53 : Je veux aller mieux

Malheureusement tu es ma faille.
Et jusqu'à ce que je ferme cette brèche tu continueras inconsciemment à me faire du mal.

Andrew

Lundi 03 Avril
03h44

Voilà maintenant plus d'une semaine que je suis enfermé dans ma chambre où ni le soleil ou encore la lune ne se lève. Ne laissant personne entrer si ce n'est que ma grand-mère qui semble vouloir à tout prix me faire manger. Même si tout ce qu'elle me donne retourne toujours comme il était. Comme quoi mon appétit s'est envolé avec cet avion ce soir-là.

Honnêtement, je ne sais pas ce qui m'arrive mais je crois que je meurs d'envie de rentrer. De retrouver mes potes et de jouer au basket. De courir dans le parc avec Eli et critiquer les thés de Suzy. Je meurs d'envie de rentrer parce que même si j'ai de la famille ici. Le vrai moi n'y est pas.

Je ne suis pas le Andrew que j'étais il y a quelques mois auparavant et ce sentiment de vide en moi me bouffe constamment.

En plus, il y a ce froid autour de moi. Ce froid dans mon cœur qui rends mes mouvements chaques fois un peu plus lents. Ce froid qui me fait réaliser qu'en réalité, rien ne va.

Et pour la première fois, je crois que je me permets de l'avouer, j'en ai marre.

Je la déteste et alors ? Où est le mal à détester sa pseudo mère ? Parce que réellement, apart des papiers, qu'est-ce qui nous relie ? Je n'ai même pas son nom de famille alors encore, qu'est-ce qui nous relie ?

Je souffle et passe une main dans mes cheveux où j'en ai perdu quelques uns maintenant. Noé dit que c'est pas parce je ne m'alimente plus correctement. Et je sais que ça devrait être un signe alarmant pour moi mais ça ne l'est pas.

Tu es toujours et autant malade qu'avant, je peux entendre au coin de ma tête alors que je me recroqueville lentement sur le lit. Le cœur un peu plus lourd.

ılı.lıllılı.ıllı

Je me réveille sous des caresses dans mes cheveux. De dos, je ne peux apercevoir la personne mais je n'en ai pas besoin parce que je reconnais ce parfum.

Mon père.

Malgré moi, je gigote légèrement ce qui le fait remarquer que je suis réveillé. Mais pour autant, personne n'ose parler. Seul le silence nous accompagne dans cette chambre où il a lui aussi grandi. Ses même caresse encore et toujours dans mes cheveux. Me ramenant ainsi à cette brève époque de mon enfance qui me semble si lointaine.

- Pourquoi t'es là ? je demande finalement le silence bien trop étouffant.

Il semble prendre une épaisse inspiration et dit,

- Ta grand mère m'a appelé en urgence me disant que tu n'allais pas bien alors me voilà.

J'hoche la tête légèrement surpris mais n'ajoute rien. Déjà qu'il est délicat de discuter avec mon père sans disputes, je préfère fermer ma bouche. En plus, je n'ai même pas la force de parler. Encore moins me disputer.

- Le docteur Brandon m'a dit que tu n'assistait plus à tes séances. Tu veux en parler ? m'interroge t-il. Brisant à nouveau le silence qui avait été instauré.

Encore une fois. Silence total.

- Je sais qu'on n'a pas les meilleurs relations du monde mais j'aimerais vraiment t'aider.

- Pourquoi alors que tout les deux on sait que tu ne m'aimes pas.

Il soupire. Je ne pourrais dire si c'est de frustration où d'exaspération mais sa réponse ne tarde de venir

- Écoute, je ne suis vraiment pas doué pour tous ces trucs mais jamais au grand jamais je n'ai et je ne cesserai de t'aimer. Tu es mon fils Andrew. La chaire de ma chaire. Il est vrai que parfois on se fâche mais ce n'est pas pour autant que je ne t'aime pas. En plus, c'est toujours sur le coup de la colère que je dis ces choses blessantes. Parce que je me dis que c'est la seul manière que tu vas me comprendre.

- En gros t'avoue être un mauvais daron ?

Je me retourne pour lui faire face. Il semble très mal à l'aise. En même temps je le suis tout autant. C'est n'est pas tous les jours que nos pères nous disent je t'aime. Surtout si votre père c'est Paul Chevalier.

- Oui Andrew. Et je m'en excuse sincèrement. Je crois que après le départ de ta mère j'ai pas su te gérer et c'est à ce moment où j'ai totalement merdé.

Il fait une pause où il inspire à nouveau et me regarde droit dans les yeux.

- Je vais pas te corriger donc continue, je le taquine sachant que tout ceci le rends affreusement mal à l'aise.

Heureusement pour moi, il rigole légèrement ce qui me fait sourire. Au moins il ne s'est pas fâché face à la remarque.

- Et puis.. je sais pas Andrew. Je sais pas. J'arrive pas là..

Il grogne et passe une main sur son visage.

- Vu que c'est le moment de révélations, j'avoue moi aussi de ne pas avoir été le gosse le plus facile. Je sais que j'ai fait beaucoup de conneries qui t'ont la plupart du temps coûté cher mais j'espérais secrètement attirer ton attention en faisant cela. T'as toujours été mon héro et même si c'était pour les mauvaises raisons, je voulais que tu me regardes. Mais à un moment donné j'ai cru que tu me détestait et puis, je me suis dit que j'avais plus personne enfaite. Genre pas de mère. Ni de père qui veut de moi. Alors j'ai foiré à fond. Si tu savais le nombre de fois où il m'est arrivé de me sentir seul dans cette maison, je souffle. Je me suis vraiment senti comme un échec. Et je crois que c'est à ce moment là où j'ai commencé à fumer. Je te blâme pas pour mes mauvais choix mais je crois que la suite des événements m'a mené à faire des mauvais choix.

- Alors tu avoues tout aussi avoir été un fils insupportable ?

- Nan mais oh. Tu m'as pris pour qui ? Toi ?

Nous rions et cela apaise tout doucement mon cœur même si la situation reste tout de même étrange. Ceci est accentué par le silence dans lequel nous restons quelques instants avant que je ne déballe la plus grosse pierre en moi.

- Mais je crois qu'on devrait régler ceci une bonne fois pour toute.

- Oh, il dit. Comprenant sûrement de qui je parle.

- Écoute, je comprends que tu l'ai pardonné et que tu veux que je fasse de même mais je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à la regarder dans les yeux et faire comme si tout était comme avant. Je n'arrive pas à accepter son toucher. Je ne peux pas Paul. Et je pense que tu devrais respecter cela. Parce que si il y a bien un truc que j'ai appris en thérapie, et c'est qu'on ne devait pas bâcler son processus de guérison et pour l'instant, je suis toujours à ce stade.

Il sourit doucement et essuie mes yeux mouillé. J'avais même pas remarqué que je pleurais.

- D'accord. Je lui en parlerai.

- Merci Papa.

Et pour la première fois depuis 5 ans, j'ose faire un câlin à mon père. Son étreinte est douce et chaude. Je ne sais pas si c'est l'enfant en moi où je ne sais quoi mais je dois avouer que je me sens en sécurité dans ses bras.

- C'est trop bizarre, je dis.

- À qui le dis-tu ?

On rigole encore et enfin on se sépare.

- Je veux aller mieux papa. Mais je n'y arriverai pas si on se dispute h24. On fait une trêve ?

- Une trêve.

Il me regarde de façon espiègle puis dit,

- Je sais que c'est soudain mais rentre dans 3 jours. Est-ce que tu aimeras venir avec moi ? En plus tu manques à-

- Pas besoin de me convaincre. C'est un oui !

Il rigole à nouveau et je souris timide. Pour la première fois depuis mon séjour, je le sens un peu plus en paix. Un gros poids de moi enfin retiré.

Alors que mon père se lève, je l'interpelle,

- Au fait, je suis désolé Paul. T'es pas si con au final.

Il roule des yeux amusé et sort finalement de son ex chambre.

Alors ça y est ? Dans trois jours je retrouve mon ancienne vie ?

Putain !

﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏

Oyé oyé. Devinez qui est là ???!
L'auteur la plus chiante de Wattpad.

Wesh je sais je sais. J'ai quasi disparu mais ne m'en voulez pas. Je suis en période d'examen alors j'ai vraiment pas pu. En plus je souffrais un peu de page blanche donc vous avez clairement droit au 6 ème prototype de ce chapitre.

Mais bon mais bon.

J'espère que vous allez bien. Tout comme la famille.

Vos avis ?

Le retour d'Andrew ? Alors, excité ? Perso je le suis.

Sinon, prenez soins de vous et bisou !

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