5 : La fin de ce défi
Pdv Gakushû
C'était fini. Voilà. Le mois était fini. La blondasse nous avait donné cinq-milles yens chacun. J'étais plus avec Karma.
Ça faisait déjà une semaine que j'étais pas allé en cours. Je restais enfermé dans ma chambre. La chose la plus horrible du monde c'est quand tu as eu le droit d'être avec quelqu'un mais que ça se reproduira plus jamais...
J'avais jamais été aussi mal de toute ma vie. Je mangeais plus, je dormais plus. J'en avais rien à foutre de c'que disais mon père.
J'avais aussi éteint mon téléphone. Il sonnait trop. Je me demandai vraiment qui pouvait m'envoyer des messages.
Pdv Karma
Moi :
Gakushû ?
Bordel regarde ton tél !
Tu m'as bloqué ?
PUTIN CA FAIT UNE SEMAINE LA
Bordel de merde pourquoi il me répondait pas ? Il me faisait la gueule ? Il m'avait bloqué ? S'il m'avait bloqué, j'allais m'incruster chez lui pour lui ni- ok ok calme moi-même.
Au bout d'un moment, je décidai d'aller dans le bâtiment principal. Je chopai une meuf lambda par le col.
-Il est où l'numéro deux ? demandai-je d'un ton froid.
-Qu-Qui ? bégaya-t-elle, terrifiée.
-Asano junior. Il est où ?
-Ça-Ça fait une semaine qu'il-il est pas là-là, balbutia-t-elle.
Je le lâchai et elle partit en courant. Comment ça une semaine qu'il était pas là ? Je balançai mon lait à la fraise sur quelqu'un qui passait par là et me cassai.
Je me dirigeai vers la maison de mon petit Gaku. La fenêtre de sa chambre était fermée et les rideaux tirés. Pas d'incrustation possible.
Je sonnai, mais comme je m'en doutais, personne ne m'ouvrit. Bref, maintenant qu'on avait testé toutes les possibilités polies, go détruire une fenêtre.
-GAKU OUVRE OU JE DEGLINGUE TA FENETRE ! hurlai-je, très calme pourtant.
Le rideau bougea légèrement, mais il se remit aussitôt en place. J'attendis un peu et entendis un petit déclic. La porte était ouverte.
J'essayai d'ouvrir la porte. Quelque chose la bloquait derrière. Il était pas sérieux quand même ?
Je l'ouvris brusquement et vis que c'était un meuble qui la bloquait derrière. Je vais le buter, songeai-je.
Comme j'aurais dû m'en douter, la porte de la chambre du roux était fermée à clé. C'était un Escape Game ou quoi ?
-Ouvre.
-...Non..., refusa-t-il.
Il avait la voix complétement brisé. Mon cœur se serra. J'aurais peut-être pas dû lui parler si sèchement...
-Hé...Ça va ? lui demandai-je d'une voix plus douce.
Aucune réponse. J'essayai d'ouvrir la porte mais bon. Aucun résultat. Super. Je m'assis contre la porte.
-J'suis désolé..., m'excusai-je. Désolé d'être pas venu plus tôt...
Toujours pas de réponse. Je commençai à pleurer silencieusement sans vraiment savoir pourquoi.
Un nouveau déclic coupa mes larmes. J'avais un petit espoir donc j'ouvris la porte. Ça avait marché.
-Ga...
Je me stoppai. Il était super maigre. On pouvait maigrir autant en une semaine ? Il avait des cernes plus grandes que l'Amérique.
Je le pris dans mes bras en pleurant. J'avais peur. Peur pour lui. Je voulais parler mais je n'y arrivais pas.
Au bout d'une dizaine de minutes, je me rendis compte que le roux s'était endormi contre moi.
Je lui caressai doucement les cheveux. J'avais l'impression d'avoir dans mes bras un tout petit bébé oiseau tout fragile.
Je crois bien qu'il avait dormi une heure ou deux. Il devait vraiment être mort. Il me faisait beaucoup trop de peine.
Il se réveilla enfin. J'étais à deux doigts de m'endormir aussi. Gakushû avait l'air complétement perdu.
-Ça va ? m'inquiétai-je.
Il fit oui de la tête et se rendormit presque immédiatement. Karma, coussin officiel depuis mille-neuf-cents-quatre-vingt-dix, pensai-je.
Quand il se réveilla définitivement, il ne dit pas un mot. Je voulais pas le forcer à parler donc je me contentai de le serrer contre moi.
-Je t'aime..., marmonnai-je à son oreille.
Il rougit quelques secondes avant de redevenir normal. Il s'écarta légèrement de moi. Ah...J'allais me prendre un râteau...
-C'est faux...
-Oh non mais arrête là ! m'énervai-je. Je t'aime point ! Donc c'est soit tu me fous un râteau et c'est terminé, soit...
Il me coupa en m'embrassant. Je devins aussi rouge que mes cheveux. Mon p'tit Gaku me lâcha pour rigoler.
-Oh, t'es trop meugnon, se moqua-t-il gentiment.
-Méchant ! me plains-je.
Je lui donnai un petit coup de tape sur la tête. Je gonflai mes joues et décidai de bouder. Bien fait pour lui !
-T'es vraiment un gamin, soupira-t-il.
-Hmm !
-Boude pas...
-Hmm !
-Tu m'épuises à un niveau...
-Hmm !
Vu son regard, il avait l'air très clairement exaspéré. Non, exaspéré c'était pas assez fort pour montrer son désespoir. J'étais grave fier de moi.
-Vraiment, y'a qu'un mot pour te décrire toi : un gamin !
-Ça fait même pas un jour qu'on est ensemble, lui rappelai-je.
-Et un mois, rectifia-t-il. Et je vais encore devoir te supporter.
-Dis tout de suite que j'suis chiant ! m'exclamai-je.
-Tu es chi...
Je l'embrassai pour qu'il se taise. Non mais oh ! Je suis pas quelqu'un de chiant, moi ! En plus je suis gentil !
-Imbécile, murmurai-je.
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