Chapitre 6 - Le fantôme de l'hôpital
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- Hé salut , tu t'appelles comment? dis-je une fois tout près du garçon fantôme.
Il est blond, Il ne me répond pas et garde la tête baissée, il a l'air bizarre et flippant. Il porte la robe de l'hôpital ce qui montre qu'il est mort ici.
- Depuis quand es-tu mort ?
Aucune reponse.
- Est-ce que ça va?
Je pose ma main sur son épaule, mais il me repousse brusquement.
- Ne t'approche pas de moi. dit-il enfin, ce qui me fait sursauter.
Je fais deux pas en arrière.
Au moins maintenant, je suis sure qu'il n'a pas perdu la langue.
- Pourquoi? On est tous les deux des fantômes, on devrait s'entraider non?
- Je ne suis pas comme toi.
Ah oui c'est vrai, toi t'as l'air paumé.
- Ah bon qu'est-ce qui te fait penser ça? lui demandé-je en mettant mes mains dans les poches de mon jeans.
- Je suis enfermé ici alors que toi tu peux aller où tu veux.
Il lève la tête et je remarque qu'il a des yeux bleus.
- Qui te tiens enfermer?
- Personne.
- Alors sors !
- Je ne peux pas !
Il a crié tellement fort que les lumières du plafond se sont éteintes pendant une seconde.
- Oh mon Dieu, comment t'as fait ? Apprends-moi s'il-te-plait ! m'exclamé-je impressionnée.
Jusqu'a présent je pensais que ce genre de truc était que dans les films, que les fantômes ne pouvaient pas avoir de l'effet sur le monde des vivants.
- Vas-t-en. dit-il en passant à travers la porte derriere lui.
J'avance pour pouvoir le suivre.
- Jasmine, fait Angel.
Il connait mon nom? C'est la première fois qu'il m'appelle comme ça, je ne le lui ai même pas dit.
Je me souviens donc qu'il a dit connaitre tous sur les humains.
- Je viens de rencontrer un fantôme, t'as vu !? Mais il est bizarre...
Dommage qu'il n'a pas voulu venir avec moi, il a fallu que le premier fantôme de mon âge que je rencontre soit taré.
- C'est un fantôme emprisonné, déclare Angel. Ils sont enfermés dans l'endroit où ils sont morts, soit pour le hanter ou pour errer pendant des siècles.
Oh, et dire que je le prenais pour un fou.
- Il y a t-il un moyen pour eux de sortir ? demandé-je en sentant de la peine pour cet adolescent.
- Oui, mais jusqu'a aujourd'hui aucun fantome n'a réussit à quitter sa prison. Sauf un.
- Qui ?
- Tu poses trop de question. répond-t-il en se retournant et se diriger à l'opposé de la porte dans laquelle le garçon fantôme est passé.
Je le suis.
- À chaque fois que je te poses une question importante tu me sors cette phrase. Saches que j'arriverai à le savoir d'une façon ou d'une autre.
Je ne sais pas comment mais il ne doit pas être le seul à avoir les reponses à mes questions quand même ! Par exemple, qu'est ce qui retient ces fantôme prisonnier et par quel moyen peuvent-ils se libérer?
***
Ce qu'il y a de cool quand tu es un fantôme, c'est que tu n'as pas besoin d'un toit pour dormir, puisque tu ne dors pas.
J'ai compris ça hier soir, quand je me suis couchée sur un banc sur la place de la ville et ai fermé les yeux dans l'espoir de tomber dans les bras de morphée.
Mon corps est mort, le sommeil était l'un de ses besoins mais mon moi fantôme n'en a pas besoin lui. Tout comme la nourriture et l'eau. Je me rends donc compte que la vie d'un fantôme est encore plus ennuyant que ce que je pensais.
Le pire c'est que Angel m'a abandonné, il m'a laissé là et est partie sans aucune pitié.
En ce moment je me retrouve sur la galerie de ce qui me servait de maison de mon vivant. Angel m'a bien interdit de m'y rendre mais vu qu'il m'a abandonné et que je veux à tout prix parler à ma famille , je lui ai désobei, comme d'habitude.
Je m'apprête à sonner mais je me souviens que je peux passer à travers la porte, ce que je fais. Je balaye mon ancien toît du regard, rien n'a changé. En même temps je ne suis morte que depuis un jour.
Je monte les escaliers et une fois arrivée devant celle qui me servait de chambre, je prends une grande respiration et entre. Je vois ma mère assise sur mon lit tenant mon ancien journal intime sur ses cuisses.
En tant normal, je me serais mise en colère si je la trouvais entrain de lire cette chose qui est dans un sens, une partie de moi. Mais là c'est different, je suis morte, je lui manque et elle pleure.
J'ai un pincement au coeur en voyant cette scène. Même morte les sensations sont restées les mêmes. Je n'ai pas de coeur dans le bon sens du terme mais je ressens ce vide en voyant ma mère pleurer.
Je m'asseois à ses côté et elle regarde dans ma direction comme si elle ressentait ma présence.
- Salut Man', commencé-je. Je sais que tu ne m'entends pas mais je voulais te dire je serai toujours là pour veiller sur toi et Luke. Oui, même après ma mort parce que les fantômes existent maman et j'en suis un. Saches que je t'aime de tout mon coeur et que je m'en veux de te faire endurer ça. Je sais que tu ne voulais pas que je sorte avant hier soir, tu as cru que j'étais entrain de dormir dans ma chambre alors que je m'étais faufilée dans la fenêtre de celle-çi. Pardonne-moi maman. Prends soin de toi et de mon frère. Je t'aime.
Je mets ma main sur son épaule droit et la sens frissonner sous mon toucher. Elle a l'air d'avoir froid puisqu'elle se frotte les bras avec ses mains.
Je ne comprends pas, il fait chaud pendant la journée, le soleil est haut dans le ciel alors pourquoi elle a froid?
Est-ce moi qui lui fait cet effet ? Les fantômes apportent t-ils un courant d'air froid sur les vivants quand ils les touchent?
- Maman, je ne trouve pas mes crayons de couleur ! cri mon petit frère depuis sa chambre.
- J'arrive mon cheri ! répond ma mère en essuyant ses larmes d'un revers de la main.
Je quitte ma chambre pour me rendre dans celle de mon frère. Je le trouve assis entrain de dessiner sur la table qui se trouve à coté de son lit. Il a toujours aimé dessiner, et en ce moment c'est le dessin est l'une des choses qui peuvent l'aider à surmonter ce moment difficile que je leur ai infligé.
Je m'approche de lui et passe ma main dans ses cheveux blonds. Il a pris les cheveux de ma mère qui est blonde, alors que moi j'ai ceux de mon père. Il n'a que six ans alors il ne doit pas vraiment comprendre ce qui se passe. Perdre sa grande soeur un an après avoir perdu son père, je crois qu'a sa place je serais tombée en dépression.
Un sentiment de culpabilité m'envahit de suite, c'est de ma faute. Si j'avais fait attention ils ne ressentiraient pas la douleur qu'ils ressentent en ce moment. Le pire c'est que je n'avais même pas trop regretté ma mort quand c'est arrivé, je ne suis qu'une putain d'égoïste.
Je soupire, mes yeux tombent sur le miroir se trouvant devant mon frère et une idée me vient en tête.
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