Hello ! Non, ce n'est toujours pas la fin des périples d'Emily et de Pennywise XD Il manque encore quelques petites choses avant de clôturer haha ! Pensez à me laisser vos idées et vos défis svp, c'est toujours aussi plaisant de vous faire participer !

Question du jour -> Votre/vos fandom(s) ?

Bonne lecture !

Ça ♦ 13

Quelqu'un frappait à la porte d'entrée.

Ce n'était pas des coups francs sur le bois donc Emily pouvait en déduire qu'il s'agissait d'une personne qui n'avait pas l'habitude de venir sur son porche. Mais c'était encore très étrange, car elle n'attendait personne en ce jour pluvieux.

Emily finit de mettre son pull noir en le tirant jusqu'à ce que la totalité de son ventre soit recouvert de tissu puis descendit les marches de son escalier deux par deux, curieuse de savoir qui osait venir l'embêter en ce début de soirée.

Elle s'arrêta devant ladite porte, la lèvre inférieure coincée entre ses dents blanches. Elle eut un petit temps d'hésitation avant de finalement l'ouvrir et de dévoiler pleinement la personne en attente sur le paillasson.

Perplexité s'ensuit. Ce n'était ni Barry, ni Robert, ni personne d'autre qu'elle aurait pu imaginer.

«Bonjour Señorita. Je m'inquiétais pour vous alors j'ai pris la décision de venir vous voir.» S'exclama le jeune garçon devant elle en tenant un carton sous son bras, un petit sourire dragueur aux lèvres.

Alors là, c'était le gros lot. Emily ne pouvait s'empêcher de sourire en retour à Richie Tozier qui se tenait fièrement devant elle en la regardant derrière ses grandes lunettes loupes qui lui agrandissaient considérablement les yeux. Elle avait appris à affectionner le clan des ratés et plus particulièrement Richie, l'un des plus drôle et attachant de la bande.

«Bien le bonjour Monsieur. C'est vraiment très gentil de votre part mais pourrais-je connaître vos intentions avant de vous laisser rentrer dans mon humble demeure ?» Répondit-elle avec humour en croisant ses bras sur sa poitrine et en s'adossant contre le chambranle de la porte.

L'adolescent émit un reniflement amusé puis poursuivit d'une voix plus sérieuse.

«Nous avons tous été très surpris par ce qui s'était passé l'autre jour à la fête et aussi, par tout ce qui se disait dans la ville ...» ; Richie s'arrêta un instant pour savoir s'il avait l'autorisation de continuer dans cette voie-là mais ne voyant aucune trace de mépris ou de chagrin sur le visage de la femme, il termina ; «mais je trouve ça injuste ! Il n'y a qu'un seul monstre jaloux dans cette ville et vous ne méritez pas que l'on vous traite de cette façon ! Je ne le tolèrerais plus. Richie est là pour vous maintenant.»

Il finit pour reprendre son souffle puis resserra sa prise sur le carton qu'il tenait sous l'aisselle, plus nerveux qu'il ne le voulait préalablement. Pfiou, il ne pensait pas que de parler à la femme de ses rêves allait lui causer autant de soucis cardiaux !

Néanmoins, Emily ne bougea pas de sa position et continua d'écouter attentivement ce qu'avait à dire Richie car il semblerait qu'il voulait encore lui dire des choses. Donc au lieu d'interrompre, elle se contenta de lever un sourcil, l'encourageant à continuer avec ses yeux tandis qu'elle pinçait les lèvres pour ne pas rire de cette situation plutôt comique.

«Et donc j'ai décidé de mon plein gré de venir vous voir et de vous apporter mon soutien avec quelques cassettes ? Les femmes comme vous ne devraient jamais être tristes, vous savez ...» Finit-il en jouant de ses sourcils.

«Les femmes comme moi ?» Répéta Emily, ricanant malgré elle.

«Oui, les muses des Dieux. Les femmes de grandes classes, on en fait plus de nos jours ! Alors il faut en prendre soin. C'est pour ça que je suis ici aujourd'hui.» Répondit-il comme si c'était l'évidence même d'un haussement d'épaules paresseux.

La jeune femme n'en revenait pas à quel point le garçon pouvait se montrer à la fois aussi sensible et à la fois aussi confiant. Il savait parfaitement comment faire pour avoir du charme et surtout, plus important encore, complimenter les femmes tel un véritable professionnel de la drague ! Plus tard, une fois adulte, il aura toutes ses convoitises à ses pieds s'il continuait de cette manière, c'était clair et net !

«Wow, tu m'en vois ravie ! Mais je vais te dire un secret. J'avais été l'une des concubines d'Hadès à une époque, tu sais. Alors peut-être que ça fait de moi une Déesse ?» Lui chuchota-t-elle d'un clin d'œil ludique après s'être penchée vers le garçon.

«Sérieusement ? D'enfer !» S'enthousiasma Richie, un large sourire même s'il savait que c'était une blague pour le charrier. Enfin, ça l'était, non ? Toutefois, ses joues prirent feu à la soudaine proximité avec la jeune femme au parfum de rose surtout lorsqu'elle se mit à rire.

«En tout cas c'est très gentil à toi et j'accepte ta proposition. Il est vrai que la solitude n'est pas la meilleure option, après ce qui est arrivé. Alors, je veux bien un peu de ta compagnie mais à une seule condition dans ce cas !» Rétorqua-t-elle en haussant la voix à la fin de sa phrase, le front sillonné et l'index au ciel.

Richie arrêta subitement de sourire et se pencha un peu plus près pour écouter ce qu'elle avait à lui dire, un petit pincement au cœur dans l'appréhension de sa fameuse condition. Il craignait de se prendre un râteau monumental ou encore qu'elle lui dise de ne pas trop avoir d'espoir sur leur relation ou pire, bien pire ... Donc il avala nerveusement quand elle s'exclama enfin.

«Que je m'occupe du popcorn !» Emily ricana à la légère quand le garçon poussa un immense soupir de soulagement suivit par un rire nerveux. Il ne s'était clairement pas attendu à ça, ce qui était d'autant plus amusant.

«Ouais d'accord, ça me va. Et moi je choisi le film alors !» Dit-il entre deux souffles, toujours sous l'emprise du stress passager.

Petite coquine ! Elle jouait avec ses nerfs en plus.

Richie entra avec Emily dans la maison sombre et peu convivial mais il s'en fichait, il était avec la femme de sa vie maintenant. Peut-être pourrait-il la demander en mariage aujourd'hui ? Bon, d'abord la télévision et après il avisera en conséquence.

En attendant le moment opportun il fallait se concentrer pour que tout soit absolument parfait. La Maîtresse des lieux proposa à Richie de s'assoir sur le canapé et de choisir le film pendant qu'elle s'occupe du popcorn à la cuisine. Ce qu'il fit sans plus tarder.

L'adolescent à lunettes étendit ses cassettes sur la table basse pour en choisir une mais quelque chose dans le coin droit de sa vision attira son attention. Il leva les yeux vers ce qui semblerait être une pièce barricadée car quasiment aucune lumière ne s'infiltrait sauf entre les planches de bois qui recouvraient la fenêtre du fond.

La porte étant entre ouverte, il pouvait percevoir des contours de meubles ainsi que de petites particules de poussières qui flottaient dans l'air. Une lumière rouge clignotait doucement dans le coin droit mais la porte l'empêchait de voir l'objet qui produisait cette dernière intrigante.

Puis, il y a eu cette voix ...

You are my Buddi, until the end ...
More than a Buddi, you're my best friend ...

Les poils sur les bras et dans la nuque de Richie se dressèrent, sa gorge se rétracta inconfortablement.

Quelqu'un chantait doucement dans cette pièce sombre. Une voix d'homme mélancolique, avec des tonalités enrouées et grinçantes. Un peu comme une boite à musique ou un vieux disque. C'était à peine audible à vrai dire mais il pouvait cependant comprendre les quelques paroles d'une chanson qu'il n'avait encore jamais entendue mais qui semblait tout droit sortir d'un film d'horreur.

Please don't say goodbye ...

Richie avala nerveusement, son souffle s'approfondissant tandis qu'il fixait longuement cette porte entrouverte, un sentiment indescriptible au creux de son estomac. La lumière rouge clignotait toujours lentement. Il avait l'impression d'être attiré par cette pièce, qu'il ne pouvait plus bouger.

Les bruits autour de lui finirent par s'effacer pour ne laisser place qu'aux tambourinements effrénés de ses battements de cœur dans ses oreilles. La drôle de chanson rejouait en boucle dans sa tête alors que la voix qui venait de l'intérieur de la pièce venait soudainement de s'arrêter pour émettre un petit rire las tel un vieux psychopathe.

«Richie ?»

Richie bondit sur le canapé en laissant s'échapper un couinement de surprise, les yeux larges de terreur. Il n'avait même pas entendu qu'Emily était à nouveau là, juste devant lui avec un regard incrédule et un immense bol de popcorn dans sa main gauche. Le garçon déglutit difficilement tandis qu'il essayait de calmer sa respiration rapide après avoir eu une mini crise cardiaque.

N'ayant pas retrouvé sa voix momentanément perdue, il se retourna à nouveau vers la pièce pour s'apercevoir qu'elle n'était plus ouverte mais fermée avec un cadenas sur la poignée. Comment était-ce possible ? Il devint confus.

«Tout va bien ?» Demanda gentiment Emily après s'être assise à gauche du garçon, les sourcils froncés d'inquiétude.

«J'ai ... Choisi le film.» Lui répondit-il hâtivement d'un haussement d'épaules et d'un sourire goguenard. Il se rendit à l'évidence que ce n'était que sa paranoïa car depuis que le clown maudit le traquait, il avait l'impression de voir des choses complètements folles et inexistantes ! De simples illusions.

Du moins, c'était ce qu'il se disait pour se rassurer un tant soit peu.

Satisfaite de sa réponse pourtant fébrile, Emily déposa le grand bol de popcorn entre les deux. Elle hésita quelques secondes à lui poser une question importante qu'elle finit par abandonner lorsque le garçon attrapa la cassette sur la table basse en lui faisant un résumé rapide de l'histoire romantique. Il retira ses chaussures pour se mettre à l'aise après avoir demandé la permission à son hôte, bien entendu. Après tout, ils allaient passer un bout de temps ensemble.

C'était bel et bien Richie qui avait choisi le film et Emily était heureuse par son choix judicieux. Elle lui sourit au moment où il se leva pour aller mettre la cassette dans le lecteur mais son regard était centré sur la porte fermée à sa droite. Son sourire mourut lentement pour être remplacé par une expression réfléchie, ses ongles tapotant le tissu du canapé pendant qu'elle méditait sur quelque chose.

Richie l'avait-il vu ? Apparemment non d'après son manque de réaction et elle en était extrêmement soulagée. Heureusement qu'elle avait refermé la porte pour qu'il croit qu'il avait rêvé ! Elle n'osait imaginer les répercussions, sinon.

Reprenant ses esprits, Emily s'installa confortablement dans son canapé quand l'adolescent alluma la télévision puis revint à sa place d'origine à sa droite pour regarder le film qui venait tout juste de débuter après le court générique.

Au début, les deux étaient relativement calmes et regardaient fixement l'écran où se déroulait une scène de tromperie typique de ce genre de film. L'homme allait voir ailleurs et sa femme, dévastée, mettait le feu à toutes ses affaires avant qu'elle ne parte vivre en Italie où elle découvrira le véritable amour.

Des histoires d'amour qui se répétaient mais qui donnaient du baume au cœur car peut-être que ce n'était pas seulement de la fiction ? Mais une possibilité ? Une réalité ? Les sentiments pouvaient être tellement compliqués ...

«Ca m'écœure.» Marmonna Richie d'une voix de snob en mettant un bras sur le dossier du canapé, les sourcils levés. Il n'aimait pas vraiment ce genre de film à l'eau de rose mais il le faisait pour Emily. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas par amour !

«Moi je trouve ça correct. Victoria était assez gentille, il méritait une bien plus grande punition pour sa trahison et ses obscénités.» Répondit nonchalamment la jeune femme à sa gauche en haussant les épaules, assise en tailleur avec le bol de popcorn entre ses cuisses.

«Mouais.» Richie arrêta de faire son air arrogant puis prit une grosse poignée de popcorn et la fourra aussitôt dans sa bouche d'une façon grotesque.

Emily le regarda du coin de l'œil et ne put s'empêcher de rire à la tête d'hamster que cela lui faisait. Ça faisait un moment qu'elle n'avait plus autant rit. C'était un excellent remède contre la tristesse. Vous voulez une bonne thérapie ? Appelez Richie Tozier !

«Quand est-ce que tu vas lui dire ?» La jeune femme leva les sourcils, jouant avec un popcorn entre ses doigts.

«Dire quoi et à qui ?» S'hébéta Richie après avoir grimacé à l'adulte souriant.

«Eddie ? Toi et lui ...» Au lieu de finir sa phrase, Emily enlaça ses doigts puis lui offrit un regard significatif, au plus grand damne de l'adolescent qui sentit ses joues prendre feu aussitôt.

«Hein ?! Mais il n'y a rien du tout ! C'est n'importe quoi. Je ne suis pas une pédale et lui non plus ...» Se défendit-il prestement, à deux doigts de s'étouffer avec la poignée de popcorn qu'il venait d'enfoncer dans sa grande bouche. Un moyen pour lui de sortir de la conversation embarrassante.

«Vraiment ?» Se moqua la voix féminine. Il mentait.

Emily prit elle aussi une poignée de popcorn mais au lieu de la mettre dans sa bouche comme Richie, elle lui balança les petites confiseries une par une sur la tête. Le garçon cria d'indignation en mettant ses mains à sa tête lorsqu'il sentit les petits impacts dans ses cheveux. Sérieusement, elle voulait jouer ? Alors ils allaient jouer !

Bientôt, une bataille de popcorn éclata entre les deux jusqu'à ce que le son du film ne puisse plus être entendu en travers leurs cris de joies et les rires.

«Baston de popcorn !» Proclama Richie en bondissant du canapé et en jetant une tonne de popcorn sur Emily.

A son approche, il courut vite hors de sa portée puis alla se planquer derrière le canapé avant que celle-ci ne réplique d'une manière beaucoup plus féroce que lui n'osait le faire. Grossière erreur.

Emily se redressa de sa place assise pour observer secrètement le garçon, prit le bol de popcorn dans ses mains d'un mauvais sourire aux lèvres avant que soudainement, elle ne contourne le sofa à la vitesse grand V pour attraper Richie par la chemise et déverser le contenu entier du bol sur sa tête. Il se mit à rouspéter en essayant de s'échapper de son emprise mais il n'avait aucune chance face à elle, alors il capitula jusqu'à ce qu'il soit recouvert de popcorn.

«Il ne fallait pas me chercher, tu me connais mal mon p'tit gars !» Se moqua Emily en laissant finalement aller le garçon et en posant fièrement les mains à ses hanches. Richie gémit pitoyablement pendant qu'il retirait le bol de popcorn de ses cheveux.

«C'est de la triche, c'est pas juste !» Se plaignit-il en soufflant un popcorn hors de son nez. Il ne voyait plus rien ! Pleins de popcorn étaient coincés entre ses yeux et les verres de ses lunettes.

«En quoi ce n'est pas juste ? C'est toi qui as commencé ! Et tu n'avais qu'à te défendre ...» S'esclaffa Emily en le regardant bêtement.

«Hey ! Ce n'est même pas vrai d'abord ! Vous êtes l'illustre auteur de cette guerre, Madame ! Puis C'est de la faute des corbeaux, ils me regardaient de travers ça m'a déconcentré.» Renchérit Richie, susceptible, en enlevant le dernier popcorn de ses yeux. La femme platine rit doucement de cette excuse bidon puis se releva pour aller chercher un balai.

«Aide-moi plutôt à nettoyer au lieu de dire des bêtises !» Ricana-t-elle en lui donnant une petite pichenette sur le côté de la tête.

Le garçon râla puis bouda juste quelques minutes car il ne pouvait tout simplement pas faire la tête à Emily, elle était trop bien pour la lui faire. De plus, il avait du mal à rester silencieux plus de quelques secondes.

Donc le reste du temps, le duo discuta de tout et de rien ainsi que des problèmes que Richie rencontrait avec ses parents et à quel point il se sentait seul par moment. Emily lui donna sa vision des choses pour l'aider à surmonter certains de ses problèmes et peut-être trouver des solutions à d'autres. Elle comprenait maintenant pourquoi le garçon cherchait constamment de l'attention. Ce n'était pas parce qu'il mettait l'ambiance qu'il était forcément bien dans sa peau, au contraire.

Et quant à Richie, il appréciait vraiment Emily. Elle était à l'écoute, elle l'aidait avec le sourire et la bonne humeur. Il ne la voyait plus comme son amoureuse mais comme une sœur ou un proche à qui il pouvait faire confiance.

Jusqu'à ce qu'il ne revienne à ses vieilles habitudes.

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Après que le garçon était parti, Emily décida de faire une petite sieste bien méritée. Elle était lessivée. Elle n'avait pas correctement dormie depuis plusieurs nuits déjà à cause de ses douleurs morales et physiques. Il était vrai qu'elle n'était pas du genre à faire ça mais aujourd'hui, elle en avait vraiment besoin.

Alors Emily ferma tous les volets de sa maison puis se plongea dans le noir total avant de s'étaler de tout son long sur son lit. Son cœur martelais désagréablement dans sa poitrine parce qu'elle craignait de faire des cauchemars, encore.

Surtout à cette période de l'année pour une raison inconnue. Elle se demanda vaguement si l'entité sous terre n'y était pas pour quelque chose avec ces mauvais rêves ... Elle poussa un profond soupir de désespoir, priant pour que ce ne soit pas le cas aujourd'hui exceptionnellement.

Mais à peine sa tête toucha l'oreiller qu'elle partit dans un profond sommeil.

Le décor de son rêve s'installa peu à peu autour d'elle et elle se retrouva vite au centre de la ville de Derry, dans un épais brouillard glacial et silencieux. Emily savait bien qu'elle rêvait, elle n'était pas dupe mais quelque chose dans son rêve ne se sentait pas très bien ... Quelque chose ou quelqu'un la fixait dans le néant.

Habituellement, elle ne faisait pas attention à ce genre de petits détails sauf quand la présence était menaçante ou trop importante. C'était son subconscient, elle ressentait chaque irrégularité, physique ou non.

Emily examina attentivement les environs, des rires d'enfants et des aboiements de hiens s'élevant dans les airs. D'ailleurs cette air était très pesante ce qui entraîna un frisson involontaire le long de sa colonne vertébrale. Alors par réflexe, elle passa ses mains sur ses bras malgré l'inutilité évidente. Elle rêvait.

Néanmoins, les poils dans le dos de son cou se dressèrent, quelqu'un était actuellement dans sa chambre en train de la regarder ... Avec insistance. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait et elle savait parfaitement qu'il s'agissait de l'entité mais quelque chose dans sa présence le rendait indésirable.

Serait-ce une menace ?

Emily se retourna lentement vers l'allée entièrement plongée dans l'épais brouillard puis plissa les yeux à la forme qui stagnait à quelques mètres d'elle. La personne était grande et ne bougeait pas, toutefois elle sentait son regard sur elle. Elle arqua un sourcil, réprimant un déglutissement de nervosité. Elle voulait revenir à la réalité mais d'abord elle voulait savoir ce que la présence intrusive de son rêve voulait exactement.

Tout à coup, deux yeux jaunes lumineux s'ouvrirent et se posèrent dans ceux d'Emily. Pennywise, Il avait franchi les barrières de son esprit et était entré dans son rêve maintenant. Le clown ne faisait aucun mouvements, il restait là avec un ballon rouge dans sa main droite. A côté de lui, un petit garçon en imperméable jaune le tenait par la main gauche.

Emily ne pouvait pas voir son visage car il était couvert par une grande capuche qui recouvrait tout sauf son petit sourire enfantin. Quelque chose lui titilla le cœur, une sensation de déjà vue.

«Qui est-ce ?» Somma Emily avec méfiance sans jamais rompre le contact visuel avec Ça.

Aucune réponse, alors elle s'approcha avec les poings serrés vers la paire plus loin dans l'allée mais lorsqu'elle arriva à leur niveau, ils disparurent.

On flotte tous en bas !

Plusieurs voix chuchotèrent un peu partout autour d'Emily dans un écho répétitif. Son rêve devenait bien étrange et elle se demandait ce que Pennywise le clown dansant essayait de lui faire comprendre ... S'amusait-il à rendre son sommeil agité ? Lui faire d'horribles cauchemars pour une quelconque raison ? Si cela était vrai alors elle était déçue, pensant qu'il voulait lui faire plaisir et non pas l'inverse.

Emily sursauta un peu lorsqu'une main lui attrapa l'épaule et la tourna brusquement vers le visage familier souriant de Pennywise. Il était très proche d'elle, elle pouvait voir chaque détail de sa peau craquelée, de ses yeux et de sa bouche. Ses yeux étaient d'un jaune brillant. Une couleur qu'elle appréciait énormément sur lui parce qu'elle lui apportait une petite touche mystique et indomptable.

Malgré elle, elle lui rendit son petit sourire malicieux tandis qu'il se rapprochait d'avantage vers son visage.

«J'aimerais que tu viennes flotter avec nous !» Dit-il en riant comme un fou et en resserrant sa prise sur son épaule, les yeux s'enfonçant dans leurs orbites.

«Non, je ne souhaite pas mourir. Pas encore.» Répliqua honnêtement Emily, son sourire s'amenuisant. Elle posa sa main au-dessus de celle sur son épaule puis la retira lentement avant de reprendre une expression beaucoup plus sérieuse.

«Que veux-tu de moi exactement, Pennywise ?» Questionna-t-elle, les sourcils froncés de perplexité en miroir avec le clown en face d'elle qui perdit lui aussi son sourire pour adopter une grimace.

«Je te veux toi ! Tu m'appartient ...» S'exclama-t-il fortement dans un grognement en baissant la tête pour paraître encore plus menaçant. Il se remit à sourire après quelques secondes d'hésitation et sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine quand Emily lui rendit également son sourire.

«Pourquoi es-tu venu ici ?» Poursuivit la jeune femme dans ses investigations. Elle croisa les bras sur sa poitrine puis déplaça son poids d'une jambe à l'autre, se concentrant d'avantage sur le visage du clown.

L'expression de Pennywise s'assombrit à cette question. Il eut l'un de ses moments d'absence. Son œil droit se tourna dans une autre direction et de la salive coula le long de son menton jusque sur sa collerette, les yeux écarquillés pendant qu'il réfléchissait. Ensuite, il cligna rapidement des yeux puis secoua la tête avant de regarder le visage familier d'Emily, les petites clochettes de son costume jouant de leur tintement adorable.

«Le temps presse. Je dois bientôt repartir ! Tu dois venir avec moi. Tout de suite, ou il sera trop tard. Oui, trop tard !» Réclama-t-il mystérieusement avec un soupçon d'urgence dans sa voix railleuse. Il prit les épaules d'Emily puis l'attira plus proche de lui et de son visage pour lui murmurer quelque chose.

«Il faut que tu me donnes ce que je suis venu chercher ...» Ça ronronna légèrement à l'oreille de la jeune femme plus courte que lui. Il ferma un instant les yeux pour se délecter de son parfum enivrant qui avait un drôle d'effet sur lui.

Même dans un rêve.

«Je ne pense pas que je pourrais.» Révéla Emily en rouvrant aussitôt les yeux, des remords luisants dans son regard. Maintenant, elle savait ce qu'il voulait désespérément d'elle. Mais elle ne sera pas capable de le lui donner, pas comme ça en tout cas.

Le visage de Pennywise devint colérique et comme s'il venait de se brûler il repoussa brutalement Emily loin de lui. Il se sentait trahi mais surtout déboussolé. Comment ça elle ne pourrait pas ? Bien-sûr que si ! Savait-elle à qui elle s'adressait ? L'entité la plus crainte de l'univers mais également la plus puissante et dangereuse !

Misérable petite ... Il grinça des dents, des anneaux rouges entourant ses yeux jaunes d'enragement. Les mots résonnaient encore dans sa tête et riaient à son nez comme quoi il n'aura jamais ce qu'il voulait. Mais personne ne lui tenait tête, pas même cette créature étonnante qui lui développait des sentiments.

Ça grogna méchamment puis ouvrit la bouche pour faire apparaître des rangées de dents acérées qui dépassaient de ses gencives sanglantes. Il prit un pas chancelant vers Emily, les doigts s'allongeant pour ressembler à des griffes de monstre puis cria de toutes ses forces pour faire sortir sa rage intense.

Le sol trembla, le bêton craqua pour laisser jaillir de la terre d'immenses pattes d'araignées qui s'abattirent sur la jeune femme prise au dépourvu par cet excès de colère dévastatrice.

Un monstre avait pris forme.

Emily se réveilla en sursaut de son terrible cauchemar, la respiration sifflante et de la sueur perlante sur sa peau en ébullition. Elle posa une main contre son cœur battant la chamade puis reprit lentement une respiration normale tout comme ses esprits.

Mon Dieu, elle ne savait même plus quoi penser. Avait-elle seulement rêvé ou y avait-il une part de vérité ? Dans tous les cas, Pennywise était effrayant ... Vraiment très effrayant. Elle ne l'avait encore jamais vu aussi énervé et déçu mais dans ses yeux elle pouvait aussi y voir de la douleur à cause de son refus. Des questions fusèrent dans sa tête, notamment les sentiments qu'il aurait éventuellement développés pour elle.

Serait-ce même possible ? Difficile à croire. Pourtant il avait été dans un tel tourment .... Un tourment qu'il exprima par sa férocité naturelle. Emily passa une main tremblante dans ses cheveux puis laissa sortir un long soupir éprouvant, les yeux hermétiquement fermés alors que les images de son cauchemar étaient dorénavant gravées derrière ses paupières.

L'entité de Derry était retournée dans les égouts car lorsqu'elle rouvrit les yeux elle ne vit personne dans les recoins sombres de sa chambre. Il l'avait laissée, et c'était peut-être pour le mieux après tout. Puis elle repensa à l'étrange conversation dans son rêve qu'ils avaient eu. Pas difficile de comprendre ce qu'il voulait d'elle avec toutes les avances qu'il lui avait faites !

Mais la question demeurait encore, pouvait-elle le lui donner ?

Emily soupira pour la énième fois puis se pencha de l'autre côté de son lit où séjournait sur la commode sa radio argent. Elle avait besoin d'une chanson pour s'éclaircir l'esprit et surtout pour attendrir ses peines. Elle attrapa donc l'une de ses cassettes dans son petit placard avant de l'insérer dans le lecteur et tandis que l'une des chansons connues de Johnny Hallyday joua, elle se recoucha sur le dos, les mains croisées sur sa poitrine.

Un sourire fantomatique se dessina sur ses lèvres. Elle aimait beaucoup cette chanson mais elle en aimait beaucoup d'autres de ce chanteur qui, bien plus tard, sera considéré comme une légende. Surtout après sa mort qui brisera des millions de cœur.

Emily le savait, mais revenons à notre époque.

Pennywise avait immédiatement quitté la chambre à coucher de son compagnon après que cette dernière sortit de son sommeil agité. A vrai dire, il craignait qu'il la blesserait s'il restait. Il se sentait tellement en colère ! Il avait eu l'espoir qu'elle accepterait son besoin vital sans passer par la violence mais il s'était lourdement trompé !

Finalement, peut-être que la manière forte était la meilleure des solutions ... Comme chacun de ses compagnons avant elle. En plus, il lui avait fait plein de cadeaux ! C'était injuste.

Mais elle refusait encore, comme s'il n'était qu'un bon à rien qui ne méritait pas sa descendance. Pourtant, Ça ne pouvait se résoudre à lui faire du mal pour avoir l'objet de sa convoitise. Malgré qu'il le veuille aussi fort il en était juste incapable à cause de ses sentiments ingrats ! Que lui avait-elle donc fait pour qu'il se sente aussi misérable en sa présence ?! Pourquoi éprouvait-il des sentiments improbables envers elle ?! Toute cette histoire l'excédait et le rendait fou.

«Tu flotteras aussi ...» Marmonna-t-il furieusement en serrant la mâchoire, les yeux jaunes braqués sur la fenêtre de la chambre d'Emily.

Il voulait la tuer ... Il voulait lui faire du mal pour la douleur qu'elle lui infligeait. La déchiqueter pièce par pièce jusqu'à ce qu'elle le supplie d'arrêter. Mais il voulait aussi la protéger et l'embrasser comme elle l'avait fait la première fois.

Oh oui, l'embrasser et bien plus encore. Il était extatique, nerveux et fougueux rien qu'à la pensée d'elle. Deux envies contradictoires qui se bousculaient dans ses trois âmes et cherchaient constamment à avoir le dessus sur l'autre.

«GRAAAAAAAAHHHH !» Rugit-il en tirant sur ses cheveux oranges hirsutes et en piétinant son pied dans une flaque d'eau grise sur le sol. Bien trop compliqué pour lui !

Il lui fallait avant tout un peu de temps pour digérer ce qu'elle lui avait dit. Un peu de temps et surtout, un bon repas recouvert de délicieuse peur car il craignait de plus en plus pour sa santé. Il perdait l'appétit depuis peu.

Ce n'était pas normal, la toute première fois que cela lui arrive. En plus, il devra bientôt retourner en hibernation mais il avait peur que ses cœurs ne puissent pas supporter vingt-sept autres années ... Avec un ventre vide.

Avant de s'enfuir dans la nuit noire, Pennywise cueillis des fleurs par ci par là puis après avoir fait un beau bouquet, il le déposa sur la table de la cuisine d'Emily. Il toucha lentement l'une des pétales de rose avec le bout de son doigt ganté, du chagrin inscrit sur son visage blanc et dans ses yeux bleus de glace.

Puis il disparut sans un bruit de la maison pour rejoindre la sienne sous terre.

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Le clown maléfique était sorti du vidéo projecteur alors que Bill et les autres regardaient la carte des égouts de la ville.

Beverly pensait que c'était la fin pour elle. Il avait l'air tellement en colère, dévoré par une rage incontrôlable qui l'avait fait prendre une taille démesurée. Cette créature voulait leur mort à tous au point où ses apparitions devenaient de plus en plus violentes et fréquentes. La seule question qui revenait continuellement était la suivante.

Pourquoi ? Elle se souvenait du jour où le clown avait tapissé sa salle de bain en sang ... Sa plus grande frayeur, elle n'oubliera jamais cette vision de l'horreur.

Mais alors, que faisait-elle ici près de l'entrée des égouts au beau milieu de l'après-midi ? Que cherchait-elle à accomplir exactement ? Beverly n'était pas sûre elle-même pourtant la voici. Maudissant tranquillement sous son souffle lorsque son pied entra en contact avec un caillou dans la rivière qui manqua de peu de la faire basculer la tête la première, la jeune fille leva ses yeux bleus au ciel d'exaspération. Bon sang, mais qu'avait-elle en tête !

L'envie fiévreuse de connaître les réponses à ses questions, voilà tout. Depuis la fameuse étrange apparition du clown en être humain tout à fait banal mais très séduisant, avouons-le, Bev voulait comprendre pourquoi il agissait aussi mal envers eux.

Pourquoi cherchait-il constamment à leur nuire alors qu'il pouvait se montrer très humain ! Mais encore, il n'était pas humain ? Dans tous les cas, il avait montré une autre facette de sa personnalité monstrueuse dévoreuse d'enfants et si cela permettait de faire une trêve alors soit.

Maintenant elle voulait savoir, coûte que coûte.

«Hello ?» Beverly se pinça les lèvres, se frappant intérieurement à sa voix qui sonnait fébrile.

Elle prit appuis sur deux grandes roches juste devant l'immense sortie des égouts de la ville. Le trou noir et sans fond faisait des appels d'air réguliers, éjectant ainsi son odeur nauséabonde au visage de la jeune fille en équilibre sur son perchoir. Elle ne voyait rien du tout à l'intérieur et n'était même pas sûre si le clown était là et l'écoutait comme elle l'espérait. Son nez se plissa de dégout lorsque cette odeur écœurante lui monta au visage, la faisant gémir d'inconfort.

«Est-ce qu'il y a quelqu'un ?» Tenta-t-elle une seconde fois en se penchant sur sa jambe gauche, les yeux plissés à la noirceur oppressante.

J'ai un serpent dans ma botte !

Une voix d'homme murmura à l'intérieur du grand trou. Cette voix semblait très loin de sa position, sans doute au fin fond du tube qui menait à tout le réseau d'égout. Puis il y eut un petit rire, plus proche cette fois-ci. Beverly cligna des yeux mais ne vit toujours personne en face d'elle. Alors qui avait parlé ? La créature l'observait depuis les profondeurs ?

«Hum, c'est ... Embêtant ? Pourrais-je vous voir ?» Hésita-t-elle en se mordant la lèvre inférieure, les doigts tiquant contre les paumes de ses mains moites.

Sauf qu'elle ne reçut aucune réponse après quelques minutes dans un silence tendu où seul le bruit des gouttelettes frappant le bêton à l'intérieur du trou béant pouvait être entendu. Beverly sauta de son rocher puis redressa soigneusement sa robe pour ne pas que le tissu touche l'eau suspecte. Ensuite, elle s'aventura plus près du trou géant recouvert de mousse dans la ferme intention d'aller au fin fond de cette histoire.

Mais à peine que son pied toucha le bêton sale de l'égout qu'un puissant souffle d'air la fit voler en arrière dans l'eau de la rivière. Une voix grondante et menaçante s'exclama alors à l'intérieur même de cette noirceur.

DEHORS !

Beverly gémit à la fois de douleur et à la fois de contrariété car son derrière touchait actuellement des algues vertes gluantes et sa magnifique robe d'été s'imprégnait de l'eau froide de la rivière. Elle toussota dans son poing, une grimace aux lèvres, puis se redressa rapidement de sa position assise pour se remettre à nouveau sur les deux grands rochers devant la caverne. Au lieu d'en avoir peur comme une personne tout à fait normale elle se sentit plutôt euphorique, voir même intriguée.

«Je suis déjà dehors ... Pourquoi vous vous cachez ici ? Vous avez su nous montrer que vous étiez capable de vous comporter comme un être humain normal ! Donc il n'y a aucune raison de croupir dans les égouts avec pour seule compagnie la solitude.» Bev s'assit sur le rocher le moins glissant et leva ensuite les yeux vers le noir de l'égout pour y trouver avec surprise une paire d'yeux jaunes lumineux la fixant. Elle pouvait à peine distinguer la forme du clown en travers la pénombre.

«Humains normaux ... Je ne suis pas de votre stupide espèce !» Grogna Pennywise, de la bave dégoulinante de ses lèvres rubis.

La fille était juste là, à quelques mètres de lui. Il pourrait tout aussi bien tendre le bras pour l'attraper et la faire flotter mais elle n'avait pas peur ... Sans peur, la viande n'avait aucune saveur.

Donc il resta sagement dans le noir.

«Ça, j'avais remarqué, mais merci de me le rappeler.» Beverly leva les yeux au ciel puis sourit en coin. Cette réponse un peu audacieuse semblait alimenter la colère déjà en effervescence du clown parce que l'entité maléfique laissa sortir un gémissement d'avertissement. Toutefois il ne l'attaqua pas, alors elle poursuivit sur sa lancée.

«Pourquoi vous tuez les enfants de Derry ? Pourquoi vous nous effrayez constamment avec la forme de nos plus grandes peurs ? Que cherchez-vous à accomplir ?» Demanda-t-elle en mettant ses bras sur ses genoux repliés, une expression réellement concernée.

«Tu poses beaucoup trop de questions, petite fille ... Ma patience a des limites.» Menaça Pennywise d'une voix lasse en abaissant sa tête, les yeux fixes.

«Ne m'en voulez pas, je cherche juste à comprendre ! Vous essayez de faire le mal mais pourtant je vous ai vu l'autre soir avec Emily sur la piste de danse. Vous étiez si différent. Qu'est-ce que vous cherchiez à faire ? La draguer ? Vous êtes vraiment pathétique en fin de compte.» Ricana sournoisement Beverly d'un haussement de sourcils.

Le clown cligna deux fois des yeux à la mention d'Emily et automatiquement, son cœur se serra violement dans sa poitrine recouverte de satin. Il déglutit puis s'approcha furtivement de la sortie de l'égout en rampant sur le plafond sans jamais apparaître dans la lumière du soleil.

Beverly, sur son rocher, sentit une petite crainte s'installer dans son estomac en voyant les prouesses acrobatiques du clown et à quel point il pouvait donner la chair de poule. Elle se racla la gorge lorsqu'il s'arrêta à la limite de l'égout puis qu'il descendit gracieusement, les yeux devenant presque rouges sang de rage.

«Te moques-tu de moi, petite fille ?» Interrogea ce dernier après s'être relevé, les poings serrés. Ce n'était pas une question, il s'agissait d'une affirmation et Beverly préféra secouer vigoureusement la tête dans la négation plutôt que de voir ce qui allait se produire si elle affirmait.

«Non, pas du tout. Je n'oserais jamais. Vous êtes un excellent danseur et je ne doute pas que vous êtes aussi un excellent métamorphe.» Dit-elle précipitamment en gardant ses yeux bleus fixés sur l'imposant clown menaçant.

Il ne fallait surtout pas avoir peur ... Impressionnée et intimidée, mais pas effrayée.

«Je suis Pennywise, le clown dansant !» Se félicita Ça en souriant grandement.

Il appréciait les louanges de la jeune fille mais ce n'était pas ça qui allait la sauver de son destin fatidique. Il desserra ses poings puis reprit ensuite une taille à peu près normale, la colère se retirant lentement de son corps pour laisser place à une sorte de curiosité malsaine.

Son sourire s'agrandit victorieusement lorsque l'adolescente devint perplexe par son changement de taille, ses yeux bleus éblouis par son tour de passe-passe inhumain. Inconsciemment, il gonfla fièrement le torse, heureux d'avoir fait son effet sur une femelle même si cette dernière faisait partie de son repas.

«Oui je vois ça ! Mais j'aimerais vraiment savoir pourquoi est-ce que vous êtes venu à cette fête en étant ... Autrement ?» Poursuivit Beverly, incertaine, le désignant de la tête aux pieds avec ses mains. Elle grimaça à sa phrase incohérente puis reprit aussitôt ; «je veux dire, en étant humain ? Vous aviez l'air si réel et naturel dans vos faits et gestes ...»

«C'était écrit dans le livre. Les femmes humaines aiment les hommes qui savent danser.» Affirma-t-il tout naturellement comme s'il s'agissait de la question la plus idiote du monde.

«Vous avez fait tout ça pour une fille ?!» S'esclaffa Bev en posant une main sur sa bouche, choquée. Et lorsque le clown dubitatif hocha timidement la tête, elle la retira loin de ses lèvres d'un raclement de gorge pour ne pas rire.

«C'est ... Mignon.» Finit-elle en détournant le regard, une petite rougeur à ses joues parsemées de tâches de rousseurs. Même les psychopathes aliens avaient plus de classe que certains jeunes hommes !

«Tu mens. Tu trouves ça effrayant et j'aime quand tu as peur Beverly.» Ronronna Pennywise en bavant plus abondamment, sentant la peur de la jeune fille pourtant très calme.

Beverly cligna rapidement des yeux puis sentit son cœur courir dans sa poitrine. Il ressentait la peur et pouvait aussi voir ce qu'elle pensait ?! Donc il utilisait cette capacité à son avantage pour les attaquer, intéressant. Très intéressant.

Sauf qu'elle n'avait pas peur à proprement parler. Elle était plus intimidée qu'effrayée mais en revanche il se trompait sur une chose. Elle ne mentait certainement pas, elle trouvait ses actes vraiment mignons en quelque sorte malgré qu'il s'agisse d'une créature meurtrière et surnaturelle qui dévorait les enfants.

«Et Emily, elle trouve ça aussi effrayant ? Qu'est-ce qu'elle en pense elle, de vos tours de magie extraordinaires ?» Continua l'adolescente en ignorant le regard de mort que lui lançait le clown.

Pennywise fronça ses sourcils invisibles jusqu'à ce que plus de craquelures apparaissent sur son front. Merde, cette conversation devenait de plus en plus bizarre. Beverly était quand même en train de faire la discussion au putain de clown tueur de Derry ! Le pire dans toute cette histoire c'était qu'elle trouvait ça très instructif en plus et que peut-être elle dénichera une faiblesse au terme de cette petite entrevue glauque ?

«Elle ... Elle me rejette sans arrêt ...» Murmura l'entité dans un petit soupir de désespoir sauf que la jeune fille sur son rocher l'avait entendue et voulut rire à la tête qu'il faisait dorénavant. Une petite moue avec des yeux bleus tristes.

«Pourquoi ça ne m'étonne pas ?» Répondit-elle avant même qu'elle ne puisse réfléchir à deux fois à ce qu'elle voulut dire mais heureusement, elle se rattrapa rapidement ; «je veux dire, cette femme semble être indifférente à l'amour, non ? Il n'y a personne d'autre qui vous intéresserait à part elle ? Peut-être ... Une créature semblable à vous ?»

Bon sang, elle se transformait en psychologue de l'amour pour entités malveillantes. Le seul point positif était que peut-être elle allait pouvoir régler le problème de disparition d'enfants si elle lui venait en aide. Un peu comme un échange de service ?

«Non. Il n'y a personne d'autre comme moi. Je suis unique. Et il n'y a qu'elle, je ne veux qu'elle.» Assura-t-il aussitôt en abaissant ses yeux bleus vers l'eau courante de la rivière, l'air d'être plongé dans ses sombres pensées.

«Est-ce que vous ressentez ... De l'amour pour elle ?» Beverly s'y risqua de poser la question, la lèvre inférieure coincée entre ses dents.

Au lieu d'offrir une réponse verbale, Pennywise grogna profondément puis resserra ses poings en évitant de regarder la jeune humaine trop curieuse à son goût dans les yeux. En quoi cela la regardait d'abord ?! Habituellement, il ne tenait pas de conversation avec ses futurs repas, alors c'était quoi le problème aujourd'hui ? Il ne ressentait rien pour personne ! Il n'était pas doté d'une telle capacité et ne le sera jamais !

«Oui.» Ce petit mot inoffensif s'échappa de ses lèvres sans même recevoir l'autorisation. Pennywise cligna des yeux puis prit quelques pas chancelants en arrière comme un cerf prit dans les phares d'une voiture en pleine nuit.

«Alors, dites-lui. Les femmes aiment les hommes honnêtes, les hommes qui disent la vérité.» Rétorqua Beverly en haussant les épaules, un lent sourire s'esquissant sur ses lèvres à la tête du clown qui n'était plus du tout menaçante ni effrayante.

Il était plutôt ... Tétanisé par sa propre peur de l'inconnu.

«Ce n'est pas mentionné dans mon livre ! Pourquoi ?!» S'excita Pennywise en reprenant son expression meurtrière.

Il disait ne pas être humain mais pourtant il se fiait à un livre écrit par eux. Beverly fronça les sourcils. Cela n'avait absolument aucun sens !

Lorsqu'elle demanda de qu'elle livre il s'agissait, le clown le sortit de nulle part de derrière son dos. Son visage blêmit légèrement, il utilisait vraiment ce livre pour draguer les humains ? Elle se racla la gorge pour effacer le rire moqueur qui menaçait à tout instant de s'échapper d'elle.

Une fois calme et sérieuse, elle déplia ses genoux à cause d'une crampe puis reprit la parole car le clown en face d'elle commençait à perdre patience à son manque d'explication.

«Les Relations Amoureuses pour les Nuls ? Euh ... Bref. Tout n'est pas écrit dans les livres vous savez ! Essayez ma technique, je suis sûre qu'elle va fonctionner à merveille. Emily est quelqu'un de parfait pour un être comme vous. Et d'après les regards qu'elle vous lançait lors de la fête, elle est aussi amoureuse de vous que vous ne l'êtes d'elle.» Beverly grimaça à la fin de sa phrase.

Cela sonnait tellement faux sur sa langue en disant que quelqu'un était amoureux de la créature des égouts qui massacrait des enfants innocents et qui avait une apparence extrêmement effrayante. Elle releva les yeux dans ceux de Pennywise et vit qu'il la regardait fixement, comme s'il la lisait ... Elle ne pouvait vraiment pas s'empêcher de se demander comment Emily pouvait aimer quelque chose comme ça.

En étant humain, d'accord, elle la comprendrait parce que Robert était très beau mais là ... En forme de clown de plus de deux mètres de haut, le visage blanc cireux, les yeux creux et le maquillage rouge. Sans parler des dents acérées et de l'haleine putride !

Rappelle-toi, c'est pour la bonne cause. Se dit-elle mentalement en plaquant un sourire sur ses lèvres.

«Fait attention, Beverly. Si tu me ment encore, tu flotteras aussi avec tous les autres en bas.» Averti Pennywise en penchant la tête sur le côté, un ballon rouge apparaissant de nulle part dans sa main droite. Il ressentait une grande montée d'adrénaline à l'idée d'avoir une nouvelle chance grâce à ses conseils avisés mais aussi de la peur d'être encore une fois rejeté par son futur compagnon.

«Ce n'est pas un mensonge mais je ne peux pas prévoir la réaction d'Emily. Maintenant, tout dépends de vous et vous seul !» Expliqua Beverly en levant son index vers Pennywise, le front sillonné.

Le clown habituellement flippant souriait maintenant et semblait excité comme un enfant à Noël. Bev le trouvait presque mignon, presque. Il fallait avouer que quand il ne grimaçait pas il paraissait normal et humain, juste un humain déguisé en clown qui voulait amuser la galerie. Ça laissa tranquillement flotter le ballon vers la jeune fille assise sur les rochers de la rivière, ensuite il recula dans le noir de l'égout.

Tu ne flotteras peut-être pas, finalement ...

Beverly sourit puis secoua la tête de gauche à droite après avoir entendu le dernier commentaire du clown qui venait de mystérieusement s'évaporer à l'intérieur du trou. Les yeux bleus disparurent à leur tour pour laisser l'adolescente en pleine réflexion, seule sur le bord de la rivière. Un sourire contemplatif finit par se dessiner sur son joli visage.

Peut-être que même les âmes les plus diaboliques avaient un peu de bon sens après tout ?

A suivre ...

J'ai rendu un petit hommage à un chanteur d'exception. Je n'étais pas particulièrement fan de lui mais franchement dis, il était quelqu'un d'exceptionnel ! Avec un très grand répertoire et de belles chansons.

Merci à tous ceux qui suivent ma fanfiction depuis le début et merci encore et encore pour les nombreux commentaires, votes et défis que vous me laissez.

Défis Ça 13 :

Stou -> Pennywise demande de l'aide à Beverly pour se faire pardonner d'Emily.

Omegastar -> Pennywise qui arrive à entrer dans les rêves d'Emily.

Loouna -> Faire la phrase ; «C'est de la faute des corbeaux, ils me regardaient de travers ça m'a déconcentré.»

LadyDiana666 -> Penny offre des fleurs à Emily.

Oli-Wise -> Richie débarque chez Emily avec des cassettes vidéo romantiques pour lui remonter le moral.

Dj83 -> Ajout de la citation ; « j'ai un serpent dans ma botte !»

A bientôt, VP