30 : Ces vacances me donnent la migraine

J'ai pas besoin de te dire je t'aime.
Tu le sais.


Je-veux-mou-rir.

La famille de maman est là depuis seulement 24h mais j'ai l'impression que ça fait une décennie. Grand mère comme à son habitude fait des commentaires sur tout et n'importe quoi. Fronçant les sourcils au moindre grain de poussière ayant eu le malheur de s'introduire à l'intérieur. Sans parler de mon oncle Jian et sa femme qui ont ramené leurs deux garçons Sun et Thao, pour mon plus grand désarroi dû à leur raffut incessant.

— Meï, tu viens ? J'ai besoin de quelqu'un pour m'accompagner au ukulélé.

Et puis Chen, ma fameuse cousine à la blague douteuse et depuis maintenant 3 ans, artiste de renom dans sa tête.

— J'ai pas envie, je soupire en enlevant un côté de mon écouteur. Mon seul échappatoire au vacarme de la maison

— Allez, ça va être fun. En plus, ça va me permettre d'alimenter ma chaîne youtube. On peut être les futurs Destiny child ! elle s'excite.

Je roule des yeux. Ce n'est pas avec ses 71 abonnés - dont je signale, 15 font partis de son entourage - qu'elle compte percer.

— Trouve quelq'un d'autre Chen. J'en ai pas envie.

Je me lève et quitte ma chambre que nous partageons. Au moins je ne suis pas comme Ava qui doit la partager avec les garçons ou oncle Jian qui dort sur le canapé par manque de place parce que grand-mère prend une chambre à part entière.

— Nǐ yào qù nǎlǐ ? crie Thao. Le plus vicieux des deux.
( Tu vas où ? )

— Ça ne te regarde pas, je réponds sèchement encore rancunière qu'ils aient voulu épiler churros à peine arrivé.

Il reste là à me regarder comme un merlan frit. J'ai oublié qu'il ne comprend pas bien la langue.

— Zhè yìwèizhe, wǒ yào qù gōngyuán, je mens
( Ça signifie, je m'en vais au parc )

Il fait un vieux "Ahhhhhh" pour ensuite me cafter à maman qui me dis de rester. Je souffle mais obéi. Mieux vaut ne pas être le nouveau sujet de conversation familiale à table.

ılı.lıllılı.ıllı

Moi : Alors Lee, tes vacances ? C'est bien le Guatemala ? je demande à Simone après m'être enfermé dans ma chambre.

Simone : Du point de vue aesthetic, c'est grave cool. Mais bon, c'est mes premières vacances sans mes deux parents, alors c'est assez compliqué. Et puis, j'ai l'impression que ma mère cherche à tout prix un sugar baby.

Je ris avant de m'excuser.

Moi : Qu'es-ce qui te fait dire ça ?

Elle retourne la caméra de son téléphone pour laisser place à sa mère caressant le bras d'un je suppose jeune natif. Il m'a l'air mal à l'aise mais elle semble ne pas s'en rendre compte.

Je grimace et Simone retourne la caméra sur elle.

— Vraiment déso meuf. Je saurai pas ce que je ferai si ma mère cherchait à se caser.

Elle souffle

— Parlons d'autre chose s'il te plaît. Et tes vacances à toi, comment ça se passe ?

C'est à mon tour de souffler.

— Déjà que je me sens seule parceque Raphaël s'est trouvé une copine alors il est parti la rejoindre à Londres, Andrew qui lui est en France chez ses grands-parents et toi au Guatemala. Sans parler de la famille de ma mère qui a débarqué hier. Ces vacances me donnent la migraine.

Elle rigole. Comme quoi, se moquer du malheur des autres est plutôt réconfortant.

— Euh.. Simone..

Je continue à regarder mon amie qui ri à travers l'écran et roule des yeux. C'était elle qui passait des vacances merdiques je signale.

— Je suis désolé mais voir que tu passes des vacances aussi pourries que les miennes me font rire, elle finit par dire après avoir repris son souffle.

Vipère ? Un peu oui.

— Dit-elle alors qu'elle a l'opportunité de passer des vacances de malades. Je suis désolé mais à ta place je serai en train de jouer la riche en détresse sur les plages tout en mangeant un putain de caviar au lieux de me morfondre.

Elle ri à nouveau.

— Tu as peut-être raison.

— Bien-sûr que j'ai raison. Allez, vas-y, va profiter de tes vacances merde.

Elle me sourit et fini raccrocher.

Ça donne des discours motivationnel mais en attendant, je dois encore descendre affronter ma famille de fou.

ılı.lıllılı.ıllı

Attablé devant un repas que ma mère a tout fait pour ne pas brûler, nous dînons sous les bruits incessant de bouche de ma grand-mère qui semble chercher tout et n'importe quoi pour commenter. J'ai limite l'impression qu'elle avale chaques goûtes de sa soupe en espérant que le goût ait miraculeusement changé après les bouchées. Mais rien à redire, maman s'est vraiment surpassée cette fois.

— Alors Meï, comment se passe tes études ? Nous n'avons pas eu le temps d'en discuter hier, dit oncle Jian en essayant d'engager la conversation.

Je souffle discrètement.

— Tranquille. Tu sais, la routine. Je pense que tu devrais demander à Ava son trimestre, elle est rentrée en 8th grade après tout, j'essaie de détourner la conversation de moi ce qui marche plutôt pas mal.

Il commence à poser des questions à Ava qui semble être au bout de sa vie. Je rigole intérieurement. Je suis la meilleure des grandes sœurs je sais.

Mais malheureusement, mon euphorie est de courte durée.

— Et niveau amour, tu flash toujours sur votre voisin mignon là ? dit Chen alors que je m'étouffe avec un bout de viande.

Tuez moi. Je n'arrive pas à croire qu'un jour j'ai pu assez faire confiance à cette idiote pour lui avouer mon secret.

Toute la famille me regarde et l'envie de disparaître comme mon père me prend soudainement.

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