12/02/18

Cher journal,

Tout d'abord, excuse moi de mon écriture plus que probablement bancale. Il fait noir, je ne m'éclaire qu'à l'aide du lampadaire à coté de ma fenêtre et c'est, disons, pas vraiment assez. Alors oui tu vas me dire « pourquoi t'allumerais pas tout simplement la lumière » seulement voilà ; je ne peux pas.

J'ai trop peur de le réveiller.

Quelques heures auparavant, j'ai vu quelques notifications défiler sur l'écran de mon téléphone. Trop paresseux, je les ai pas regardée. Enfin, c'est surtout que j'en avais pas envie ; je n'ai parlé à personne au lycée ces derniers jours et je ne pensais pas qu'il puisse s'agir de messages ou quoi que ce soit d'autre impliquant ma vie sociale.

Cependant, quelques longues minutes plus tard, des coups se faisaient entendre contre la vitre adjacente à mon lit - sur lequel j'étais bien évidemment allongé ; les yeux perdus au plafond et le coeur vide - et mon premier réflexe fut de vérifier ces ancienens notifications.

C'était lui, j'avais pas envie d'ouvrir la fenêtre et donc, de lui faire face.

Mais il a appelé mon prénom plusieurs fois et j'ai tout simplement cédé ; parce que j'avais envie de le voir, parce qu'il me manquait, parce que je voulais l'enlacer et parce que je voulais en avoir le coeur net.

Alors je l'ai fait monter, sans vraiment prononcer un mot et il a atterri sur mon matelas.

« Tu m'as tellement manqué. » c'est la première chose qu'il m'a dite avant d'enrouler ses bras autour de moi.

J'ai pas pu résister, j'ai glissé mes mains dans son dos et réfugié mon visage au creux de son cou. Je pouvais pas lui faire face ; mon coeur s'emballait tellement que c'en était embarrassant. Et puisque j'étais épuisé - au vu de mes nombreuses nuits passées complètement éveillé - j'ai bizarrement fondu en larmes.

Hyunjin s'est tendu, m'a serré un peu plus fort contre lui et s'est arrangé pour que je m'assois sur ses cuisses alors qu'il s'était installé en tailleur. Murmurant des phrases rassurantes, il nous a lentement faits balancer de gauche à droite, nous berçant avec délicatesse.

Il me demadait de me calmer, de ne pas pleurer et de le regarder dans les yeux au lieu de me cacher parce qu'il avait envie de voir mon visage. Honteux mais silencieux, je me suis exécuté après m'être un minimum calmé. Il a posé ses paumes contre mes joues, essuyé mes larmes à l'aide de ses pouces et laissé ses pupilles sombre sonder les moindres recoins de ma figure.

Je ne sais plus vraiment ce qu'il s'est passé. J'ai sûrement dû - sous l'effet de la pression - balbutier des choses sans queues ni têtes. Lui, il a ri m'a murmuré un « demain » à peine audible avant de m'embrasser. J'étais sous le choc, incapable d'y répondre immédiatement alors que ses mains se glissaient déjà au creux de mon dos.

Je crois avoir voulu m'écarter mais Hyunjin m'en a empêché et moi, je l'ai finalement embrassé en retour. J'ai probablement dû pleurer à nouveau alors que Hyunjin, lui, souriait contre mes lèvres.

C'était chaste, doux, sucré et ce baiser m'a donné les plus jolis frissons que je n'ai jamais ressenti.

J'ai voulu lui demander des explications mais il a dit qu'on en parlerait plus tard.

Finalement, on a discuté de tout et rien mais principalement de nous et nos émotions. Je lui ai dit ce que je ressentais sans jamais prononcer le mot « amour » - trop abstrait et fort pour moi - et lui a fait la même chose.

Hyunjin a fini par s'assoupir là, à mes cotés ; se blottissant au maximum contre ma silhouette.

Tout est sûrement maladroit mais je tenais à écrire chacun de ces événements en détails pour ; qu'un jour, si par chance je retombe sur ce carnet, je puisse me souvenir d'à quel point je radiais la joie et le bonheur.
- Seungmin.