Partie 12: La menace plane...

Point de vue: [T/p]

Avec Eren, j'avais investigué davantage à propos de l'adolescent qui me surveillait: il s'appelait James et il était un as au combat à mains nues. Je ne m'étais jamais battue contre lui, mais une chose sûre, c'est que je ne voudrais vraiment pas! Il avait l'air de pouvoir me briser tous les os du corps sans avoir aucun remord.

Dans mon monde, comme je l'avais prédit, Ariane me chicana d'avoir été si longtemps dans la réalité virtuelle, mais je n'en fis pas un plat. Cependant, une chose m'avait frappée en plein visage: le Docteur ne voulait pas que je me lie d'amitié avec Levi. Pourquoi? Je lui avais posé la question, mais comme d'habitude, je n'obtenus aucune réponse.

Ma tête se remplit tranquillement de soupçons, et je n'aime pas du tout ça...

Des fois, il vaut mieux, pour notre bien, de ne pas savoir trop de choses.

Pour mon cas, c'est déjà trop tard: j'en sais bien trop pour faire demi-tour...

~~~

Un soir, j'avais comme mission de servir le thé à Levi. Je m'exécutai, ayant un peu de pitié pour cet homme si important qui n'avait pas le droit de se reposer même un petit peu. Je cognai habilement à la porte, malgré le plateau que je tenais.

- Qui est-ce? retentit une voix ennuyée de l'autre côté.

- C'est moi, Caporal-chef. Hanji m'a demandé de venir vous servir votre thé.

- Ah. Entres.

Je réussis à entrer en poussant la porte avec mon dos après avoir tourné la poignée. Lorsque je fis quelques pas dans son bureau, Levi leva ses yeux argentés vers moi et me désigna un endroit où poser le plateau. Il fronça des sourcils à la vue de ce qu'il contenait, semblant confus.

- Pourquoi y a-t-il deux tasses? demanda-t-il.

- Je ne sais pas. Lorsque j'ai posé la question à Hanji, elle a simplement dit que c'était pour vous faire plaisir et elle a couru hors des cuisines en riant comme une déchaînée.

- Tch. Elle est folle...

Remarquant que je me tenais droite comme un pic devant son bureau, Levi me démontra une des chaises devant lui.

- Assieds-toi, tu ne vas pas rester debout toute la soirée, ordonna-t-il.

- Merci Caporal-chef.

- Cesses donc de me vouvoyer. Nous sommes entre nous, tu peux laisser tomber les titres...

Il semblait ennuyé. Je souris en baissant la tête, un peu contente qu'il me dise d'abandonner les bonnes manières: je ne suis pas à l'aise avec les rangs.

- Merci, Levi.

Au bout d'une dizaine de minutes de silence (sauf pour sa plume qui faisait un adorable son feutré lorsqu'il écrivait), je décidai d'animer cette atmosphère d'une conversation.

- Euh... J-Je me demandais...

- Oui...?

- Qu'est-ce que ça fait d'être le soldat le plus fort de l'Humanité? questionnai-je, curieuse.

Levi sembla pris au dépourvu. Il posa sa plume à côté des documents qu'il remplissait et réfléchit quelques secondes. Je pense qu'il hésite entre me dire que c'est génial ou m'avouer la vérité...

- Personnellement, je trouve que ce titre est une grande responsabilité. Lorsque tout le monde compte sur toi, ça fait de grandes attentes à combler.

- Mh-hm, je comprends...

- J'ai toujours cette crainte de ne pas être à la hauteur ou de faire un faux mouvement et de conduire mon escouade à sa perte.

- Ça doit vraiment être stressant.

- En effet... Je dois constamment être sur mes gardes et c'est drainant... dit-il en jetant sa tête vers l'arrière.

- J'imagine que le thé vous aide à décompresser? ajoutai-je, un sourire dans ma voix et sur mon visage.

- Ouais.

Levi passa lentement son doigt sur le rebord de sa tasse. Il l'avait déjà commencé, mais il en avait pris seulement deux gorgées. J'aimerais le revoir prendre sa tasse de cette façon unique... Ses yeux changèrent pour le plateau et il remarqua que la deuxième tasse n'avait pas été touchée.

- Pourquoi ne prends-tu pas cette tasse?

- Hein? fis-je, soudainement tirée hors de mes contemplations.

- La deuxième tasse est pour toi, pourquoi ne te sers-tu pas?

- Oh je... je ne pensais pas qu'elle était pour moi...

Timidement, je pris la tasse de mes deux mains et la portai à mes lèvres, espérant que le thé n'ait pas trop refroidi dans le temps que j'admirais silencieusement Levi remplir sa paperasse.

Au fil des conversations tranquilles que nous avions de temps en temps, le niveau de thé dans les tasses diminuait lentement. Lorsque le breuvage fut complétement terminé, je saluai Levi et allai porter le plateau aux cuisines. J'étais contente: je venais de passer du bon temps avec lui et il semblait se détendre un peu. Il mérite amplement de vivre du bonheur lui aussi, il doit même être la première personne qui devrait être heureuse dans la vie.

Alors, pourquoi ne l'est-il pas?

Bref, alors que je retournais à ma chambre, marchant sur des nuages, mon humeur radieuse s'envola rapidement lorsque je croisai la seule personne que je ne voulais pas croiser: James. Ses yeux menaçants étaient rivés sur moi, et cela m'effrayait. Je me rendis compte qu'il n'y avait personne pour me protéger. Merde...

J'essayai de faire comme si ce n'était qu'une personne normale, marchant comme je le fais habituellement. Cependant, lorsqu'il fut arrivé à ma hauteur, il me surprit en m'agrippant le poignet et en me plaquant contre le mur. Il avait son avant-bras à ma gorge, ce qui m'étouffait. Il paraissait très fâché.

- [T/p], je te conseille de faire vite, dit-il d'une voix basse et effrayante.

- Q-Quoi? réussis-je à bégayer, le souffle court.

- Ariane devient de plus en plus pressante sur le fait de tuer Eren. Il faudrait que tu t'actives.

- Hein? D'où sortez-vous ce nom?

- Idiote, c'est moi, Robert.

- Robert?

Je jouais la surprise. Ça sembla marcher.

- Mais... alors...

- Ariane m'a créé un avatar pour t'avoir à l'œil en plus de tes yeux, car on a découvert qu'il y a quelques fois des interférences.

- Des interférences? Où ça? questionnai-je, voulant savoir où je pourrais aller pour avoir la paix.

- À Trost, premièrement. Nous avons manqué un bout entre le moment où nous t'avons réveillée et le moment que tu tuais tous les Titans avant de te reposer contre le Mur.

Donc, ils n'avaient pas été conscients que j'avais assisté à la mort de Marco... Bonne affaire, donc ils ne savent pas que j'ai des soupçons sur eux...

- Puis, ce couloir-ci. À chaque fois que tu vas dans ta chambre, c'est embrouillé sur l'écran, expliqua "James", sans savoir qu'il m'aidait énormément. Tâches de ne pas rester hors-d'ondes trop longtemps car nous aurons des soupçons.

- Oui oui, je ferai de mon mieux...

Il me lâcha et se distança un peu de moi, le temps que je reprenne mon souffle. Avant de partir, il se pencha vers moi.

- Fais gaffe. Tues-le rapidement.

J'approuvai à contre-coeur d'un lent hochement de la tête. "James" parut satisfait et il s'éloigna dans le couloir jusqu'à fondre parmi les ténèbres. Je soupirai profondément, me laissant m'adosser contre le mur. Je pris ma tête dans mes mains. J'étais déchirée: il fallait que je tue Eren le plus rapidement possible, mais j'en étais incapable. Seriez-vous capable de tuer votre meilleur ami? Pas moi, en tout cas...

- [T/p]?

Je sursautai à cette voix familière. Je me retournai et je restai pétrifiée lorsque je vis Armin me regarder avec de grands yeux terrorisés. Il prit quelques pas vers moi.

- J'ai tout entendu. Peux-tu m'expliquer? demanda-t-il.

Mon secret dévoilé au grand jour, je lui racontai tout, de l'accident d'auto dans mon monde à la menace que "James" venait de me proférer à l'instant, en passant par mon devoir de tuer Eren pour le "bien" de l'Humanité future. Je lui expliquai toutes mes théories et soupçons: Ariane, Bernard et Robert n'était d'autres que les personnages d'Annie, Bertholdt et Reiner dans mon monde, et ils souhaitaient que je tue Eren pour qu'il n'extermine pas les Titans et que ces monstres ravagent l'Humanité future, sauf ceux qui auront été préalablement "élus" par les scientifiques. J'avais aussi mentionné à Armin que ce couloir était le seul endroit où je n'étais pas surveillée et que j'étais la seule personne qui pouvait exécuter cette tâche sordide, car j'étais toujours près d'Eren, donc cela n'éveillerait pas les soupçons s'il fallait que je m'approche de lui pour le... tuer.

Armin resta pétrifié devant toutes ces révélations. Cependant, il promit de ne pas en parler à qui que ce soit d'autre qu'Eren et Mikasa. Je tenais absolument à ce qu'Eren soit au courant que sa vie était en danger: j'avais le doute que Robert ne le tue lui-même si je venais à faillir à mon devoir.

Ainsi, Armin partit vers sa propre chambre, me promettant d'en faire part à nos deux autres amis et de jouer le jeu. Il ne fallait pas qu'Ariane et les autres apprennent qu'ils le savent, car leurs trois vies auraient été en danger.

Je me réfugiai, l'esprit torturé, dans ma chambre.






Les choses viennent de drôlement se compliquer...

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