Navrée pour ce chapitre extra grand mais avec la correction et la réécriture ... C'était inévitable vous vous en doutez bien :/

D'ailleurs vous êtes de plus en plus nombreux à lire et apprécier cette fanfiction, je ne dirais jamais assez merci <3 Je continue bien évidemment à vous encourager de me donner vos idées/défis ainsi que vos votes et commentaires !

Bon, pour que vous soyez quand même au courant, je vais mettre beaucoup de musique dans cette fic. Pourquoi ? Parce que j'aime ça voilà pourquoi. J'ai aussi le droit à mon fun XD puis, je trouve que ça colle bien ici.

-> Questions du jour : Votre film favori ? Votre musique préférée du moment ?

Titres des chansons utilisées ici -> With or Without & I still Haven't Found What I'm Looking For de U2.

N'oubliez pas la section défi à la fin du chapitre ;) et sur cette dernière phrase, je vous souhaite bonne lecture !

Ça ♦ 10

«Bon, récapitulons. Je frappe et on demande si elle peut nous aider ? C'est pas un peu con comme plan ?» Demanda Stanley d'un air inquiet en regardant derrière son épaule au reste du groupe sur la pelouse.

Le clan des ratés avait décidé à l'unanimité de demander à la nouvelle du quartier de l'aide concernant leur gros problème, le clown maléfique des égouts. Ils savaient que la femme avait vu le clown à maintes reprises et qu'elle avait un étrange pouvoir sur lui. Un pouvoir d'attraction qui la protégeait du mal ainsi que de ses mauvaises intentions. Si seulement les enfants avaient ce même don ... Bon nombre d'entre eux ne seraient peut-être pas morts ou disparus aujourd'hui.

«Non ce n'est pas con Stan, c'est juste débile c'est tout.» Soupira Beverly qui leva les yeux au ciel. Elle était actuellement appuyée contre la boite aux lettres en métal à la limite du terrain de la maison d'Emily, Ben à ses côtés et silencieux comme la plupart du temps.

«N-nous devons quand même essayer Bev. Elle pourrait être notre seule et unique chance de défaire Ça. Il faut le faire p-pour Georgie et p-pour tous les autres aussi.» Bill déglutit difficilement en prenant un pas de plus sur le porche à côté de Stanley.

Il y avait aussi Richie et Eddie mais ces deux-là ne bougeaient pas de leur position, plantés au milieu du jardin bien entretenu. Ils regardaient nerveusement entre Bill et Beverly pour savoir lequel des deux allaient avoir le dernier mot sur cette histoire. C'était amusant à regarder mais aussi stressant à cause de tout ce suspens. Le seul qui n'était pas présent aujourd'hui c'était Mike mais lui, même pas la peine d'essayer de le faire venir auprès de la femme qu'il considérait comme être le diable en personne.

Version féminine bien-sûr.

«Il y a certainement un autre moyen de défaire Ça, Bill ! Je n'ai aucune confiance en cette femme.» Rétorqua sèchement Beverly en se redressant contre la boite aux lettres, les sourcils froncés et les yeux plissés à la porte d'entrée blanche. Sceptique.

«Mais nous n'avons pas le c-choix Beverly ! Il f-faut au moins que l'on essaie.» S'obstina Bill, le menton tremblotant sous le poids de ses émotions.

«Wow du calme vous deux ! Sur ce coup-là je suis plutôt du même avis que Bev. Je ne pense pas qu'elle pourrait nous aider, c'est bien trop dangereux. On est des gamins et nous sommes en plein mois de Juillet. On devrait être en train de s'amuser Bill ... Au lieu de faire le travail des grands.» S'exprima pour la première fois Richie louchant face au soleil de plomb.

Bill rabaissa sa tête vers le sol puis se mit à réfléchir longuement. Etait-ce une si mauvaise idée de venir ici ? Même si presque la totalité du clan était contre son idée ils étaient quand même tous là avec lui dans le jardin d'Emily ... Donc malgré leur peur et leurs incertitudes ils le soutenaient. Cela lui donna un regain d'espoir et de courage qu'il ne sera jamais seul durant ses décisions plus ou moins périlleuses.

«Moi je reste neutre sur ce coup. Car elle m'a quand même aidé lorsque le lépreux voulais manger mes pilules.» Eddie haussa les épaules, un petit sourire timide aux lèvres.

«Comme c'est mignon ! Au moins toi ce n'est pas un putain de clown qui te harcèle presque tous les jours ! Bon ça suffit. Je me tire d'ici, c'est trop débile comme plan !» Râla Richie en jetant dédaigneusement son bras vers Eddie, Stan et Bill.

«Qu'est-ce qui t'arrives Richie ? Tu n'as plus envie de voir ta petite amie ?» Se moqua Stanley d'un sourire sournois, faisant ainsi rire Beverly et Ben.

«Pas quand la femme en question est aussi convoitée par une bouche en vagin d'extraterrestre ! Et épargne-moi ton humour satirique !» Hurla le garçon aux lunettes dans la colère vive en se retournant pour rejoindre la sécurité de la rue. Manque de pot, la porte de la maison s'ouvrit et une Emily confuse passa la tête à l'extérieur.

«Je ... Peux vous aider ?» Demanda-t-elle confusément, un petit sourire perplexe sur ses lèvres rouges. Elle regarda entre les deux garçons sur les marches de sa terrasse qu'elle reconnaissait étant Bill Denbrough et Stanley Uris.

Richie se figea instantanément dans ses pas tandis que les autres autour se regardèrent tous avec des expressions embarrassées et timides, même Beverly la seule fille du groupe. Ils ne s'étaient aucunement attendus à ce qu'Emily n'ouvre la porte. Surtout pas après ce que venait de crier cet imbécile sans cervelle de Richie !

«Euh ... Bonjour Madame.» S'engagea Stanley en se mordant la lèvre inférieure. Il leva les yeux vers Bill puis l'implora du regard de dire quelque chose à sa place.

Emily s'appuya contre le chambranle de sa porte d'entrée et croisa ses bras sur sa poitrine pendant qu'elle regardait entre chaque enfant éparpillés un peu partout sur sa belle pelouse verdoyante. Elle haussa un sourcil, attendant patiemment des explications de ces invités surprises qui n'avaient pas l'air enclin à prendre cette initiative. Ce fut Richie qui parla la seconde suivante, au plus grand damne des autres.

«Nous sommes là pour vous demander de ... Venir à la fête de demain soir ! Oui, c'est ça. C'est une fête super cool qu'organise les musiciens de Derry et bon sang, vous êtes la plus belle créature que je n'ai jamais vue de toute ma vie !» Roucoula-t-il en posant sa main au-dessus de son cœur, le visage rêveur.

«Crétin ...» Murmura Beverly en frappant aussitôt une main contre son front.

«Une fête ... Oui, oui ! Une fête trop géniale avec de la musique et de la danse et pleins d'autres trucs cool ...» Poursuivit rapidement Eddie d'un hochement de tête excité, ses mains moites serrant son short beige dans une poigne serrée.

Bill leva les yeux au ciel puis soupira fortement à ce que venait de dire ses deux amis sous le coup de la pression. Des bêtises et encore des bêtises ! Quelle bande d'idiot. Au lieu de suivre le plan initial à la lettre et demander de l'aide à la femme mystérieuse ... En pensant à elle, il jeta un petit coup d'œil timide à Emily puis se sentit légèrement rougir en voyant ses vêtements un peu courts ... N'avait-elle pas d'habits à sa taille dans son armoire ?

Emily quant à elle n'avait d'yeux que pour Richie et Eddie, perplexe par leur drôle de demande. Son front se sillonna tandis que les deux garçons en question se poinçonnaient leurs coudes dans les côtes plus ou moins discrètement, un grand sourire exagéré aux lèvres. Etait-ce réellement pour cela qu'ils étaient tous venus jusqu'ici, pour lui demander de venir à la fête de la ville ? L'ironie.

«Bon les gars, on y va ?» S'impatienta Beverly en se retournant avec Ben, direction le centre-ville.

S'en était trop pour elle. Trop de ridicule en une seule journée.

Eddie et Richie continuèrent de bafouiller des conneries les unes après les autres et après que Stanley les poussèrent violemment en direction de la rue, Bill prit son courage à deux mains comme l'autre fois. Il se racla nerveusement la gorge, le cœur battant un peu plus vite dans sa poitrine. Ses mains étaient humides sous la tension mais finalement il se redressa face à Emily qui riait doucement sous son souffle.

«Je souhaiterais que vous veniez c-chez moi tout à l'heure, j'ai besoin de votre aide. N-nous avons t-tous besoin de votre aide. S'il vous plaît.» Bégaya Bill mais malgré cela, il gardait la tête haute.

Le visage d'Emily devint soudainement impassible pendant qu'elle fixait longuement le garçon sur son paillasson. Elle avait bien entendue l'urgence dans le ton de sa voix défaillante. Ils étaient donc là pour une autre raison et elle pensait savoir de laquelle il s'agissait. Elle jeta quelques brefs coups d'œil autour de sa maison pour s'assurer que personne n'était aux alentours avant de se pencher vers Bill pour lui dire quelque chose à voix basse.

«Je serais là dans quinze minutes.» Enfin, Emily chassa l'adolescent qu'elle trouvait adorable loin de sa maison et loin des regards indiscrets.

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La maison des Denbrough était assez jolie à regarder avec un petit jardin entretenu comme le sien et le gazon correctement tondu aux centimètres près.

Emily retira lentement ses lunettes de soleil loin de son regard observateur, les mains posées à ses hanches pendant que ses yeux noirs passaient en revue chaque détail de la maison. La radio de sa bien sympathique voiture s'éteignit toute seule lorsqu'elle prit un pas vers le garage ouvert. Il y avait le vélo argent de Bill jeté nonchalamment dans un coin et une immense maquette avec des tuyaux jaunes posée sur la table de travail.

Il s'agissait en fait d'un garage de bricoleur car plusieurs outils divers jonchaient les murs ainsi que le grand établi dans le coin à sa droite. Tient, un bateau en court de construction accroché sur le mur. Cet endroit lui faisait penser à un garage d'ébéniste ou peut-être un menuisier d'après les nombreuses planches de bois et les copeaux au sol.

De petites particules de poussières flottaient dans l'air. En regardant de plus près, elle remarqua que la grande maquette en face d'elle sur l'une des tables était en fait une représentation des égouts de Derry. D'un sourire chagriné, Emily prit un pas de plus mais s'arrêta quand la porte sur sa gauche s'ouvrit et que Bill apparut à l'embrasure.

«Bonjour. V-venez, vous pouvez entrer.» Dit-il en la regardant avec méfiance mais en désignant le couloir derrière lui.

Il laissa la porte grande ouverte pour qu'elle le suive puis pénétra rapidement dans la maison sombre et silencieuse, Emily sur ses traces. Elle monta les escaliers en bois jusqu'à ce qu'elle ne débouche dans un grand salon qui semblait avoir été laissé à l'abandon. Les fenêtres étaient barricadées, certains meubles couverts d'un voile blanc. Mais qui pouvait vraiment leur reprocher après ce qui s'était produit il y a environ six mois de cela ? Pauvre petit enfant ... Néanmoins la maison paraissait propre et saine.

Ce fût alors qu'elle vit qu'un beau et grand piano noir était dans une pièce en retrait du salon avec l'un de ces draps blancs recouvrant sa surface lisse.

Comme prise par la soudaine force d'un aimant, Emily s'approcha du grand piano puis ouvrit le couvercle qui protégeait les touches blanches et noires. Elle ne pouvait décrocher son regard de ce dernier. Doucement et avec hésitation, elle passa ses doigts tremblants sur les touches avant de se laisser sourire quand des souvenirs lui réapparurent en mémoire. Des souvenirs d'une autre époque, la nostalgie.

«Ne touchez pas à ça, s'il vous p-plait. Il est à ma mère.» Demanda poliment Bill, un soupçon de peur dans sa voix. Il n'avait pas peur qu'elle l'abime mais il craignait que si par malchance ses parents rentraient plus tôt du travail et la voyaient en train de toucher aux affaires personnelles, il serait mort.

«J'ai le même chez moi. J'adore cet instrument, il me rappelle tant de souvenirs...» Répondit mystérieusement la femme aux cheveux platines, ignorant ainsi les paroles du garçon. Elle appuya enfin sur les touches puis joua la douce mélodie de la lettre à Elise.

Mais tout à coup, sans raison apparente, elle s'arrêta de jouer puis referma aussitôt le couvercle, les sourcils creusés et les mains agitées. Elle prit une profonde inspiration en fermant un instant les yeux pour les rouvrir après quelques secondes dans le silence constant et enfin regarder Bill d'un léger sourire forcé.

«Tu voulais me demander quelque chose, n'est-ce pas ?» Emily avala à la douleur sourde dans son cœur avant de croiser ses mains devant elle pour couvrir ses tremblements inexplicables.

Bill déglutit tranquillement, les yeux passant significativement du piano à la femme étrange en face de lui. Il se sentait un peu perdu après avoir été témoins de cette scène. Avait-elle elle aussi des souvenirs douloureux qui accompagnaient cette mélodie ? Comme lui avec sa mère qui en jouait quand Georgie était encore là ? Il se mit alors à hocher timidement la tête puis prit un pas en avant, lui-même nerveux après avoir vu cette réaction surprenante.

«L-le clown. Vous le voyez comme nous.» Ce n'était pas une question mais une affirmation. Emily se crispa mais Bill poursuivit sur ce même ton accusateur.

«Je sais que vous le voyez. Il hante mes amis et ... Moi aussi. Il essaie sans arrêt de n-nous faire peur et j'ai besoin de votre aide pour l-l'arrêter.» Plaida le garçon qui laissa sortir un soupir éprouvant une fois la fin de sa phrase sortie.

Enfin, il l'avait dit !

Mais n'obtenant aucune réponse de la part de la femme à court de mot en face de lui, il continua de sortir ce qu'il avait sur le cœur sans considérer ses paroles et leurs impacts.

«Ce monstre tue les enfants de Derry. Il a tué mon p-petit frère, Georgie.» Renifla ce dernier d'un chuchotement, les larmes naissantes dans ses yeux bruns malheureux. Il n'aimait pas paraître aussi fragile, surtout pas face à une inconnue mais il ne pouvait juste plus le contenir après tout ce temps.

«Bill ...» Tenta d'interrompre Emily dans l'urgence, une main tendue vers le jeune garçon tremblant de haine et de tristesse. Cette vision lui brisait le cœur et entraînait la chute de ses propres larmes.

«S'il vous p-p-plaît ! Vous êtes la seule personne qui pourrait l'arrêter ... Vous avez un p-pouvoir sur lui, vous pouvez nous aider !» Insista Bill en versant de grosses larmes sur ses joues, le regard débordant d'espoir.

Le visage d'Emily s'assombrit nettement pendant qu'elle considérait le pauvre garçon mentalement brisé. Elle ne savait pas quoi dire pour apaiser l'âme souffrante de Bill, surprise par ses plaidoiries. Toutes ses émotions se reflétaient sur son jeune visage, malmenant un peu plus son cœur. Mais le pire du pire c'était qu'elle ne savait pas comment faire pour que Pennywise n'attaque plus les enfants de Derry. Elle voulait les aider, vraiment, mais elle ne savait pas comment ni par quels moyens.

«Bill ? Qu'est-ce qui se passe ?» Demanda soudainement une voix masculine.

Bill renifla puis passa furieusement une main sur ses yeux rougis par les larmes avant de se retourner vers son père très inquiet. Avec toute cette agitation, ni le garçon ni Emily n'avaient entendu la porte d'entrée s'ouvrir.

«Bonjour Monsieur Denbrough. Permettez-moi de me présenter, je suis Emily-» Débuta Emily en tendant une main vers l'homme qui la dévisageait mais qui la coupa brusquement.

«Je sais parfaitement qui vous êtes. Je vous prierais de ne plus revenir ici, vous me comprenez ? Et ne vous approchez plus mon fils ! Nous avons déjà assez de soucis comme ça !» Gronda fortement Monsieur Denbrough en prenant Bill dans ses bras.

Emily cligna des yeux au ton acerbe que portait le père de Bill à son égard. Elle ne le connaissait pas mais celui-ci semblait la connaître. Plutôt bizarre. Pourtant ils ne s'étaient encore jamais parlés ni même véritablement rencontrés depuis qu'elle avait emménagé ici. Cette froideur venait certainement des ragots qui se racontaient un peu partout dans la ville à son sujet ou peut-être aussi de ce policier insistant. Une petite pointe de douleur pinça son cœur alors qu'elle était une fois encore jugée sans aucunes raisons.

Emily regarda une dernière fois Bill dans les bras de son père qui lui lançait un regard d'excuse. Puis après lui avoir offert un dernier petit sourire conciliant, elle quitta sans plus tarder la maison des Denbrough. Elle allait faire de son mieux pour éloigner le clown des enfants même si elle ignorait encore par quel moyen. C'était une promesse silencieuse qu'elle faisait au garçon très courageux du nom de Bill.

Elle traversa rapidement la route jusqu'à sa voiture et partit sans plus tarder vers une nouvelle destination, sous le regard désapprobateur d'Oscar de l'autre côté de la chaussée dans sa voiture de police.

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Après le fâcheux incident avec le clown démoniaque, Barry craignait de plus en plus pour sa vie. Il ne sortait plus de sa maison, il avait peur que cette espèce de fou furieux ne vienne le bouffer si il posait ne serait-ce qu'un pied dehors.

Il regarda rapidement derrière son rideau blanc à la rue calme et ensoleillée. Il scrutait toutes les demi-heures environ, s'attendant à voir apparaître le clown aux cheveux de feu à tout moment. Lentement, il posa sa main sur son bras bandé puis grimaça à la douleur, un rappel cruel qu'il n'était pas le seul prétendant à Emily. Ses yeux bruns anxieux quittèrent la vitre lorsque le téléphone derrière lui sonna à plusieurs reprises.

Barry se déplaça donc vers ce dernier sur la commode en donnant une tape amicale à la tête de son chien sur son passage jusqu'à ce qu'il ne prenne le téléphone en main. Aux grognements de Tobby, il posa son index sur ses lèvres, lui sommant d'arrêter. Après s'être raclé la gorge à son interlocuteur demeurant silencieux à l'autre bout de la ligne, il se présenta poliment. Mais personne ne lui répondit, seules quelques interférences.

«Allô ?» Dit-il, les sourcils se creusant progressivement.

Personne ne répondait de l'autre côté donc il fût contraint de raccrocher sans plus tarder. Peut-être qu'il s'agissait simplement d'un faux numéro ? Cependant, le téléphone sonna une nouvelle fois et Barry décrocha prestement en se présentant comme tout à l'heure sauf qu'il n'y avait personne qui s'annonçait de l'autre côté. Encore. Mais qui lui faisait des blagues de mauvais goûts ?! Sales gosses.

Tandis qu'il s'apprêtait à raccrocher, furieux, une voix à glacer le sang résonna dans le téléphone.

Je suis Barry et j'adooooore les enfannnnts ! Niark niark !

«Non mais Allô ! Qui est-ce ?» Hurla Barry d'agacement, les doigts serrant fortement le téléphone.

Ta mère ! Gronda la voix de l'autre côté.

«Fils de pute ! Raccroche tout de suite, tu m'entends ?! Attend un peu que je te chope, ordure !» S'énerva Barry lorsqu'il comprit que c'était en fait le clown qui lui jouait un mauvais tour.

Toi d'abord, Barry ! Tes heures sont comptées à présent ! Il ne te reste plus que sept jours à vivre ! Ricana Pennywise d'une voix enfantine.

«Ta gueule trou du cul !» Grogna Barry, les jointures de ses doigts devenant blanches à cause de la force qu'il exerçait sur son pauvre téléphone.

«Barry chou ?! Comment oses-tu me parler comme ça ?» La voix de Pennywise avait disparue de l'autre côté de la ligne pour laisser place à celle de sa mère.

«Maman ?!» S'étonna-t-il, une main sur sa bouche et les yeux ronds. Merde ! Il s'était payé de sa tête !

Barry grogna puis raccrocha sans délais le téléphone, le teint blafard après avoir parlé de la sorte à sa propre mère. Il frappa son poing valide contre le mur puis se jura de s'excuser auprès d'elle un peu plus tard dans la journée. Mais là, il devait d'abord se calmer les nerfs et éventuellement boire un coup aussi pour oublier ces regrettables évènements.

L'enfoiré de clown, il ne payait rien pour attendre !

Il se laissa gémir ouvertement lorsque quelqu'un frappa ensuite à sa porte d'entrée. Bon sang, ce n'était décidément pas sa journée. Il pourrait presque parier que c'était le clown qui venait lui rendre une autre visite sauf qu'il n'avait plus la tête à ça maintenant. Mais pour en avoir le cœur net, il s'approcha de la porte pour l'ouvrir et faire face à celui ou celle qui venait l'emmerder, une expression blasée sur son visage lisse de toute peur.

«AHH !» Beugla-t-il en refermant aussitôt la porte au nez de la personne sur sa paillasse. Il s'adossa contre la porte en bois puis couvrit sa bouche pour étouffer ses cris de surprise.

C'était le clown ! Le clown déguisé en Emily !

«Barry ? Qu'est-ce qui te prends merde ! Tu m'as pété le nez, idiot !» S'indigna Emily de l'autre côté de la porte, sa voix étouffée par l'épaisseur du bois.

Barry fronça les sourcils, ce n'était pas le clown débilos. Il ne se comportait pas de cette façon ni ne parlait avec autant de venin dans sa voix, du moins pas avec autant de férocité. Non, il était bien moins expressif. Emily ... Merde, le con ! Il se retira précipitamment de la porte puis l'ouvrit tout aussi rapidement qu'il l'avait fermée, les yeux larges de stupeur en s'apercevant qu'effectivement, Emily se tenait le nez ensanglanté.

«Oh non, je suis terriblement désolé ! Merde Emily, je ne savais pas que c'était toi !» S'excusa-t-il en mettant ses mains sur les bras de la jeune femme, le visage rempli de culpabilité à ce qu'il venait de lui faire.

«Quoi ?! Mais comment as-tu fait pour ne pas me reconnaitre à la fin ?» S'hébéta Emily en secouant la tête de gauche à droite, les traits plissés dans la douleur. Elle resserra sa main autour de son nez puis poussa un petit gémissement.

Sans rien dire d'autre, Barry courut chercher un morceau de sopalin dans la cuisine. Dans sa tête, c'était le chaos. Il avait l'impression de perdre la boule depuis qu'il avait vu ce crétin de clown jaloux de sa relation privilégiée ! Il le tendit ensuite à Emily pour calmer son nez palpitant.

Pendant qu'elle enroulait l'essuie-tout sur la zone douloureuse, il continua de lui offrir des excuses jusqu'à ce qu'elle ne se calme ainsi que son nez maintenant rougit par le sang coagulé. Les deux s'installèrent sur le canapé vert dans le salon, un silence maladroit entre eux. Barry regarda fixement ses genoux tout en réfléchissant à une approche pour tenter de briser le malaise délicat.

«Qu'est-il arrivé à ton bras ?» S'en chargea finalement Emily, la mine renfrognée.

Ah, oui le bras. Se dit-il en détournant honteusement les yeux.

Voilà le parfait sujet à aborder avec elle. C'était du sarcasme. Il n'allait certainement pas lui dire ce qui c'était réellement produit ou elle le tuera pour avoir osé briser sa promesse avec ce maudit clown. Barry déglutit puis examina son bras emballé dans un plâtre.

«Je suis tombé dans les escaliers, rien de bien grave. Tu voulais me voir ?» Changea-t-il de sujet en se raclant sa gorge, espérant qu'elle n'insiste pas avec son bras.

«Oui. Je voulais savoir si tu voulais faire un petit tour avec moi en ville ? Je m'ennuie toute seule chez moi. Donc je me suis dit, pourquoi pas ?» Emily retira le sopalin de son nez et grimaça. Heureusement qu'elle ne saignait plus ! Néanmoins, elle siffla de douleur lorsqu'elle posa un doigt sur son nez et qu'elle sentit une vive douleur.

«Ouais d'accord, avec grand plaisir ! Encore désolé pour ça ... Ce n'était pas voulu. Je m'en veux terriblement. Je crois que je perds un peu la tête en ce moment.» Rit tristement Barry en évitant le contact visuel avec elle. Il priait pour qu'il ne lui ait pas cassé le nez où le clown le retournera comme une chaussette pour avoir fait du mal à sa chérie ...

«De l'histoire ancienne.» Emily fit une petite moue puis haussa les épaules avant de se lever et de sortir avec Barry.

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Il y avait du monde à l'extérieur aujourd'hui qui profitait du soleil et de la chaleur d'été. Les habitants de Derry trouvaient encore du réconfort malgré les nombreuses disparitions, fort heureusement pour eux.

Emily et Barry quant à eux marchèrent tranquillement sur le trottoir tout en se racontant les dernières nouvelles. Les gens qu'ils croisaient les regardaient soit mal soit avec un petit sourire poli. L'un des deux. Des choses négatives se racontaient derrière leurs dos mais ils n'y prêtaient pas une grande attention à ce qu'ils disaient car c'était sans réelle importance finalement.

Emily écouta attentivement l'histoire de Barry tout en regardant fixement devant elle, presque l'air d'être noyée par tout ce monde. Elle avait pourtant l'habitude de se retrouver en société, hors aujourd'hui était un jour particulier. C'était peut-être à cause de la présence envahissante de Barry ? L'homme à côté d'elle radotait à cause de son soit disant accident avec son bras mais son esprit était bien loin de ce qu'il lui disait.

Soudainement, les poils de son cou se dressèrent et son cœur commença à battre un peu plus farouchement. Elle sentait un regard pesant à l'arrière de sa tête. Emily déglutit puis se tourna lentement vers la personne qui la regardait avec autant d'insistance. Son souffle se bloqua dans sa gorge. Il s'agissait du même homme qu'elle avait aperçu dans le reflet de son miroir plusieurs jours auparavant. L'homme qui s'était ensuite transformé en Pennywise quand elle lui avait enfin fait face.

Il la regardait de la même façon que le clown, un grand sourire sinistre et des yeux luisant de malice. Les gens qui passaient à côté de lui ne semblaient pas se rendre compte qu'il était là, comme s'il n'existait pas pour eux. Etait-il invisible ?

Emily cligna des yeux puis referma la bouche, le cœur battant dans ses oreilles, allant jusqu'à oublier la présence de Barry qui continuait de parler à côté d'elle. Elle lança un petit sourire enjôleur à l'inconnu plus loin qui restait immobile.

Barry, qui se sentait soudainement très seul, regarda enfin Emily pour constater que cette dernière fixait quelqu'un de l'autre côté de la rue. Il fronça les sourcils puis suivit son regard jusqu'à y voir un homme très grand d'environ la trentaine, bien musclé en chemise blanche et pantalon noir qui n'avait d'yeux que pour la femme à ses côtés.

Il avait des cheveux orangés assez longs et des yeux bleus glacial. Ce qui l'interpella tout de suite fût cette façon qu'il avait de sourire Emily, un sourire pervers. Il avait déjà vu ce sourire quelque part, mais où ?

Emily ne pouvait tout simplement plus décoller ses yeux de l'homme séduisant dans la rue. Elle n'y arrivait plus car elle était éprise par son charme naturel. Elle prit quelques pas incertains vers lui en ignorant les passants qui la bousculaient sans jamais rompre le contact visuel avec ce parfait inconnu pas si inconnu que ça.

L'homme fit de même, optant pour un sourire irrésistible. Mais il s'arrêta de sourire au moment où ils n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, leurs poitrines se touchant. Il y avait comme une sorte de courant électrique qui passait entre eux, quelque chose de captivant et d'irrésolu. C'était fascinant comme expérience ... Puis d'un coup de bras, il attrapa Emily et l'embrassa passionnément.

La mâchoire de Barry se décrocha presque, ses yeux menaçaient de sortir de sa tête.

Ils ne se connaissaient même pas et cette espèce de matcho beau gosse pensait vraiment qu'elle lui appartenait ?! Juste après un premier regard ? Il avait l'impression de voir rouge, que ses oreilles sifflaient comme une théière en ébullition. Prit d'une soudaine jalousie extrême, Barry courut vers eux puis frappa brutalement l'épaule de l'homme qui embrassait amoureusement Emily.

«Non mais OH ! Ça ne va pas la tête ?! T'es qui toi, d'abord ?» S'offusqua-t-il en éloignant Emily loin de l'homme pour la mettre derrière lui.

L'inconnu se redressa puis donna un sourire prédateur à Barry en fixant ses yeux bleus lugubres dans les siens. Il mit un bras dans son dos d'une manière très snobinarde avant de cligner de l'œil à Emily qui avait deux doigts posés sur ses lèvres encore chaudes du baiser langoureux.

«Je m'appelle ... Robert !» S'exclama-t-il joyeusement. Il renifla deux trois fois l'air puis leva le nez lorsqu'il sentit l'odeur nauséabonde de ce petit humain, un rictus aux lèvres.

«Robert ?! Vous n'avez pas une tête à vous appeler Robert. Plutôt une tête de Bob, mais certainement pas Robert. D'ailleurs je ne vous avais jamais vu avant ! Vous êtes nouveau ici ?» Continua Barry tout en essayant de ne pas s'énerver en voyant Emily donner des petits regards émoussés à l'homme.

Le petit scélérat. Il lui avait volé la vedette !

Mais Robert ne répondit pas à Barry, il se contenta de la vue d'Emily. Bien-sûr qu'il s'agissait de Pennywise, qui d'autre aurait eu le droit d'embrasser sa compagne de la sorte sinon ? Le culot. Il avait vu dans son livre que les nenettes aimaient la passion et les hommes avec beaucoup de charme, alors il utilisera cette forme pour se fondre dans la masse et pour l'approcher d'un peu plus près.

C'était le meilleur plan pour Ça.

«Barry, je pense que nous devrions y aller. Vraiment enchantée, Robert, ce fût un réel plaisir ! Peut-être accepteriez-vous de venir à la fête de demain ? Je serais ravie, vous savez ... De vous y voir.» Sollicita Emily en battant innocemment des cils, jouant le jeu avec l'entité.

D'abord, Pennywise semblait avoir un moment d'absence mais ensuite il lui rendit son sourire contagieux et hocha simplement la tête, acceptant sa demande sans trop de préjugé. Il ne l'admettrait jamais mais son cœur courait rapidement dans sa poitrine quand le visage d'Emily s'illumina. Il ne s'était même pas rendu compte dans quel pétrin il venait de mettre les pieds rien qu'à cause de son charme.

«Parfait alors ! Vient Barry, nous avons des choses à faire. Salut Robert, à très bientôt !» Emily lança un dernier clin d'œil amusé à Robert puis tira Barry qui faisait rage avec elle vers leur prochaine destination.

Robert alias Pennywise observait l'humain et son compagnon partir dans une autre rue.

Avait-il fait le bon choix en acceptant sa proposition ?

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Le soir venu, Emily était tranquillement dans sa cuisine en train de faire la vaisselle du diner. Elle et Barry avaient mangés ensemble après qu'elle l'ait invité à rester pour discuter de tout et de rien, comme de bons vieux amis.

Rien de plus.

Elle balança ses hanches de droite à gauche en suivant le rythme de la musique qui jouait dans sa radio argent posée sur son comptoir, la serviette dans une main et une assiette dans l'autre. Elle repensait sans arrêt à la folle journée qu'elle venait de passer et tout ce qu'elle avait appris en si peu de temps.

Déjà le groupe d'adolescents qui avait besoin de son aide, ensuite Barry avec son bras cassé puis pour finir, Pennywise et sa forme humaine des plus torrides ... Ouais, il s'agissait là d'une bien curieuse journée en effet mais qu'elle serait prête à recommencer sans hésitation malgré ses réticences au début. Rien que pour ce baiser. Un frisson lui parcourut la colonne vertébrale au plaisant souvenir de ses lèvres chaudes contre les siennes.

Emily sourit pensivement lorsqu'elle revit dans sa mémoire le beau et jeune visage que l'entité avait utilisé pour la séduire. Il ne le savait peut-être pas mais il lui avait vraiment fait effet ! Cette technique fonctionnait très bien sur elle malgré qu'elle n'ait pas spécialement d'attirance pour les humains. Chapeau bas ! Depuis le début il essayait désespérément de la draguer d'une façon ou d'une autre, toutefois leur jeu était loin d'être terminé.

Elle ne cèdera pas aussi facilement.

«Pourquoi aimes-tu autant la musique humaine ?»

Emily sursauta presque hors de sa peau lorsqu'une voix railleuse surgit de nulle part derrière elle. Elle ferma les yeux puis posa une main sur sa poitrine où son cœur martelait contre ses doigts. Durant son bond elle avait malencontreusement lâché la tasse à café qu'elle essuyait sur le sol et les morceaux de verre traînaient dorénavant à ses pieds.

Pas besoin de se retourner pour savoir qui était à l'origine de cette voix familière. Elle rouvrit les yeux puis sourit doucement en regardant la personne dans le reflet de la fenêtre en face d'elle. Pennywise la toisait d'une drôle de manière, la lèvre inférieure un peu pendante et une expression sérieuse qui changeait de l'habituelle extra jovial.

«Parce que chaque chanson a sa propre histoire.» Expliqua-t-elle simplement d'un haussement d'épaules.

Après avoir jeté les débris de verres elle se retourna complètement vers lui puis s'adossa contre l'évier, les mains serrant les rebords en bois tandis qu'elle fixait le clown pâle. Ce denier était assis sur son comptoir, les mains posées sur ses cuisses et les pieds ballants dans le vide. Il la regardait fixement en penchant la tête sur le côté, dubitatif face à sa réponse qui ne semblait pas cohérente pour lui. Un petit reniflement s'échappa de son nez lorsqu'elle vit les chaussures rouges et blanches qu'il portait, trouvant les pompons au bout tout à fait adorable.

«Laisse-moi te montrer, veux-tu ?» Poursuivit Emily qui leva les sourcils pour accompagner son doux sourire.

Elle s'approcha ensuite de sa radio argentée puis récupéra une vieille cassette sur la commode avant de l'insérer dans le lecteur à l'avant de celle-ci. La bande sonore se rembobina. Une fois au début, les premiers instants de la chanson jouèrent hors des haut-parleurs.

I have climbed the highest mountains
I have run through the fields
Only to be with you ...
Only to be with you ...

Emily se rapprocha de Pennywise puis posa ses coudes sur le comptoir juste à côté de l'entité méditative et silencieuse. Elle prit en compte son expression faciale aux premiers abords sceptique mais qui s'adoucirait petit à petit aux paroles suivantes.

I have run I have crawled
I have scaled these city walls
These city walls
Only to be with you

Le visage de Pennywise se détendit légèrement, chassant certains plis et craquelures loin. Il n'avait jamais entendu cette chanson auparavant mais il devait bien l'avouer qu'elle n'était pas trop mal, même s'il s'agissait d'humains stupides qui la chantait.

But I still haven't found
What I'm looking for !
But I still haven't found
What I'm looking for !

Emily voulait vraiment sourire voir même rire à l'expression sereine que portait maintenant le clown tueur de Derry. Il était sacrément adorable avec sa lèvre inférieure ressortie et ses yeux bleus, le dos un peu bombé alors qu'il laissait tout son poids sur le comptoir.

I have kissed honey lips
Felt the healing in the fingertips
It burned like fire
This burning desire

Elle se mordit la lèvre inférieure puis ferma les yeux, le cœur agréablement pincé à la chanson qui jouait dans ses oreilles. Elle appréciait beaucoup celle-ci. Déjà à cause des paroles mais aussi parce qu'elle adorait la guitare électrique.

I have spoke with the tongue of angels
I have held the hand of a devil
It was one empty night
I was cold as a stone

«But I still haven't found, what I'm looking fooor ...» Chanta en même temps Emily en se balançant d'un côté à l'autre. Elle se redressa hors du comptoir puis commença une série de pas en rythme avec la chanson de U2. Le regard du clown était pesant mais elle s'en fichait.

But I still haven't found
What I'm looking for !

Pennywise examina la jeune femme en face de lui qui était à fond dans la chanson. Sa gorge s'assécha, les yeux prit dans sa grande beauté. En plus elle avait une superbe voix et elle dansait comme une déesse ! Du moins c'était ce qu'il ressentait en cet instant très spécial.

La musique se termina et Emily laissa sortir un petit soupir bienheureux en balançant ses cheveux derrière ses épaules, sur ses omoplates. Elle jeta un bref coup d'œil à Ça toujours assis sur le comptoir dans la même position que tout à l'heure. Tout en essayant de déchiffrer ce qu'il ressentait lui aussi, elle reprit son souffle.

Elle ne s'attendait pas à un miracle, mais au moins un petit signe qu'il comprenait où elle voulait en venir.

«Je parlais de ça pour les chansons, ce qu'elles peuvent te faire ressentir !» Raconta-t-elle d'une manière penaude en mettant ses mains dans les poches de son jeans. Mais au manque de réponse elle leva les yeux vers lui.

Il la fixait avec cette expression platonique inquiétante, le visage complètement détendu et dépourvu d'émotion. Il avait planté ou quoi ? Il ne bougeait plus d'un poil mais s'il continuait à rester comme ça avec la bouche ouverte, de la bave risquait de s'écouler hors de ses lèvres. Ce serait dommage de gâcher son joli costume à froufrou. Tout doucement Emily leva sa main puis caressa du bout des doigts le costume gris du clown, le sourire fébrile menaçant de s'effondrer tandis qu'elle touchait timidement les plis doux.

Son cœur manqua un battement lorsque Pennywise émis un grognement puis qu'il leva les yeux vers elle pour la scruter dans le silence, les muscles sous ses doigts se tendant.

Cependant, sans rien demander, le bouton play de la radio argent s'enfonça puis continua de jouer les titres contenus sur la bande sonore de la cassette. Les deux tournèrent la tête vers la fameuse radio mais ne bougèrent pas alors que la voix masculine émana des haut-parleurs.

See the stone set in your eyes
See the thorn twist in your side
I wait for you ...

Emily retrouva son sourire momentanément perdu puis regarda du coin de l'œil l'entité malveillante encore immobile sur son comptoir. Elle savait que c'était lui qui avait activé la prochaine chanson, sinon qui d'autre ? Elle se sentait fière car grâce à elle il appréciait enfin la fameuse musique humaine sans importance ni valeur. Ou du moins ça en avait tout l'air.

Sleight of hand and twist of fate
On a bed of nails she makes me wait
And I wait, without you

«M'accorderiez-vous cette danse ?» Demanda Emily en se pinçant les lèvres pour masquer son sourire ravageur, une main invitante tendue vers Pennywise. Le clown tourna enfin la tête vers elle puis son expression plate changea en quelque chose d'un peu plus joyeux.

«Je suis le clown dansant, ne l'oublie pas !» Rappela-t-il d'une touche d'humour en prenant délicatement la main tendue dans la sienne gantée. A ce contact, il ressentit une vague de chaleur transmise par ses doigts délicats.

With or without you
With or without you

Through the storm we reach the shore
You give it all but I want more
And I'm waiting for you

Avec beaucoup d'hésitation, il posa son autre main sur la hanche d'Emily puis l'attira plus proche de lui, contre sa large poitrine. Bon sang ! Pourquoi se sentait-il aussi nerveux tout à coup ?! Il s'agissait de son futur compagnon attitré, alors il ne devrait pas avoir autant peur ! Etait-ce même de la peur ? Grahhh pourquoi tout était toujours aussi inutilement compliqué !

Ils étaient très proches, vraiment très très proches l'un de l'autre. Il pouvait sentir son odeur à plein nez et voir absolument tous les détails de son visage pâle mais souriant.

Ce sourire ... C'était sans l'ombre d'un doute sa plus puissante arme jusqu'ici. Elle pourrait mettre n'importe qui à sa merci avec ce dernier si elle le souhaitait. La chaleur invitante de son corps traversait son costume et réchauffait sa peau cadavérique. Sans vraiment s'en rendre compte, Pennywise lui rendit son sourire authentique.

With or without you
With or without you
I can't live
With or without you

Ça fut le premier à donner le pas de danse. Il entraîna Emily en arrière puis en avant comme s'il connaissait le slow du bout des doigts. Il se souvenait vaguement d'avoir lu dans son petit livre pour les nuls que les femmes aimaient la danse romantique ... Alors il a appris, comme tout le monde.

Même si le début semblait vraiment maladroit.

«Je compte sur toi demain, Mister Robert ! Je veux te voir à la soirée.» Murmura Emily à l'oreille du clown plus grand qu'elle. Elle se retira lentement de son visage en brossant sa joue contre la sienne puis lui offrit un clin d'œil espiègle. Elle adorait ressentir sa grande main dans la sienne, le tissu de son gant était d'une douceur inégalable.

And you give yourself away
And you give yourself away
And you give
And you give
And you give yourself away

Pennywise ne répondit pas car il en était incapable. Il la fit tournoyer lentement avant de reposer sa main sur sa hanche et la regarder une fois de plus droit dans les yeux. Ses yeux noirs infinis cultivaient à la fois la férocité et la tendresse. L'aura qu'elle dégageait était si séduisante, si envoutante ... Qu'il se sentait très envieux de l'embrasser, là, maintenant, sur le champ.

My hands are tied
My body bruised, she's got me with
Nothing to win and
Nothing left to lose

Ses mains étaient soudainement très moites sous ses gants blancs et le sourire qu'il portait mourut peu à peu alors qu'il se perdait dans le magnifique visage d'Emily. Elle lui souriait, rien qu'à lui ! Son cœur factice courrait de plus en plus vite dans sa poitrine et faillit imploser lorsque la femme posa sa tête sur son torse. Non loin du premier pompon rouge.

And you give yourself away
And you give yourself away
And you give
And you give
And you give yourself away

Il ne pouvait plus en prendre, s'en était beaucoup trop pour lui à gérer. Trop de drôles de sentiments se bousculaient en lui et alimentaient sa colère croissante face à cette incompréhension. C'était éprouvant. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait ni pourquoi uniquement avec cette créature mais s'il ne s'éloignait pas tout de suite, il risquerait de lui faire du mal involontairement. Hors de question.

Alors il fit la seule chose qu'il était encore capable de faire mise à part la violence. Il repoussa brusquement Emily de lui puis s'évapora aussitôt dans les airs loin de la pièce bien trop étouffante.

Loin d'elle.

Il réapparut rapidement dans les égouts en face de la maison d'Emily, à quelques mètres de la fenêtre de la cuisine où il pouvait encore la voir plantée au milieu de la pièce. Immobile, perplexe et quelque peu déboussolée par son départ.

With or without you
With or without you
I can't live
With or without you
Ohhhhh !

Emily sortit de son état abasourdi pour regarder autour d'elle avec un visage triste et confus. Il avait disparu sans raison, l'abandonnant à ses tâches ménagères. Elle se mordit la lèvre inférieure puis hocha finalement la tête dans la défaite, acceptant son message même s'il était très douloureux à admettre. Les mains tremblantes et les larmes aux yeux, elle récupéra le chiffon pour essuyer le reste de sa vaisselle.

Pennywise déglutit difficilement puis détourna les yeux loin de la fenêtre lumineuse. C'était trop difficile à voir. Pourtant, la chanson continuait de faire écho dans sa tête remplie de doutes et de questions sans réponses.

With or without you
With or without you
I can't live
With or without you

Ça était indécis. Rien n'avait plus de sens pour lui. Tout avait commencé par une simple recherche de compagnon compatible dans le seul but de procréer et faire perdurer sa lignée de démons sournois. Mais maintenant, il n'était plus aussi persuadé que ce n'était que pour cette raison citée. Et de ses doutes naissait la rage mortelle.

Pennywise serra furieusement les poings à ses côtés puis respira bruyamment, les yeux passant du bleu au jaune dangereux en une fraction de seconde. Etre constamment dans l'incertitude ne l'aidait guère à avoir des pensées rationnelles.

Il avait une soudaine envie de meurtre pour calmer ses nerfs et surtout, pour penser à autre chose qu'elle. Il n'avait jamais prévu que tout cela lui tombe dessus, ni aujourd'hui, ni dans le futur.

Car il était une entité démoniaque dépourvue d'émotions positives.

Il ferma les yeux puis prit une profonde inspiration par le nez, le front se craquelant quand la pression de sa colère monstrueuse redescendit à quelque chose d'acceptable. Grâce à son self-contrôle extraordinairement puissant, Pennywise arrivait à ravoir des pensées plus claires au fur et à mesure que ses sentiments contradictoires disparaissaient. Heureusement, où il aurait peut-être tué tout être vivant à Derry en une seule nuit ! Humains et animaux confondus.

Demain, oui demain il ira à cette fête grotesque et montrera aux yeux de tous de quoi il était véritablement capable. Parmi ces humains primitifs où il se camouflera pour passer inaperçu juste le temps d'une fichue nuit. Il fallait encore qu'il réfléchisse à son entrée fracassante qui marquera les esprits mais il avait déjà une petite idée sur la question et rien que cela lui donna l'envie de sourire machiavéliquement.

Emily sera sous son charme, oh que oui ! Elle aimait la musique humaine ? Il allait lui donner ce qu'elle réclamait dans ce cas ! Et lorsqu'il aura obtenu ce qu'il voulait depuis le début de son réveil, Ça retournera à son hibernation pour les vingt-sept prochaines années puis oubliera toute cette histoire absurde.

With or without you ...

Et il pourra oublier Emily, même si la simple pensée lui donnait une douleur inconnue au creux de son estomac.

A suivre ...

Merci pour vos commentaires et merciiii infiniment pour votre soutient et votre participation !

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Défis Ça 10 :

SwanxAngel -> Pennywise qui nargue Barry avec sa beau gosse attitude.

Chara1515 + Lilicastagnette -> L'entité qui prend la forme de Bill Skasgard. (Il est tellement beau ! *-*)

Estelle -> Pennywise et Emily qui s'embrassent passionnément.

Chara1515 2ème défi -> Quelqu'un qui appelle Pennywise bouche de vagin extraterrestre.

RukoYoru -> Barry qui claque la porte au clown et il se la prend en pleine poire. (J'ai légèrement modifiée parce que j'avais une idée similaire XD)

LadyDiana666 -> Penny apprend à danser puis invite Emily pour une danse maladroite.

BunnyBugs97 -> Pennywise prend une forme humaine pour se fondre dans la masse.

EcrirePourVivre -> Ça décroche le téléphone de Barry et le fait passer pour un neuneud. Il doit aussi dire ; «J'adoooore les enfannnnts !»

A plus, VP