Chapitre 3

- Non ! m'exclamai-je refusant de croire ses paroles. Tu mens, jamais il ne ferait ça, jamais !

- Tu sais que je dis la vérité, au plus profond de toi tu le sens, mais tu contestes ce fait car la réalité de la situation te fait trop mal. Tu ne veux pas te blesser, donc tu fuis le danger. À la fin, on doit tous affronter chacune de nos peurs, de nos impasses alors, pourquoi ne pas le faire maintenant, au lieu d'attendre ?

- Que de belles paroles ! s'esclaffa une voix masculine derrière nous.

Je me retournai, tremblante comme une feuille, vers celui que je considérais comme la personne la plus proche de moi il y a quelques minutes à peine. Avant même que je comprenne ce qui se passait, Wei Yuwen, ou plutôt devrai-je dire Cai Yue, se précipitait vers moi, enroula ses bras autour de mes épaules, comme s'il voulait m'enlacer, alors qu'il venait tout juste de me poignarder à l'épaule, répétant ainsi le geste de notre dernière confrontation sanglante. Une étreinte mortelle.

- Désolé, me murmura-t-il à l'oreille, de sorte que seule moi puisse l'entendre. Je dois me venger, c'est à cause de toi que je suis condamné à cette vie terrestre. Mais je t'aimais réellement !

- Lin Shan, cria avec horreur Yang Xiao en repoussant Cai Yue.

Il observa avec inquiétude ma blessure avant de déclarer soulagé :

- La lame n'est pas empoisonné mais ne bouge pas ton bras, sinon ta blessure va s'aggraver.

Puis il se tourna vers mon agresseur, fou de rage.

- Le ciel t'a permis de vivre, jugeant ton crime peu sérieux au point de te condamner à la peine de mort. Tu devrais être heureux de pouvoir encore respirer l'air de ce monde, pourquoi fais-tu cela ? Tu cherches la mort !

Cai Yue ignora mon meilleur ami et m'adressa des paroles qui me transpercèrent le cœur.

- Je ne peux pas te tuer, je n'en n'ai pas la force. La seule chose que je n'avais pas prévue dans mon plan c'était de tomber réellement amoureux de toi, cette erreur fera ma perte. Je ne suis pas triste, je ne regretterai jamais de t'avoir aimée de tout mon cœur. Alors je t'en supplie, tue-moi, je ne veux pas d'une vie vide de sens. Tu es la seule personne qui a le droit de réaliser mon souhait.

Sur ces mots, il me mit un poignard entre les mains et, voyant que je restais tétanisée avec l'arme tenue à bout de bras devant moi, il s'avança. Dans ma tête j'avais l'impression de vivre la scène au ralenti. Son torse pressé contre la lame coupante, la dague qui s'enfonça dans son cœur, le sang formant une auréole rouge sur ses habits, moi, qui lâche avec épouvante le manche de l'arme.

- Non, murmurai-je à mi-voix, mes joues recouvertes de larmes salées.

Je sentis Yang Xiao me prendre par l'épaule et me dire que l'on rentrait chez nous, là-haut dans le ciel, loin de tous les malheurs terrestres.


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