Chapitre 24

Je viens à peine de me réveiller quand le téléphone de James sonne. Ce dernier cherche à tâtons son portable posé sur la table de chevet et regarde l’écran avant de soupirer.

— C'est mon agent. 

J'écoute vaguement la conversation qui ne dure pas longtemps puisque James indique à son interlocuteur qu'il le rappellera dans une heure. 

— Rien de grave ?

— Non, simplement des infos sur la prochaine saison de la série. Ça peut attendre, pour le moment je profite de ma matinée avec ma petite amie.

Il pose son téléphone et se serre contre moi, m’embrassant la nuque avant de soupirer d’aise. Je le câline, profitant des dernières minutes ensommeillée, je n’ai pas l’habitude de ne pas avoir à me lever pour Dorian et même si j’ai rêvé plusieurs fois de pouvoir faire une grasse matinée sans aucune obligation, je ne peux pas nier que je ne l’apprécie pas tant que cela. Mon fils me manque. James doit sentir mon agitation, je le vois sourire au dessus de moi quand il se redresse, il m’embrasse le front.

— Je te prépare un bon petit déjeuner et on va récupérer Dorian ?

Je souris grandement en hochant la tête. James rit et m’embrasse le coin des lèvres avant de se lever du lit, il fait le tour de celui-ci pour se diriger vers la porte, m’adressant un clin d’œil avant de sortir de la chambre. Je me lève rapidement après lui, profitant d’être seule pour passer par la salle de bain.

Quand je rejoins James, le petit déjeuner est déjà prêt. Je n’ai pas de quoi faire de café et j’aperçois qu’il s’est servi un thé comme ce que je prends d’habitude.

— C’est un achat à faire.

Je le surprends quand je lui adresse la parole, il se retourne et me sourit tout en s’approchant de moi.

— Quoi donc ?

— Une machine à café. Tu vas vivre ici, on devrait s’en acheter une, ce serait notre premier achat pour un chez nous.

James dépose un baiser sur le bout de mon nez et se recule toujours avec ce petit sourire, je crois bien que l’idée lui plaît. Je m’installe sur un tabouret du bar, James m’imite et s’assois à côté de moi. On mange en parlant, nous frôlant les bras, les mains, les jambes. Je profite de cet instant de calme, ce sera probablement le seul qu’on aura seul sans que Dorian n’ait besoin d’attention.

James débarrasse pendant que je vais me préparer, il vient faire de même quand je sors de la douche, m’embrassant au passage alors qu’il rentre prendre la sienne. Je m’habille rapidement et descends. J’attends James un livre à la main sur le canapé. Il prend un peu plus de temps que je ne l’aurais imaginé, mais fini par descendre. Quand j’aperçois son visage fermé je sais déjà qu’il se passe quelque chose. Je m’inquiète aussitôt, mais essaie de ne pas lui montrer préférant l’humour pour atténuer la chose.

— Si tu m'annonces que tu me quittes à nouveau pour ta femme je ne répondrais plus de mes actes et tu auras intérêt à courir hors d'ici très vite. 

Il sourit avant de s’assoir à côté de moi et de m’embrasser.

— C'est si évident que je dois t'annoncer quelque chose ?

— Tu as la même tête que le jour ou tu m'as quitté. 

Il fait une grimace, mais ne me contredis pas, il se contente de passer son bras autour de mes épaules et de m’attirer contre lui avant de m’avouer ce qu’il se passe.

— J'ai rappelé mon agent. Il m'a apprit que la troisième saison allait commencer et qu'une grande partie de celle-ci serait tourner à New-York. 

— C'est ... loin.

Je ne sais pas quoi dire d’autre, je ne m’attendais pas à ce qu’on doive déjà se séparer avant même d’avoir réellement pu profiter d’être ensemble. 

— C'est pour cinq mois.

— Tu pars quand ?

— Dans huit jours. Pars avec moi.

Sa requête ne me surprend pas vraiment, mais je n’ai pas à réfléchir longtemps avant de lui répondre.

— Non, James. Je suis désolée, je ne peux pas.

Il a aussitôt l'air blessé par ma réponse hâtive. 

— Tu n'as pas envie d'être avec moi.

Sa réponse ressemble plus à une affirmation qu’une question, il a l’air persuadé que je n’ai pas envie d’être avec lui pourtant c’est tout le contraire. 

— Ce n'est pas ça James, j’ai envie d’être avec toi. Mais je ne peux pas retourner là-bas, ce serait beaucoup trop difficile.  

James jure en s’excusant avant de me serrer un peu plus contre lui. Trop chamboulé par la nouvelle qu’il doive partir, il a visiblement oublié pourquoi je ne peux pas envisager de me joindre à lui.

— Je ne veux pas qu'on se quitte, dit-il ensuite tristement. 

— Qui a parlé de se quitter ? Tu veux rompre si je ne viens pas ?!

— Bien sûr que non ! Je pensais que c'est ce que tu voudrais, je ne vais pas t’imposer une relation à distance. Tu veux qu'on continue ? demande-t-il plein d'espoir. 

— Évidemment. C'est seulement cinq mois, on peut tenir.

 — Je reviendrais le plus de weekend possible. 

Son sourire refait rapidement surface, le stress a quitté son visage et le soulagement le remplace. Que les choses soit au clair le rassurent clairement, même si ce n’est pas ce qu’on envisageait ce ne sera que partie remise sur le futur et puis je me doute bien qu’avec son métier on devra souvent se faire à l’idée d’être éloigné, mais j’essaie de ne pas y penser pour le moment, il ne part pas aujourd’hui autant profiter de notre temps ensemble et ce temps là j’aimerais le passer à trois. Je me lève donc du canapé bien décidé à aller récupérer mon fils et entraîne James avec moi.

— Bon aller, dépêche toi. 

J’enfile mes chaussures tandis qu’il fait de même, j’attrape ensuite mon sac et je suis déjà devant la porte à l’attendre. Quand il me rejoint je lui attrape la main et me dépêche de nous faire sortir de la maison, James rit quand on rentre dans la voiture.

— Je te promets que ton fils ne t'a pas oublié. 

— Je sais, mais il me manque. Je n’ai jamais été séparé de lui.

— Vous allez me manquer tout les deux.

Son aveu me touche, je pose ma main sur sa cuisse et la presse gentiment. Je me doute que ça ne lui plaît pas de devoir partir, c’est mon cas aussi, mais je ne veux pas qu’il regrette de devoir travailler pour nous.

— James ce n'est pas définitif, je te donnerais des nouvelles et je t'enverrais des photos tout les jours. 

— De toi nue ? 

Je ris avant de remonter ma main plus haut sur sa jambe et de lui répondre.

— Ça peut se négocier.

Il me stoppe aussitôt en posant sa main sur la mienne. 

— Pas moyen que j'arrive chez mon frère dur comme la pierre, déclare-t-il en riant. Et comment peut-on négocier ces photos ?

— Si tu veux des photos de moi, alors j'en veux de toi aussi. 

— Je marche.

Il ne réfléchit même pas quand il me répond ce qui me fait hausser un sourcil, je tourne ma tête vers lui et l’observe, il est concentré sur la route et n’a pas l’air de plus réfléchir à ma question.

— Tu le ferais vraiment ?

Je ne peux pas m’empêcher de me demander s’il est sérieux. Il me regarde un instant et fronce les sourcils avant de regarder à nouveau la route.

— Si c’est ce que tu veux, oui. Pourquoi ?

— Tu n’aurais pas peur que je puisse en profiter et vendre tes photos ?

James s’arrête à un feu et me fixe. Il attrape ma main et pose ses lèvres sur mes doigts avant de me répondre un sourire aux lèvres.

— J’ai confiance en toi, Aisling, je sais que tu ne ferais pas ça. Je ne pense pas que tu aies besoin d’argent et je sais que tu ne cherches pas la popularité ou à faire parler de toi, je sais donc que tu ne vendras rien à la presse.

Je reste bouche bée un instant tandis qu’il redémarre. Je ne réponds pas pendant un long moment, regardant le paysage par la fenêtre et sentant le regard de James sur moi de temps à autre. Puis quand j’ouvre enfin la bouche, après avoir pensé à ce qu’il vient de me dire, j’espère qu’il va comprendre le poids de mes mots.

— Je te fais confiance aussi.

Sa main resserre la mienne, mais pas un mot n’est dit. Je suis sûre qu’il comprend l’impact de cette simple phrase. Le seul homme à qui j’ai réellement pu faire confiance depuis l’histoire avec Ben était Jason.

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