24 : ...et voilà où j'en suis.
Abat le temps,
Mon égo me tuera sûrement avant.
— Tiens ça. Tu dois être frigorifié.
— Merci.
J'attrape la tasse qu'elle me tend pour en prendre une gorgée. Assise dans la cuisine de Maddy, je ne sais pas si j'ai bien fait de quitter la maison à 3h du matin en fin de débarquer chez elle à l'improviste.
— Merci beaucoup pour tout Maddy. Je ne sais pas quoi dire.
— Ça va t'inquiète. En plus je n'allais pas tarder à me réveiller de toute façon.
— Ah bon ?
— Ouais. Je dois aller chercher mon frère à l'aéroport à 5 heures.
J'évite de poser plus de questions et hoche simplement la tête alors qu'elle tire la chaise en face de la mienne pour s'y asseoir.
— Alors, raconte moi tout. Que me vaut ta visite nocturne.
— On n'est obligé d'en parler ? gémis-je en poussant ma tête en arrière.
Elle secoue négativement la tête.
— Pas forcément mais je pense que ça te ferait un grand bien de parler.
Elle a raison. Si j'ai sauté de mon balcon en gilet alors qu'il caille dehors c'est bel et bien pour parler.
— Où commencer ? je soupire
— Essaie depuis le début pour voir.
Elle dépose sa tasse fumante de thé qu'elle tient et me fixe l'air de m'encourager à parler. Je souffle. Ça risque d'être long.
— ...et voilà où j'en suis.
Je mords l'intérieur de ma joue en attendant son verdict final. Je lui ai tout raconté. De mon amour pour Jacob jusqu'à ma dispute avec Raph et honnêtement, je me sens soulagé d'un poids. Je crois que c'est la première fois que je partage tout cela ouvertement à quelqu'un.
— Si tu veux mon avis, je trouve que ce que tu appelles être de l'amour pour Jacob te perturbe beaucoup.
— Qu'est-ce que tu insinues par ce que j'appelle être de l'amour ? je l'interroge curieuse.
— Tu ne t'ai peut-être jamais dis que tu avais juste développé une profonde affection pour Jacob que tu crois être de l'amour ? De ce que je comprends tu vois Jacob comme l'homme idéal. Quelq'un de protecteur et fort. Mais ne l'a tu peux être pas trop idéalisé ? Peut être le fait d'avoir en quelque sorte grandi avec lui et son frère t'a donné l'impression de ressentir de l'amour pour lui.
— Je ne sais pas. Je veux dire, je n'ai jamais ressenti ça pour personne.
— Tu ne peux pas aimer ta mère comme tu peux aimer ton meilleur ami par exemple. Cela varie. Et je pense fortement qu'à te dire que l'aimes tu as finis par te convaincre toi même.
— Alors pour toi je suis juste attaché à lui ?
Elle me sourit puis hoche la tête.
— Je ne te dis pas que j'ai raison, mais... réfléchis-y.
Elle allume son téléphone avant de bâiller.
— Je dois aller chercher mon frère. Tu veux te coucher en attendant ?
— Ça va aller merci. Je dois rentrer de toute façon. Merci beaucoup Maddy.
— Ça a été un plaisir de pouvoir t'aider Meï.
Elle me raccompagne jusqu'à la porte puis me prends au dépourvue en me faisant une accolade.
— Prend soin de toi et fais attention sur la route.
— Je te le retourne, je réponds en lui faisant un signe de main.
Elle me sourit à nouveau et je me retourne pour m'en aller vers l'arrêt.
J'allume mon téléphone et regarde l'heure. 4h49.
Je m'assois sur le banc glacé de l'arrêt et attends mon bus que est sensé arriver à 5h.
Je bâille alors que le bus arrive. Je risque vraiment d'être fatigué aujourd'hui en cours.
ılı.lıllılı.ıllı
— Putain Ava ouvre, je vais être en retard !
Je frappe contre la porte de la salle de bain en espérant que tout mon tapage incite ma petite sœur à en sortir.
— T'avais qu'à te réveiller plus tôt.
Je souffle et masse mes tempes.
— Maman ?!
Je dévale les escaliers en courant.
— Je suis dans la cuisine.
Je la rejoins dans la cuisine où elle se beurre des toasts.
— Tu n'es pas encore prête ?
— Longue histoire. Je peux utiliser ta salle de bain s'il te plaît ?
— Oui mais il n'y a plus d'eau chaude.
Je grogne. Rappelez moi de tuer Ava s'il vous plaît.
— D'accord merci.
ılı.lıllılı.ıllı
J'ai froid, faim et sommeil. À quoi ça sert les cours de sports enfaite ?
— Vous êtes à la traîne Chang. Ils servent à courir vos jambes non ?
Je grince des dents alors que le prof d'éducation physique me reproche ma lenteur. En même temps quel est le but de faire courir des enfants en novembre ? Je prie secrètement qu'il s'étouffe avec son sifflet.
Je m'arrête finalement et reprends mon souffle. Je regarde Raph qui est de l'autre côté de la cours parce que monsieur Peterson à trouvé que c'est une bonne idée de mélanger toute les classes de junior year. Il semble heureux et tape la discute avec d'autres amis à lui. Je tente de m'approcher d'eux mais une main glacée se pose sur mon épaule.
Je frissonne et me retourne pour voir Andrew. Après des brèves salutations, il me dit,
— Tu viens chez moi aujourd'hui ? Je dois te présenter quelqu'un.
— Euh je sais pas trop..
— Allez viens. C'est un truc tranquille avec les mecs et il ne manque plus que toi.
Je réfléchis puis finis par hocher la tête.
— Je vais essayer de venir si ma mère le veut bien.
Il me sourit grandement avant de s'en aller. Je me retourne vers l'endroit où se trouvait Raphaël pour voir qu'il a disparu. Je souffle et de la buée sort de ma bouche.
Je crois que mes excuses ne seront pas pour maintenant.
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