III: Dans la petite clairière
Contraintes:
-Thème fantastique
-Présence d'une relation homosexuelle
-Utilisation des mots suivants: cage d'or, faon, mystère, bouteille de verre, pluie d'étoiles, feu
***
Dans la petite clairière, on pouvait voir un jeune homme assis près d'un feu de bois, qui regardait d'un air absent la cuisse de faon qui y cuisait, la lumière chaude se reflétant sur ses cheveux roux. À côté de lui, son compagnon de voyage, Alfred, qui contemplait les étoiles, sans rien dire.
-Owen... C'est donc bientôt fini ?
L'interpellé sursauta en l'entendant briser le silence.
-C'est ce qu'a dit le mage en tout cas, reprit-il. Tu comptais me le dire quand ? Tu voulais juste disparaître, sans rien dire ?
On pouvait sentir la tristesse et le reproche dissimulés dans sa voix.
-Je suis désolé, répondit doucement son ami. Tu avoueras que c'est difficile à annoncer quand même... Je peux pas faire « Aah, on s'est bien amusés à accomplir la prophétie, mais maintenant je dois retourner dans mon monde, le "monde humain", dont je me suis rappelé il y a une semaine, allez bisous ! » !
-J'aurais quand même préféré l'apprendre différemment que parce que j'ai surpris une conversation ! Mais merde Owen, après tout ce qu'on a vécu, tu comptais t'en aller comme ça ?!
L'intéressé ne répondit pas tout de suite, tripotant l'herbe sur laquelle il était assis.
-À vrai dire, j'avais prévu une lettre... Et ceci...
Il sortit alors de son sac une petite bouteille de verre, remplie d'un liquide bleu très clair.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Alfred, d'un ton moins sec qu'il ne l'aurait voulu.
-C'est... De l'Élogandil...
-Tu voulais effacer ma mémoire ?!
-Non, non ! Tu ne m'aurais pas oublié ! Tu aurais juste oublié les sentiments liés à moi, et comme ça tu n'aurais pas eu mal...
Alfred le regarda, plus froidement qu'il ne l'avait jamais fait.
-Non. Je crois que ç'aurait été pire, Owen.
Le rouquin le dévisagea d'un air confus.
-Comment ça ? Tu n'aurais pas souffert, et ça...
Il fut soudainement interrompu par son compagnon, qui posa brutalement ses lèvres sur les siennes. Le baiser était coléreux, brut, mais surtout désespéré; Alfred l'embrassait comme si c'était la dernière chose qu'il faisait de sa vie.
Il finit par s'éloigner, le souffle court.
-Alors ? Tu as compris maintenant ? J'aurais préféré mourir plutôt que de te perdre... Et toi... Et toi tu te casses sans prendre en compte ne serait-ce qu'une seconde ce que JE ressentais ! Aaah, il est beau le héros, hein !
En l'entendant dire cela, Owen commença à pleurer. Pas le genre de pleurs de cinéma où des larmes coulent pendant que l'acteur garde une tête presque stoïque, non, les vrais pleurs. Ceux qui te déforment le visage comme pour te mettre à l'image des sentiments que tu ressens, ceux qui sont immondes, ceux qui sont gluants.
-Je suis désolé, articula-t-il a travers ses sanglots, je voulais pas ! J'ai pas le choix !
Alfred resta là, les bras croisés, trop fier et trop blessé pour aller le réconforter et admettre que cette vision lui brisait le cœur.
-Si, tu l'as. Tu es bien resté pendant plus d'un an, tu pourrais rester plus.
-Tu ne comprends pas ! J'ai déjà bu la potion pour rentrer ! Je disparaîtrai à minuit !
À ces mots, le visage d'Alfred changea complètement. Il passa de blessé et froid, à anéanti.
-Tu vas disparaître... Ce soir ? demanda-t-il d'une petite voix.
-Dans une demi-heure...
Le brun se précipita alors vers son amour, et le serra désespérément dans ses bras, commençant à son tour à sangloter.
-Pourquoi... ? Mais je t'aime, imbécile !... Espèce d'idiot !
-Mais moi aussi ! sanglota Owen. Moi aussi je t'aime !
Et ils restèrent longtemps dans les bras l'un de l'autre, à pleurer leur amour réciproque, mais qui ne pourra jamais être vécu, quand soudain, des particules dorées commencèrent à apparaître autour d'eux.
-Ça doit être la potion qui agit... Tu devrais t'éloigner, lui conseilla Owen, étonnamment calmement.
-Jamais. Je resterai jusqu'à la fin.
La pluie d'étoile s'accentua de plus en plus, de sorte à les entourer dans une espèce d'horriblement magnifique cage d'or. L'assemblage immatériel se mit à briller de plus en plus fort, les aveuglant presque, puis les deux hommes s'embrassèrent soudainement, avant que tout ne devienne blanc.
Sont-ils arrivés à bon port ? Mystère... Mais on sait une chose:
Dans la petite clairière, on pouvait désormais voir une bouteille en verre remplie d'un liquide bleu clair, à côté d'un feux de bois sur lequel brûlait une cuisse de faon, sans aucune trace de vie humaine pour la retirer du feu.
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