ... Et aussi que tu cherches désespérément quelque chose en ce monde. La paix et la tranquillité, loin de tes expériences antérieures marquantes. Je peux te les offrir, Em. Je serais ta protection, personne ne te touchera plus jamais. Personne ne t'atteindra à nouveau.» Promit l'entité avec une sincérité déconcertante.

«Comment ?» Fût la seule chose qu'arriva à dire la jeune femme toujours à genoux, les yeux rivés sur ses fleurs et la mâchoire serrée.

«Vient avec moi. Tu seras en sécurité, en bas. Hiberne avec moi les vingt-sept prochaines années ! Donne-moi la progéniture que je veux si cher !» Plaida ensuite frénétiquement Pennywise d'une voix remplie d'espoir, les grelots de son costume jouant de leur musique quand il donna une petite secousse nerveuse à son corps.

Le sourire d'Emily s'agrandit encore plus. Elle pouvait sentir l'impatience de Ça mais également de la surexcitation. Il disait la vérité. Cela s'entendait dans ce timbre de voix qui lui plaisait tant, une voix attachante et joviale qu'il utilisait pour piéger les jeunes enfants.

Sauf qu'elle pouvait aussi lire dans les pensées et il était clair qu'il n'y avait aucune trace de fourberie. A moins qu'il arrivait à masquer ses véritables intentions ? Mhm, le malin.

«Je ne peux pas. Et tu ignores tout de moi. Les apparences sont parfois trompeuses, mon cher Pennywise ...» Rectifia Emily après s'être levée pour prendre son sécateur et couper quelques roses blanches de son buisson.

«Qu'entends-tu par-là ?» Le clown fit de son mieux pour ne pas réagir à son surnom sur la langue de son compagnon. Cette voix sensuelle ... Grrrr, elle lui faisait tant d'effet ! Il déglutit silencieusement puis cligna des yeux, incrédule.

«Que les jolies choses peuvent être douloureuses.» Roucoula Emily avec confiance en se retournant pour jeter l'une de ses roses au visage de Pennywise et lui offrir un clin d'œil coquin ainsi qu'un baiser dans les airs.

Par reflexe, Ça attrapa la rose dans sa main droite pour s'en retrouver piqué à causes des épines le long de la tige verte.

«Bayayaya fait mal !» Couina-t-il misérablement en relâchant aussitôt la fleur mesquine.

Il inspecta un long moment son pouce endolori puis suivit du regard la jeune femme qui gloussait sous son souffle, s'imprégnant de son parfum enivrant au passage. Elle pouvait se montrer tellement malicieuse par moment ... Il adorait ça. Il se répétait sans cesse mais ne pouvait s'en empêcher, un sourire rêveur aux lèvres. Cette créature de l'enfer était parfaite, ce qui entrainait toujours des palpitations agréables à son cœur de pierre.

Si seulement il pourrait la prendre ici-même sur le gazon ...

«Sans commentaire.» Rechigna Emily qui avait entendu le fond de sa pensée, exaspérée mais aussi amusée. Elle mit ses mains à ses hanches tandis que le clown à côté d'elle vint s'assoir sur sa jardinière, les jambes écartées et les pieds ballants.

«Oh que si je sais qui tu es. Je connais tes capacités, ce que tu peux réaliser, ma terrifiante beauté. Imagine un peu notre progéniture ! Une parfaite combinaison de toi et de moi. Des créatures monstrueusement puissantes, capables de tuer n'importe qui, n'importe où. Dans n'importe quel univers ...» Le clown sourit hargneusement, ses yeux passant du bleu à l'or rien qu'à cette idée ingénieuse.

Et Emily devait admettre que c'était fort tentant. Mais si elle venait à lui donner ce qu'il voulait alors elle n'en ferait qu'un car un tel pouvoir pourrait avoir des conséquences dramatiques sur cette planète fragile.

Un enfant né de deux entités différentes avec des pouvoirs surnaturels qui dépasseraient toutes les espérances. Un enfant qui s'amuserait sans doute à tuer d'autres enfants car il aurait les mêmes pulsions instinctifs que son géniteur mâle ... Elle s'imagina alors son gamin arracher les yeux d'un autre pour s'amuser avec. Un frisson involontaire serpenta le long de son dos, mais curieusement cette idée ne la dégouta guère.

Bien au contraire.

Puis il y avait aussi le côté reproductif dans l'histoire. A cette pensée, elle sentit une chaleur inconnue se propager dans l'intégralité de son corps pour finir sa course dans ses joues, le cœur battant plus vite d'appréhension.

Nom du ciel, c'était vraiment excitant ! Corps contre corps, un moment torride avec cette créature de l'ombre qui avait un sérieux engouement pour elle. Il pourrait y avoir plusieurs formes, plusieurs apparences, mais le clown restait son favori ainsi que celle de l'attrayant Robert. Même durant ses fameux fantasmes interdits.

Alors, pourquoi pas ? Après tout, les sentiments étaient bien présent ... Des deux côtés, non ?

Emily prit une profonde inspiration mais quand elle se retourna pour faire face au clown, il était déjà parti. Envolé comme par magie. Elle essaya de ne pas se sentir trop déçue par cette constatation mais c'était peine perdue hélas. Donc, elle baissa tristement les yeux au sol puis retira ses gants pour les jeter dans son saut et rentrer à l'intérieur de sa maison parce que d'autres tâches ménagères l'attendaient.

Elle récupéra son panier à linge prêt à être suspendu dans ses mains pour aller l'accrocher sur le câble derrière sa maison. En plus d'être lourd, elle avait beaucoup de draps à suspendre au soleil, aujourd'hui.

D'un soupir de contentement une fois arrivée à destination, la femme décala ses cheveux platines sur une épaule après avoir pris un premier drap pour l'installer sur le câble. Et ainsi de suite. Jusqu'à ce que la totalité de la longueur ne soit utilisée par son linge humide. Mais au moment où elle s'apprêta à se retourner, une brise légère souffla sur les draps et dévoila la silhouette imposante d'une personne.

Le temps semblait ralentir durant cet instant précis. Derrière son drap blanc se cachait Pennywise, un sifflement reptilien émanant de lui lorsqu'il se mit à sourire.

Le type de sourire qu'aimait Emily. Ceux qui étaient dangereux mais d'un charme incontestable. Celui qu'il offrait à ses proies avant de mourir tout comme ce regard de braise qui lui donnait des vertiges et des sueurs froides dans la nuque, une pression au creux de son estomac. Il était redoutablement beau.

Le seul truc qui n'allait pas c'était le slip sur sa tête.

«Mhmpf, je devrais peut-être récupérer ça.» Emily se retint de rire puis attrapa sa culotte rouge perchée sur les cheveux oranges du clown bien plus grand et intimidant.

Mais Pennywise ne bougea pas d'un poil quand elle attrapa le sous-vêtement. Il continua de la regarder avec ce même sourire ravageur qu'il savait lui faisait beaucoup d'effet autant physiquement que mentalement. Ce n'était même pas la peine de lire ses pensées !

Une fois la culotte retirée et l'amusement disparu, la jeune femme sourit timidement puis d'une petite hésitation dans ses mouvements, elle ferma la distance avec l'entité très calme. Sur la pointe des pieds, les yeux fermés, ses lèvres entrèrent en contact avec le coin droit des lèvres du clown, juste sur sa marque rouge.

Elle glissa ses mains de chaque côté de ses pompons rouges en dessous de son cou, effleurant sa collerette du bout des doigts. Sa main gauche se leva jusqu'à la peau de sa joue rugueuse où son pouce traça amoureusement la pommette sous son œil. Emily planta un second baiser tandis que sa main passa sur le côté de sa tête, non loin de son oreille.

Pennywise se figea instantanément. Il avait l'impression que ses genoux allaient flancher et il n'aimait pas du tout cette sensation alors qu'elle l'embrassait ! C'était une faiblesse, il n'aimait pas paraître faible. Surtout pas devant son compagnon.

Mais malheureusement, il ne pouvait pas se dégager de son emprise ensorceleuse ni même ignorer la douceur des lèvres contre sa marque sensible. Il se retint de gémir bruyamment au plaisir que cela lui procurait.

Trop vite, Emily se retira du clown dans un désordre émotionnel qui était incapable de bouger mais qui jouissait terriblement de son approche, la lèvre inférieure pendante. Il était vraiment adorable quand il était sous l'emprise de la passion ! Elle prit un instant pour le regarder plus attentivement, perdant ainsi son sourire lorsqu'elle remarqua enfin que quelque chose n'allait pas du tout.

Quelque part à l'arrière de son esprit elle pouvait entendre la chanson qu'elle avait chantée à Bill, Over The Rainbow, en échos sauf que cette dernière avait des tonalités bien plus glauques. Comme un disque rayé. Le rythme était plus lent, sa voix contenait des interférences. Nul doute que c'était la créature au regard fixe qui faisait ça pendant qu'elle l'examinait.

Le clown n'était pas du tout en forme. Ce n'était pas cette apparence-là qui avait un problème mais bel et bien l'entité en dessous.

Ses cheveux n'étaient plus flamboyants mais d'une couleur terne et tombaient contre sa tête. Ses yeux jaunes étaient plus creux, ils s'enfonçaient à l'intérieur de sa tête ce qui créaient des cernes noires plus importantes. Le blanc de son visage plus cireux où plus de craquelures apparaissaient notamment sur ses joues ainsi que sur son front, les cicatrices de ses anciennes blessures s'étant rouvertes.

Mais le pire du pire fût son corps.

Son magnifique costume à froufrou gris pendait mollement à ses bras, ses pieds et ses hanches. Il était d'une maigreur alarmante qui prouvait qu'il ne s'alimentait pas correctement depuis des semaines. Maintenant qu'elle le regardait pleinement, Emily pouvait voir que son état de santé s'était énormément aggravé.

Comment n'avait-elle pas vu une chose pareille avant ?! La réponse était simple. Il avait utilisé un charme pour cacher son état misérable. Cependant, il n'avait même plus la force de le maintenir devant elle.

Emily plaqua une main contre sa bouche pour étouffer son hoquet de surprise, horrifiée. Elle n'en croyait tout simplement pas ses yeux. Pennywise était en train de dépérir. Le clown démoniaque de Derry, le dévoreur d'enfant aux multiples visages, était malade d'amour. Qui l'aurait cru ? Certainement pas Maturin tout puissant.

Sans réfléchir, la jeune femme se précipita contre la poitrine du clown puis l'encercla de ses bras pour le serrer contre elle aussi fort qu'elle le pouvait, les larmes d'inquiétudes aux yeux. C'était un véritable crève-cœur de le voir comme ça.

Pourtant, Pennywise ne dit toujours rien ni même ne la serra en retour. Non, il garda ses bras le long de ses hanches, profitant de la chaleur accueillante qui s'infiltrait à travers le tissu sur sa poitrine.

Ses trois âmes bourdonnaient de satisfaction, l'un des très rares moments où il était heureux.

Tout doucement, il baissa la tête pour poser son nez peint dans les cheveux d'Emily contre lui. Il prit une profonde inspiration, avec difficulté, pour assimiler son odeur exquise. Ses yeux se fermèrent sans le vouloir tandis qu'Emily cacha son visage accablé dans son costume non loin du premier pompon rouge sous son cou. Elle avait peur.

Mais cette odeur de peur était si différente des autres ... Celle-ci n'était pas négative. Car la femme avait peur pour lui. C'était très étrange et nouveau mais Pennywise appréciait cette touchante sensation. Elle lui donnait des pincements agréables au cœur et le soulageait d'une certaine manière.

Emily serra les dents puis agrippa plus fermement le tissu gris dans le dos de Ça, comme par peur qu'il se volatilise juste sous son nez et ne revienne jamais. Elle était préoccupée par son état dramatique, sentant tous ses os dans cette accolade désespérée. Le chagrin était pesant dans son cœur.

S'il ne se nourrissait plus, qu'allait-il devenir ? Puis la réalisation la frappa de plein fouet. C'était en partie de sa faute s'il était aussi mal en point aujourd'hui. Déjà qu'il avait des difficultés à chasser, en plus il fallait qu'elle lui prive de son repas !

L'amour pouvait faire de terribles ravages.

«Je suis désolée ...» S'excusa-t-elle d'un chuchotement malheureux, même si elle savait pertinemment qu'il ne comprendrait pas ces mots.

Elle pensait que son cœur allait exploser sous le poids de la culpabilité et de l'angoisse, surtout quand elle senti Pennywise poser ses lèvres sur le haut de sa tête. D'une tendresse incomparable, loin de l'image du démon sans émotions.

«Hum, bonjour ? Vous allez bien ?»

Emily se crispa au son de cette voix masculine incertaine. Automatiquement, elle resserra son emprise sur le clown, sauf que ce dernier avait disparu et qu'à la place, elle serrait l'un de ses draps blancs suspendu au câble.

Elle écarquilla les yeux puis s'éloigna aussitôt du linge pour regarder l'étranger qui était sur sa pelouse, visiblement soucieux. L'homme qui s'était exprimé était la dernière personne qu'elle pensait voir chez elle.

«Oui. Oui, je vais bien. Ne vous inquiétez pas.» S'empressa de dire Emily en chassant furieusement les larmes de ses yeux avec le dos de sa main. Elle se racla la gorge puis redressa sa robe verte avant de lever le menton vers son invité surprise ; «que puis-je faire pour vous, Monsieur Denbrough ?»

Zach croisa les bras dans son dos, quelque peu troublé par l'état critique de la jeune femme qu'il avait surpris en train de câliner un drap. Il lui sourit gentiment, aucune trace de haine dans ses yeux bleus contrairement à la dernière fois qu'ils s'étaient vus. D'un haussement de sourcils, il se rapprocha d'Emily jusqu'à se tenir devant elle tout en gardant son sourire sympathique, une lueur de reconnaissance dans son regard attendri.

«Nous ne sommes pas partis en de bons termes, veuillez m'excuser. C'est assez difficile à vrai dire depuis ... Depuis la disparition de mon plus jeune fils.» Expliqua-t-il d'un léger rebond nerveux, évitant le contact visuel avec la femme en face de lui. Il continua sur sa lancée.

«Mais, je voulais vous remercier pour Bill. Il m'a tout raconté à propos du Grizzli. Merci de l'avoir secouru dans la forêt l'autre jour. Vous avez été d'un grand courage ! La bonté de l'âme, c'est pas donné à tous.» Il gloussa à la fin de sa phrase avant de s'autoriser un coup d'œil à son interlocuteur demeurant silencieux.

Un Grizzli ? Ici, dans le Maine ? Voyez-vous ça ... Emily sourit intérieurement à l'invention originale de Bill pour parler de Pennywise.

«J'ai également remarqué qu'il devient plus souriant ces derniers-temps, depuis qu'il vous a rencontrée, pour être tout à fait honnête. Je pense que vous avez un certain pouvoir de guérison sur lui ...» Dévoila Zach, lui-même perplexe par cette constatation, le front sillonné.

«Ne soyez pas idiot. Je ne possède pas un tel pouvoir !» Rectifia rapidement Emily, mal à l'aise devant cette accusation qui n'était pas forcément fausse.

«Ce n'était pas au sens littéral. Je voulais dire que vous êtes quelqu'un de bien. Ne doutez jamais de vous mais surtout n'écoutez pas ce que les gens racontent en ville. Ce sont des foutaises.» Rétorqua Monsieur Denbrough.

Sans blague. Emily se retint de lever les yeux au ciel. Elle soupira, puis croisa les bras sur sa poitrine, les lèvres pincées.

«Ce n'est pas l'avis de Monsieur Bowers en tout cas. Pardonnez-moi, mais j'ai encore beaucoup de travail à finir.» Soupira-t-elle un peu trop froidement à son goût mais elle avait du mal à faire confiance aux habitants de Derry qui la haïssaient pour une raison quelconque. Elle marcha à reculons jusqu'à atteindre son panier à linge, mais Zach reprit d'un petit rire.

«Monsieur Bowers est vraiment une ordure. Qu'il crève et soit enterré avec des oignons. En tout cas, vous avez tout mon soutien. Bonne journée !» Il cligna de l'œil, amusé, puis se détourna pour rejoindre la rue.

Emily ne savait que dire après ça, abasourdie par le langage grossier du père de Bill. Donc elle se contenta de le regarder partir, les yeux larges et la bouche ouverte de stupéfaction. Finalement, un petit sourire malicieux se dessina sur ses lèvres.

Tout le monde n'avait pas un mauvais fond dans cette ville étrange.

A suivre ...

Le prochain sera le dernier chapitre de cette première partie. Evidemment, il y aura la suite une fois que le chapitre 2 de Ça sera sorti ;) J'ai terriblement hâte !

Défis Ça 19 :

Meleeni -> Peut être quelque chose qui met en avant la fameuse progéniture que veut Pennywise. Comme Emily qui imagine une scène mère fille/fils banal avec son enfant (qui vient de son ptit clown) et ça se transforme en truc gore en mode son enfant arrache les yeux d'un autre enfant et s'amuse avec...

Goeglyd -> phrase ; «babidi babidi boo !»

RukoYoru -> placement de cette phrase ; «la beauté de l'âme, c'est pas donné à tous.» et ; «je cours vite malgré mon zizi divin !»

-> Richie, Pennywise et Emily se cognent lors d'une course poursuite pour que Em sauve Richie car celui-ci se faisait courser par le clown !

ElyseManga -> placement de cette phrase ; «son père est vraiment une ordure. Qu'il crève et soit enterré avec des oignons.» (À ma demande)

Emyspaguettis -> Eddie fait une crise d'hyper ventilation et Richie l'embrasse pour calmer sa respiration parce que c'est le seul moyen puisque sa ventoline est tombée dans l'eau.

DemonKill-O -> Placement de ce dialogue qui sort tout droit de la Team Rocket dans Pokemon.

Emily : [...] Pennywise : «Qu'entends-tu par-là ?» Emily : «Que les jolies choses peuvent être douloureuses.» *en lançant une rose* Pennywise : «Bayayaya fait mal !» *En attrapant la rose*

Marii_exe -> Penny qui met la culotte d'Em sur sa tête.

J'espère que cela vous a plu et n'hésitez pas à me donner votre avis ! Pour le dernier arc scénaristique, je n'ouvre pas de section défi. Le grand final sera réalisé par mes soins qui est d'ores et déjà en écrit.

Encore merci, VP

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