Un vampire à Wolfach - défi de Fiorthnir

Johnathan était le seul orthopédiste du petit village allemand dénommé Wolfach, situé en plein cœur de la mystérieuse Forêt Noire. C'était un jeune homme de vingt-six ans au visage juvénile. Il possédait de jolies prunelles noisette, cachées par des lunettes rondes.

C'était, somme toute, un garçon tout à fait banal et possédant une vie dès plus ordinaire.

Aujourd'hui était un jour de repos, l'un des rares qu'on lui accordait dans une semaine, le dimanche. Aussi avait-il décidé de se rendre dans l'abbaye du Mont Saint-Odile. Cela ne lui demandait qu'une petite heure et demie de route, pour une journée reposante et tout à fait passionnante ! C'était donc tout excité que ce jour-là, qu'il se hissa sur sa Harley Davidson, et qu'il partit en cavale dans la ville désirée.

La route, bien que torturée, était fort agréable du fait de la chaleur ambiante que le vent, résultant de l'importante vitesse du véhicule, parvenait à pallier.

Il se gara prêt du grand édifice qu'il devait aujourd'hui visiter. Il s'agissait d'une fort vieille bâtisse mais parfaitement conservée, ce qui impressionna le jeune homme. Il était extatique à l'idée de la visiter. Mais avant cela, il lui fallait déjeuner. Aussi, sorta-t-il de la caisse se trouvant à l'arrière de sa moto, un petit panier repas contenant un sandwich jambon-beurre, un morceau de fromage et un thermos remplit de thé vert, pour aider à la digestion.

Il partit à la recherche d'un banc où s'asseoir afin de déguster son repas. Suite à quelques minutes de marche à pieds sous un soleil de plomb, il trouva un banc malheureusement occupé. Il hésita quelques secondes et, finalement, il s'approcha de la personne, une femme à en juger par sa longue chevelure ébène. Quelque peu nerveux de par sa misanthropie, il osa se positionner face à elle, prêt à lui demander s'il pouvait s'installer à ses côtés. Mais lorsqu'il la vit, il en eut momentanément le souffle coupé.

"Bonjour monsieur, dit-elle d'une voix si mélodieuse qu'il n'en fut que d'autant plus charmé, en quoi puis-je vous aider ?"

Muet comme il était, il se sentit stupide. Il s'efforça de détourner son attention de la gracieuse courbe de ses lèvres peinturlurées d'un rouge ardent pour se concentrer... sur un morceau de bois reposant sur le sol.

"Je... eum... j'espère ne surtout pas vous déranger en vous faisant une telle demande, mais..., il se sentait presque suffoquer tant il était gêné et déstabilisé, pourrais-je m'installer à vos côtés, s'il vous plaît ?" Il lui montra alors son panier repas, tout en la fixant de nouveau.

Cette femme, à ses yeux, était la beauté incarnée. Elle avait l'allure fière, le regard hautain et les yeux vous transperçant l'âme, entourés d'un trait noir accentuant la pâleur naturelle de sa peau. Elle portait une longue robe de soie noire légèrement échancrée et dont les rayons solaires laissaient transparaître une nuance verte.

Elle tapota la place libre à côté d'elle, tout en lui adressant un sourire dévoilant sa parfaite dentition. Les joues légèrement rosées et les mains tremblantes sans qu'il ne puisse rien contrôler de tout ça, il s'installa près d'elle.

Il sortit tout d'abord son sandwich qu'il commença à déguster. Le début de ce court repas se passa sans encombre. Le paysage était des plus agréables, de même que la charmante demoiselle lui tenant compagnie.

Il n'en était d'ailleurs pas moins intrigué : qu'est-ce qu'une aussi ravissante jeune femme faisait ici, vêtu de la sorte ? Était-elle veuve ? Il se sentait curieux et sûrement dut-elle le comprendre puisqu'elle finit par briser le plaisant silence qui s'était installé entre eux.

"Vous devez probablement vous demander ce que je fais en ces lieux, n'est-ce pas ?"

Il décerna dans ses paroles un petit accent, elle ne venait pas d'ici, elle était étrangère. Il en aurait donné sa main à couper !

"Et bien... Je vous avoue que oui, en effet. Mais ce ne sont pas mes affaires et loin de moi l'envie de vous ennuyer, lui répondit-il quelque peu stresser.

- Cela ne me dérange nullement, n'ayez crainte, monsieur. Elle prononça ce dernier mot avec une infinie sensualité qui le fit tressaillir. Mon époux, décédé la semaine dernière, est enterré dans le cimetière. Je suis venu lui rendre visite aujourd'hui, lui expliqua-t-elle tout en semblant chercher ses mots. Il devina cela au léger froncement de sourcils et au plissement de son nez, ne la rendant que plus attirante encore.

- Oh ! Je vois... mes condoléances !

- Ce n'est rien, vous savez... Il était malade. C'était... inévitable, confia-t-elle à Johnathan tout en arborant un air triste qui lui fit mal au coeur, mais aussi se poser des questions.

- Malade, dites-vous ? il fronça légèrement les sourcils, tout en adressant à la dame un regard emplit de curiosité. C'était plus fort que et il en rougit de plus belle.

- Oui, anémie..."elle planta sa canine dans sa lèvre inférieur, comme en proie à une certaine anxiété. Cela subjugua assurément la personne à ses côtés qui se mit à la contempler.

"Eumh... Et... comment vous nommez-vous ? Il semblait gêné, presque intimidé en s'adressant à elle.

- Althéa, et vous ? lui répondit-elle avec un agréable sourire.

- Johnathan, madame."

ni discutèrent ainsi durant une bonne partie de l'après-midi, éludant la visite de l'abbaye, raison de la venue de l'homme. Nul besoin de spécifier que Johnathan était sous le charme de cette ravissante créature, et qu'elle-même semblait l'apprécier. Naturellement, au moment de se quitter, il convinrent de se revoir. Par chance, elle lui apprit habiter non loin de chez lui, dans un vieux manoir.

Oh, ce manoir il le connaissait bien. Maintes rumeurs couraient à son sujet et, petit, pour faire peur aux copains, l'on racontait l'une des mille légendes que possède ce vieil édifice. De fait, lorsqu'il connut le lieu de vie de la demoiselle, il sentit un frisson d'effroi lui parcourir l'échine, avant de se rappeler qu'il ne s'agissait là que de futiles histoires pour faire peur aux enfants.

Ils se revirent lors de divers rendez-vous au restaurant, au cinéma, et même lors de simples promenades, il arrivait qu'ils se croisent et finissaient par passer la journée aux anges.

Le jeune anglais était profondément tombé amoureux de la magnifique et merveilleuse allemande.

Elle avait un timbre chaleureux, des formes qui en feraient pâlir plus d'une, et un respect incontestable. Elle était, somme toute, la femme parfaite à ses yeux. Et plusieurs fois s'était-il imaginé la menant à l'église, elle, vêtue d'une longue robe blanche, synonyme de pureté, resplendissante.

Un jour, alors qu'il quittait son lieu de travail, il vit dans une vitrine d'un marchant de bijoux, une bague magnifique. Se disant qu'elle siérait à merveille à l'annulaire de sa dulcinée, il l'acheta, gaspillant ainsi les quelques économies qu'il était parvenu à faire dans l'optique de retourner en Angleterre lors de ses congés.

"Elle me fait pônser à un protozoaire, émit l'une des secrétaire médicale.

- Un protozoaire ?! Maiiis non ! C'est une dentrite ! Une dentrite, j'te dis ! s'exclama l'autre.

- Une dentrite ? Maiiis pô du tout ! Une deeentrite... tu sais c'que c'est au moins, toi, une dentrite ?

- Ben oui ! Et toi, tu sais c'que c'est qu'une protozoaire ? Et pourquoi pas un trilobite, tant qu't'y es ?!

- Mais pôrfaitement ! s'exclama-t-elle en croisant les bras contre sa poitrine, tout en dévisageant sa comparse.

- Ou peut-être bien un trypanosome... se demanda son interlocutrice, tout en fixant un magazine people sur sa table.

- Veuillez m'excusez, mesdemoiselles, entonna une voix angélique, douce, bien différente des deux autres sons braillards des secrétaires. Ces dernières levèrent les yeux pour fixer avec mépris la charmante femme qui leur faisait face.

- Je viens apporter son repas à Johnathan, reprit-elle en leur adressant un agréable sourire.

- Z'avez pris rendez-vous ? l'interrogea l'une des gratte-papiers.

- Vous pouvez pô l'voir sans prendre rendez-vous, reprit la seconde. L'aura de l'intéressée sembla changer du tout au tout, paraissant soudainement presque... malsaine, pour ainsi dire. Elle se pencha au dessus de leur bureau et susurra d'une voix menaçante :

- Je suis une amie... de Johnathan. Où. Est. Il ?"

Elles en tremblèrent d'effroi, bien qu'étant subjuguées par le regard perçant, presque surnaturel, de la visiteuse. Elles baissèrent docilement leur tête et l'une d'elle, la plus courageuse sans nul doute, lui répondit qu'il se trouvait actuellement dans son bureau, la dernière pièce au fond du couloir. Elle se redressa et, sans même les remercier, s'empressa de le rejoindre.

Elle toqua deux fois à la porte de son bureau, avant d'y pénétrer. Johnathan se leva vivement lorsqu'il la reconnut et vint presque immédiatement à sa rencontre pour baiser le dos de la main qu'elle lui tendait. Cette dernière le salua d'un chaleureux sourire, avant de lui tendre un petit panier. Intrigué, il l'interrogea quant à son contenu.

"Il s'agit d'une purée de panais, lui répondit-elle d'un ton enjoué. Lui, semblait étonné qu'elle lui apporte une telle collation.

- Ah.. euh... Eh bien je vous remercie. J'ai déjà prévu un sandwich mais... lui confia-t-il, peu sûr de lui.

- Un sandwich ? lui demanda-t-elle avec un froncement de sourcil, comme mécontente de cette nouvelle. Mangez plutôt la purée, c'est excellent pour le sang ! reprit-elle d'un air charmeur ne méritant aucun refus de sa part.

- Eum... vous... vous avez ajouté de la noix de coco ? osa-t-il lui demander, tandis qu'il dégustait son repas.

- Assurément, la noix de coco apporte du goût, en plus de baisser les lipides sanguins." lui assura-t-elle d'un voix calme et posée, installée face à lui tandis qu'il se repaissait.

Bien que surpris, il se dit qu'elle prenait soin de lui, et il n'en fut que d'autant plus amoureux.

Par la suite, elle lui apporta nombreux repas, tout naturellement bio et équilibrés. Elle semblait se préoccuper de lui et il en était absolument ravi.

Un soir de pluie, il l'avait conviée à un rendez-vous galant dans un prestigieux restaurant se trouvant dans la ville voisine. Auparavant, ils s'étaient rendus à l'opéra, mais il comptait sur cette fin de soirée pour lui faire une demande particulière. Il s'attendait à vivre un entretient tarabiscoté et il était affreusement stressé.

Sa ravissante compagne était vêtue d'une élégante robe d'une auguste couleur aniline, échancrée sur le côté dévoilant ainsi une longue et parfaite fine jambe. Ce même vêtement alimenterait à coup sûr son prochain fantasme.

Elle portait également une magnifique parure faite d'argent sur laquelle était ancrée de vraies émeraudes, attirant irrémédiablement son regard vers sa poitrine.

Les joues rouges, il tira sa chaise, l'invitant à s'installer, avant de faire de même face à elle. Il prit sa délicate main et la gratifia d'un immense et chaleureux sourire, auquel elle répondit volontiers.

Un charmant serveur leur apporta la carte, en plus d'une excellente bouteille de vin blanc. Ils s'en délectèrent et discutèrent avec entrain. Tout semblait la combler sans qu'il n'ait besoin de faire d'efforts : les éléments jouaient en sa faveur, pensa-t-il, fier.

"Mh... Johnathan ? Je me demandais, comment vont vos deux admirables secrétaires ? l'interrogea-t-elle. Il put déceler dans sa voix comme un voile de jalousie. Il trouva cela assurément adorable venant d'elle.

- Ma foi, relativement bien. Ces deux sottes ont inventé quelque chose... eumh... le "protocole cacatoes"... me semble-t-il. Son interlocutrice leva l'un de ses long sourcils, subjuguée par ce protocole au nom des plus fantasques.

- Cacatoes ? Mais qu'ont-elles encore imaginé ? lui demanda-t-elle en arborant cette fois-ci un air amusé.

- Je vous avoue n'en avoir la moindre idée. La dernière fois que nous nous sommes vus, lorsque je vous ai raccompagnée à la sortie de la clinique, je les ai entendues murmurer "fin du protocole cacatoes". J'ai momentanément pensé que c'était en rapport avec vos nombreuses venues, lui confia-t-il, quelque peu gêné.

- Oh... vous m'en direz tant."

Cette phrase signa la fin de ce fâcheux sujet de conversation et, de toute façon, un serveur leur apporta leur plat. Il s'avérait être une fois de plus perplexe. Auparavant, lors de leur premier dîner au restaurant, il avait remarqué que sa douce avait un appétit de moineau. Quand bien même ce détail le subjuguait, il avait une toute autre chose en tête ce soir.

Leur assiette débarrassées pour laisser place aux desserts, on leur apporta deux flûtes de champagnes dont l'une d'elles possédait la fameuse bague qu'il avait acheté un mois plus tôt.

Althéa sembla sincèrement surprise, elle se leva pour l'embrasser passionnément. Le cœur du désormais fiancé loupa un battement.

Évidemment, elle lui dit oui.

Le mariage dut se produire le mois suivant, mais les deux jeunes amants, dans leur fougue et leur impatience, reflet-même de leur jeunesse, convinrent de s'installer ensemble.

C'est ainsi que Johnathan quitta son petit appartement pour l'ancestrale et effrayante demeure de Miss Althéa.

Les cartons emballés et le camion les transportant arrivé, il ne tarda pas à se rendre dans son futur nid douillet.

Au milieu d'une abondance sauvage où l'herbe et les arbres de la Schwarzwald régnaient en maîtres, à quelques dizaines de kilomètres de Wolfach, se trouvait un opulent manoir.

Ce dernier était peint de couleurs froides. Certaines de ses fenêtres se trouvaient brisées, fendues, et d'autres utilisées en vitraux aux allures morbides, présentant diverses scènes macabres. Des morceaux de toiture délabrés donnaient une impression d'abandon à ces lieux austères.

Des clôtures de fer forgé, semblables à des piquiers, délimitaient fièrement l'immense territoire que couvrait la demeure, et présentaient un grand portail, un monstre aux dents acérées dissuadant tout voyageur un peu trop entreprenant, donnant suite à un long chemin de terre.

Le camion transportant les affaires du jeune anglais et fiancé s'y engagea, pénétrant ainsi la propriété.

Cela aboutissait sur un porche dont le bois abîmé résultait de l'ancienneté des lieux.

Et lorsque l'on pénétrait le gigantesque édifice, on tombait sur un hall démesuré écrasant toutes les tailles. L'on se sentait irrépressiblement rapetissé.

Au fond de cette imposante antichambre se trouvait un majestueux escalier de marbre qui, lorsque l'on en gravissait les quelques premières marches, se retrouvait divisé en deux autres escaliers. Chacun menait aux extrémités de ce colossal édifice dont les couloirs étaient tapissés de vieux portraits présentant, sans nul doute, d'anciens propriétaires.

La poussière régnait en ces lieux, quand bien même la maîtresse de la maisonnée s'efforçait de les garder en vie.

Le véhicule se gara près de l'entrée, et l'homme qui en sortit ne fut que plus que ravi de voir sa belle l'attendre. Elle portait aujourd'hui une sublime robe d'un rouge si ardent, qu'il en ressentit quelques frissons. Elle lui donnait une allure plus mystérieuse encore que d'ordinaire, presque spectrale. Il en eut le souffle coupé. Il déposa un délicat baiser sur ses lèvres, avant qu'elle ne l'invitât hâtivement, à son grand étonnement, à entrer.

Il remarqua le tremblement de ses mains et s'en inquiéta, aussi se contenta-t-il dans un premier temps de la suivre. Il n'eut point le temps de découvrir, d'observer plus minutieusement les lieux puisqu'elle pressait le pas.

Elle finit néanmoins par s'arrêter sur le pas d'une porte qui autrefois devait être bleue, à en juger par la couleur délavée de celle-ci. Sa fiancée se retourna, lui adressant un sourire radieux. D'une démarche sensuelle, elle ouvrit la porte et recula. C'était, en vérité, une grande chambres aux murs anciens et possédant un lit à baldaquin blanc. Johnathan, plus que charmé par sa belle, s'approcha à mesure qu'elle s'éloignait de lui, son regard ancré dans le sien.

Elle s'immobilisa au pied du lit et laissa son élégante robe glisser le long de son corps aux courbes parfaite, et à la peau si blanche qu'elle laissait transparaître quelques veines bleutées. Elle ne portait aucun vêtement en dessous et s'offrit volontiers aux yeux de son futur mari. Elle était la luxure incarnée pour lui, la définition même de la sensualité, de la séduction. Encore une fois, il ne savait que dire. Il se trouvait stupide. Des femmes, pourtant, il en avait connu, mais jamais des comme elle. Elle était unique, tel un joyaux, un rubis et bientôt, elle lui appartiendrait. Ils se lieraient et seul la mort pourra les séparer... ou le divorce. Mais à cet instant, il n'en avait cure. Il s'approcha d'Althéa, dardant ses prunelles noisette sur sa poitrine avec gourmandise. Elle le laissa faire, et après s'être allongée lascivement sur le matelas, elle l'invita à la rejoindre d'un mouvement de l'index. Ne pouvant patienter plus longtemps, il vint presque s'allonger sur elle, le cœur battant à tout rompre. Il était un amoureux transi de passion pour cette charmante créature qui semblait s'offrir à lui. Les sentiments qu'il ressentait pour elle étaient si puissants et ardents, qu'ils l'aveuglaient quant aux attentions de l'intéressée.

Car trop occupé à parsemer sa gorge de tendres baisers, il ne vit nullement ses canines s'allonger, ni même son regard emprunter une vive et intense couleur carmin. Non, il n'observa rien sinon son corps.

Elle posa ses mains sur ses épaules puis elle intervertit leur place avec une impressionnante force, avant de le plaquer durement contre le matelas. Elle se pencha au dessus de lui, ses lèvres frôlèrent son oreille, lui arrachant un faible gémissement, et elle murmura d'une voix infiniment douce :

"J'ai faim, mon ami..."

Il fronça les sourcils, craignant de comprendre ce que cela signifiait. Elle avait... faim ?

"Faim... faim d'amour, mon aimée ?" tenta-t-il. Cette même question fit rire la puissante créature au-dessus de lui. C'était un rire enchanteur, charmeur, il en fut presque hypnotisé.

Mais il frissonna d'effroi lorsqu'il sentit les crocs caresser sa jugulaire.

"Althéa... ? s'entendit-il supplier.

- Chhhhhht..." susurra-t-elle, avant de brutalement planter ses canines dans la peau du jeune homme.

La douleur en résultant fut telle qu'il fut prit d'un violent spasme, avant qu'un crie de déchirement ne s'échappe du fond de sa gorge pour envahir la pièce. Mais personne ne pouvait l'entendre, ou l'aider. Il hurlait de douleur et tentait vainement de se débattre, mais la poigne de la suceuse de sang, qui le surplombait maintenant, était bien trop forte. Entre ses mains, il n'était qu'une poupée de chiffon. Les films et les livres tels que Twilight, ou encore les séries telles que True Blood, étaient mensongers, car lorsque l'on se fait mordre, on souffre le martyr. Il n'y avait là nulle échappatoire à cette horrible torture, il était prisonnier.

Elle s'abreuvait et semblait se délecter de son sang et, parfois, lorsqu'elle se redressait très légèrement, il pouvait l'entendre murmurer qu'elle l'avait bien choisi.

Au fond, ce fut-là sa plus grande affliction : elle ne l'aimait pas. Sa vision se noya sous un flot de larmes qui coula le long de ses joues humides, tandis qu'il suppliait. Tantôt il la suppliait de le laisser partir, tantôt de le tuer.

Et elle finit de détruire le peu de raison qu'il possédait en le violant. C'était plus que ce qu'il ne pouvait supporter.

Il était... brisé.

Elle ne lui appartenait pas et elle ne lui appartiendrait jamais. Non... non... c'était lui, qui lui appartenait. Maintenant et à tout jamais, jusqu'à se qu'il meurt d'anémie, tout comme son prédécesseur.

Car cette femme... elle était, elle était...

Un vampire.

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