Le dernier homme - défi relevé par Lancovit

Et voici la version du défi sur notre dernier homme par lancovit !!!
Merci à toi d'avoir participé!!!

Jour 125

Je me sens seul. Mais seul... Et je m'ennuie. Il n'y a plus personne à qui parler. J'ai bien retrouvé mon nounours de quand j'avais 10 ans, mais il me répond pas. Hier, il m'a fait les gros yeux. J'avais mangé toutes les réserves des 5 jours. Ah oui, cher Ange, je ne te l'ai pas dit. Je fonctionne par cycle de 5 jours. C'est plus pratique je trouve. Je fais des raids dans les supermarchés, dans les épiceries. J'ai quelques fruits qui tombent dans le verger, mais l'automne est bientôt là, je vais devoir changer ma production pour rester en vie. Mais à quoi bon ? Je suis seul. Le dernier homme sur terre. Enfin je crois. Cela fait 125 jours que je n'ai croisé personne. J'ai dit adieu à mon frère. Il est mort de cette maladie. Quand tout a commencé, ils disaient que ce serait pareil que la grippe espagnole ou la peste noire. Que seul un tiers de la population mourrait. Que les autres seraient épargnés. Mais non. Heureusement, avant la Fin, ils ont pu arrêter les productions industrielles et les centrales électriques et nucléaires. Heureusement, sinon j'agoniserais dans d'atroces souffrances. Ange, parle-moi. Je n'en peux plus. Je hurle ma colère. Je hurle mon désespoir. Je n'ai plus rien. Je veux sauter de ce pont, à 10 minutes à pied. Enfin je crois. J'ai récupéré une montre automatique, qui se recharge quand je bouge le poignet. Et elle compte 10 minutes. Elle est belle. Mais l'aiguille est si lente... Tag Heuer aurait pu accélérer le temps. Elle appartenait à la femme de mon frère, Angélique. Elle était si belle. Trop belle pour moi. Pas assez pour lui. Il la traitait comme de la merde, ce connard. Ange, je sais que tu m'en veux de dire du mal d'un mort. Il était le dernier. Ange, pardonne-moi. Il ne te méritait pas, et il ne méritait pas cette vie. Je ne te mérite pas. Je suis encore là. Mais l'eau m'appelle.

Jour 152

Mon Ange, je n'ai pas réussi à te rejoindre. On m'a dit, dans mon sommeil, que tu étais furieuse. Je ne le mérite pas. J'ai faim. L'hiver est là. Je n'ai plus que quelques conserves et un peu d'eau. La pluie ne tombe plus. Le ruisseau du pont est à sec, ou presque. Je bouge tous les jours. J'ai trouvé un vélo. J'avance vers le Sud. C'est comme ça qu'ils essaient de se sauver dans la Route. Le père et son fils marchent vers le Sud. Je n'ai pas eu la chance d'avoir un enfant. Je ne te méritais pas, mais je ne pouvais pas me résoudre à choisir quelqu'un d'autre. Je suis désolé. L'aiguille tourne toujours.

Jour 223

Je t'écris tous les jours. Ne pas te parler me rendrait fou. Je repense encore à ta disparition. Tu étais partie dans le froid, comme dans le livre. Tu as quitté mon frère. J'ai bien cru qu'il te remplacerait, l'épidémie ne faisait que commencer. Personne ne savait qu'il n'y aurait aucune issue. Il t'avait trompée une fois de plus, et tu as trouvé cette superbe blonde dans son lit, en train de le sucer. Olga, mannequin russe mineure selon la loi de notre pays. Tu sais Ange, on n'a pas vraiment su si tu étais morte, on n'a jamais retrouvé ton corps. J'ai creusé et mis une pierre dans mon jardin, pour m'y recueillir tous les jours. En-dessous, tu sais qui est présent. Que je l'ai aidé ou non n'a plus aucune importance. Jour 223, 223 jours à crier contre ton silence. Je ne veux plus désespérer, je t'aime, qu'importe où, je te retrouverai.

Jour 432

J'ai vu de la fumée, il n'y a eu aucun orage depuis 3 semaines et pas d'incendie. J'attends demain pour aller voir. J'ai peur. Je ne veux pas être mangé. Si je ne suis pas le seul, je suis un concurrent de ressources.

Jour 433

Un endroit paradisiaque. Il y a de l'eau. De la nourriture. Des femmes. Que des femmes partout. Aucune n'a ta beauté, Ange. Elles sont heureuses de me voir. Mais tu n'es pas parmi elles. Je ne leur ai pas parlé de toi. Elles disent qu'elles veulent que je sois le mâle reproducteur et leur chef de meute. Que je les protège. Mais de quoi ? De l'absence d'animaux ? Des feux de forêt ? Personne n'est plus là. Ange, je t'aime. Je ne me suis jamais senti aussi seul. Elles vont me donner une maîtresse, choisie avec soin. Peut-être deux, je ne sais pas encore. Il y va de la diversité génétique. C'est sûr, un potentiel comme le mien, ça serait dommage de le perdre, dépressif, mal dans sa peau, guindé et abruti, ça valait le détour.

Jour 586

Ma nouvelle femme s'appelle Alexandra. J'ai trois maîtresses. Deux sont mortes, Alex est jalouse. J'ai appris que 3 jeunes femmes étaient parties en éclaireuses, chercher de la nourriture, des animaux, et des hommes. Seules deux sont revenues. La troisième est partie depuis 170 jours, je ne l'ai pas croisée. Il paraît qu'elle est brune, comme toi, Ange. Je m'en veux de t'avoir trompée, mais je ne pouvais pas faire autrement. Et puis, on est quittes, maintenant. Tu as couché comme une traînée avec mon frère. Et il te traitait comme une putain. Tu aimais ça, avoue, connasse. Sinon tu serais pas restée. Enfoirée. Et dire que depuis 3 ans, je t'attends comme un abruti.

Jour 589

Je t'en supplie, Ange, pardonne-moi. Alex est insupportable. J'ai envie de la tuer. J'ai pété un câble, je dois reproduire l'espèce humaine. Mais si ça se trouve, je ne suis pas seul, le seul, le dernier homme. L'épidémie aurait épargné les femmes, mais pas les hommes. Ou alors, génétiquement, je n'en suis pas tout à fait un. Cela s'est déjà vu. Oh Seigneur, aidez-moi... Mes maîtresses ont eu des enfants, mais l'un est mort... Son jumeau est inconsolable. Je vais crever, ça ira plus vite.

Jour 590

Je crois avoir eu une hallucination. Tu étais là. Avec tes cheveux bruns, aussi noirs que le chocolat le plus pur. Et tes yeux verts. Ta bouche carmin. Ta peau de lait.
Si belle... Alexandra a failli me crever les yeux, quand j'ai regardé une autre femme. Va falloir que je m'en occupe, de celle-là, pour le bien de l'humanité.

Jour 591

Thomas, c'est Angélique. Oui, c'était moi. Je me suis enfuie, ton frère était un connard. Je sais que tu l'as tué, qu'il est sous ma pierre tombale. Ça me fait drôle d'en avoir une, alors que mon cœur bat encore pour toi. Je serai enceinte de toi, nous avons gardé ton sperme. Je serai ta femme, la seule et l'unique. C'était moi. Alex t'a tué. Comme la garce que c'était. Oh oui, son patrimoine génétique, comme ils disent, était impeccable. Je l'ai tuée. Une balle en pleine tête. Elle était enceinte. D'un autre. On l'a trouvé dans les bois, à côté de la cabane. Il sera utilisé comme mâle, mais pas comme toi. Tu restes cher à nos cœurs. Juste pour la diversité génétique. Je ne suis pas rentrée avec les autres, j'avais trouvé une petite fille et son frère. J'ai suivi leur trace et les ai ramenés. Le petit frère a été épargné par la maladie, comme toi. Thomas, je n'ai jamais aimé que toi, épouser ton frère me permettait de te voir, tout le temps. Je n'ai jamais voulu d'un autre que toi, mais tu ne me voulais pas. Je te retrouve dès que notre enfant est né.

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