16. Enfance
Hey !
Voici ma seizième nouvelle, je te souhaite une bonne lecture !
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Kiara, 30 ans. Elle avait poursuivi son rêve d'enfant qui était de devenir astronaute et d'aller dans l'Espace. Semblable utopie. Pendant des années elle avait poussé ses capacités au maximum pour atteindre ses objectifs. Galère. Ses efforts avaient payés, elle se trouvait assise dans le Cockpit d'une fusée attendant impatiemment le décollage. Heureuse. Elle avait le coeur qui battait à mille, à dix mille à l'heure. Anxieuse. Elle voulait accomplir ce qu'elle avait longtemps cru irréalisable. Direction la NASA !
À encore 50 ans, John avait une terrible peur du vide. Il ne pouvait pas regarder le vide, le sol lorsqu'il était en hauteur. Ne serait-ce que quelques mètres. Incapable. Être debout sur un tabouret ou faire de l'escalade. Certaines activités lui étaient impossibles. Il restait paralysé d'horreur, il pouvait pleurer, hurler...
Un vertige foudroyant apparut lors d'un événement traumatisant arrivé le jour de ses huit ans. Déjà auparavant, il n'était pas tranquille au bord du vide et dans les airs. Il avait été emmené par ses parents à la piscine. Cette piscine en particulier car elle avait un très haut plongeoir. Il ne l'avait jamais essayé mais il s'était dit "Pourquoi pas ?" Alors il avait monté les grands escaliers de ferraille qui menaient à la planche. Il s'était avancé sur le bord et n'avait pas pu bouger. Figé, il fixait l'eau cristalline avec une angoisse grandissante. Cela avait duré de longues minutes. En bas, son père qui avait sauté avant lui pour lui montrer l'exemple lui criait de se dépêcher et que ce n'était pas aussi haut que ça n'en avait l'air. Mais la petite brindille qu'il était à l'époque ne pouvait même pas bouger le petit orteil. Et là, un grand homme brun, agace, l'avait brutalement poussé.
Une peur déjà présente mais largement accentuée.
À 84 ans, Colette se remémorait régulièrement les souvenirs de sa vie. Elle rangeait aussi beaucoup sa maison qu'elle occupait seule depuis la mort de son mari. Un jour, elle retrouva une petite chaussure vernie. Et une vague d'images s'imposa à elle. Celle très floue de ses parents qui la grondaient un peu pour avoir perdu son deuxième soulier. Ils les emmenaient loin de Paris et de la guerre qui se rapprochait. Elle et son frère, à présent décédé, allaient rester à la campagne pour être un maximum en sécurité. Plusieurs fois, ils avaient changé de lieu d'habitation. Ils n'avaient pas vu grand chose mais ils avaient vu les allemands envahirent le village ou ils se trouvaient, ils avaient vu la mise à mort d'un résistant et l'exposition de son corps, à " Titre d'exemple " selon les Nazis. À la fin de la seconde guerre mondiale, ils avaient enfin retrouvé père et mère qui étaient restés dans leur ville d'origine pour travailler. En rangeant et nettoyant leur chambre, ils avaient retrouvé une petite chaussure de fillette de 3ans. Le double avait été depuis un bon moment, jeté mais elle garda cet objet pour se rappeler.
Avec 23 ans au compteur, Emilien avait vécu de nombreuses malencontreuses aventures, il avait été abandonné par ses parents à ses 5ans, il avait perdu tous ses amis après avoir déménagé à l'étranger, et de plus petits malheurs comme avoir mit fin à bon nombres de ses relations foireuses avec des femmes. Il avait fini par enfin comprendre sa véritable attirance à la fin du lycée. Et pour se consoler de tout ça, un doudou lapin l'avait toujours accompagné, où qu'il aille. Il lui racontait tout, lui pleurait dessus et respirait son odeur... Il le connaissait depuis plus longtemps que n'importe qui et il supportait ses lamentations et ses longs monologues obsédés... Il était TOUJOURS caché au fond des placards. Mais c'était lui qui avait le pouvoir de le réconforter sans le moindre mot. Quel héros !
Yao, agé de 15 ans et immigré du Nord de l'Afrique, il ne lui restait rien de sa petite enfance si ce n'était les souvenirs, les choses les plus précieuses qu'il ait. Son pays, son village, ses amis, sa vie. Tout gravé dans sa mémoire, les visages, les paysages... Ses souvenirs, tels des photos imprimées sur du papier glacé, figés. Les seules choses qui lui prouvaient qu'il avait réellement vécu la-bas. Qu'il y avait passé les plus moments de toute sa vie. Cette même vie qu'il avait du quitter pour suivre sa famille qui voulait partir. Il n'avait rien pu emmener avec lui. Il n'avait que ses souvenirs pour bagages.
Un doudou. Peurs. Rêves. Des objets ou encore des souvenirs. Il subsistait à jamais quelque chose des années d'enfance.
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Voici la citation imposée :
« Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... » de Marguerite Duras
J'espère vraiment que tu as apprécié,
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Amélie_lys
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