Le fantasme - défi relevé par Lancovit

Et après les trucs complètement délirants, la version de ma copine @lancovit dans un style complètement différent...

Oh mon Dieu. J'ai encore abîmé sa voiture. Et le mec en face a l'air plutôt mal en point. Je vais aller voir, je ne peux pas ne pas lui porter secours. Oh Seigneur. Il est flic. Je suis foutue s'il est mort. Il ne bouge pas. Ma vie est terminée.
     - Monsieur, vous allez bien ?
Question ridicule, ses cheveux sont poissés de sang.
     - Arrhhgg...
     - Oui je m'en doute. Les secours sont en route, ils vont arriver d'une minute à l'autre.
     - Bon sang, j'avais la priorité.

Cette voix. La voix d'un flic déterminé, décidé, autoritaire. Et son uniforme est comme son cuir chevelu, tâché de sang. J'ai tellement honte... Je ne voulais pas écraser un petit chat, du coup, oui, j'ai cramé cette fichue priorité. Mais je n'ai pas de regrets – pour l'instant.

Les secours viennent d'arriver. Ils l'emmènent au CHU le plus proche, il a besoin d'être recousu et qu'on lui fasse des radios. Je vais les suivre, être sûre que ce flic vivra.

J'ai toujours aimé les policiers. J'aurais adoré faire partie de cette corporation. Malheureusement, je n'y voyais pas assez bien. Et puis... J'ai toujours aimé les uniformes, également. C'est tellement séduisant, tellement... Sexy. Sauf les uniformes EDF. Mon frère, le propriétaire de la voiture est un agent EDF. Son uniforme est ringard. Je n'aime pas. Définitivement. Bon, peut-être aussi que c'est parce que c'est mon frère. Ceux de la SNCF me sortent également par les trous de nez, mais pour d'autres raisons. Bref. Le CHU approche. Vivement que je sois fixée, j'ai tellement la trouille !

Arrivés au CHU, les urgentistes ont sorti ma victime innocente du véhicule. Il semblait avoir repris des forces durant le trajet et vociférait contre moi. Logique. Je maintenais une distance prudente, et attendais.
Il fut opéré. Son crâne était fracturé en deux endroits, c'était plus grave qu'au premier abord. Et sa main droite était brisée. Il passa 8 heures en salle d'opération.
J'attendais. Je ne le connaissais pas, mais j'étais responsable de sa détresse actuelle, à cause de mon amour pour les animaux. Saleté de chat.

Le médecin sortit au bout d'une éternité. Son cœur avait lâché. Je me sentais tellement mal pour lui. Il était mort par ma faute. Par ma faute. A cause de moi, et d'un chat.
Non ! Je ne peux pas le tolérer. En plus, mon frère va être furieux que j'aie tué un flic et bousillé sa voiture !
     - Attendez !
Le médecin se retourne, il repartait vers le bloc.
     - Oui ?
     - Faites les tests !
     - Je vous demande pardon ?
     - Son cœur a lâché, oui ?
     - Oui ?
     - Mais le reste ?
     - La fracture au cerveau était réduite et sa main...
     - Faites les tests de compatibilité. Maintenant !
     - Mais son cœur, vous n'allez pas mourir ?

Si, je vais mourir pour lui. Il incarne ce que je désire le plus sur terre. L'ordre, la sécurité, la réflexion.

Les tests ont été réalisés, à ma demande pressante. Ils sont positifs. J'ai un couteau dans mon sac. Je me suis tranchée la carotide. Dans quelques minutes ce sera terminé. Il vivra, il le mérite bien plus que moi.

(...)

Oh ma tête... Je me sens...

(...)

Ouch. Mais attendez une minute. Je me suis tailladée les veines. Je ne peux pas être vivante. Et ma main me fait un mal de chien, je ne peux pas la bouger...
Oh non. Non. NON !!!!!
Ce n'est pas mon corps, ce n'est pas moi !!!
Oh la transplantation, ça me revient maintenant. Mais c'est impossible. Seigneur...

      - Hein ? mon vocabulaire me semble très réduit à présent.
      - Chéri ?
Oh il est marié. Oh non... Je tourne difficilement la tête et tente d'ouvrir les yeux.
      - Philippe ?
Attendez, d'où il me vient ce prénom ? Et pourquoi il m'appelle chéri ?
     - Oh mon amour, tu es réveillé, j'ai eu tellement peur !!! La folle est morte, elle s'est suicidée ! Elle a bien fait, vous étiez compatibles !
     - Ne l'appelle pas la folle, s'il te plaît... je suis en vie, c'est tout ce qui compte.
Oui, mais non, ça ce n'était pas moi qui parlait.

Salut Anne !
Euh ? Bonjour ?
Je ne comprends pas tout. J'étais en voiture et puis tu es dans ma tête. Mon crâne a dû vraiment prendre très cher.
Non je ne crois pas. J'étais là, je suis la folle de ton petit copain.
Tu t'es sacrifiée pour moi, n'est-ce pas ? J'ai senti ta tristesse et ta joie que je vive...
En effet. Je suis une miss catastrophe depuis que je suis née. Tu es policier...
Séb
Séb, et je n'aurais de toute façon pas supporté ta mort à cause de moi.
Et d'un chat ? Je t'entends miauler...
Je suis au paradis des fous.
On va devoir cohabiter j'ai l'impression.
Attends papillon. T'es gay ?
Oui... Au moins, tu pourras coucher avec un mec policier, je l'ai rencontré au boulot, j'ai cru comprendre qu'on était ton fantasme ;)
Ahaha. Très drôle. J'aime les hommes, mais seulement dans mes fantasmes. J'espérais que t'étais marié à un mannequin de l'Est que tu aurais sauvé de la prostitution...
Non mais c'est quoi ces clichés ?!
De toute façon, vu ton état, ça ne devrait pas être de suite qu'on rencontrera le problème.
Tu marques un point.
Tu peux dire à Philippe de se calmer, deux personnes en même temps, je ne gère pas du tout.
Donc la légende que les femmes font deux choses à la fois est fausse ???
Non, c'est vrai, mais je suis dans ton cerveau, je te signale.
Putain de chat. Enfoiré de chat. La prochaine fois je t'écrase. Je te le jure. Ou je te broute, connard.
Non ça tu pourras pas...
Ça te dit de pas écouter mes pensées H24 ? Ça fait 3 semaines que je te supporte et j'en peux déjà plus des mamours avec Philipounet !
Anne, calme-toi !
Non, ça suffit, je prends le contrôle ! Je saute !
Je ne sauterai pas, je te combattrai.
Tu ne peux pas ! Et de toute façon, c'est intenable, on n'est pas dans un roman, on est dans la vraie vie, tu es cloué à un lit d'hôpital, tu remarcheras dans 6 mois au minimum, ta fracture au crâne se résorbe très – trop – lentement et tu ne tireras plus JAMAIS.
Anne, on se doit l'un l'autre de le supporter ensemble. Tu m'as sauvé la vie, tu as peur de l'avenir. Si tu veux, je peux quitter Philippe.
Ne me fais pas le coup du chantage affectif.

Je l'ai combattu. J'arrive à la fenêtre. Je passe une jambe, puis l'autre. Le rencontrer – lui, le type que toutes les filles rêvent d'avoir, même moi, aura été la pire chose de ma trop courte vie.

Anne ? Anne ? ANNE !!!!
Je suis seul, je ne la sens plus. Je sens le froid m'envahir, c'est dur sous moi, ma tête saigne. Anne, pardonne-moi, je n'étais qu'un homme.

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