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Anna se fait capturée par les mafieux alors que sa fille court toujours. Elle est déjà bien loin des hommes qui ont tués son père. Elle se retrouve en ville, un clackson de voiture la fait réagir. Elle s'arrête un moment pour reprendre sa respiration, mais lorsqu'elle se retourne elle ne voit pas ses parents qui lui courent après.
Où sont-ils ? Demande-t-elle à elle-même. Puis elle décide de rebrousser chemin, cependant elle ne sait plus le chemin qu'elle avait pris pour arriver jusqu'ici.
Il fait nuit et froid et elle commence à avoir très faim, elle est sûre d'avoir gagné et veut réclamer sa crème glacée auprès de son papa.
Tout en marchant elle reconnait quelques endroits où elle était passé. Peu à peu elle voit la voiture, tout en souriant elle court vers cette dernière. Mais elle ne voit pas son papa ni sa maman, tout ce qu'elle voit c'est trois hommes habillés en noir, l'un d'eux a des cheveux aussi blonds que les siens et ceux de sa mère.
Lorsqu'elle s'approche d'eux les trois hommes la regardent l'air perplexe, en baissant la tête elle voit son père allongé sur le sol. Elle plisse les yeux puis court vers lui et se met à genoux.
-Papà ! lève-toi ! On doit trouver mamà je crois qu'elle s'est cachée mieux que moi, mais tu vas quand même m'offrir ma glace hein ?
Il ne répond pas, pourtant ses yeux sont grands ouverts et fixent le ciel. Elle lève la tête pour voir où se dirige le regard vide de son père, mais elle ne remarque rien.
L'un des hommes, constatant que la gamine parlait espagnole, s'accroupie devant elle.
-C'est ton papa ? Lui demande-t-il.
-Oui ! Mais il ne me répond pas, vous croyez que c'est un nouveau jeu.
-Tu peux me dire ce qui s'est passé ?
-Il m'avait dit qu'il m'offrirait une glace si je gagner, je devais courir sans m'arrêter, mais à un moment j'avais mal aux pieds, je me suis donc arrêtée, mais je n'ai pas triché !
L'homme affiche un sourire presque triste.
-Ton père vient de te sauver la vie petite.
-Mais pourquoi il ne bouge plus ?
-Il est partie, il n'est plus avec nous, il est dans un autre monde.
-Je veux partir avec lui ! S'écrie Liliane.
L'homme met sa main sur son épaule.
-Tu es encore bien trop jeune pour partir dans ce monde.
-Nous devons partir monsieur ! Déclare un autre homme à ce dernier dans une langue que Liliane ne comprend pas, mais elle déjà entendu sa maman parler comme ça.
L'homme se lève et prend Liliane dans ses bras, elle commence à crier en lui disant de la redéposer, puis elle interpelle son père.
-Papa revient ! Ce n'est pas grave je ne veux plus de glace, revient s'il te plait ! Cri-elle en pleurant.
C'était à ce moment là que la vie de Liliane changea pour toujours, elle savait que désormais elle ne serait plus jamais la même personne et que sa vie allait devenir un enfer, un enfer qu'elle aurait créé.
Mexico, Aujourd'hui
J'ouvre les yeux en sursautant. Tout en essayant de reprendre ma respiration je porte ma main à mon front qui est en sueur. Ce n'était qu'un cauchemar le troisième cette semaine. Je ne sais pas si un jour je pourrai oublier ce jour horrible, ce jour où j'ai perdu mes parents.
Je saute du lit en prenant la bouteille d'eau qui se trouve sur ma table de chevet. J'en bois la moitié d'un trait. Ensuite je me dirige vers la salle de bain. Je m'arrête devant le lavabo en faisant face à mon reflet dans la glace, je remarque que mes yeux sont cernés et ma peau un peu trop pâle je trouve. Je soupire en ouvrant le robinet, je me rince le visage avec de l'eau froide ce qui m'apaise.
Je vais vers ma table de chevet pour prendre ma boite de cigarette puis je me rends au balcon. J'en prends une que j'allume et porte à mes lèvres j'aspire une bonne bouchée avant d'expirer en contemplant la fumée de nicotine se dilapider dans la pénombre de la nuit. Je m'étais endormie vers les coups de dix-sept heures, j'étais épuisée, cela fait soixante-douze heures que je n'ai pas dormi. J'évite de le faire pour ne pas revivre encore et encore mon cauchemar.
Me rappeler le passé me fait toujours autant souffrir. Je n'avais que cinq ans et pourtant ça me hante à un point inimaginable. Je ne me rappelle pas trop mon enfance, avec le temps je commence à oublier le visage de mes parents, je ne me souviens pas des yeux de mon père étant vivant, le seule souvenir qui me reste de lui ce sont ses yeux sans vie fixant le ciel et son sourire rassurant. Le visage de ma mère m'est presque inconnu. Je ne l'avais pas vu mourir car elle a été enlevée et surement tuée dans des conditions effroyables.
Les flics n'ont jamais pu identifier l'identité de ces criminels, a vrai dire, les flics ne servent presque à rien. La seule chose que j'ai pu découvrir sur ces criminels c'est le nom de leur chef, celui qui a tué mon père, enlever ma mère et a fait de moi ce que je suis aujourd'hui, une orpheline. On l'appelle Loro, mais depuis cette année il n'a plus refait surface. Sans doute buté par les russes.
La lune est la seule source de lumière qui éclaire l'obscurité de la nuit. Il fait froid, j'habite à Mexico. Dehors il n'y a pas grand monde mis-à-part des ivrognes qui tournent en rond semblable à des chien errants. Mexico est connu pour les malfaiteurs qui rodent la nuit, sortir à cette heure-ci est très dangereux, on peut facilement se faire enlever par un des membres d'un cartel. J'en sais quelque chose.
Je regarde l'heure sur mon téléphone je réalise qu'il ne me reste que vingt minutes pour me préparer à aller bosser au club. Je rejoins ma salle de bain pour prendre une douche froide, puis je me prépare rapidement.
Une fois prête je quitte mon appartement, je vais à pied jusqu'au club qui n'est qu'à six minutes d'ici. Dans la rue je reçois énormément de sifflements. Arrivée au club je remarque une queue d'au moins cinquante personnes. Ce soir il y'a un groupe mexicain assez tendance qui joue.
Je rentre au pub la musique est très forte mais je me suis habituée avec le temps. Je salue quelques habitués au passage puis je me place derrière le bar pour servir les boissons, la place que je préfère, car ici j'ai le monopole sur tout le monde, les gens ont l'habitude de tout révéler sur le comptoir avec un verre d'alcool à la main, surtout quand c'est une jolie blonde qui leur tient compagnie.
Je remarque une nouvelle personne qui est assise au bar, c'est une femme, pas très grande, brune avec des yeux verts. Je m'approche d'elle.
-Vous êtes nouvelle n'est-ce pas ?
Elle lève le regard vers moi, elle semble méfiante et perdue.
-C'est si prévisible que ça ? Me demande-t-elle avec un demi sourire.
Je hausse mes épaules, oh que oui ça l'est.
-Oui, ça se voit. Je réponds. Je vous sers quelque chose ?
Elle soupire en redressant ses épaules comme si elle essayer de reprendre le contrôle sur elle-même.
-Vous me proposez quoi ? Me demande-t-elle.
-Vodka ?
Elle plisse les yeux.
-C'est plus une boisson russe que mexicaine non ?
-En effet, mais comme ça vous aurez l'air moins prévisible, il n'y a que les touristes qui prennent les boissons mexicaines pour soi-disant connaitre la culture du pays. Dis-je.
Elle éclate de rire et je souris face à ça.
-Tout le monde est aussi agréable et drôle que vous ?
Je lui fais un clin d'œil en lui servant un verre de vodka.
-Tout le monde n'est pas moi. Dis-je.
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