Te laisser t'en aller a été plus difficile que de te faire entrer.

Ce matin, le ciel est gris et les températures sont bases même si elles restent à la limite du raisonnable. Je fourre mes mains glacées dans mes poches et regarde fixement la porte en bois devant moi. C'est la première fois que je reviens depuis notre dispute chez Raph.

Et si il ne veut toujours pas me voir ou me parler ?
Je baisse la tête et balance nerveusement mon pied.

— Oh, Meï..

Je lève mon visage pour regarder la mère de famille dans un pyjama recouvert par un peignoir. Une tasse à main et comme à son habitude un sourire bienveillant, elle semble surprise de me voir. Malgré tout, elle m'invite à l'intérieur ce que j'accepte volontiers.

— Tu es venue voir Raphaël ? elle me demande

— Oui.

— Vous vous êtes disputés ?

J'hoche la tête.

— Monte alors, il est dans sa chambre.

Je la remercie puis monte jusqu'à la chambre de mon meilleur ami. Elle n'est pas fermé mais je préfère frapper avant d'entrer. Il ne faudrait pas le voir nu sous le feux de l'action non plus.

— J'arrive maman, il grogne.

Je pousse légèrement la porte et y passe ma tête en mettant quelques doigts devant mes yeux au cas où.

— Enfaite c'est plutôt moi.

Il a un mouvement de recule en me voyant. Suis-je si laide que ça ? Ok, j'ai pas mis d'anti cernes et mes lèvres sont sûrement sèches mais je n'imagine pas être si moche. Si ?

— Qu'est ce que tu fais ici ?

Son ton sec me fait déglutir. J'aurais peut-être dû amener des Takis pour l'amadouer.

— On peut parler s'il te plaît ?

— Flemme.

J'ouvre complètement la porte et la referme doucement derrière moi après être entré. J'évite d'avancer plus alors je reste dos collé contre la porte.

Je reste là quelques minutes et regarde sa chambre assez simple et minimaliste. Un lit deux places, des étagères de figurines et mangas dont je ne me souviens plus des noms, une grande armoire, un bureau et une guitare électrique.

— Tu m'en veux ? je demande d'une petite voix.

Son silence me donne envie de me faire un face palm virtuelle. Il n'allait pas me sauter dans les bras non plus.

— Tu sais quoi, tu as raison, je dis en avançant doucement jusqu'à son lit où il s'est assis. Je suis une mauvaise amie. Égoïste, ronchonne, chieuse, chiante, conne et j'en passe parce que ça risque d'être long. il sourit. Mais malgré tout ces défauts, je sais que je suis désolé et que je ne veux pas te perdre. Genre, on n'est amis depuis quoi.. nos 8 ans ? Tu t'imagines si on se sépare pour si peu ?

Il ne dit rien et je continue.

— Tu me manques trop Raph... Je m'en fiche que tu ailles voir ta copine en Alaska où je ne sais où. On n'est Meï et Raphou ! Et si tu veux bien de moi à nouveau, je promets d'être la meilleure amie possible. Ou du moins, je ferai tout mon possible.

Je tends ma main vers la sienne et gloire au ciel il ne l'a repousse pas.

Nous restons comme ça dans le silence avant qu'il ne dise,

— T'as oublié boulet, bouffonne et casse-couilles mais bon, j'accepte quand même tes excuses Chang. Et puis, tu me manques aussi.

Je sautille sur place et me rue dans ses bras tellement l'explosion dans mon coeur est grand. Il manque de tomber et je rigole quand il essaie de se rattraper en attrapant la chaise de son bureau.

— On ne se parle pas pendant quelques semaines et bam, tu prends le poids d'un sumo.

Je frappe l'arrière de sa tête et il rigole.

L'atmosphère du reste de la matinée est assez légère. Nous jouons à la play - grâce à lui, c'est sûr que je serai imbattable face à Drew. -, rigolons et on faisons même des tik tok qu'on garde dans nos brouillons. Nous sommes trop ridicule dessus.

Nous tombons après une dernière partie sur le sol de sa chambre fatigué.

— Ça m'a manqué tout ça, je dis en fixant le plafond.

— En même temps ta vie est grave naze sans moi.

— Tes chevilles sont plus grosses que ta tête mec.

Il rigole et je fais de même.

— Sinon, tu pars quand ? je l'interroge.

— Le 22.

— Tout comme Andrew.

Il sourit malicieusement.

— Vous vous êtes drôlement rapproché non, il dit en se roulant sur le côté pour me faire face.

— Ouais plutôt. je souris. Mais il a copine alors je sais pas trop, je termine dans un soupire.

— Attend t'es déçu ?

Je rougis.

— Si je dis oui ça fait de moi quoi à ton avis ?

— Je sais pas. C'est à toi de me le dire, Madame je crie sur tous les toits " c'est juste un ami ! "

Je roule des yeux.

— Tu n'aides pas Raphaël.

— Okay okay. Si tu veux un avis du docteur love Raphou, je crois que c'est le début d'une bonne chose.

— À bon ? je le regarde perplexe.

— Grave ! J'ai enfin la confirmation que mon frère ne t'a pas totalement envoûté.

Je glousse. Il est irrécupérable ce garçon.
Comme Andrew, me souffle ma conscience

Je souris. Je crois que je l'aime bien.
Plus que bien même.

﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏

Alors là, j'y crois vraiment pas. On n'est à 1k merde !!!!

Je suis tellement mais tellement heureuse. Merci à vous de lire mon histoire. Ça signifie mais tellement pour moi. Vous êtes les meilleurs.

J'espère que le chapitre vous à plu.

Bisous.