Chapitre 4
NdlA : YAY ! Je suis de retour ! Et oui, j'ai vu que les 40k étaient atteints sur L'Arme du Roi mais il se trouve que j'ai un petit problème avec le fichier. Je l'ai emmené sur mon disque dur externe avec moi en vacances et j'ai écrit un petit peu mais maintenant que je suis de retour, mon disque dur décide de ne plus se faire reconnaître par aucun des ordinateurs auxquels je le connecte. Donc, je suis en train de tenter de récupérer les données dessus et je verrais bien comment ça se passe. Heureusement, je n'ai fait que le copier et je n'ai pas énormément écrit mais bon, j'aimerais bien le récupérer tout de même.
Donc, pour ce soir, ça sera ce chapitre de Deceit ! Avec un peu de chance, je pourrais commencer à poster le tome 3 du Grand Royaume demain ! Souhaitez-moi bonne chance ! Et j'espère que vous aimerez ce chapitre !
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La matinée fut la plus horrible de toute sa vie. Pourtant, elle avait bien commencé. À son réveil, il avait eu droit à un petit-déjeuner qui constituait de pain et d'une bouillie de céréales à l'air infâme qui se révéla absolument délicieuse lorsqu'il y mélangea la poignée de fruits qui l'accompagnait.
Une fois le repas terminé, un servant lui annonça que son bain était prêt. Sans le moindre soupçon, Vestar alla se laver. Il prit un grand plaisir à frotter sa peau crasseuse au savon, à nettoyer ses cheveux qui avaient pris quelques centimètres depuis son départ de Northedge.
Pendant une heure, il parvint à oublier qu'il n'était pas un invité mais un prisonnier. Le servant revint, une pile de vêtements dans les bras. Vestar n'hésita pas à les enfiler, grimaçant malgré tout à la sensation étrange que la laine avait contre sa peau. Le poids de sa tenue pesa sur lui, peu familier et assez désagréable. Comment faisaient-ils pour ne pas passer leur temps à se gratter ?
Le servant le prit par l'épaule et le fit asseoir au sol, au pied du prince qui était installé dans le sofa de la chambre. Vestar ne chercha pas à résister en voyant le regard d'Alrek. Il n'avait pas d'autre choix que celui d'obtempérer. Il commença se poser des questions lorsque le servant s'agenouilla derrière lui et commença à lui brosser les cheveux. Il tourna la tête, se dégageant de la prise.
- Laisse-toi faire, ordonna calmement le prince.
- Mais...
Il s'interrompit malgré lui envoyant le regard d'Alrek sur lui. Le sujet n'était pas ouvert à discussion. Voyant que le message était passé, le prince se leva et sortit de la chambre sans un mot pour gagner le petit salon où un homme plus âgé semblait l'attendre. Vestar le regarda partir.
- Il fait ça pour toi, tu sais, lui dit le servant en l'obligeant à tourner la tête.
- Comment ça ?
- Tu es un knähund et il ne tient pas à ce que tu tombes en disgrâce. Si cela arrivait, ça serait aussi mauvais pour toi que pour lui.
- En disgrâce ? s'entendit-il répéter bêtement.
Le servant posa labrosse à cheveux à côté de lui.
- Oui. N'as-tu donc aucune idée de ce que tu dois faire ?
- De là où je viens, il n'y a pas de knähund.
- Je me doutais que tu n'étais pas d'Isstad mais je n'aurais pas songé que tes lacunes étaient si vastes. Surtout que tu parles très bien isstadien.
Vestar demeura silencieux, tentant de ne pas prendre ombrage de la remarque du valet sur ses lacunes.
- Cette coupe de cheveux est une horreur. Tu devrais éviter d'enlever ses tresses au maximum jusqu'à ce qu'ils soient plus longs. C'est une horreur à tresser.
- Je ne compte pas faire pousser mes cheveux ! objecta-t-il, horrifié.
- Tu ne vas pas avoir le choix. Des cheveux courts ne seront pas bien vus à la cour d'Istapp. Des cheveux comme les tiens sont ceux des pauvres qui ne peuvent se permettre de les entretenir et qui sont infestés de parasites à cause de leur mauvaise hygiène.
Jamais il n'aurait cru qu'une coupe de cheveux puisse vouloir dire autant. Ce raisonnement lui paraissait totalement stupide. Un bien-né aussi pouvait être infesté de parasites. Il tenta d'imaginer le prince en train de se gratter la tête à travers ses innombrables tresses et il faillit partir dans un fou rire.
- Et les tresses ? se contenta-t-il de demander.
- Pour les plus pauvres, c'est un mal nécessaire. Les longs cheveux peuvent être encombrants. Il en va de même pour l'armée. Pour nos maîtres et leurs pairs, c'est une forme de concours à celui qui sera le mieux coiffé, à qui aura le meilleur knähund. Chez toi aussi, les pairs du royaume doivent se mesurer les uns aux autres.
- Oui mais pas par rapport à leurs cheveux. Chez moi, il fait bien trop chaud pour songer à avoir une telle tignasse. Ça serait totalement ridicule.
- Tu vas devoir t'y habituer. Tu dois égaler la gloire de ton maître.
- Pitié, ne me dis pas que je vais devoir l'appeler « maître ».
- Bien sûr que si. À part s'il te demande de l'appeler « Seigneur » ou par un autre terme, tu dois te référer à lui par celui-ci.
- Génial...
C'était de mieux en mieux. S'il pouvait supporter l'idée de faire pousser ses cheveux, appeler son geôlier « maître » allait être impossible. Il devrait se montrer inventif pour éviter d'avoir à utiliser le mot. Il était hors de question qu'il reconnaisse aussi clairement le lien de propriété. Il n'était pas un animal.
- Tu vas rapidement devoir apprendre à le servir correctement. Le prince Alrek n'a jamais possédé de knähund et c'est un honneur qu'il te fait de te choisir. Tu dois lui rendre cet honneur en le servant au mieux de tes capacités.
- Je n'avais rien demandé.
Il n'avait pas besoin de savoir que ce n'était pas l'exacte réalité. Personne n'avait prévu qu'il finirait obligé de servir le prince au lieu d'être enfermé dans une cellule. Au moins, il n'avait pas à trouver le moyen de sortir d'une cage pour s'infiltrer dans la vie de la cour. Il se retrouvait balancé en plein dedans sans avoir la moindre idée des règles.
- Ça ne change rien, répondit le servant après un bref silence. Le fait est que tu as obtenu l'une des positions les plus enviées et que tu dois te montrer respectueux envers sa Seigneurie. Ton rôle est de tout faire pour lui rendre la vie plus facile et agréable.
- Qu'est-ce que ça veut dire, concrètement ?
Il grimaça lorsque le servant tira sèchement sur ses cheveux. La main qui était aussitôt allée vers le point de sa douleur fut frappée et elle retomba contre son flanc.
- Tous les maîtres ont des exigences différentes donc il n'y a pas véritablement de recette. Toutefois, la base est tout de même que tu te lèves avant lui pour lui amener son petit-déjeuner et pour l'aider à se préparer. Ensuite, c'est une question d'instinct. Si tu sens qu'il a besoin de quelque chose que tu peux lui procurer, tu dois le faire. Il ne doit pas toujours avoir à te demander de faire ci ou ça pour lui. Tu dois apprendre à le connaître et à répondre à ses besoins. C'est ça, le rôle le plus important d'un knähund et c'est pour cela que, contrairement aux esclaves de Ceramos ou aux bonniches d'Udlica et de Rhesad, nous sommes prisés. Nous ne sommes pas de la marchandise interchangeable.
- On peut entraîner un esclave ou une bonniche pour obtenir la même chose.
- Ça ne sera jamais pareil. Tu finiras par comprendre, j'en suis certain. Une fois que le lien entre toi et ton maître sera créé, tu verras que ça n'a rien de comparable avec la relation d'un propriétaire et de son esclave.
Il semblait si convaincu de ce qu'il racontait que Vestar ne put rien répondre d'autre que :
- Nous verrons bien, je suppose.
Le knähund garda le silence, nouant un lacet de cuir dans ses cheveux. Il se releva et tendit une main à Vestar qui s'en saisit dès qu'il se rendit que ses jambes ne parviendraient pas à le remettre debout par elles-mêmes. Il avait mal dans les genoux et plus aucune sensation dans ses pieds. Ses cuisses l'élancèrent vivement une fois qu'il fut debout, encore vacillant.
- Tu prendras l'habitude de ça aussi. Tu passeras la majeure partie de ton temps à genoux. Dès que tu seras au château, je suis sûr que sa Seigneurie t'offrira un coussin pour rendre la position moins difficile à tenir.
Alors ça, il en doutait fortement. Il doutait que le prince glacial ait la présence d'esprit de lui offrir une telle chose. Il serait plus le genre à se gausser de ses douleurs et à faire durer son malheur.
- Comment tu t'appelles ? lui demanda-t-il.
- Nicklas. Et toi ?
- Vestar.
- J'espère que tu t'en sortiras, Vestar. Si jamais tu as un soucis, n'hésite pas à m'envoyer un message. Je serais ravi de t'aider.
Vestar cilla, surpris par la proposition. Il ne s'y était pas attendu. Que Nicklas propose son amitié et son aide aussi aisément était surprenant. Il ne comprenait pas pourquoi il le faisait. Ce n'était pas comme si Vestar avait été aimable avec lui, après tout.
- Merci.
Nicklas sourit avec douceur. Pour la première fois, Vestar l'observa réellement. Il était moins pâle que les autres isstadiens avec de longs cheveux châtains et des yeux couleur caramel. Il avait la trentaine passée et les années avaient laissé leur marque sur ses traits ronds. Malgré cela, il avait l'air en bonne santé et aussi heureux qu'il le pouvait dans sa situation.
Nicklas amena Vestar devant un miroir enfermé dans un épais cadre doré, placé juste devant le lit. Il fronça les sourcils en découvrant son nouveau reflet dans la glace. Il était toujours le même avec sa peau brûlée par le soleil de Northedge, son nez trop fin et pointu, son menton trop prononcé par rapport à sa mâchoire. Cependant, il avait l'impression de ne plus être la même personne.
De chaque côté de son visage, deux tresses très fines définissaient ses tempes alors qu'une autre, plus épaisse, courait sur le haut de son crâne. Le reste de ses cheveux auburn était attaché par un cordon de cuir en une minuscule queue de cheval qui avait l'air proprement ridicule. Cependant, cette coiffure forçait ses traits anguleux à ressortir, à transformer ce visage d'ange qu'il avait toujours arboré en un faciès masculin presque dur. Ses yeux vert d'eau ressortaient comme jamais, n'étant plus voilés par l'ombre des mèches de cheveux qui avaient l'habitude de jouer sur son front.
La transformation allait plus loin. Il portait un pantalon noir qui lui collait aux jambes, fermé par des lacets de cuir au niveau des mollets et de la taille. Par-dessus, il portait une épaisse tunique en laine marron qui lui descendait jusqu'au niveau des cuisses. Elle était lâche mais resserrée par une fine ceinture autour de la taille. Par-dessus, un pourpoint de fourrure doublé de cuir fermé un enchaînement complexe de lacets sur le devant pressait la laine de la tunique contre sa peau. En voyant les vêtements, il n'aurait jamais cru qu'ils marquaient autant ses formes. Il ne put que remarquer qu'il avait beaucoup maigri durant le trajet depuis Northedge.
- Ça te change, n'est-ce pas ? Tu n'as plus l'air du barbare qui a passé la porte hier.
- Je ne peux objecter.
Le regard de Nicklas s'attarda sur lui alors qu'il souriait. Il était certain qu'il ne ressemblait plus à un céraméen. Il avait l'air d'un isstadien avec un mauvais cas de coup de soleil.
- Rejoignons nos maîtres. N'oublie pas de baisser les yeux. J'ai vu que tu avais trop tendance à le regarder dans les yeux. Ce n'est pas poli. Surtout que c'est un prince. Ensuite, va directement t'agenouiller à côté de lui. Fais comme moi.
Une main sur son épaule, Nicklas l'entraîna vers le petit salon où le prince était toujours en pleine discussion avec le maître de maison. Les deux hommes tournèrent la tête vers eux lorsqu'ils entrèrent.
- Eh bien ! Quel changement ! s'exclama le maître de Nicklas.
Vestar vit le knähund s'agenouiller sur un petit coussin bordeaux brodé d'or, juste aux pieds de son maître qui posa sa main dans son cou.
- Tu as fait un merveilleux travail, Nicklas.
- Merci, maître.
Totalement abasourdi, Vestar se força à s'agenouiller, pratiquement face à son comparse qui lui jeta un regard prudent sous ses cils blonds. Du regard, il lui fit signe de baisser la tête, ce qu'il s'obligea à faire. Sous ses genoux, le tapis offrait peu de protection du plancher. Ses jambes étaient encore raides du temps passé à terre à se faire coiffer.
- Je suis très satisfait de ton travail, Nicklas, dit Alrek d'Isstad, la sincérité flottant dans la voix. Je n'aurais pas cru qu'il pourrait ressembler à quoi que ce soit d'autre qu'un sauvage.
Le conseiller royal se mit à rire. Vestar dut lutter pour ne pas leur envoyer un regard noir. Ses poings se crispèrent. Il dut faire ressortir tout son contrôle pour ne pas répondre.
- Si ce n'était pour cette peau tannée, personne ne pourrait se douter qu'il vient des terres du sud, releva le conseiller.
- Vous avez raison.
- Si je puis me permettre, Seigneur, pourquoi avoir choisi ce céraméen et pas l'un des nombreux knähund de notre royaume qui donneraient tout pour être vôtre ?
Vestar sentit sa tête se redresser. Ce fut le raclement de gorge de Nicklas qui le força à la garder baissée. Il aurait aimé voir l'expression faciale du prince durant le silence qui suivit la question. Voir quelles émotions – si émotions il y avait – traversaient ses traits de statue.
- Je n'en suis pas encore certain moi-même, à vrai dire, finit-il par répondre.
- Il n'a pas l'air d'avoir été un esclave.
- C'était un soldat.
- C'est un jeu dangereux que vous jouez, Seigneur. Laisser un soldat céraméen dormir dans votre chambre... Ne craignez-vous pas qu'il vous tranche la gorge dans votre sommeil ?
Un rictus amer étira les lèvres de Vestar.
- Ce n'est pas une option qu'il peut se permettre et il le sait. N'est-ce pas ?
- Oui.
Le mot claqua, froid, agressif, frustré. Le prince savait que Vestar ne pouvait rien faire contre lui. S'il attentait à la vie d'Alrek d'Isstad, il n'y aurait plus de lien entre lui et la princesse Anda, plus de filet de sécurité. Si le prince mourait, la princesse le suivrait dans la tombe et la guerre serait totale. Ceramos était peut-être aux mains des isstadiens mais si sa princesse était assassinée par ses ennemis, elle se soulèverait et anéantirait l'adversaire, ne laissant qu'un sillage de cadavres.
Vestar ne pouvait pas le permettre. Il avait besoin du prince en vie pour réussir à retourner la situation en la faveur de Ceramos et permettre à la reine de récupérer le pouvoir. Il allait donc devoir garder tous ses instincts meurtriers pour lui et subir sa présence énervante.
- Il a encore des progrès à faire, releva le conseiller.
- C'est un rebelle, s'amusa le prince. Il s'habituera. Il n'a pas le choix.
- Je suis certain que, d'ici le mois prochain, il sera aussi docile qu'un agneau.
Le prince eut la bonne idée de ne pas répondre. Vestar bougea, tentant de soulager ses jambes endormies. Nicklas avait changé de position, le coussin désormais sous ses fesses, ses jambes étroitement repliées sous lui alors qu'il s'appuyait contre son maître. Cette position aurait été plus aisée à supporter mais au vu du regard d'avertissement de Nicklas, il devina qu'il n'avait pas encore gagné le droit de l'adopter.
Le prince se leva et le conseiller l'imita aussitôt.
- Il est plus que temps que nous vous quittions, conseiller Linus, énonça-t-il. J'aimerais éviter d'arriver dans la nuit.
- Bien sûr ! Nicklas, va demander à ce que les chevaux soient scellés, veux-tu ?
Humblement, Nicklas inclina la tête, se releva et disparut hors de la chambre sans un bruit. Vestar se retrouva aveugle, incapable de savoir quelle attitude adopter. Il allait devoir naviguer à l'instinct. Tant pis s'il commettait un impair.
- Je vous rejoindrais au palais d'ici quelques jours, Seigneur. Une réunion du Conseil sera assurément appelée que votre succès est officiel.
- Je suis étonné que mon père ne l'aie pas déjà prévue.
- Sa Majesté votre père a eu beaucoup à faire. Le conseiller Smeen est mort durant votre absence et vous devez vous douter que cela a été dur pour lui.
- Je l'ignorais. Mon père a dû, en effet, être très touché par ce décès.
Vestar se risqua à relever la tête et vit qu'ils s'étaient éloignés et lui tournaient le dos. Il avait perçu quelque chose dans la voix d'Alrek. Un sarcasme finement voilé. Comme s'il ne croyait pas à ce qu'il disait.
La porte s'ouvrit sur Nicklas qui revenait de sa mission. Le conseiller sourit en le voyant et le knähund garda les yeux rivé au sol.
- Tout est prêt pour votre départ, Seigneur, souffla-t-il pour le prince.
- Merci beaucoup de votre hospitalité, conseiller Linus. Allons-y.
Vestar devina que la seconde phrase lui était destinée aussi se releva-t-il comme il put, s'appuyant sur le fauteuil pour s'aider. Il se mordit la joue pour lutter contre la raideur de ses membres. Il traîna la patte derrière le prince, se retrouvant à marcher à côté de Nicklas pendant qu'ils suivaient leurs maîtres dans l'enchevêtrement de couloirs.
- Ça va ? murmura ce dernier.
- Je ne sens plus mes jambes, avoua-t-il.
- C'est vraiment difficile, au début. Tu vas souffrir pendant quelques semaines et puis, tes muscles vont s'habituer à tenir la position.
Ses jambes étaient si raides qu'il trébucha dans l'escalier et que Nicklas dut le retenir par le bras. Seul le conseiller Linus jeta un regard en arrière pour voir ce qu'il se passait. Le prince, lui, ne broncha pas. Il savait que Vestar ne sentait plus ses jambes et, malgré tout, il refusa le cheval qui avait été préparé pour lui. Il l'obligea à le suivre à pied, les grosses bottes qui lui avaient été offertes faisant crisser la neige sous chacun de ses pas pendant que le prince paradait au devant de sa garde.
Il serra les dents et avança, refusant de se plaindre, de le laisser gagner.
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NdlA2: Et voilà ! Dites-moi ce que vous en avez pensé ! Et rendez-vous demain pour un autre chapitre (soit le début du tome 3 du Grand Royaume, soit de cette histoire !) pour rattraper mes deux semaines de vacances !
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