La vie
"Tu est toujours si calme, à quoi penses-tu?" Me disent les gens souvent.
Cela fait déjà plusieurs mois que dure cette sinistre routine. Des mois que je me lève sans savoir pourquoi, que je vais au lycée sans même manger, je n’y vais que par nécessité. Et lorsque je rentre le soir, je mange à peine puis je retourne me coucher. Il n’y a rien, rien qui motive cette inlassable routine. Depuis... ce soir-là... j’ai perdu plusieurs kilos, ironiquement je ressemble plus à un squelette qu’à un véritable humain à présent. Même mes parents ne me parlent plus qu’en cas de nécessité. Ça fait déjà bien longtemps que ma perte ne me fait plus mal. Il n’y a plus de trace de cette insoutenable déchirure. Je ne ressens plus tout ça. Et... à vrai dire je ne ressens plus grand-chose en vérité. Parfois oui, ça m’arrive d’y repenser. Le temps que nous avons passé ensemble me manque. Même si je n’ai plus mal, je regrette toujours plus que tout ce qu’il s’est passé. Mais... rien ne peut me permettre de revenir en arrière, de tenter tant bien que mal de réparer le passé. Rien ne changera jamais. Je ne pourrais pas sauver nos moments de bonheurs futurs, je n’ai pas d’autre choix que de l’accepter. C’est ainsi.
Aujourd’hui je ne ressens plus rien de tout ça. J’aimerais tellement m’arrêter, ne pas être forcée chaque jour à voir des gens, toutes ces personnes qui parfois comptent sur moi, toutes ces personnes à qui je ne veux rien avoir à rendre, à donner. Il y a un vide latent dans ma vie qui ne saurait être comblé. Ce soir-là est née une nouvelle facette de moi-même, la fille pleine de vie que j’étais à fait place à un calme absolu. Un sentiment stable en apparence, loin de tout excès émotif quel qu’il soit, loin des émulsions humaines toutes autant soient-elles. Oui. Loin de toutes ces choses que je suis devenue incapable de supporter. Si d’extérieur je peux sembler calme, silencieuse et réservée, ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. Car en moi résonne un vacarme assourdissant ; une guerre sans fin a éclaté ce soir-là. Je me suis battue constamment pour survivre. Je me bats toujours, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, je lutte pour ne pas perdre l’esprit à mon tour. Je me bats. Contre moi-même. Pourtant, lorsque je suis forcée, par ces éléments extérieurs, à sortir de ma zone de confort qui n’en était même pas réellement une, je ne faisais qu’imiter ces expressions, ces réactions que j’avais moi-même eu autrefois. Car en réalité il n’y a plus la moindre étincelle qui brûle au fond de mon être.
J'espère toujours de retrouver une escapade.
Désormais les choses ont changé. J’ai rempli le vide que je ressentais en créant la vie de mes mains. L’encre est devenue mon sang, les mots remplacent mes sentiments. Je crée un monde de toute pièce, façonné par ma volonté, un monde où la vie n’a pas été aussi méchante avec lui, où il serait toujours en vie. Dans cet univers factice que j’ai créé je me retrouve enfin. L’écriture est une fuite, celle de mes émotions négatives, ma solitude, ma réalité, j’estompe la douleur d’un présent en en écrivant un autre. Je revis à travers d’autres personnes, d’autres sentiments que je ne peux plus ressentir dans ma réalité. Tout ça pour m’accommoder de cette vie jusqu’à ce qu’elle se suffise à elle-même dans le futur.
Peut-être que si par miracle je me retrouve en position de sauver mon meilleur ami à nouveau, peut-être qu’alors, je lui proposerais tous les moyens du monde pour fuir la réalité. Et peut-être aussi, parviendrais-je malgré tout à lui apprendre à aimer sa vie
"Rien ne dure éternellement" est une phrase souvent prononcée pour exprimer la fragilité de tout ce qui est beau dans la vie, tels que l'amour, la confiance, l'amitié et les connaissances. Cependant, on oublie souvent qu'elle s'applique également aux choses négatives, comme la haine, la tristesse, les problèmes et les ennemis. La vie est faite pour être vécue avec des hauts et des bas, et chaque expérience ajoute une certaine saveur à notre existence.
Parfois, il peut y avoir trop de piment dans nos vies, mais au lieu de chercher à l'apaiser, les gens font souvent les mauvais choix qui finissent par les priver de tout autre goût pour un certain temps.
La tristesse peut dévorer notre âme, tandis que le bonheur la nourrit. Bien sûr, il est toujours plus facile de dire que de faire, mais il n'est jamais trop tard pour essayer, tant que notre cœur bat toujours.
Mon meilleur ami méritait tout le bonheur du monde, mais la chance n'était pas de son côté. Pour lui, j'aurais créé l'univers le plus beau, même sur un morceau de bois mort, rien que pour nous.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top