Puis la semaine était passée sans qu'un nouvel événement n'arrive, pas de blessé physique, pas de situation bizarre ni même de soleil, il s'était même mit à pleuvoir le lendemain des blessures de Jeongin. Il rentrait tout les soirs seul, Félix décidait d'aller a la bibliothèque avec Changbin pour s'entre-aider en langues. Je voyais bien que la situation avec SeungMin affectait mon frère plus qu'il ne l'aurait sûrement imaginé, son dit ami ne lui avait pas adressé la parole depuis le fameux week-end, l'évitant et Jeongin n'avait rien tenté, essayant d'écouter ce que je lui avais dit, quelques jours auparavant mais c'était dur, son petit cœur en était sérieusement impacté. A moi aussi, ça faisait mal de le voir dans un état pareil sans même pouvoir agir, mais que pouvais-je faire ? Je ne voulais pas empirer la situation en me mêlant de ce qui ne me regardait pas, alors je restais en retrait. Depuis la fois où nous étions rentrés ensembles, Felix semblait apprécier le fait de me raccompagner chez moi et le fit chaque jour, chaque soir après les cours dès qu'il le pouvait, même si cela était sur une courte partie de notre trajet, et ça ne plaisait pas à Minho, lui aussi profitait des cours d'histoire pour pouvoir être mon camarade de table et de profiter de ma proximité, mais il me répétait aussi à quel point il n'aimait pas mon ami et que je devrais m'en éloigner, sauf que je ne pouvais pas le faire, je ne voulais pas le faire, c'était mon ami et il avait été là bien avant mon vis-à-vis, puis c'était le petit frère de mon meilleur ami, je n'allais pas ignorer son cadet lorsque j'allais chez lui. Il se plaignait du fait qu'il me touchait un peu trop à son goût et que clairement ça lui déplaisait, et c'était vrai que le rouquin profitait parfois de notre proximité pour enrouler son bras en dessous du mien de parler comme un pipelette devant les filles qui tentaient d'attirer son attention à chaque fois qu'il était proche d'elles, généralement ce n'était pas les mêmes têtes que je voyais mais chacune semblait vouloir exactement la même chose : sortir avec le beau et l'inateniable Lee Felix afin de se pavaner à son bras, montrant qu'elle avait finalement réussi, et pas les autres, à l'avoir. Ridicule et enfantin.
Je critiquais ses filles mais elles tournaient aussi pas mal autour de Minho, qui en profitait pour répondre sans se faire désiré, pour essayer de me rendre jaloux. Extérieurement ça allait, je lui montrais que je m'en foutais mais au fond, lui et moi savions que je bouillonnais et que mon palpitant en prenait des coups. Je ne savais pas vraiment si nous étions ensemble car a l'extérieur nous étions juste des camarades de classes proches et un peu tactile, comme je le ferais avec Chan ou mon petit noireaud, mais lorsque nous nous retrouvions seuls c'était une personne différente, plus... dévoilée romantique si on pouvait dire, j'avais parfois l'impression que nous étions ensemble depuis de nombreuses semaines.

Christopher, Changbin et moi étions à l'extérieur mais a l'abri de la pluie, je regardais mes amis regarder la pluie en se plaignant que ça ne s'arrêtait pas et que le soleil leurs manquaient.

"- En parlant de soleil... commençait le blond, comment va Jeongin ? Il n'a pas l'air de péter la forme ses temps-ci...

- C'est compliqué pour lui cette année, il se concentre beaucoup sur ses cours et puis il dit déjà que je lui manques quand je ne suis pas là, mentis-je.

- Et pour l'autre ?, demandait Changbin.

- Qui ?

- Minho."

Je crois qu'instantanement j'avais viré au rouge tomate, détournant le regard vers la pluie, comme si tout d'un coup elle était la plus belle chose au monde. Alors mes amis commençaient à glousser, croyant sûrement qu'il s'était passé des trucs alors qu'en vrai, il se passait rien d'incroyable pour eux.

"- Alors ? Il s'est passé quoi ? Vous êtes ensemble ? Ça s'est passé comment ? Et tu as ressentis quoi ? Vous l'avez fa...

- Oh Channie calme toi !, interrompu Changbin alors qu'il voyait que je commençais à être mal-à-l'aise.

- Merci..

- Raconte maintenant !, changea-t-il complètement, sous mon regard interloqué.

- Vous êtes irrécupérable..., soupirais-je en levant les yeux au ciel."

Alors je leurs racontais, sans les détails croustillants et bizarres, ce qu'il se passait entre nous, le fait que je ne savais pas si cela était arrivé trop tôt ou non, ce que je ressentais, et mon doute par rapport au faite que l'on soit ensemble ou pas, autant dire que je me sentais inconfortable en leur decrivant ce que j'éprouvais, et pas un n'avait dit un mot mais parfois ils réagissaient aux "potins" les plus gênants de ce que je pouvais leurs dire.

"- Donc, tu es en train de nous annoncer que ton petit cœur aurait enfin trouvé son jumeau ?

- C'est niais Changbin, répliquais-je.

- Mais il a raison, non ? Demandait-il."

Je hôchais la tête, l'espérant sincèrement aussi. Mes deux amis me regardèrent avant de tomber l'un et l'autre dans les bras, simulant de fausses larmes et une comédie très mal joué avant de sortir des phrases du genre "notre enfant grandit si vite", "que va-t-on faire de nous ?" et je soupirais, non sans rigoler à la vue de leurs jeux d'acteurs nuls puis je me levais, la sonnerie allait bientôt retentir et nous allions pouvoir sortir du lycée, après que nos cours aient finit, une heure plus tôt, et que nous avions décidé de passer du temps ensemble, de toute façon j'aurais dû attendre Felix pour rentrer avec lui, Changbin ayant prévu d'autres plans de travail ce soir comme de la composition, alors le rouquin avait sauté sur l'occasion, m'ayant annoncé qu'il avait des potins à me raconter. Mes deux amis m'avaient rapidement suivis et rigolait en me taquinant avant que nous ne tournions au bout du couloir pour rejoindre la sortie et je m'étais arrêter en même temps que mes deux acolytes, le regard fixé sur une image d'horreur. Minho collé contre un mur, embrassant une des fille qu'il avait déjà "draguer" en classe, une belle rousse, à peine plus petite que lui, lui tenant le col pour l'obliger à se pencher un peu vers elle.

Crack.

Avait été le bruit qui avait résonné dans mes oreilles, le bruit que mon être avait fait en se cassant, fissurant en mille morceaux mon cœur, en miette. Les jours précédents je n'avais pas été très sûr de ce que je ressentais mais là, j'avais l'impression qu'on venait de me poignarder le cœur, de me voler et de me détruire par la même occasion. Pendant quelques secondes j'avais été bloqué par cette vue, elle me dégoûtait plus qu'un égorgement d'animal.

"- Jisung, on devrait y aller..., chuchotait Christopher avant de passer un bras derrière mon dos pour me faire avancer."

Je baissais la tête, ayant trop mal pour continuer à regarder, une larme avait déjà parcouru ma joue dans toute sa longueur, oui j'avais mal. La fois où il avait débarqué chez moi en m'embrassant, plus tôt dans la semaine me revenait à l'esprit, j'avais eus l'impression qu'il éprouvait quelque chose de réel envers moi, puis quand nous étions dans ma chambre et qu'après ma vision j'avais dit que le jeune homme m'avait décrit comme étant un âme-sœur, il ne voulait pas que je le répétais car en vérité, c'était faux, n'est-ce pas ? Il s'était joué de moi ? Il avait juste essayé de profiter d'un mec peu sûr de lui pour rigoler ? J'avais vraiment du mal à respirer, mes poumons refusant de se ré-approvisionner en air. Je me sentais stupide, idiot et tellement abruti.

"- Jisung, attends !, entendais-je derrière moi Minho d'une voix paniquée ."

Je sentais qu'on m'attrapait le poignet pour que je m'arrête, ce que je fis avant de me retourner violemment et de lui donner ma meilleure claque sur la joue et de le regarder se tenir l'endroit de l'impact, le visage tourné sur la gauche.

"- Ne me touche pas, ne m'approche plus, tu n'es qu'un monstre."

J'avouais que j'y étais un peu fort mais j'étais blessé. Des larmes coulaient à flot sur mes joues, et déjà je tournais les talons sans même attendre de voir si mes amis me suivaient puis je me mis à courir jusqu'à voir mon rouquin et de foncer droit dans ses bras, sous son incompréhension, mais rapidement il vînt m'encercler de ses bras et me caresser les cheveux avant de me demander ce qu'il se passait, et je lui mentis que mon poisson rouge était mort, que c'était un cadeau de Jeongin, je me doutais qu'il souriait doucement sous l'importance que j'y portais avant qu'il ne dise :

"- Je vais raccompagner Jisung chez lui, je n'ai pas envie de le laisser seul dans cet état.

- Veille à ce qu'il rentre bien, on se retrouve à la maison, répliquait la voix australienne de Chris avant que je ne sente des mains toucher mon dos avant qu'elles ne s'enlèvent.

- Aller vient, on y va, chuchotait Felix."

Puis il m'attrapait la main doucement, comme à un enfant avant que nous ne nous mettions à marcher, m'abritant sous son parapluie, passant sous le regard des gens curieux de pourquoi mon visage était trempé mais je m'en fichais, j'avais l'esprit vide et je ne ressentait que de la douleur et de la honte d'avoir été trompé de la sorte. Notre trajet se fît des plus silencieux, mon petit moulin à parole n'avait pas décroché un mot et je m'en voulais de lui imposer ça alors qu'il était ravi de me raconter tout et n'importe quoi pendant le temps que l'on passait ensemble. Quelques longues minutes plus tard, nous traversions la route, pour rejoindre ma rue plus loin mais je sentais ma tête tourner et ma vue se troubler, j'avais lâcher la main de mon ami qui avait pressé le pas pour ne pas rester au milieu de la route mais je m'étais arrêté, plus vraiment conscient du monde qui m'entourait. J'entendais vaguement des coups de klaxonne et des bruits de pneus dérapant sur la route mouillé par la pluie mais pourtant je n'arrivais pas à bouger. Je retenais ma respiration jusqu'au moment où je me sentais tiré en arrière, brusquement et que je ne rattrape à quelque de non identifiable à ce moment là.

"- Jisung !"

La voix de Felix semblait si faible et lointaine. Je relevais les yeux, manquant de m'évanouir d'une minute à l'autre avant de tomber sur un visage douleureux.

"- Tu aurais du me laisser mourir..., était ce que j'avais réellement pensé et dit à ce moment là, sans que je ne sache d'où cela provenait."

Et je ne sus s'il m'avait répondu ou non mais ce fut le néant total. Tu aurais du me laisser mourir, Minho.

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