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Liliane
Je me sers un verre de vodka en regardant Gabrilov partir en revanche je remarque que cette femme est toujours ici, assise au bar, à ce que j'ai compris elle bosse pour les forces de l'ordre.
Lorsque la sonnerie de mon téléphone retentit je finis d'un trait mon verre puis je réponds en allant vers mon salon privé où la musique ne se fait pas entendre.
-On l'a trouvé. Me dit mon interlocuteur.
-Tu es où ?
-Près du pont. Vous voulez qu'on se débarrasse de lui ?
Je souris, c'était évident qu'on allait l'avoir, personne ne peut m'échapper.
-Non ! Surtout pas James, je m'en occupe, je te rejoins dans dix minutes.
Rapidement ma veste, je prends mon arme, et je quitte le bar en lançant un dernier coup d'œil à cette femme. Tout en me dirigeant vers la voiture aux vitres fumée qui m'attends je m'attache les cheveux en une queue de cheval.
J'ouvre la portière du véhicule et je m'installe sur la banquette arrière.
-Bonsoir. Me salue mon chauffeur et garde du corps.
-Bonsoir Alejandro, conduis-moi au pont.
-Bien. Dit-il en démarrant la voiture.
Alejandro est mon seul chauffeur, et mon garde du corps, sa mission est de rester planter devant l'endroit où je me trouve jusqu'à ce que je lui donne des ordres. Il n'a aucune famille, aucune attache, il n'a que moi. Et c'est mieux pour lui comme ça.
Une fois arrivée au pont, je descends du véhicule en me dirigeant vers mes hommes.
J'ai exactement 548 hommes à ma disposition, et seulement 5 d'entre eux savent qui je suis vraiment. Parmi eux, mon premier fidèle James, et Alejandro. Pour les autres je suis « L », un puissant criminel que personne n'ose approcher, ils ont peur de moi, et je les comprends.
Depuis des années ce monde sombre a été dirigé par des hommes, je suis montée sur le trône en brisant toutes les règles et en baisant par mal de personnes, par baisant je veux dire tirer une balle dans la tête. Disons que je suis la nouvelle Isabelle la Catholique, les seules différences c'est que ma loi salique entraîne des répercussions assez impitoyables et que je ne suis pas du tout catholique.
J'ai déjà été confronté à la réaction de James quand il avait su qu'en vérité j'étais une femme. Disons que je suis la preuve vivante que les femmes sont aussi puissantes, ou même, plus puissante que les hommes.
Je m'approche de l'individu qui implore mes hommes de l'épargner. Quand il me voit il écarquille les yeux.
-Surprise...dis-je.
-Je...je ne comprends pas. Dit-il.
-Je suis celui à qui tu devais obéissance, fidélité et loyauté.
Ses yeux s'emplissent de larmes, mais ça ne me fait rien, j'ai été entrainée pour aller jusqu'à mon but sans me soucier de personne, l'indulgence ne fait pas partie de moi.
-Je t'en prie, ne me tue pas, je suis père de famille. Me supplie-t-il lamentablement. Je souris, je ne sais pas si j'ai un problème ou que tout simplement j'aime voir les gens me supplier ainsi.
Je le regarde, il est à genoux, par terre, m'implorant comme un moins que rien. Totalement à ma merci, je peux très bien lui foutre tout de suite une balle dans la tête. Oh que oui je peux le faire. Je ne saurais dire ou expliquer cette sensation que je ressens, une sensation toxique d'ôter la vie de quelqu'un. D'avoir le pourvoir de vie ou de mort, d'avoir la misérable vie d'une personne entre mes mains.
-Pourtant tu étais au courant des risques, tu savais très bien que chacun de tes gestes entraînait des conséquences. Dis-je en souriant.
-Je te jure que je n'en savais rien, je ne sais pas qui a prévenu la police. Les flics ont débarqué au port, je...
-Tu...tu...rien ! Ce n'est pas mon putain de problème, je t'avais donné un ordre ! Je me fous de savoir si c'est toi ou pas qui ais prévenu les flics. Tout ce que je sais, c'est que ta mission était de mettre ma putain de marchandise dans le putain de bateau sans te faire prendre ! Et à ma plus grande surprise tu t'es fait prendre comme un putain de pendejo !
Il commence à pleurer. Il me supplie encore et encore. Comme si ça allait allumer en moi une quelconque lueur de compassion ou d'humanité.
-Arrête de me supplier comme un perro, si je te laisse partir tu iras en taule, et si tu vas en taule on te posera des questions, et si on te pose des questions tu y répondras, et bien sûr, sans scrupule ni dignité tu leurs servira les informations sur moi sur un plateau en diamant. Je ne prendrais pas ce risque hijo de puta !
-Quoi ? Non, je ne dirais rien...
-Tu as eu ta chance, tu n'as pas su la saisir, il est temps qu'un autre prenne ta place.
J'appuie sur la détente, un bruit assourdissant, un corps qui s'écroule sur le sol, une âme qui quitte son enveloppe corporelle, un sourire de satisfaction qui se dessine sur ma bouche. J'ai fait ça tellement souvent que ça en devient une routine pour moi.
-Débarrassez-vous du corps ! J'ordonne à mes hommes. Ensuite je m'avance vers ma voiture, le chauffeur m'ouvre la portière et je me glisse à l'intérieur.
-Chez toi ? Me demande mon chauffeur.
-Oui Alejandro, emmène-moi chez moi.
Je jette un dernier coup d'œil par la vitre, je contemple mes hommes qui s'occupent du cadavre. Je ferme les yeux un instant en essayant de faire le vide dans ma tête, après le cauchemar que j'ai fait tout à l'heure je ne me sens pas trop bien. J'aurai bien besoin de prendre un verre, où huit peut-être.
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