Un gribouillage. Un raté, remplis d'imperfection, d'illogiques et de fausses notes. Un brouillon, à moitié déchiré, calciné, émietté. Personne pour entreprendre une correction, une ajustation des traits, une harmonie. Juste un désordre, un chaos n'entrainant que le néant. Pourtant, entre ces lignes imparfaites, l'histoire s'écrit, nos vies sont inscrites, mouvantes, se croisant, se séparant. Des fois, elles semblent se modifier, comme un serpent qui changerait de mue. Puis, un jour, elles s'arretent. Nous ne choisissons rien, ni  la couleur du stylo, ni sa durée, ni sa trajectoire on peut juste décider de la force avec laquelle on appuie sur la feuille. Cette feuille est immense, si grande que personne ne peut pretendre pouvoir compter tous les traits dessinés. Sur cette feuille, il n'y a pas de règles, pas de limites, tu peux decider de tout stopper, de stopper les lignes qui t'entourent, mais les autres continueront. Jusqu'où ? nul ne le sait. La question serait plus "jusqu'à quand" ? Là encore, que celui qui le sait lève la main et que ceux qui pensent se taisent, voici un devin. Peut-être le gribouillage du monde s'arretera demain, ou dans un siècle, ou dans des millions d'années. Certains trouvent dans la religion ou le Karma le detenteur de tous les crayons, d'autres, dans la science. Certains n'en n'ont juste rien à foutre, temps que leur ligne est belle. Moi je me pose la question, si la Vie sur Terre est une feuille de brouillon, où est le résultat final ?