8 : Quelle coïncidence

J'taime trop et ça m'énerve.

— Baker a annulé. Il a une urgence familiale, annonce Raph en me rejoignant sur le parking du lycée.

— Ah ok. J'ai invité Marco à venir. Ça ne te dérange pas trop ?

— Ton pote gay là ?

Je tape fortement ma paume contre sa tête et il geint.

Raphaël n'est pas homophobe mais entre Marco et lui c'est assez compliqué. Ils n'ont pas une relation conflictuelle. Juste délicate vu qu'ils ne savent pas comment s'y prendre depuis que Marco ait essayé de l'embrasser après lui avoir déclaré sa flamme bourré en freshman year. Cela n'a pas énervé Raphaël qui se sentait juste mal à l'aise sur le moment. Mais quand sa copine de l'époque l'a largué le soir même en prétextant ne pas pouvoir sortir avec lui après ce qui c'est passé, Raph a gardé un certain goût assez amer envers mon ami.

— De un, il n'est pas gay mais bi. De deux, il est hyper sympa. Et puis de trois, ça c'est passé il y a deux ans Raph. L'eau à coulé sous les ponts depuis. De toute façon je crois qu'il a un mec maintenant. Tu n'as pas à craindre qu'il te saute dessus ou un truc du genre si c'est à ça que tu penses.

— Mouais.

Il grimace et nous entrons dans son pickup. Fin celle de son père. Mais je crois qu'il va la lui donner dans pas longtemps vu qu'il a acheté une nouvelle voiture.

Le trajet jusqu'à chez Rico est assez agité. Raph n'arrête pas de critiquer mes goûts musicaux depuis que je me suis connecté à la chaîne hifi de la voiture. Il dit que c'est naze alors agacé, je branche mes écouteurs et écouté "ma musique de naze" jusqu'à ce qu'il culpabilise et accepte d'écouter du Joji.

— C'était pas si mal que ça, je le taquine alors qu'on sort de la voiture son visage plus plissé que jamais. Je n'arrête pas de rigoler et il me fusille du regard.

— Ferme là Chang.

Je l'arrête par la taille et le colle à moi.

— T'es fâché ?

Il ne me répond pas et je soupire

— Allez Raph, la prochaine fois c'est toi qui choisit la musique. Et puis, rappelle toi que c'est moi qui doit être fâché, je le réprimande en me détachant de lui. Les yeux levés pour atteindre son regard.

1m71 et je me sens toujours minuscule.

— Dépêche. J'ai faim crétine.

Il me prend la main et je souris contente. Nous entrons et allons nous asseoir près de la fenêtre. Le menu me donne faim alors je m'atèle à commander.

— Donc ça sera deux tacos et un burrito pour toi c'est ça ? me demande Janice la serveuse.

— Oui.

— Et toi, un burger xxl avec double portions de frites n'est-ce pas ?

Raph hoche la tête et nous remercions Janice.

— Je ne comprendrais jamais comment tu fais pour manger autant, dis-je toujours aussi étonné par son grand appétit.

— Que veux-tu, il faut bien entretenir ça.

Il muscle son bras toujours aussi flasque et je ris.

— Heureusement que j'ai appris le judo parce qu'avec toi comme garde du corps, c'est sur qu'on risque de se faire botter le cul.

Il roule des yeux et je vois Marco arriver à travers les vitres du restaurant. Je lève ma main pour attirer son attention et il nous rejoint.

Il nous salue et je me lève cette fois pour lui faire une accolade. Raphaël lui, reste assit et nous regarde. Décidé à ne pas répondre au brun. Je le piétine d'où je suis et il soupire avant de faire un signe de tête à Marco.

— On n'a déjà commandé. Tu veux quelque chose ? C'est Raphaël qui paie.

Raph me fait les gros yeux et je rigole intérieurement. Ça c'est pour m'avoir abandonné hier.

— Sans vouloir t'offenser Raphaël mais je préfère payer mon menu, refuse poliment Marco

— Je comprends t'inquiète, répond joyeusement mon voisin.

Il ne peut qu'être content cet abruti. Je roule des yeux et me pousse sur la banquette en attendant mon ami qui est parti commander au comptoir.

— Tu vois qu'il est cool. Il a refusé que tu paies son repas.

— Il a surtout refusé par fierté Meï. C'est ça les mecs.

Il passe sa main de l'autre côté de sa banquette et je roule des yeux. Il peut jamais accepter la vérité lui.

Quelques minutes plus tard, nos commandes arrivent et nous entamons chacun notre repas. Alors que je machais mon tacos, je failli m'étouffer quand je vis Jacob, Peter, Andrew et un autre mec entrer dans le restaurant. Diana et 2 autres cheerleaders étaient là aussi. Toujours habillé dans leurs uniformes. Comme si elles n'avaient que ça à mettre. Simone aurait sûrement trouvé ça cool mais je trouve ça juste ridicule. Heureusement qu'elles ne le font pas tous le temps.

J'avale une gorgée de mon coca et soupire. J'avais complétement oublié que le blond adorait tout aussi cet endroit. Mais comment aurais-je pu prédire qu'ils viendraient aujourd'hui ?

Mon regard croise accidentellement celui d'Andrew et mes poils s'hérissent. J'avais toujours un certain frisson depuis notre conversation. Allait-il le dire à Jacob ? Ils étaient très proche après tout et ils ne perdait rien à le faire. Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ces choses là.

Je remets une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Ils m'arrivent au niveau des omoplates et je pense sérieusement à les tailler pour qu'ils soient désormais en dessous de mon cou. Mais Simone me l'a déconseillé alors j'évite parceque honnêtement, c'est elle la plus fashionista d'entre nous.
 
Malchanceuse comme je suis Peter nous repère et fait signe aux autres qui viennent devant nous.

— Quelle coïncidence, dit Andrew en me regardant.

Qu'est-ce qu'il veut lui ?

— Trop mec, ajoute Peter.

— Ça vous dérange si on vous rejoint ? demande Jacob après nous avoir salué. Pas comme les autres là. Ce garçon est vraiment parfait.

Je guette Raph qui ne semble pas capter mon regard. Il accepte et c'est au tour de Marco qui fait de même. Quand ils me posent la question, je bafoue.

— Ça sera un Oui pour elle, dit Andrew en piquant mon burrito pour y mordre à pleine dents. Ehn Meï ?

Son regard s'encre cette fois dans le mien et je balbutie un oui perturbé. Ses iris grises étaient vraiment troublantes.

— Cool. Marco change de place. Je m'assois à côté d'elle.

Et c'est comme ça qu'ils se joignent à nous après avoir ajouté des chaises autour de notre table. Tout se passe relativement bien. Appart quand la main de Diana se fait baladeuse sur celle de son copain ou bien quand le serpent à côté de moi me lance des regards du genre, "ça te fait mal ehn, avoue". Je l'ignore et continue à manger même si mes bouchés se font beaucoup plus timides. Je refuse de passer pour la fille qui ne sais pas se comporter en me reversant accidentellement de la sauce.

Je m'éclipse quelques minutes plus tard. En espérant qu'à mon retour ils soient tous parti même si cela frôle l'impossible.

﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏

Heeeey.

Franchement merci pour vos retours sur le précédent chapitre. Ça m'a trop fait plaisir.

CodouKa5 en espérant que tu ne me tues pas😅

Bisous.

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