ATTENTION, ce chapitre va comporter des avis subjectifs sur la série « Supernatural » qui sont susceptibles de ne pas plaire à tout le monde, et dans ce cas précis, je m'en tamponne l'oreille avec une babouche. Ce sont mes avis, c'est mon débarras, je dis ce que je veux.

Comme je l'avais déjà fait dans un autre chapitre intitulé « Parlons un peu de Naruto », je vais tout d'abord commencer par mon rapport à l'œuvre. A la base, je ne connaissais pas mais alors pas du tout Supernatural. Peut-être un ou deux échos par-ci par-là en traînant sur internet mais simplement le titre, je ne savais même pas de quoi parlait la série et je m'en fichais royalement puisque j'avais déjà pleins d'autres trucs à regarder.

Le moment où j'ai vraiment commencé à me demander ce que c'était, c'était lorsque l'on parlait de l'hétéronormativité dans les séries et animes avec Ludivine. Je donnais encore une fois l'exemple de sasunaru et elle me répondait que c'était la même chose avec destiel. Elle m'avait simplement donné le ship name donc je ne savais même pas qui étaient les concernés. Elle me dit qu'ils auraient dû être canons mais qu'encore une fois, les scénaristes sont trop frileux.

Puis, j'entends que c'est la série préférée de l'une de mes tantes et qu'elle l'a regardé avec mon oncle. Et là, le nom me disait déjà quelque chose mais encore une fois, je ne connaissais même pas l'histoire, je savais pas de quoi ça parlait. Et pour finir de m'achever, tumblr.

Tumblr, amour de ma vie comme pour beaucoup d'autres personnes. A la fin de la saison 2 de Good Omens, nous sommes tous.te.s venu.e.s en masse se réconforter les un.e.s les autres sur tumblr. Et à ce moment-là, est ressorti supernatural mais surtout destiel. Une nouvelle fois, j'entendais parler de ce ship alors que je savais pas le pitch de base de la série.

Je dois dire qu'au début, j'avais été un peu refroidie quand j'ai vu qu'il y avait 15 saisons. Je ne savais pas si je voulais me lancer là-dedans. Mais à force de voir passer la destiel confession sur tumblr sous forme de mème, j'étais de plus en plus curieuse et je voulais absolument savoir le pourquoi du comment.

J'ai donc bel et bien commencé une série de 15 saisons uniquement à cause d'un ship, en sachant juste que destiel aurait dû être canon et que les scénaristes sont des putes, sans même connaître l'histoire. Est-ce que j'ai des problèmes ? Évidemment. Mais est-ce que c'est pas la partie amusante de l'histoire ? Bien sûr que si.

Quand j'ai donc commencé, je n'avais aucune idée de ce que à quoi je devais m'attendre et je n'avais jamais vu de spoil sur le scénario, juste quelques images mais qui ne spoilait rien. Autrement dit, j'étais dans le même état d'esprit que quelqu'un qui commence une série qui vient à peine de sortir à l'heure où internet n'était pas encore de la partie. C'était plutôt rafraîchissant je dois dire. Parce que je ne connaissais rien à l'avance, je ne m'attendais à rien. Je n'attendais pas avec impatience une scène en particulier et je me laissais porter par l'histoire (enfin sauf la destiel confession scene qui m'a littéralement fait commencer le bordel).

Alors bien évidemment, quand j'ai commencé, j'ai bien rigolé parce que la coupe de cheveux de Sam crie les années 2000. Comme les effets spéciaux. Mais ça fait partie du charme de la série et c'était sympa de voir tous les efforts qu'ils faisaient, déjà à l'époque pour rendre ça crédible. Comme dit, je me suis laissée porter, je ne suis pas allée aussi vite que j'aurais pu même si pendant le week-end, ça m'arrivait d'enchaîner les épisodes sans m'arrêter. Même si Articide pense effectivement que j'ai sprinté la série.

J'ai aimé la série, surtout les premiers épisodes. Cette idée de découverte est grisante et même si elle se produit dans toutes les séries, c'est un peu particulier ici car il y a un univers très complet et très riche que l'on a vraiment envie de découvrir. Le premier épisode est extrêmement convaincant parce que Dean vient chercher Sam à l'université en s'introduisant chez lui la nuit. Ce qui est bien évidemment tout à fait normal. On voit ce gars qu'on nous a présenté comme voulant intégrer une fac de droit se battre extrêmement bien et ensuite, on entend Dean dire que leur père est parti à la chasse et n'est pas revenu. Ne sachant pas de quoi ils parlent, on se demande vraiment pourquoi Sam tire une tronche pareille et n'a pas envie de repartir.

C'est un début très efficace. Notamment lorsque Dean ouvre son coffre et qu'on voit toutes les armes. On se demande c'est quoi ce bordel parce que c'est clair que c'est pas normal. Et au fur et à mesure des épisodes, on en apprend de plus en plus. On apprend des choses qu'ils connaissent déjà mais on apprend aussi avec eux des choses qu'ils ne connaissent pas et qu'ils doivent apprendre pour savoir comment les affronter. Dans les premières saisons, les monstres tournaient énormément. Dans le sens où on en découvrait toujours de nouvelles sortes, on se demandait quelle créature serait la suivante. Est-ce qu'on la connaît ou pas ? Et même si on la connaît, qu'est-ce qu'ils ont fait pour y ajouter leur propre touche ?

Voir ce que c'est atténué vers les dernières saisons m'avait un peu chafouiné je dois dire parce que j'aime le lore de la série. Mais à la fin, il n'y a plus que démons, anges, vampires, loups-garous et parfois sorcières et spectres. Oui, ça fait partie de la base dans ces univers fantastiques mais la spécificité de Supernatural, c'était justement sa richesse en terme de monstres et je trouve qu'on a fini par perdre ça. C'est vraiment dommage.

C'est très prenant et on a envie de voir leurs nouvelles aventures, même en sachant qu'il y a tout de même un but final, retrouver leur père. Mais bon, je reparlerais de la construction des saisons plus tard. J'aime cette multitude de monstres, j'aime que certains pays aient leurs créatures qu'on ne retrouve nul part ailleurs. J'aime que les Dieux existent tous et coexistent tous plus ou moins sans se marcher sur les pieds.

Mais surtout, un élément qui m'a donné le sourire à chaque fois, j'aime le traitement réservé aux fans. Est introduit une mise en abyme à partir du moment où l'on découvre le prophète Chuck qui écrit des livres (très mauvais) sur la vie de Sam et Dean. Une petite poignée de fans et Chuck pensent que ce n'est que fiction mais c'est pourtant vrai. Et est également introduit la notion de pairing, de ship. Autant vous dire que j'ai explosé de rire quand ils en ont parlé la première fois. Voir des scénaristes et producteurs qui comprennent que ce sont les fans qui font vivre leur série et chercher à comprendre leurs propres fans créations est vraiment incroyable. Et j'aime le fait qu'ils ne se moquent jamais des fans. Becky représente la fan beaucoup vraiment beaucoup trop impliquée et qui devrait clairement se calmer parce que, comment ça mon reuf, le wincest ?

Et savoir que le wincest a été le ship le plus populaire avant l'apparition de Castiel me dégoûte excessivement, les gens ont vraiment des problèmes. Mais bref, ils ont compris le principe des fanfictions, ils ont compris que ça faisait vivre leur série et ils rendent hommage aux fans à travers leur série en leur lançant des clins d'œil et des choses qu'ils sont les seuls à comprendre. En les expliquant évidemment à ceux qui ne comprennent rien, représentés par Dean.

L'épisode de la comédie musicale est clairement l'un de mes favoris pour cette simple raison. Ils ne se moquent pas des fans et des fanfictions, ils en tirent partie pour leur histoire et je trouve ça génial. Ils découvrent les éléments d'une fanfiction, notamment le ship name et voir Dean essayer de comprendre et être mi-dégoûté, mi-je comprends pas quand on lui parle du destiel avec Sam mort de rire qui essaye de trouver d'autres ship name pour Dean et Cas mais aussi pour lui et Cas est à mourir de rire.

Comme dans toute série, à part l'histoire, l'autre élément extrêmement important qui nous fait suivre l'histoire, c'est bien évidemment les personnages. Sam et Dean, je m'en occuperais plus tard, rassurez-vous. Mais le reste, j'adore le reste. J'adore tous ces personnages, on s'attache très vite à eux et on peut parfois s'identifier. A vrai dire, l'un des personnages auxquels je me suis le plus identifiée, c'est Doug.

Pour ceux qui ne se rappellent plus de Doug, c'était l'adjoint de Donna qui était amoureux d'elle. Après avoir appris l'existence des monstres, il n'a pas fait comme la plupart, il n'est pas devenu chasseur. Il a paniqué, s'est repris, et a compris qu'il ne pouvait pas être chasseur. Parce que ce n'était pas fait pour lui et qu'il ne se voyait pas comme un héros. Et j'ai trouvé ça très bien. Ériger en héros tous les personnages que l'on croise n'est pas forcément bon. Parce qu'on ne nous montre pas qu'il existe pleins de personnes différentes, comme dans la vraie vie. Doug ne veut pas combattre les monstres, il veut rester en sécurité et c'est tout à son honneur.

Puisqu'il y a 15 saisons, c'était évident qu'il y aurait une pelletée de personnages secondaires qui ont tous plus ou moins leur importance au fur et à mesure. J'aime aussi le fait qu'ils en aient officialisé certain.e.s comme queer, notamment Charlie où dès le début, il n'y a aucune ambiguïté. Elle est lesbienne et on s'en branle. Et c'est exactement ça qu'il faut. Tout le long, ils nous ont montré différents personnages queers et n'ont jamais montré ça sous un mauvais jour ou quoi que ce soit. Ils sont là, ils existent et ça change strictement rien à l'histoire. Parce que c'est la même chose dans la vraie vie.

Et quelqu'un a fait remarquer sur tumblr qu'à chaque fois que Dean voyait un couple queer, sa tête disait simplement « on peut faire ça ?! » et c'est fabuleux parce que c'est très vrai. Même si toute cette histoire des queers dans SPN mérite son propre chapitre parce que c'est également paradoxal mais pas envie de m'attarder dessus aujourd'hui à cause des allégations de queerbaiting parce que c'est encore du queerbaiting ou pas ? Je dois dire que je suis incapable de me prononcer là-dessus.

Oh, et avant de passer au cœur du sujet, ma liste de mes personnages secondaires préférés (sans ordre d'importance) : Bobby, Charlie, Rowena (épouse-moi ma reine), Garth, Gabriel, Jody.

Et on va maintenant passer au cœur du sujet, c'est-à-dire les éléments qui m'ont fait hurler tout le long de mon visionnage. La série a commencé en 2005 et comme n'importe quel série, film, etc, elle a été marquée par son époque et la façon dont les choses fonctionnaient. Et regarder ça avec un œil contemporain, mon œil de spectatrice qui a appris comment fonctionnait l'offre et la demande dans l'industrie mais surtout, comment les choses fonctionnent dans notre société (on dirait que je suis experte comme ça mais pas du tout hein).

Bien entendu, même à l'époque, il y avait des choses que les spectateur.ice.s remarquaient même lorsque la série était encore en cours (elle s'est arrêté en 2020, c'est super tard, elle a duré super longtemps). Mais j'ai également remarqué d'autres choses et j'aimerais en faire part. La plupart du temps, de ce que j'ai pu voir, le fandom de Supernatural est le genre de fandom à reconnaître et accepter les défauts de sa série. Ils savent qu'ils sont là, les reconnaissent mais aiment quand même malgré tout. Et c'est le cas pour tout. On aime une œuvre, peu importe ses défauts parce qu'on sait qu'ils sont là et que ça fait partie de l'œuvre.

- La haine des personnages féminins.

- La développement de caractère en cercle.

- L'hypocrisie de Sam & Dean.

- Restez morts putain.

***

Commençons donc par les personnages féminins. Parce que c'est la première chose que j'ai remarqué, la premier pavé de développement que j'ai sorti à Articide qui a suivi tout mon visionnage ainsi que tous mes coups de joie, mes éclats de rire et mes crises de colère. Il est facile de remarquer que Supernatural est une série principalement masculine. Ça crève l'écran, leur mère est morte, dès le début de la série c'est uniquement John, Dean et Sam et dès l'épisode 2, adieu la petite amie de Sam. Et même en continuant, les personnages féminins n'étaient qu'épisodiques. On a eu Bobby (leur vrai père, je veux rien savoir là-dessus) mais encore une fois, on avait pas vraiment de personnages féminins récurrents. Les flash-back de Mary ne comptaient pas, d'accord.

L'apparition de Meg, de Ruby, de Helen, de Jo était vraiment quelque chose que j'ai adoré. Parce qu'on avait ces perso féminins badass qui revenaient souvent. Depuis le début, ça faisait partie des choses que je trouvais que ça manquait vraiment. Il y avait un peu trop de testostérone pour moi, je dois dire. Je suis trop gay pour voir constamment des mecs porter une série les gens.

Mais bien évidemment, puisque ce sont des femmes, même fortes, elles ont été reléguées à un seul but : mourir pour l'histoire, mourir pour les personnages masculins principaux. Parce que c'est évident qu'elles ne servent qu'à faire de la mise en valeur pour ces messieurs. J'ai l'air énervé en écrivant et croyez-moi, c'est le cas. Parce qu'au fur et à mesure de mon visionnage, je me suis rendue compte que je ne devais pas compter trop longtemps sur la présence d'une dame.

Elles mouraient toutes au fur et à mesure. Et les morts dans une histoire ne sont clairement pas un problème, puisque ça fait partie de la vie, ça fait aussi partie d'un récit. Mais je remarquais que les femmes avaient plus souvent tendance à mourir que les hommes et ça me dérangeait beaucoup. Je sais que la série a commencé dans les années 2000, j'étais parfaitement au courant que ça voulait également dire que les femmes seraient moins présentes parce qu'en dehors de notre bon vieil ami le patriarcat, il y a toujours eu dans les séries et les films cette manie de glorifier à tout prix les hommes et de ne faire des femmes qu'un simple faire-valoir. Quand elles n'existent tout simplement pas uniquement pour être amoureuse d'un personnage masculin (tellement d'exemples).

Je m'y attendais un peu et puisqu'on a cette habitude qui traîne depuis des décennies, je n'étais en fait pas vraiment surprise. Ça m'irritait mais je faisais avec. Mais quand ils ont commencé à les tuer à la pelle, là, je me suis énervée. Parce que proportionnellement, les femmes avaient plus tendance à mourir, alors même que l'histoire ne l'exigeait pas forcément. Ou alors un autre perso (masculin) pouvait mourir. Ça s'est surtout vu dans les premières saisons et vu que j'ai une mémoire de poisson rouge, je pourrais pas ressortir une liste.

Mais globalement, dès qu'un personnage féminin apparaissait, je me mettais à compter les épisodes où il apparaissait et en général, ça dépassait pas les quatre. J'en devenais lasse à vrai dire et ça ne devrait pas me faire cet effet. Je suis censée m'attacher à un personnage et ne pas savoir ce qui va lui arriver (sauf dans certains cas où les ficelles scénaristiques sont vraiment évidentes). Je ne devrais pas souffler dès qu'une femme apparaît en me disant que de toute façon, ça ne sert à rien de m'attacher puisqu'elle ne durera pas longtemps. Et parce qu'en plus, ça sert uniquement la cause du patriarcat. Les personnages féminins sont mal écrits puisqu'écrit par des hommes et on se retrouve à ne plus voir ces personnages, ce qui participe d'autant plus à une invisibilisation.

J'avais la sensation que ça s'était résolu avec le temps, notamment avec l'apparition des wayward sisters (Jody, Donna, Alex, Claire, Kaia, Patience). Et c'est vrai, les wayward sisters sont encore là, on ne les a plus ou moins pas touché (d'ailleurs, je hais CW d'avoir annulé le spin-off sur elles à cause de raisons débiles alors que j'attendais clairement que ça de les voir plus à l'écran). Mais pour les autres femmes, ce n'est pas vrai. Il n'y a plus Charlie, il n'y a plus Rowena. Alors pourtant qu'elles semblaient inatteignables par leur statut. Mais bon, il a fallu qu'elles meurent aussi pour « l'histoire » (Rowena je comprends mais pas Charlie putain).

Je ne me suis peut-être pas bien exprimée, j'ai du mal à faire comprendre ce que je veux dire dans cette partie. Parce que cette invisibilisation des personnages féminins et leur mort constante rentre dans des procédés patriarcaux souvent invisibles eux-mêmes que j'ai un peu de mal à expliquer. Donc, si vous avez pas tout compris, n'hésitez pas à poser des questions, j'essayerais de me faire plus claire.

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On va embrayer sur quelque chose que vous avez peut-être déjà vous aussi remarqué, Sam et Dean s'échangent leurs personnalités et conceptions du monde plusieurs fois dans la série. Ils n'évoluent pas réellement. Enfin, dans un sens, si, ils évoluent, mais ensuite, ils retournent inévitablement à ce qu'ils étaient déjà. Et je trouve ça lassant parce qu'au final, ça ne va nul part. Prenons le statut quo de départ : Sam est le frangin réfractaire à ce mode de vie qui veut seulement une vie normale et Dean est le frangin qui le pousse à le rejoindre dans ce mode de vie et qui ne veut que ça parce qu'il ne connaît que ça.

Et c'est vraiment efficace au début. Parce qu'on comprend au fur et à mesure des épisodes, pourquoi Sam est réticent à tout ça, pourquoi il n'aspire qu'à vivre une vie tranquille loin des monstres, tout simplement parce qu'il n'a pas eu de vie avant ça. Et Dean veut à tout prix retrouver leur père et entraîner son frère avec lui dans le « business familial » parce que c'est littéralement la seule chose qu'il connaît du monde et qu'il a été entraîné pour ça. Il ne veut pas décevoir son père, parce que sans lui, il n'est rien. Les caractères sont bien définis et on comprends pourquoi c'est comme ça et pourquoi ça marche.

Les premières saisons servent à poser les bases de leur caractère et on comprend ce qui changera au fur et à mesure comme le fait qu'ils soient tous les deux moins ancrés dans leur position. On attend de voir si Sam changera oui ou non d'avis. S'il retournera à la fac ou s'il continuera de sillonner les routes avec son frère. A vrai dire, au début, je me demandais comment ils tiendraient 15 putain de saisons. Parce que je ne voyais pas vraiment comment faire évoluer la personnalité de Dean dans le sens où ça n'aurait aucun putain de sens de lui faire quitter le monde de la chasse (l'histoire repose littéralement là-dessus. Ils prennent leur retraite, plus de série).

Et quand Dean est mort la première fois (oh putain on va y revenir sur le première fois), on comprend que ça bouleverse Sam au point où il en oublie le simple fait de vivre une vie normale. Il ne peut plus parce qu'il juge que c'est aussi un devoir envers son frère et l'entreprise familial. Mais surtout, il deviendra fou s'il ne s'occupe pas le corps et l'esprit. Et il a besoin de sa colère pour continuer à vivre. Il a besoin de haïr quelque chose et de tuer quelque chose pour continuer de se sentir vivre.

Et quand Dean revient de l'enfer, genre littéralement, Sam a compris que la chasse faisait partie de lui et que c'était quelque chose qu'il ne pouvait pas abandonner. Dean, quant à lui, avait déjà été bouleversé par la mort de John. On l'a vu évolué la mort à l'âme avant même de finir en enfer. Il remettait toute sa vie en question, parce que sa raison de vivre de cette façon venait de décéder. Il y avait déjà eu des débuts de changement, notamment dans l'apparition de ce fabuleux ami des frangins qu'est la dépression. On dit bonjour à dépression, elle sera là pour le reste de la série. Ne vous inquiétez pas, syndrome de l'imposteur arrive rapidement.

Il y avait déjà eu des débuts de changement dans leurs personnalités mais le voyage en enfer de Dean et la vie de chasseur en solo de Sam avait fini un peu d'achever ça. Avec cette seconde chance, Dean comprend qu'il y a autre chose que la chasse. Même s'il aimerait quand même vachement comprendre ce qu'il s'est passé.

Avance rapide. L'apocalypse. La première. Et c'est très étrange de dire ça pour une putain d'apocalypse. Juste avant, les frangins se sont fait cette promesse que s'il l'un des deux mourait, l'autre devrait vivre normalement. Bla bla bla. On connaît le topo. Sam est dans la cage avec Lucifer et Michael. Dean est parti retrouver Lisa, l'une de ses ex pour vivre avec elle et son fils et se faire une nouvelle vie loin de la chasse. Il réussit. Il vit pendant un an à leurs côtés.

(J'aimerais d'ailleurs ouvrir une petite parenthèse sur l'écoulement du temps dans la série. J'ai jamais réussi à le comprendre, d'accord. On arrêtait pas de nous donner des ellipses mais je le voyais pas, je le sentais pas et au final, j'étais plus perdue qu'autre chose. A des moments, on nous balance comme si de rien n'était que tel personnage est mort il y a tant d'années ou ce genre de conneries et j'étais juste en mode « quoi ? Déjà ? ». Ça n'avait aucun sens pour moi et le fait de ne jamais nous donner leur âge passé la seconde saison m'a d'autant plus perdu).

Mais c'était bien sûr sans compter sur notre ange du seigneur préféré qui s'est chargé d'extraire Sam de la cage. Sans son âme, oupsi doupsi. Et lorsque Dean revient dans la chasse, plus ou moins contre son gré, Sam veut absolument chasser avec le clan Campbell et Dean essaie honnêtement juste de comprendre la situation. Mais nous avons donc un Dean qui a goûté à la vie civile. Et même s'il dit qu'au final, ça ne lui a pas convenu, une part de lui sait que c'est faux et c'est désormais quelque chose à laquelle il aspire. Tout comme Sam l'a fait en ayant été à l'université.

Il y avait toujours cette promesse en suspens. A noter bien évidemment qu'ils étaient tous les deux d'accord pour respecter cette putain de promesse (je risque de dire beaucoup de fois putain dans ce chapitre bon dieu). Lorsque Dean et Cas sont envoyés au Purgatoire, Sam est perdu. Et il finit un peu par hasard par s'installer dans la vie civile. Avec un chien et une copine. Et c'est bien pour lui, vraiment. S'éloigner des massacres et de la mort était important.

Mais bien évidemment, quand Dean revient du purgatoire, il le lui reproche. Parce que Sam n'est pas allé le chercher. CA S'APPELLE FAIRE SON DEUIL ESPÈCE DE CONNARD. C'EST TOI QUI LUI A DEMANDE DE VIVRE SA VIE SI TU MOURRAIS. ET IL POUVAIT SÉRIEUSEMENT CONSIDÉRÉ QUE TU ÉTAIS MORT. Et ensuite, ça se fait la gueule, comme d'habitude hein.

Bref, vous avez peut-être pas compris où je voulais en venir en revenant sur ces points. Mon problème principal, c'est qu'ils passent leur temps à s'échanger leurs personnalités. Un coup, Sam a la personnalité A et Dean, la personnalité B. Puis, ils inversent. Sam a la B et Dean, la A. Puis ils inversent à nouveau. A partir du moment où je me suis rendue compte de ça, j'ai trouvé le visionnage de la série beaucoup plus dur.

Parce qu'on sait plus ou moins comment ça va se passer. On sait qu'ils vont gagner même si on ne sait pas les sacrifices qui seront fait pour y parvenir (les sacrifices étant uniquement les perso secondaires, bien évidemment). Mais quand il s'agit du développement personnel de Sam et Dean, il n'y a tout simplement plus rien à raconter, parce qu'on sait comment ça va se passer. L'un des deux sera heureux du statut quo de la chasse inlassable et pas l'autre. Puis un quelconque évènement va bouleverser leurs façons de penser qu'ils vont s'échanger. Et-c'est-tout.

Dans ce même schéma rentre également les mensonges. Ils passent absolument tout leur temps soit à se mentir, soit à se cacher des informations cruciales. Puis ils le découvrent. Ils s'engueulent. Ils se promettent de ne plus rien se cacher. ET ILS RECOMMENCENT PUTAIN !! Ils ne font que ça, encore et encore. Se mentir, puis se promettre de ne plus le faire et se mentir de nouveau.

Un personnage évolue de façon linaire. Le faire revenir en arrière n'est pas souvent exploité parce que c'est quelque chose qu'il faut maîtriser. Son développement doit suivre une certaine logique en cohérence avec l'histoire. Et au début bien sûr c'était logique mais au bout d'un moment, on ne fait que souffler. Parce que le schéma que Sam et Dean suivent n'est pas une ligne, c'est un putain de cercle duquel ils ne peuvent sortir. Et à cause de ça, leurs personnages perdent en saveur.

***

Les deux prochains sujets concernent également Sam et Dean. On peut dire que c'est parce qu'ils sont le centre de l'histoire, oui évidemment. Mais c'est justement parce qu'ils sont le centre de l'histoire que je m'attends à ce qu'ils soient maîtrisés. Et j'ai beau les aimer. (Parce que oui, on dirait pas comme ça mais je les aime quand même hein). Le scénario a aussi un grand rôle à jouer. Parce que le fait que leurs perso soient si mal foutus va de pair avec le fait que le scénario soit si mal foutu.

Mais pour commencer, j'aimerais parler de leur hypocrisie. Parce que je trouve que ce sont deux personnages excessivement hypocrites dont je dois avouer que les discours ne m'atteignaient plus du tout à la fin. Lorsque je suis arrivée suffisamment loin dans mon visionnage, ils ont tous les deux commencé à me taper sur le système et je soufflais dès que l'histoire essayait de mettre quelque chose en place. Notamment leurs grands et beaux discours sur le fait qu'ils sauvent des gens.

Je m'en suis rendue compte bien plus tard mais le problème est apparu à partir de l'introduction du couteau anti-démon puis plus tard vraiment avec les lames angéliques. Pourquoi ça ? Parce qu'avant de savoir que les démons et les anges pouvaient tout simplement être tués, ils procédaient à des exorcismes longs, fatiguant mais qui valaient la peine. Parce que les démons avaient beau repartir en enfer avec la possibilité de revenir sur Terre, les personnes possédées étaient plus ou moins sauves.

Et ça, ça c'est sauver des gens. Parce que ce sont des innocents qui se sont retrouvés pris dans une histoire trop grande pour eux. Que ce soit pour le simple plaisir des démons ou pour accomplir une grande volonté d'asservissement. Ce sont des innocents au même titre que les personnes qui ont été tués par les monstres que les frangins traquent puis tuent à leur tour.

Mais toute cette belle logique et ces beaux idéaux ont volés en éclat à cause de ce foutu couteau. Parce qu'à partir du moment où il est entré en scène, ils n'ont fait plus que tuer les démons. Ils ne les exorcisaient plus. Et je sais que ça prend du temps de le faire et qu'ils se sont retrouvés dans des situations d'urgence un bon paquet de fois mais j'aurais voulu les voir se débattre avec ça. Ils tuent des innocents au travers des démons et ils ne semblent même plus le remarquer.

Et tout le long, vraiment tout le long, ce qui les fait tenir tous les deux moralement, c'est cette idée qu'ils font le bien, sauvent les gens des monstres. Mais tu ne peux pas faire les choses à moitié. Et encore moins de cette façon. Oui, tout le monde ne peut pas être sauvé, je l'entends mais le simple fait de faire des massacres répétés de démons aussi régulièrement enlève tout ce côté humain. Leur humanité c'est quelque chose à laquelle les frangins se raccrochent le plus au monde. Parce que s'ils ne font plus le bien, s'ils ne sauvent plus les gens, ils ne sont pas différents des monstres qu'ils affrontent.

Et c'est ce qui les convaincs tout au long qu'ils valent mieux que les monstres, qu'ils valent mieux que les démons et les anges. Sauf que c'est pas le cas. La simple utilisation aussi répétée du couteau et des lames fait qu'ils ne sont strictement pas différent de ceux qu'ils affrontent, peu importe à quel point ils essayent de s'en convaincre. S'il n'était utilisé que dans des situations d'urgence où ils ne peuvent pas faire autrement, je comprendrais.

Mais au fur et à mesure, même lorsqu'ils pourraient ne pas l'utiliser, ils le font quand même. Parce qu'ils préfèrent choisir la facilité. Ils ont découvert qu'ils pouvaient les tuer et ça s'arrête là. Et puisqu'ils sont possédés, ils oublient qu'il y a des innocents qui servent de vaisseau à ces démons. Et ce ne sont pas seulement les démons qu'ils tuent en masse, c'est aussi tous ces gens qui n'ont rien demandé à personne.

Alors oui, je trouve cela extrêmement hypocrite de la part de Sam et Dean de proclamer à qui veut l'entendre qu'ils sont les gentils de l'histoire et qu'ils sauvent les gens des monstres mais ils sont exactement comme eux au final, à massacrer des innocents à la pelle alors même qu'il pourrait y avoir une alternative.

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Honnêtement, le point précédent était plus une réflexion personnelle qui m'est passée par l'esprit pendant mon visionnage. Et ça avait beau me chiffonner et me faire rouler les yeux, ça restait acceptable. PAR CONTRE. Le dernier point. Celui qui est devenu un putain de mème dans le fandom, ce point qui m'a fait hurler jusqu'à la fin. ARRÊTEZ DE RESSUSCITER BORDEL DE MERDE !!! (D'ailleurs, quand je suis arrivée à la fin, Articide m'a fait la réflexion que je n'avais pas l'air si bouleversé que ça. Même si quand même puisque je les ai accompagné dans leur aventure pendant 15 saisons, ça fait toujours un vide de les quitter. Mais je lui ai tout simplement répondu que j'en avais plus ou moins rien à foutre puisque ça faisait plus de 5 saisons que je leurs criais dessus de crever).

L'implication. Vous savez tous ce que c'est. On commence une série et on s'implique émotionnellement avec ses personnages. Encore plus lorsqu'elle dure aussi longtemps. On les suit pendant des années, voire des dizaines d'années (pour ceux qui regardaient quand elle était encore en cours de diffusion) ou tout simplement des mois (oui, avec 15 saisons, j'ai mis plusieurs mois à finir). Tout est fait pour nous impliquer parce que si ce n'est pas le cas, on ne va tout simplement pas regarder, c'est logique.

Et la mort d'un personnages est un procédé extrêmement important mais surtout extrêmement délicat à utiliser. Parce que si le perso n'est pas aimé, soit on va s'en foutre, soit on va carrément apprécier ça (on pense tous à quelqu'un qu'on pouvait pas blairer et quand iel est mort.e, on a rigolé). Tuer un personnage est un tournant décisif. Notamment parce que chaque perso a une utilité, il n'est pas là pour faire joli. En général mais c'est pas le sujet. Et tuer ce personnage revient à enlever quelque chose à l'histoire.

La première fois que Dean est mort, j'en ai été abasourdie. Parce que je savais qu'il restait un paquet de saisons et que je ne comprenais tout simplement pas. Bien entendu, étant donné que j'ai regardé alors que tout était fini, il y avait un suspense en moins que les spectateur.rice.s avaient à l'époque. Je pense à comment iels ont dû hurler. Ou même avant lui, Sam. Sa première mort arrive en fait assez tôt (j'ai failli l'oublier mais effectivement, il meurt dans la s2 si je me trompe pas).

Le premier pacte de Dean pour ressusciter son frère était logique. Parce qu'ils sont émotionnellement dépendants l'un de l'autre. Des personnages à l'intérieur même de la série le soulignent plusieurs fois. Sam et Dean sont dépendants l'un de l'autre pour tout un tas de raisons (John, je te regarde). Et je comprenais pourquoi il avait fait ça. Et du coup, on comprend la première mort de Dean lorsque les chiens de l'enfer sont après lui et qu'il finit effectivement en enfer.

Le faire revenir et balancer le paradis au milieu, ça pouvait aller parce que honnêtement, je me demandais quand Castiel allait arriver. Et au fur et à mesure, quand ils mourraient de plus en plus et que MÊME LES PERSONNAGES LEUR DISAIENT D'ARRÊTER DE REVENIR ET DE BIEN VOULOIR CREVER DÉFINITIVEMENT, là ça m'a gavé.

Parce que comme je l'ai dit, la mort n'est pas un procédé qu'on est censé utiliser à la légère. Parce qu'il y a un impact. Et le problème avec Sam et Dean, c'est qu'il n'y avait plus du tout d'impact. On les regardait en situation de vie ou de mort et on regardait juste comme si on était pas concerné. Même mourir, on s'en fichait, parce qu'on savait qu'ils les ramèneraient. Et au final, il n'y a plus d'enjeu.

L'enjeu, parlons-en. Le découpage des saisons est évidemment typique des séries télévisuelles. On est censé avoir un enjeu tout le long de la saison pour nous faire tenir, pour nous garder attentifs. Et bien entendu, c'est encore mieux quand c'est de pire en pire. Mais on sait que ce sera fini à la fin de la saison, qu'ils vont gagner parce qu'ils doivent sauver le monde (encore une fois). On sait qu'ils ne vont pas les faire perdre, même s'il y a des sacrifices en cours de route. Et parce qu'on sait que tout sera « résolu » à la fin, il n'y a plus vraiment d'enjeu. Enfin, en avançant plus en plus dans les saisons. Il y en avait bien plus au début.

Et ça rejoint le problème de la mort. Parce qu'à chaque fin de saison, ils rajoutent un enjeu supplémentaire complètement débile. Et pour affronter cet enjeu supplémentaire, ils sont obligés d'être à deux (plus quelques « amis » qu'ils récupèrent en chemin pour mieux sacrifier ensuite). Et du coup, on tourne en rond. Et il n'y a plus de tension. On regarde et on se laisse porter. Alors que Supernatural est le genre de série où on n'est pas censé se laisser porter, il est censé y avoir de la tension et du drame. Mais non, plus du tout.

Honnêtement, après la mort de Charlie, chaque personnage qui mourait, ça me passait haut-dessus de la tête, j'en avais rien à foutre. La seule autre personne que j'ai pleuré après elle, c'était Rowena. Ils font mourir trop de personnages secondaires alors qu'ils font revenir constamment les principaux, ce n'est tout simplement pas équilibré.

Mais tout ça pour dire qu'il n'y a plus de tension. Il n'y a plus d'enjeu. Et on se met même à souhaiter leur mort véritable. J'étais totalement du côté de Billie d'accord. Surtout si c'est pour les entendre jouer les hypocrites (encore une fois) lorsqu'ils ont dit après la mort de leur père que ce qui est mort doit rester mort mais ils s'amusent dans toutes les saisons suivantes à jouer eux-mêmes avec la mort, se foutant de Sa gueule par ailleurs. Ils jouent avec les lois de la nature et c'est très désagréable.

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Dernier petit point qui ne nécessite pas de gros paragraphes comme les précédents mais qui me tenait tout de même à cœur : la série aurait dû s'arrêter à la saison 11. S'ils n'avaient pas voulu introduire les Hommes de Lettres Britanniques, ils auraient eu le temps de clôturer CORRECTEMENT la saison et la série (notamment en faisant comprendre à Sam et Cas que Dean était encore en vie en fait) et tout aurait parfaitement fini. Chuck et Amara sont heureux et vont se faire des vacances. Le trio est heureux et va se faire des vacances. On aurait pas eu le retour pété du cul de Mary. Mais non, ils ont tenu à rajouter une couche et on rempile pour quatre saisons supplémentaires. C'est aussi pour ça et toutes les raisons que j'ai précédemment cité que j'ai vraiment eu du mal à finir les dernières saisons et que j'avais qu'une hâte, c'est que je le finisse.

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Enfin bref. Vous avez eu le droit à un chapitre VRAIMENT long mais j'avais des choses à dire. Je vous l'avais dis et je vous le donne. Je ne sais pas si j'ai réussi à bien me faire comprendre parce que ce sont des idées qui m'ont traversées tout le long de mon visionnage et comme une conne, j'ai pas pensé à prendre des notes au fur et à mesure donc j'ai oublié un peu ce que je voulais dire et comment je voulais le dire. Donc j'espère que c'est suffisamment clair. Et je le répète encore une fois, j'ai aimé la série, faut pas croire hein. Mais ces défauts m'ont énervé et m'ont gâché une partie de mon visionnage, ce qui est vraiment dommage. En tout cas, pour ceux qui ont réussi à descendre jusque là pour tout lire, je vous en remercie.