Une heure après, affichait l'horloge murale en face de moi, l'infirmière m'avait réveillé et demandé ce qu'il m'arrivait, après lui avoir expliqué comme je le pouvais mes quelques de migraines et de perte de mémoire de journées, elle m'avait donné de médicaments à prendre ce midi pour tenter de régler au plus vite mon problème puis j'avais récupéré mes affaires et était parti en direction du réfectoire, le ventre criant famine, avec un peu de chance je n'avais pas eu tant de monde que ça devant moi pour prendre le repas et j'avais rapidement cherché mes amis dans la salle avant d'aller m'asseoir à leurs tables. ChangBin m'avait demandé si ça allait mieux et je lui montrais les médicaments en rigolant doucement avant d'attaquer ma salade plus totalement fraîche, Christopher s'était alors intéressé sur le "où était Minho" et j'avais haussé les épaules, j'étais pas son père donc je n'avais pas à savoir où il était. Je lui était reconnaissant de m'avoir accompagné à l'infirmerie mais nous n'étions pas si proche pour aller jusqu'a le questionner sur ce qu'il faisait de sa vie toutes les dix minutes.

"- Vous sembliez proche, alors je demande. Tu nous aurais remplacé ?

- N'importe quoi, je le connais même pas ce type.

- Pourtant Jeongin nous a dit qu'un mec de notre âge t'avait ramener il t'a ramené chez toi hier, on en a déduit que c'était lui, intervient le noireaud.

- Il m'a ramené ? Où est-ce qu'on était ? J'étais inconscient ?

- Oula c'est quoi toutes ses questions ? On dit juste ce qu'on sait, on sait pas ce que vous avez fait nous c'est votre histoire.

- C'est juste que... je ne me souviens de rien concernant la journée d'hier. "

    Ils froncèrent les sourcils.

"- Tu as refais des rêves ?

- Quels rêves ?

- Bah... ce dont tu nous as parlé samedi, tu ne te souviens pas ?, m'interloquait Chris."

     Je secouais la tête, ayant déjà commencé mon plat chaud et avalé mes pillules. Je coupais ma viande quand je demandais sans réelle curiosité :

"- Qu'est-ce que je vous ai raconté ?

- Eh bien... Que tu semblais devenir fou car à chaque fois que tu voyais Minho il t'arrivait de rêver éveillé.

- Il ne m'arrive rien avec lui, pourquoi ? Je devais sûrement être fatigué et mon imagination est partie trop lo..."

  Un nouveau mal de tête m'assaillit alors que j'essaye de me remémorer ce que j'avais raconté et d'où cela me venait mais à cet instant cela ne m'avait procuré qu'une gémissement de douleur, et les voix de mes amis semblaient lointaines. J'entendais mon prénom prononcer mais je n'y réagis pas, la migraine semblait plus forte et pourtant en fermant les yeux je réussi à voir des éléments qui défilaient dans mon esprit comme si j'avais perdu la mémoire et que je la retrouvais mais que partiellement. Je me souvenais d'être aller devant un lac, avec un homme brun assis et et que je semblais assez désireux, mais de quoi ? Quelle était la source de cette envie ? Qui était ce jeune garçon ?

"- Je... je me souv... souviens d'être près d'... d'un lac avec quel... quelqu'un...

- Quoi ?"

    Je relevais la tête, ayant un peu de douleur restante mais je me forçais à regarder mes amis. J'étais perdu, j'avais mal à chaque fois que j'essayais de penser à cette journée ou à ce que j'avais pu dire à mes deux acolytes de ses fameux rêves. Je voulais voir Minho, cette envie venait de nulle part mais ça semblait une nécessité non négociable, comme s'il était un aimant qui m'attirait malgré moi alors je me levais rapidement en lançant un "je reviens" avant de me précipiter jusqu'à la sortie, pressentant que mon vis-à-vis n'était pas présent dans la pièce, avant de monter les escaliers en direction des salles de classe. J'étais pressé, le souffle court et mon pouls s'était accéléré légèrement à cause du court lapse de temps où j'avais fait du sport. Je ne savais pas pourquoi mais je savais qu'il était dans celle d'histoire, c'était comme une évidence et mon instinct le criait de tout son être. J'ouvris la porte, confiant, en lançant :

"- Minho ! "

    Bingo il était là. Mais alors comment je le savais ? Quand mon regard se posa sur lui, je ressentais un léger pincement au cœur et ma bouche s'entre-ouverte et pourtant aucun souffle ne passait la barrière de mes lèvres sèches après ma courte course dans le lycée. Il était assis sur une table, le regard tourné vers l'extérieur, les bras croisés, il semblait perdu dans ses pensées. Mais il savait pertinemment que j'étais là car il baissa la tête avant de me dire doucement :

"- Jisung... ferme la porte."

    Alors j'entrais dans la pièce en veillant à fermer celle-ci mais je restais près d'elle, pouvant partir à n'importe quel moment si la situation me dérangeait ou dégénérait d'une quelconque manière, je ne voulais prendre aucun risque de danger.

"- Minho...

- Je suis désolé Jisung, me coupa-t-il doucement."

     Désolé ? Il n'avait rien fait, alors pourquoi s'excusait-il ? Je fixais son dos sans comprendre avant de le voir se retourner et s'avancer vers moi d'une démarche gracieuse presque surnaturelle et j'en fus hypnotisé de telle manière que quand il fut devant moi je ne me rendis pas même compte que je regardais ses yeux sans les lâcher. Puis il me tendit sa main avant de renchérir :

"- De t'avoir fait du mal.

- De... de quoi tu parles...? rigolais-je nerveusement."

Mais j'eus rapidement le souffle de nouveau coupé lorsqu'il vînt agripper mon avant bras nu, portant encore un tee-shirt avec le début de saison qui s'y prêtait, et je ressentis une sensation fraîche qui me mordit l'épiderme lorsque sa peau avait rencontré la mienne mais une étrange chaleur venait de réchauffer tous mes organes vitaux soudainement, et une impression de confort me saisit tout l'être. Plus d'air ne fit le trajet jusqu'à mes poumons, des larmes coulaient le long de mes joues car une douleur inconsciente avait fait son apparition alors que je le regardais toujours dans les yeux, me noyait plus profondément dans son regard et y voyait des images claires et distinctes me revenir en mémoire, mes souvenirs qui avaient été flous au réveil. Je m' y retrouvais, je parlais à mes amis, je me voyais aux côtés de Minho près d'un lac et dans la réalité je ne le lâchais pas du regard comme pour le supplié de me dire que j'avais imaginé tout ceci de A à Z mais un élément m'interpella plus que les autres et ce fût le baiser. Il m'avait embrassé et je me voyais perdre conscience dans l'herbe alors que Minho me retenait, évitant que je me tape la tête sur le sol.
      Je reculais contre la porte, manquant de défaillir et je commençais à paniquer.

"- Qu'est... qu'est-ce qu'il... qu'il s'est passé ?

- Jisung..., tentait-il de me calmer en avançant les mains comme avec un petit animal effrayé.

- Qu'est-ce que... que... que tu m'as fais ?! C'est quoi ce délire ?

- Jisung, attends calme t....

- M'approche pas !, criais-je."

     Il m'intima de me taire, pour ne pas attirer les curieux et ne pas affoler les professeurs mais à ce moment là je me foutais pas mal de qui pouvais nous entendre ou nous surprendre, j'avais clairement plus l'impression qu'on était seuls et que nous réglions nos comptes, je voulais savoir ce qu'il se passait et pourquoi il agissait si bizarrement. Je m'accroupissait alors qu'il continuait encore de tenter de m'approcher, une voix s'élevât dans le couloir et Minho se précipita pour bloquer ma bouche et faire le moins de bruit possible. Mais la voix s'éteignait trop vite, alors que je m'étais légèrement calmer, sous la pression qu'il exerçait sur mes lèvres à l'aide de sa paume et bizarrement je sentais que je devais être plus discret à ce moment là.

"- Que... que.. ?

- Tu acceptes de me suivre si je te dis la vérité ?

- Tu... tu... vas m'emmener où ?, paniquais-je en observant son visage pour y voir une quelconque expression suspecte.

- Au lac."

    Je fronçais les sourcils mais je n'eus pas le temps de répondre que je sentais déjà qu'il m'agrippait et quelques secondes après je me retrouvais à l'extérieur avec le vent qui faisait voler les cheveux doucement, le soleil me chauffer les joues et l'herbe sous mes pieds semblait des plus tendre. Comment avait-on fait pour arriver ici ? Je regardais paniquer les horizons comme essayer de trouver un indice qui me ferait prendre conscience que j'hallucinais totalement mais quand je compris que je n'en découvrirai aucun je n'eus qu'une envie, c'était de m'éloigner de lui le plus vite possible. Mais mes jambes en avaient décidé autrement et je tombais au sol comme si la gravité était largement plus puissante que mon corps entier, et je dévisageais mon vis-à-vis qui affichait une mine triste. Il se mit à genoux en face de moi, doucement, voulant être le moins effrayant possible mais mon cœur et mon pouls n'étaient pas d'accord et me torturaient sans que je n'ai mon mot à dire. Je devais être dans un rêve, ce n'était pas possible autrement...

"- Tu ne devais pas être au courant, m'avoua-t-il et ses propos auraient carrément pu sonner comme des reproches."

    Je ne répondis rien mais mon esprit s'en chargeait très bien tout seul, criant désespérément "mais de quoi tu parles ?!" alors que mes yeux observaient chaque mouvement, chaque respiration, aussi légère qu'elle soit.

"- Pourquoi il a fallut que tu aies ces visions ?

- Par... pardonne-moi ? Des vi... visions ?"

     Il me regardait tristement, qui disait vision disait réalité donc ce que je voyais et croyais être des rêves étaient en faite des choses qui s'étaient réellement réalisées ? Non, il devait certainement me faire une blague, peut-être filmait-il quelque chose et je me mis à regarder autour de moi aussi attentivement que je le pouvais afin de trouver une quelconque caméra dont la carte mémoire serait utilisée pour une émission de caméra cachée afin de divertir un publique à travers un écran de télévision ou de téléphone portable.

"- Tu as raison, mon fruit préféré est la pêche, je retournais ma tête vers lui interloqué, ma matière préférée est l'histoire, je t'ai fait des promesses comme celle que je t'attendrais une éternité s'il le fallait et...

- Ouow tu vas trop vite là, qu'est-ce que tu me chies là ?, l'interrompis-je.

- Ce que tu voyais.. c'est réel. C'était réel."

     Mais bien-sûr, des visions mais où allions-nous ? C'était juste mon imaginaire on va se calmer. Alors je me mis rigolais, nerveusement, d'abord doucement puis plus fortement à mesure que la nervosité me prenait.

"- Arrête de me prendre pour un idiot tu veux ? Ce n'était que mon imaginaire.

- Alors comment tu expliques, commença-t-il en se rapprochant de moi, ça."

   Il venait de pointer mon palpitant du doigt, tout en me regardant dans les yeux, cette tristesse toujours présente. J'étais paniqué, évidemment que mon cœur battait plus vite !

"- Que... c... c'est juste de la peur...

- De quoi as-tu peur, Jisung ?

- De..., je pinçais mes lèvres fortement, et pendant ce temps quelques interminables secondes s'écouleraient, toi."

     Il baissait les yeux, une larme coulant le long de sa joue. Il jouait la comédie on était d'accord ? Je ne le connaissais pas mais s'il pleurait pour ça c'était vraiment une petite nature sérieusement. Oui, j'avais peur de lui mais et alors ? C'était pas normal ? Il était fou de mec alors j'avais toutes mes raisons de ne pas me sentir hypra à l'aise en sa compagnie.
Puis il vînt agrippé ma nuque et plonger son regard dans le mien et attendit quelques secondes. Pourquoi ? Mais il était vraiment trop bizarre, sortez-moi de cette situation ! Je fronçais les sourcils, mon cœur semblait vouloir exploser tellement j'avais peur de ce qu'il allait faire, il semblait assez imprévisible et j'avais peur qu'il ne me blesse, ou pire ne me tue mais il ne fit rien, au lieu de cela il vînt poser ses lèvres sur les miennes, doucement comme si j'allais me casser. Eh mais j'ai jamais donner mon accord po...

     Je marchais lentement, traînant la patte pour revenir voir mon ami, il restait encore pas mal de temps avant qu'il ne finisse son cours d'équitation alors je profitais de ce jours d'automne où le soleil se faisait de plus en plus rare mais que les nuages ne recouvraient pas totalement le ciel de leurs couleurs grisâtres. Ce soir était les dix neuf ans de Minho et j'avais promis d'être là, malgré le déconseil de ses parents, je réfléchissais déjà à comment lui offrir son cadeau, je le préparais depuis tellement longtemps que je n'avais pas intérêt à faire la moindre faute.
"- Minho, pourriez-vous me suivre quelques instants ?, tentais-je avec une voix que je voulais noble. Non pas comme ça."
    Je retentais plusieurs fois cette phrase de différentes manières, voulant trouver la parfaite intonation, me tournant et retournant dans tout les sens comme pour changer de personnage jusqu'au moment où je levais la tête de frustration, ne trouvant rien d'assez convenable lorsque je vis quelque chose d'étrange, quelque chose de beaucoup plus blanc que les nuage, immaculés et traversant les boules d'eau vaporeuse, je le suivais du regard jusqu'à que cela descende et se rétracte. Une forme humaine, juste devant la maison de Minho. Je ne bougeais plus, ne sachant que penser de ce que je venais de voir, l'être qui s'était posé au sol se retourna dans ma direction et une frisson de surprise me prit alors l'échine avant que cela ne bouge plus vite qu'un battement de paupières, réduisant la distance qui nous séparait en un coup de cils. Je vis alors le visage de la créature, et mon cœur s'arrêta :
"- Jisung, mais qu'est-ce que vous venez faire là ?, demanda-t-il, le regard paniqué.
- Mi... Minho... Vous avez des... des ailes ? Qu'est... qu'est-ce...
- Jisung, n'ayez pas peur, je peux vous expliq...
-Vous..."

"-Tu n'es...pas hu...humain ? Tu... es quoi ?"

    Je m'étais vivement écarté de lui, me retenant de mes mains pour ne pas tomber en arrière et il me regardait avec une pointe de méfiance dans le regard, redoutant encore quelques secondes le "comment je pouvais réagir".

"- Quelque chose d'autre."

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