Partie 20: Action

Point de vue: [T/p]

Le lendemain, je me dirigeais vers le réfectoire afin de prendre mon p'tit déj. Malheureusement, je croisai la seule personne qu'il ne fallait pas que je croise: Robert dans son avatar. Je savais ce qui allait se passer avant même que ça ne se produise. Il allait me plaquer contre le mur, me menacer de tuer Eren et, réalisant que je n'allais pas le faire, il allait le faire lui-même.

Comme prévu, je fus violemment propulsée contre le mur, emprisonnée par ses bras une fois de plus. Ça devient une habitude: premièrement avec Levi, et maintenant avec mon bourreau... Robert me regarda avec les yeux menaçants de son avatar.

- T'as jusqu'à demain, tu sais? Ça devint long à la fin.

- Je sais... J'attends simplement le moment propice.

- Ben je pense que demain serait une bonne journée: vous allez être en congé.

- Ouais, je sais... Je... je vais faire de mon mieux.

Robert me libéra et recula de quelques pas. Il me scrutait de bas en haut, semblant méfiant.

- Perso, je pense que tu t'es trop attachée et que tu ne veux plus le faire.

Je devins rouge et mes yeux s'agrandirent en une fraction de seconde. Je pensais qu'il le savait désormais, mais il ne fit que hausser les épaules. Alors que j'allais nier mon attachement, il se remit à parler.

- Enfin, bref... On te laisse encore une journée pour penser à un plan infaillible. Si tu ne le fais pas demain, je le ferai moi-même, et, au final, tu nous auras été inutile.

Oh merde... Est-ce que ça veut dire que, après la job accomplie, i-ils vont... en finir avec moi?
Dans tous les cas, je sens que c'est bientôt la fin...

~~~

Lorsque la journée fut finalement terminée, je ne pris pas de temps à me jeter dans mon lit, trop épuisée par cette dure journée: les pertes de la veille avaient été très lourdes sur le moral des troupes en général. Personne ne se sentait vraiment enjoué à l'idée de s'entraîner durant tout l'avant-midi...









À mon réveil, je retirai le casque et m'assis dans le lit. Les trois scientifiques m'attendaient impatiemment, Ariane assise au bureau et les deux hommes adossés contre le mur. Je me sentais vraiment oppressée et nerveuse en pensant à mon sort.

- Tu as été avertie, je suppose, dit Ariane sans me regarder, le nez dans son fétiche recueil de notes.

- O-Oui, parfaitement même... murmurai-je, intimidée.

- Bien. Manges un peu avant de t'endormir et reposes-toi. Bernard va te surveiller durant la nuit.

- Pourquoi?

- Pour que tu nous ne refasses plus une petite rébellion en retournant dans la dimension parallèle au beau millieu de la nuit, tout comme tu l'as fait la dernière fois.

- Ah oui... Encore désolée...

- Bref. Allons, reposes-toi, demain est le jour qui changera le visage de l'Humanité, conclut Ariane en s'en allant.

Espèce de sadique... C'était la seule chose à laquelle je pensais avant d'engloutir mon piètre repas et de m'endormir sous l'œil attentif de Bernard.

~~~

Le lendemain matin, Bernard me réveilla de bonne heure. Comme excuse pour être seule, je prétextai avoir besoin d'un peu de temps seule afin de me réveiller complètement et de me préparer proprement pour la séance de réalité virtuelle. Il n'eut d'autre choix que d'accepter ma requête, sachant très bien que je devais être mentalement en bonne santé pour aller dans ce monde.

Lorsqu'il quitta ma chambre, j'attendis deux minutes avant de mettre mon plan à exécution. Je me levai et, du peu de force physique qu'il me restait, je réussis à bloquer la seule porte avec le bureau. Satisfaite de mon travail, je me tournai une dernière fois vers les machines et soupirai de nostalgie.

Comment vous décrire ce sentiment lorsque vous savez que la fin est proche? J'étais anxieuse et stressée, certainement, mais il y avait aussi autre chose. Était-ce la peur ou la panique? Jamais je ne saurai mettre le doigt dessus.

Bref, après ce petit moment d'incertitude, je repartis les machines une dernière fois et mis le casque sur ma tête pour une dernière fois.


Adieu monde cruel.


Je m'en vais dans un monde encore plus cruel...









Lorsque j'ouvris les yeux, je fus heureuse de voir que je me trouvais dans ma chambre, celle qui était faite en bois et qui était beaucoup plus chaleureuse. Au moins, je me sentais en sécurité auprès de mes vrais amis.

Me ressaisissant, je me précipitai vers la porte. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'Ariane, Robert et Bernard découvrent mon plan de me suicider. Ils vont savoir que je vais secourir Eren au lieu de le tuer et ils vont finalement envoyer Robert faire le sale bouleau à leur place; ou plutôt, à ma place...

Tout en courant comme un écureuil hyperactif sur une sorte d'expresso vraiment intense, je me heurtai à une personne. Heureusement, c'était Levi. Inquiété par ma soudaine apparition, il m'empêcha de tomber en enroulant ses bras autour de ma taille, me maintenant près de lui.

- Levi! Ce que je suis soulagée de te voir!

- [T/p]? Qu'est-ce qui te prend de te jeter sur moi avec tant de force? demanda-t-il.

- C'est maintenant.

Ce fut ma seule réponse. Je vis clairement ses yeux s'agrandir et se remplir tranquillement d'angoisse. Cependant, comme à son habitude, il retrouva rapidement son sang-froid et fronça des sourcils.

- Ok. Que dois-je faire?

- Premièrement, vas rassembler tout le monde: Hanji, Armin et Mikasa. Oh, et demandes aussi un peu de renfort... expliquai-je rapidement, me dégageant de sa douce emprise.

- Et Eren?

- T'en fais pas, je m'en charge.

Avant que je ne parte à la recherche du jeune aux yeux turquoise, alias mon petit frère, Levi agrippa mon avant-bras, me stoppant net dans mon élan de bravoure.

- Et toi? pesa-t-il, son visage sombre.

- C'est pour ça que je te demande du renfort.

Il ne sembla pas du tout rassuré par mes paroles: en fait, je l'avais encore plus inquiété. Afin de le rassurer, je me rapprochai et l'entraînai dans un dernier baiser farouche.

Une fois séparés à contre-coeur, Levi me regarda avec des yeux déterminés et hocha de la tête, ce que je fis en retour.



Action.




Point de vue: Ariane

- Aaaaalleeeeeez!

Au dernier coup, nous avions finalement réussis à défoncer la porte. C'est très utile d'avoir deux gros gaillards avec vous en cas de crise, comme maintenant.

À peine avions-nous posé le pied dans la chambre de [T/p] que nous savions ce qui se passait: elle nous avait trahi. Nous la vîmes, étendue sur son lit, en pleine séance de réalité virtuelle. Je savais qu'à cet instant, il était impossible de revenir en arrière: [T/p] ne faisait plus partie des nôtres. Elle ne l'avait jamais été, de toute manière.

- Merde! maudis-je en frappant mon pied au sol. Robert, en séance, maintenant!

- Oui!

Cette peste... Elle va payer d'avoir mené mon plan à l'eau...

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