Chapitre 19
J’attends assise sur les marches de mon porche que James arrive, le soleil commence à se coucher et j’observe le ciel lentement changer de couleur. J’appréhende de le revoir, je ne sais pas si ce sera de nouveau si facile et naturelle entre nous, mais je ne peux pas attendre plus longtemps.
Quand mon téléphone vibre je sais qu’il est enfin là, il se doute que Dorian dort déjà et m’envoie un message pour me prévenir qu’il est devant le portail plutôt que risquer de le réveiller en sonnant. J’appuie sur la télécommande que je tiens à la main et regarde au loin le portail s’ouvrir et la voiture de James lentement s’avancer dans l’allée. Sa voiture à peine arrêté James sort et me rejoint en vitesse. Il a l’air paniqué quand il s’arrête devant moi, j’ai vu qu’il allait me prendre dans ses bras, mais il s’est arrêté juste avant.
— Tu vas bien ? Tu as dit que tu avais besoin de moi, quelque chose s’est passé ?
Il regarde tout autour de nous avant de regarder mon corps et d’ancrer enfin son regard au mien. Qu’il s’inquiète tant pour moi après un simple message, alors que je ne lui ai pas adressé la parole depuis une semaine prouve à quel point il tient à moi. Je m’approche alors de lui et le surprend quand je viens me serrer contre son corps et passe mes bras autour de lui, il ne faut que quelques secondes pour réagir et faire de même. Je sens ses lèvres contre mon crâne tandis qu’il me serre un peu plus fort contre lui et respire profondément.
— Ça va. Ça va même mieux maintenant.
J’éloigne légèrement mon visage de son torse et observe son visage. Il m’a vraiment manqué, c’est impossible à nier j’ai besoin de lui dans ma vie, je me sens tellement mieux maintenant qu’il est avec moi. Je ne pense plus à rien quand mes mains passent dans son cou et que je me mets sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur, j’approche mon visage du sien et vois son sourire quand il comprend ce que je m’apprête à faire. Il se penche pour me rencontrer à mi-chemin avant que nos lèvres ne se touchent enfin. Ce baiser est différent de tout ceux qu’on a pu échanger jusqu’à maintenant, il est moins chaste, plus profond, plus désespéré aussi. On attendait clairement ça depuis longtemps tout les deux. Pourtant James est le premier à le rompre et à s’éloigner de moi. Il se passe une main dans les cheveux avant de prendre la mienne et de s’assoir à l’endroit où j’étais quelques minutes plus tôt. Je m’assieds à côté de lui et parle avant même qu’il ne le fasse.
— Je suis désolée de ne pas t’avoir contacté, les meilleurs amis de Jason sont venus à l’improviste, c’était un peu compliqué. Mais merci, pour les fleurs.
Il sourit et embrasse ma main qu’il tient toujours dans la sienne.
— Peter m’a expliqué ne t’inquiètes pas. Elles t’ont plût ?
J’hoche la tête en souriant. Le silence prend place entre nous pendant quelques minutes, James observe comme moi le ciel avant d’à nouveau se tourner pour me regarder et dépose un baiser sur mes lèvres, mais se recule avant que je ne puisse y répondre. Devant ma confusion il commence à parler.
— C’était juste pour mon plaisir, au cas où tu ne voudras plus jamais m’embrasser après ce que je vais t’avouer.
Je fronce les sourcils et m’éloigne un peu, il a déjà mentionné qu’il avait peur que je ne veuille plus jamais le voir s’il me disait pourquoi son ex le faisait chanter. Mais je ne vois pas ce qui pourrait tant l’inquiéter. Je sais qu’il s’apprête à tout me dire, mais je ne veux pas l’entendre s’il n’est pas prêt et je lui en fais part.
— Je veux avancer avec toi, Aisling, ça ne sera pas possible tant que tu ne sauras pas tout, alors crois-moi, je suis prêt.
— D’accord.
— Tu te souviens de notre discussion au parc ? Que tu voulais que ton passé reste secret, je t’ai promis que je m’en occuperais, que je payais des personnes pour ça.
Je hoche la tête et le laisse continuer.
— J’en ai eu besoin moi-même. Il y a des choses que je ne voulais pas qu’on découvre sur moi, seul ma famille et mes amis d’enfance sont au courant. Eux et mon ex. Je ne la pensais pas aussi horrible pour me faire chanter avec ça, mais elle était jalouse de toi donc elle m’a menacé de tout raconté aux tabloïds et à tout ceux que ça intéresseraient. Elle se serait fait un tas de pognon et aurait dégradé mon image juste pour être un peu plus aimé des autres.
— Qu’est-ce qu’on ne doit pas découvrir sur toi ?
Il soupire et regarde au loin avant de me répondre.
— Ma grande sœur est morte sous les coups de son mari. Je sais que Peter te l’a dit.
J’acquiesce même si je ne suis pas sûre qu’il me voit, je n’ai pas envie de dire quoi que ce soit tant qu’il n’a pas terminé.
— Ce qu’il ne t’a pas dit c’est que peu de temps après sa mort j’ai été arrêté pour coup et blessures.
Je me tends aussitôt et écarquille les yeux à son aveu, James n’est pas un homme violent je ne veux pas croire ce qu’il me dit. Quand il sent ma réaction il se tourne vers moi et continue de m’expliquer.
— Je ne t’ai rien dit parce que tu m’as dit être une ancienne femme battu, je ne voulais pas que tu me vois comme un homme violent, je ne le suis pas, je te le promets. Mais tu ne me connaissais pas encore et je ne pense pas que tu m’aurais fais confiance si je t’avais avoué ça.
— Qu’est-ce que… qu’est ce qu’il s’est passé ?
Il rit jaune avant d’à nouveau regarder au loin et de tout m’avouer.
— Son connard de mari se trimballait dans la rue, sourire aux lèvres accompagné d’une autre femme seulement quelques semaines après la mort de ma sœur. Il était libre jusqu’à son procès. J’ai vu rouge, je n’ai même pas réagi ou pensé à quoi que ce soit quand je me suis approché de lui. Il n’a pas perdu son sourire quand il m’a vu et s’est foutu de moi en me demandant comment allait ma sœur. Mon poing est parti tout seul et il s’est retrouvé au sol, je me suis retrouvé au dessus de lui et j’ai continué à le frapper. J’étais hors de moi, je n’arrivais même plus à penser jusqu’à ce que la police arrive. J’ai été arrêté et jugé, je m’en suis tiré avec des travaux d’intérêt généraux. Je n’étais pas encore connu à l’époque donc ça a été facile de tout caché et de ne rien ébruité.
Le silence se fait quand il termine de tout me raconter. Je ne dis rien et assimile tout ce qu’il vient de me dire. Il me regarde à nouveau et je ne sais pas ce qu’il voit, mais il décide de se lever et commence à marcher devant moi.
— Tu es un idiot.
Il se tourne aussitôt et me regarde en fronçant les sourcils. Je me lève pour être à sa hauteur et continue.
— Tu es un idiot si tu penses que j’aurais voulu arrêter de te voir si tu m’avais avoué ça. Tu n’as pas battu de femme, tu ne t’es pas battu parce que tu étais bourré, ou parce que tu voulais prouver que tu étais le plus fort, ou je ne sais quelles conneries. Tu l’as frappé pour venger ta sœur, tu l’as frappé pour l’honorer, elle, tu l’as frappé parce que ta sœur est morte à cause de cet homme et qu’il s’en moquait. Tu es un idiot si tu penses que je ne veux pas de toi, parce que si quelqu’un aurait pu faire ça à l’abruti qui me prenait pour un punching-ball pendant qu’il était libre alors j’aurais remercié cette personne.
— Aisling…
Il ne dit rien de plus et vient me serrer contre lui. Je m’accroche à lui et serre aussi fort que possible, je ne veux plus jamais le lâcher. Je m’éloigne juste suffisamment longtemps pour l’entraîner à l’intérieur de la maison et de le faire monter à l’étage jusque dans ma chambre.
Une fois la porte refermée derrière nous James m’attire contre lui et m’embrasse. Je pense que je ne vais jamais me lasser de ça. Ses mains viennent attraper ma taille et me serrer contre lui alors que ses lèvres se détachent des miennes pour venir se poser sur mon cou. J’en profite pour passer mes mains sous son t-shirt et venir caresser sa peau nue.
— Est-ce que tu veux dormir ici cette nuit ?
Il s’éloigne et je ne peux voir que son sourire tellement il est beau sur son visage. Il hoche la tête et accepte avant de s’éloigner et de retirer son t-shirt devant moi. Il me le jette à la figure et je ris avant de lui rejeter puis de retirer le mien. Son regard passe de mon visage à ma poitrine toujours couverte par mon soutien gorge. Il a d’abord l’air excité, mais quand ses yeux se posent à un endroit précis son regard change du tout au tout et devient noir. Il s’approche de moi et je sais déjà ce qu’il voit. Son doigt se pose sur ma peau et fais le tour de la cicatrice qui se trouve là, juste au de mon sein gauche. James essaie de se contrôler, mais je sens bien la tension qui s’empare de son corps, je le sens dans sa voix quand il me demande :
— Qu’est-ce que cet enfoiré t’a fait ?
J’enlève sa main et la serre dans la mienne, puis l’entraîne vers le lit où l’on s’assoit au bord.
— Je pense que c’est à mon tour de te raconter mon passé.
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