Chapitre 22

James reste silencieux jusqu’à la voiture et ne dit toujours rien quand il démarre. Il a l’air en pleine réflexion, mais ne partage pas ses pensées, alors j’attends silencieusement le temps qu’il se décide à ouvrir la bouche, même si cela commence à prendre du temps. J’observe la route en attendant, écoutant la musique qui passe à la radio, je commence même à fredonner quand James prend enfin la parole.

— Tu penserais quoi d’aller dîner au restaurant ce soir… juste tout les deux ? On déposerait Dorian chez mon frère et Peter et on profiterait d’un peu de temps juste tout les deux ?

Je souris avant de tourner la tête vers lui, je ne comprends pas pourquoi il avait l’air stressé de me demander.

— Ce serait avec plaisir, James.

Son sourire s’élargit sur ses lèvres alors qu’il continue de fixer la route, il est clairement ravi de ma réponse et enchaîne :

— On passe chez toi pour que tu prépares ses affaires ?

— J'ai déjà son sac à langer. 

— Il y a un pyjama pour cette nuit et des changes et des biberons pour demain ?

Je commence seulement à comprendre qu'il envisage que mon fils dorme chez son frère et la panique surgit petit à petit. Je me tourne vivement vers lui quand je m’exclame :

— Mon bébé ne va pas découcher à son âge.  

James se gare en arrivant devant chez moi, je sors mes clés, les mains tremblantes et ouvre le portail. Il avance jusqu’à atteindre le garage et se retourne vers moi après avoir coupé le moteur.

— Aisling, tu m'as dis que tu étais d'accord pour que Josh et Peter le garde. 

— Je ne pensais pas que tu parlais de la nuit. 

— On ne sait pas à quelle heure on rentrera, tu ne veux pas revenir le chercher tard dans la soirée, si ?

— Je te trouve bien prétentieux à penser que j'aurais envie de passer une longue soirée avec toi.

J’essaie de plaisanter pour cacher mon angoisse à l'idée de laisser mon fils pour la première fois, mais je ne pense pas duper James. Il sourit puis dépose un baiser sur mes lèvres avant de facilement me convaincre d’accepter.

***

Nous sommes chez Peter et Josh quelques heures plus tard, je me donne pour mission depuis trente minutes d'expliquer en détails toutes les habitudes de Dorian même si mes deux amis ont déjà pleinement conscience de tout cela vu le temps que je passe avec eux en compagnie de mon fils. J'essaie en réalité de retarder au maximum le moment du départ et donc le moment où je devrais me séparer de mon petit ange. 

— Surtout s’il n'est pas bien...

— Aisling, m'interrompt Peter en posant ses deux mains sur mes épaules pour me maintenir en place, je suis pédiatre. Si Dorian ne va pas bien je suis certain que je saurais gérer.

— Je sais, j'ai juste peur de le laisser, c'est la première fois que je vais être séparé de lui aussi longtemps. 

— On s'en occupera bien, promis Josh. Tu vas pouvoir passer une nuit de sommeil complète ça te fera du bien aussi. 

— Enfin s’ils dorment.

Peter renchérit en riant avant même que j’ai le temps de leur annoncer que Dorian a fait sa première nuit la veille et que je n’ai par conséquent pas besoin de me reposer autant. Si je leur dis cela maintenant alors Peter va seulement rire davantage et probablement sortir quelque chose du genre «  tu vois » à son mari. Pas besoin d’en rajouter une couche sur la nuit qu’il pense que James et moi allons passer, je n’ai même pas envie d’y penser moi-même pour le moment. 

 Les trois hommes se mettent à rire de mon embarras quand je me retrouve rouge de honte. Je les ignore en embrassant une dernière fois mon fils avant que James ne me traîne presque jusqu'à la porte.

Le restaurant est petit, peu de clients s’y trouvent si bien que James n’est pas dérangé ou observé durant tout le repas. Le serveur ne le reconnaît pas, ou bien à la décence de faire comme s’il ne le connaissait pas, si bien qu’on peut profiter d’un moment calme et tranquille sans que sa célébrité ne soit incluse dans notre rendez-vous. 

La soirée se déroule sans encombre, c’est facile de parler à James, je ne m’ennuie pas et je me sens bien en sa présence si bien que même quand le repas se termine je n’ai pas envie que ce soit le cas pour notre rendez-vous. Quand on sort donc du restaurant, plutôt que d’accepter sa proposition de retourner à la voiture, je lui demande s’il ne préfère pas marcher un peu. Il regarde d’abord autour de lui, les rues sont plutôt désertes à cette heure-ci, les gens sûrement encore afflués dans des bars où restaurants, puis il accepte. Sa main attrape la mienne lorsque l’on avance lentement, ses doigts se serrent autour des miens tandis qu’un sentiment d’apaisement me parcours. Je soupire de bien-être et James tourne la tête vers moi, il hausse un sourcil quand je l’imite, mais je ne lui explique pas pour le moment comment je me sens, je me contente de secouer la tête et de lui sourire en retour avant d’à nouveau regarder en face de moi.

Je ne sais pas combien de temps on marche en silence quand la pluie commence à tomber en nous surprenant et ce n’est pas une petite pluie faible qui nous crachouille dessus, non, c’est une pluie battante qui s’abat sur nous d’un coup et qui nous trempe jusqu’aux os.

— Merde.

James jure tandis que je ris. Je lâche sa main et tourne sur moi-même en offrant mon visage au ciel, je sens le regard de James sur moi et je m’arrête. Il a ses bras croisés et m’observe un sourire aux lèvres. Je m’approche lentement de lui, ses bras retombent le long de son corps quand je suis toute près de lui, il tend sa main vers moi et attrape la mienne avant de me tirer vers lui. Mon corps se colle au sien, nos vêtements trempés se collent entre eux tandis que la pluie continue à s’abattre sur nous. Je lève la tête vers James qui repousse les mèches de mes cheveux qui me colle au visage.

— Tu es magnifique.

— Avec les cheveux plaqués au crâne et le maquillage qui doit sûrement me couler des yeux, tu oses dire ça ?

— Je le dis parce que je le pense, tu es magnifique Aisling, tu serais magnifique dans n’importe quelles situations. Je t’aime.

Mes yeux se ferment à ses mots alors que mon cœur s’embrase, quand j’ouvre à nouveau les yeux et que je le vois là devant moi je ne peux rien faire d’autre que de lui retourner ses mots.

— Je t’aime aussi.

Il n’en faut pas plus pour que ses lèvres rencontrent les miennes pour un baiser passionné sous la pluie. Je ris quand il se recule le laissant se demander ce qui est si drôle.

— C’est tellement typique d’une comédie romantique. Dans lequel de tes films tu sors cette scène sous la pluie ?

James rit à son tour avant de passer une main dans ses cheveux mouillés.

— Je suis démasqué. Je dois demander aux équipes de sortir et d’arrêter la pluie ? Ou bien tu veux en profiter encore un peu ?

Je l’embrasse à nouveau, lui avouant que j’aimerais en profiter encore un peu. Alors on s’embrasse encore quelques fois, comme-ci rien ne pouvait nous atteindre, avant de commencer à courir main dans la main vers la voiture de James.

— Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

Je dégouline de partout. James aussi. Je sais qu’il n’y a plus vraiment de possibilité sur ce qu’on pourrait faire désormais, mais j’ai espoir qu’il veuille continuer la soirée. La voiture roule déjà, mais sans but précis.

—  On peut retourner chez toi se sécher ?

— Pourquoi on ne va pas chez toi pour une fois ? Je ne sais même pas où tu habites.

— J'habite chez Josh et Peter pour le moment, avoue-t-il en tournant la tête vers le pare brise.

— Pourquoi ? Et donc si je comprends bien, toi tu vas dormir dans la même maison que mon fils pendant que je serais seule chez moi ?

James rie légèrement en me regardant de nouveau avant de baisser le regard timidement.

— Pour être honnête je pensais passer la nuit avec toi, comme la nuit dernière.

— Oh, vraiment ?

Je vois les joues de James rosirent quand je lui réponds.

— Je pensais juste à dormir. 

— Évidemment, qu’est-ce qu’on pourrait faire d’autre de toute façon. 

— Donc tu m'y autorises ?

Il demande en ignorant ce que je viens de lui dire. J’accepte sans problème, je me sentirais bien mieux s’il est là alors que Dorian ne l’est pas pour la nuit et avec lui les cauchemars restent éloigné.

— Pourquoi tu vis chez ton frère ?

La voiture roule en direction de chez moi depuis quelques minutes maintenant quand je lui pose la question, il n’y a pas répondu la première fois que je lui ai demandé, mais ça me trotte dans la tête depuis tout à l’heure. Je sais qu’il ne vivait pas chez eux  quand on s’est rencontré. James ne quitte pas la route quand il me répond.

— J'ai vendu mon appart quand j’étais avec mon ex femme, j’essayais de gagner du temps, lui faire croire que tout allait bien en attendant de trouver comment sortir de se pétrin. Donc quand je l'ai quitté je n'avais nul part où aller, j'aurais pu aller à l'hôtel, mais mon frère a insisté pour que je reste avec eux.

Je hoche la tête pour simple réponse, repenser à ce qu’il s’est passé ces quelques semaines me fait encore un pincement au cœur. James le sent d’ailleurs et dépose sa main sur ma joue afin de caresser ma pommette de son pouce. 

— Je suis désolé.

— Tu n’as pas peur qu’elle mette ses menaces à exécutions, qu’elle raconte tout à la presse ?

— Je m’abaisserai à son niveau si elle le fait et je pense qu’elle le regrettera, mais si elle le fait alors je n’ai plus peur que tout le monde le sache.

— Pourquoi ?

— Parce que la femme que j’aime le sait maintenant et l’accepte, pour le reste je m’en moque.

Je souris et me redresse pour embrasser sa joue. J’aime tellement être avec lui, je ne pourrais pas m’en lasser de si tôt. J’aimerais que ça puisse être comme ça tout les jours, si bien qu’une idée complètement folle commence à germer dans mon esprit.

— Tu vas commencer à rechercher un autre endroit où vivre ?

— J’ai commencé à regarder oui, mais je cherche plutôt une maison avec un jardin cette fois. Et quelque chose qui pourrait te plaire aussi.

Je me redresse et le regarde, puis lui demande pourquoi, ne comprenant pas en quoi mon avis peut l'influencer. 

— Et bien depuis cette après midi nous sommes officiellement en couple, répond-t-il avec un grand sourire que je ne peux qu'imiter, donc je présume et j'espère qu'on passera beaucoup de temps ensemble et donc que tu viendras chez moi avec Dorian. Alors je voudrais que tu t'y plaises aussi.

— C'est assez logique en effet, mais je pense à quelque chose d’autre qui pourrait être encore plus logique.

Il fronce les sourcils tandis que je me pince les lèvres. Quand il me demande à quoi je pense j’hésite un instant me demandant si ce serait une bonne idée d’envisager ça aussi rapidement, puis je repense à Jason, quand on sait, on sait. La voiture s’immobilise devant chez moi quand je lui réponds.

— Ce n’est qu’une suggestion. Tu peux refuser et acheter une maison si tu le souhaites vraiment… mais je pensais que tu pourrais emménager ici ? Pas dès demain évidemment, mais…

Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase que sa bouche est contre la mienne. Je vais prendre ça pour un oui. James me le confirme d’ailleurs quand il relâche mes lèvres et qu’il m’avoue trouver l’idée excellente. On se dépêche de rentrer à l’abri après cela, nos vêtements gouttent sur le sol et je commence à trembler de froid. Van Gogh me tourne autour, léchant chaque partie de peau visible me mouillant encore plus. Quand il m’abandonne enfin c’est pour tourner son attention sur James. Je regarde dans leur direction pour apercevoir James torse nu, mes yeux s’écarquillent et mon cœur ratte un battement quand je le vois comme ça.

— Tu devrais faire pareil avant d’attraper quelque chose.

Il n’attend pas que je réagisse et commence déjà à se débarrasser de son jean. Je l’observe un instant lorsqu’il se retrouve en boxer. Il joue avec Van Gogh quand je me décide enfin à l’imiter, je me retrouve rapidement en sous vêtements. Je n’ai plus aussi froid maintenant, mais des frissons me parcours toujours. James s’en rend vite compte et viens me serrer contre lui. Il n’est pas beaucoup plus chaud que moi, mais ça m’aide tout de même un minimum.

— Va prendre une douche, ça te réchauffera.

— Tu n’as pas plus chaud que moi, tu dois en prendre une aussi.

— J’irais après.

— Prends en une avec moi.

Je ne réfléchis pas quand je lui fais ma proposition, il ne réfléchis pas non plus quand il m’attrape la main et m’entraîne rapidement jusqu’à ma chambre puis ma salle de bain. J’allume le robinet sous la douche, James est déjà nu et prêt à avancer sous le jet quand je me retourne, je le laisse y aller en premier ne manquant pas d’observer chaque parcelle de son corps avant de me décider à enlever le reste de mes vêtements.

James me regarde en souriant avant de m'attirer contre lui sous le jet, l'eau chaude se déverse sur nos deux corps nus et ça me fait tout de suite un bien fou, ma température remonte enfin et mes frissons cessent. Ses mains commencent lentement à se balader sur mon corps où bon lui semble jusqu'à ce qu'il atteigne mes fesses et qu'il ne s'y attarde plus longuement. Pendant qu'il les caresse, je glisse mes mains dans ses cheveux et sur son visage tout en l'embrassant tendrement. 

— J'ai horriblement envie de toi, Aisling.

James susurre au creux de mon oreille m'envoyant une décharge tout le long de la colonne vertébrale. Je sens son érection contre le bas de mon ventre qui me prouve ses dires quand il me colle davantage contre lui. Mais avant qu’il ne soit trop tard je mets les choses au clair avec lui, je lui avoue que je n’ai pas de contraception. C’est mieux de ne prendre aucun risque et qu’il soit au courant maintenant. James n’a pas l’air de m’en vouloir, il vient caler son front contre le mien et un sourire vient illuminer son visage. 

— J'ai une idée, répond-t-il tandis que sa main se fraye un chemin entre mes jambes.

Ses doigts commencent à lentement m’effleurer. Il me titille et joue avec mes nerfs en ne restant jamais bien longtemps sur mon point sensible. Puis il commence enfin à avoir pitié de moi et de mes plaintes, il accélère ses mouvements, ce jeu dure quelques minutes avant de m’emporter de plus en plus loin jusqu’à la délivrance. J’embrasse James quand je redescends sur terre souriant dans mon baiser et le remerciant. Je tente même de lui rendre la pareil, mais il a d’autres idées en tête. Il commence à me savonner et prend un plaisir fou à toucher toutes les parties de mon corps. Il me demande ensuite de me retourner afin de finir par mon dos. Je sens aussitôt ses mains se remplir de tension quand je lui tourne le dos et lui expose ma peau, je n'ai pas besoin de voir son visage pour imaginer les sentiments que je pourrais lire sur son visage à cet instant précis.

— N'y fais pas attention.

Je le supplie alors qu'il n'ose plus me toucher. Je n’ose même pas me retourner pour l’observer et mettre mon dos hors de sa vue.

— Comment tu veux que j'ignore ça, Aisling ? 

Il est en colère, mais je sais que cette colère ne m’est pas destinée, elle est contre Ben. Jason avait eu la même réaction la première fois qu'il avait découvert mon dos. Des dizaines de cicatrices sont présentes, elles sont, avec les années, un peu moins visibles qu'au tout début, mais on peut toujours les deviner clairement. 

— C'est les seuls que je ne vois pas tout les jours et que j'arrive à oublier, alors s'il te plaît James tu ne dois pas réagir comme ça à chaque fois que tu les vois. 

Il repose enfin à nouveau ses mains contre moi et me caresse du bout des doigts, je sens encore l’hésitation dans ces gestes, mais il tente de passer outre sa colère.

— Comment il les a fait ?

Je prends une grande inspiration afin de ne pas craquer pour ne pas attiser davantage sa colère. 

— À coup de ceinture. Quand je tombais au sol et que j'en pouvais plus de ses coups je me roulais en boule par terre pour qu'il arrête, mais il continuait. 

Je ne me suis toujours pas retournée, préférant lui expliquer de dos et afin de dissimuler mes larmes. Ces souvenirs sont toujours présents et douloureux, alors même que j’essaie d’y penser au minimum. Difficile à faire quand chaque cicatrice que je vois sur ma peau me rappelle une des fois où Ben s’est défoulé sur moi. James commence à lentement me masser avant de continuer à m'interroger. 

— Qu'est ce qu'il t'a fait d'autre ?

— Tout énumérer serait trop long et trop douloureux, je n'ai plus envie de penser à cela.

— Dis-moi au moins si... S’il t'a..., commence-t-il sans réussir à terminer sa question.

— S'il m'a quoi ?

Je l’encourage à continuer en me retournant finalement vers lui pour lui faire face.

— S'il t'a violé.

Il a le courage de le demander, mais en baissant tout de même la tête, mais je tente d’éviter la question comme je peux.

— Tu n'as pas besoin de savoir ça. 

Il relève la tête pour me regarder et repose les mains sur moi. Il prend mon visage en coupe et me force tendrement à le regarder. 

— Si, au contraire j'ai besoin de le savoir. S'il t'a forcé d'une manière ou d'une autre je ne veux pas faire un geste envers toi qui te le rappelleras. 

— Il a essayé une fois. Je me suis débattu, j’ai trouvé la force de lui mettre un coup dans les parties intime.

James sourit et m’embrasse le front, susurrant un « j’espère qu’il a souffert », mais je ne peux pas m’arrêter là et continue à lui raconter la fin de ce moment. 

— Il a hurlé de douleur et s’est roulé en boule pendant un moment, je me suis échappée de la chambre et suis partie me recroquevillé dans le canapé. Quand il est revenu il m’a attrapé et m’a brisé le poignet en représailles.

James jure avant de me serrer dans ses bras et de s’excuser, mais ce n’est pas de sa faute, il n’y pouvait rien à l’époque, il n’y peut rien maintenant.

— Au moins il n’a plus jamais tenté de le faire après cela. Il me trompait pour satisfaire ses besoins, ça m’allait.

— N'essaie pas d'atténuer la chose, Aisling, il n’aurait même pas dû essayer une seule fois.

— J'essaie simplement de te calmer, dis-je en redressant la tête et en déposant mes lèvres sur les siennes. Si on sortait de cette douche maintenant avant d'être ridés comme des petits vieux ? 

Il sourit tristement avant d’acquiescer et de me suivre. Je m'enveloppe dans une serviette et il noue celle que je lui tends avant de revenir à la charge avec des questions. 

— Est-ce qu'il y a quelque chose au lit que je pourrais faire et qui peut te rappeler ces mauvais souvenirs ?

Il est clairement gêné quand il me pose la question, mais je suis tout de même heureuse qu’il se préoccupe à ce point de  moi.

— J'ai simplement besoin d'avoir les mains libres, rien de plus ne t'en fait pas. Tant que tu ne me cloue pas les mains au matelas il n'y aura aucun problème.

Il se précipite presque sur moi pour me serrer à nouveau dans ses bras et me chuchoter à l'oreille :

— J'ai envie de le tuer. 

Cela me fait frissonner quand j’entends ses mots. Je repense à Jason qui m'avait dit exactement la même chose en découvrant toutes les horreurs que Ben avait pu me faire subir.

— Il ne peut plus m'atteindre, ne le laisse pas t'atteindre non plus. La seule chose que je peux faire pour lui prouver qu'il ne m'a pas détruite comme il le souhaitait est de continuer à vivre. Alors s'il te plaît maintenant que tu sais tout, on clos le sujet et on n'en parle plus jamais. 

— Promis, chuchote-t-il avant de m'embrasser à nouveau.

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