Ouf.
Un petit texte pour répondre au défi de @Badlittlecream. Écrire un texte fantastique à partir d'une image choisie par elle.
Alors vous allez sur son profil puis dans " son fourre-tout.
🐸🐸🐸🐸
OUF !!!
Je suis réveillée par une sensation bizarre. L' impression d'être dans un lieu inconnu. Il fait sombre, mes yeux ont du mal à discerner les détails. Je me focalise donc sur mes autres sens.
Mon odorat est mis à contribution, je ne crois pas qu'il n'ait jamais été autant sollicité ! Une odeur d'eau, agréable, mais inconnue pour moi. Cherchant dans mes souvenirs, je n'y trouve aucune comparaison possible. Et en y joignant l'ouïe, je réalise qu'aucun son d'eau qui coule, qui glougloute n'est perceptible.
Est-ce que cette eau est stagnante ?
Je devrais attendre d'y voir plus clair pour en être sûre. D'autres odeurs m'assaillent, plus agréables celles-là, un subtil mélange épicé avec une note plus puissante derrière, mais qu'encore une fois, je n'arrive pas à déterminer !
En me tournant, j'aperçois une, non, plusieurs fleurs. Elles sont belles assurément, mais je ne connais pas leurs noms. Elles existent puisque je les vois, puisque je peux les toucher. Pourtant je n'ai pas cette impression. Rien de ce qui m'entoure me semble réel.
Ma couche est souple, mon corps repose sur ce qui ressemble à des pétales gigantesques.
Mon esprit n'arrive pas à assimiler cette absurdité ! Je ne suis pas une personne de grande taille mais réussir à m'allonger sur des pétales !
De plus si, en prenant toutes les précautions possibles, je me penche, il est évident que ces pétales flottent dans l'espace.
Cette fois-ci, je sens la peur monter.
Qu'est- ce que je fais là ?
Où se trouve cet endroit ? Pourquoi suis-je si petite, voire minuscule ?
Une lueur au loin. Était-elle déjà présente il y a cinq minutes ?
Est-ce que le temps passe à la même vitesse dans ce monde ?
Je dois arrêter de me poser ces questions et envisager de descendre de mon lit.
Mais il y a l'eau, relativement sombre. Impossible de se rendre compte de la profondeur.
Un peu plus loin, sur ce qui ressemble à un nénuphar, il y a un crapaud. Il me regarde, (enfin je crois qu'il le fait !) et d'un air lugubre, il coasse.
D'accord ! Cela ne va pas m'aider, mais au moins je suis sûre maintenant que je ne suis pas sourde.
Comment faire pour connaître la profondeur de cette eau. Jeter un objet dedans semble être une bonne idée, mais quoi.
Il n' y a que des fleurs autour de moi. Et subitement, mon regard se pose sur mes pieds, chaussés par des magnifiques chaussures à talons.
Cela pèse combien des chaussures, et d' ailleurs d'où sortent-elles ? Je ne porte jamais ce genre de choses. Dans mes souvenirs en tous les cas.
J'en ôte une et je la jette dans l'eau juste en dessous de mon " lit". Elle reste visible et ne coule pas. Cela signifie donc qu' il y a peu d'eau.
Je suis une personne plutôt trouillarde, et le lieu où je me suis réveillée m'angoisse. Rien de ce que j' y vois ne m'est familier.
Par exemple, si j'y réfléchis, le seul détail que je reconnais est le crapaud. Hilarant, non ? Est-ce l'angoisse ou la fatigue, je ne sais pas, mais cette réflexion grotesque me fait rire comme une idiote. Mon esprit part en vrille, associant l'image du crapaud devenant un joli prince charmant dès le premier bisou.
Est-ce une fable racontée aux enfants ou une vérité ? Est-ce que je peux dépasser mon dégoût ? Pas sûre. Mais un prince charmant, c'est sympa. Et je me surprends à guetter ledit crapaud du coin de l'oeil, espérant sans doute lui trouver un comportement humain. Mais, ou il le fait exprès, ou je ne regarde pas au bon moment, rien d'extraordinaire dans son comportement ne retient mon attention.
Je prends la décision de descendre de ma fleur, et de tenter de découvrir ce qu'il y a au delà de ce que j'aperçois.
Mon imagination aimerait y rencontrer des créatures fantastiques, aimables et magiques, avec des pouvoirs dignes d' elles. Ces lieux surprenants, ne ressemblent en rien à mes souvenirs, se glissent dans mes pensées. Des habitations flottantes où des créatures ailées se promèneraient.
Très beau tout cela, mais je n'ai pas d'ailes accrochées dans mon dos. Mes rêves ne sont sûrement que les miens et la réalité est sans nul doute différente.
Avec souplesse, cela aussi c'est nouveau, je descends de mon perchoir, et découvre que l'eau n'a en effet pas la même profondeur partout, puisqu'elle m'arrive à la taille. Ma chaussure immobilisée à cinquante centimètres de moi, a l'air de me narguer, en me démontrant que tout est possible ici.
Et si ? Non.
Et pourtant, encore une fois, le crapaud, que ma présence dans l'eau n'a pas fait réagir, est le seul élément concret qui pourrait avoir un lien avec mon ancienne vie. Aucun souvenir réellement net de celle- ci, juste une certitude qu'elle n'avait rien à voir avec ce lieu.
Alors, est-ce que ce batracien stupide est un signe, que je dois utiliser pour me retrouver au bon endroit ? J'en suis de plus en plus persuadée, mais je n'arrive toujours pas à prendre la décision. Embrasser un crapaud !
Celui-ci est là, tranquille sur son nénuphar, immobile.
- Tu en penses quoi ? Accepterais-tu que je t'embrasse ? lui demandé- je très poliment en me sentant tout à fait ridicule.
- Lui, je ne sais pas, mais je suis d'accord pour le remplacer, me répond une voix que, dans mon trouble extrême j' imagine être celle du crapaud et qui éclate de rire en réalisant ma méprise.
Je me retourne et découvre un jeune homme, à la surface de l'eau, d'une beauté extraordinaire. A la surface de l'eau ! Ses pieds nus marchent sur l'eau et il se dirige droit vers moi, tel un ange ou un mirage.
- Tu allais réellement embrasser cet ignoble crapaud gluant ? me demande-t-il avec ce merveilleux sourire d'ange sur un visage parfait.
- Oui, j'espérais qu' il se transforme en Prince charmant, et m' emporte loin de cet endroit lugubre dis-je d'une petite voix.
- Il te semble triste et lugubre car tu ne le vois pas de la bonne manière. Embrasse- moi et je le ferai vivre pour toi.
Quelque chose dans son regard, dans sa posture me met en alerte, et sans savoir pourquoi je fais cela, d'un mouvement rapide, je me penche sur le crapaud et l' embrasse tendrement.
J'entends un grognement derrière moi, et au même instant, alors que le crapaud a disparu, un homme apparaît au dessus de moi
- Mayou, réveilles- toi, il est neuf heures. Et je découvre le visage de mon mari inquiet d'un si long sommeil.
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