19 : Cliché

De plus en plus folle je deviens quand je pense à toi.

Nous sommes dimanche et j'ai l'impression de ne toujours pas avoir décuvé. Ma tête me fait beaucoup moins mal qu'hier mais rien n'est gagné. En plus, on n'a passé une bonne partie de notre samedi après midi pour tout ranger chez Simone donc grosse fatigue.

— Ça va ma puce ?

Pas du tout.

J'hoche la tête.

— Oui. Juste un peu fatigué.

Hors de question de dire à ma mère que j'ai picolé vendredi soir et je n'arrive toujours pas à m'en remettre. Elle me tuerait. Et ceux, un milliard de fois.

— D'accord. J'ai un rendez vous important à l'hôpital. À ce soir.

Sapé comme ça ? Mon œil ouais.

Elle me fait un bisou sur le front et s'en va. Je continue à tourner ma cuillère dans mon thé et souffle un peu dessus avant de l'apporter jusqu'à mes lèvres. Je suis seule à la maison puisque Ava ne rentre pas avant 15h de chez sa copine.

Je me lève et m'en vais m'asseoir sur le canapé. Des bribes de vendredi me reviennent en tête et j'ai l'impression de vouloir mourir. J'y repense depuis hier mais rien. La gêne m'étouffe limite le cou.

Flashback

— Tu crois qu'elle est morte ? dit une voix que je ne saurais reconnaître.

— Je ne crois pas non.

Quelqu'un me tapote doucement la joue et j'ouvre difficilement les yeux alors que les voix se distinguent légèrement dans ma tête. C'est Simone et Peter.

— Hey, Meï ça va ? demande ma meilleure amie inquiète.

— Ràng wǒ tā mā de shuìjiào.

— Qu'est-ce qu'elle dit là ? demande cette fois Peter.

— Laisse moi dormir.

Et ça, c'est Drew.

— Elle est où ta chambre ? demande le brun à Simone.

— La troisième porte à gauche.

— Merci. En attendant tu peux lui faire une tisane s'il te plaît, je vais l'amener dans la chambre.

Je sens des bras me porter ce qui retrousse ma robe.

— Regarde pas en d'ssous ehn, je rigole la voix pâteuse.

— Il n'y a rien à voir là dessous comme tu dis.

Sa voix sèche à pour effet de me refroidir. Même bourré, ça fait mal.

— Pas besoin d'être aussi méchant. Et puis, tu fais chier avec ton air glacial. Les princes charmants ils font pas ça.

— En même temps, les princes charmants n'aiment pas les blaireaux dans ton genre.

C'est quoi son problème à lui ?

— Dépose moi.

— Arrêtes de faire la gamine.

— C'est moi qui fait la gamine ? Je rêve. Dépose moi j'ai dis.

Je tape avec violence son torse alors qu'il gravite les escaliers. Au pire, si il tombe il me servira de pare choc.

Il me dépose alors que je tangue un peu avant de finalement me stabiliser grâce à la rampe d'escalier. Je monte jusqu'à la chambre de Simone lui a mes traces.

Il commence à m'agacer à jouer la femme enceinte.

— Tu veux quoi encore.

Il ne me réponds pas entre dans la chambre.

— Je te parle Drew !

— Arrêtes de crier tu veux ? Et puis prend une douche. Tu pues l'alcool.

— Attend, tu me fais la tête parceque j'ai picolé ?!

Il ne me réponds toujours pas. À quoi il joue ce mec.

— T'es vraiment un badboy en carton à me juger alors que tu fumes plus qu'une cheminé.

Il masse ses tempes et je continue. Moi bourré et moi sombre c'est deux mondes opposé.

— Tu vas faire quoi maintenant ? Frapper le mur pour te libérer ? C'est trop cliché ça Chevalier.

Son regard noir s'encre dans le mien et je ferme immédiatement ma bouche.

— Dis toi que mes cigarettes au moins n'ont pas envoyé ma mère en désintox après qu'elle se soit évanouie pratiquement morte sur le carrelage. Alors ferme là quand tu ne connais pas.

Vous voyez ce sentiment qui nous donne envie de reprendre tout ce qu'on n'a dit ? De remonter le temps en arrière pour arranger les choses parce qu'on sait que des excuses ne suffiront pas ? Parce que là, je me morfond dans le regret.

— Pas besoin de t'excuser. C'est trop cliché ça Chang.

Il s'en va en claquant la porte derrière lui.

Je m'assois sur le lit avant de me laisser tomber.

Reine des gourdes.
Voilà ce que je suis.

***
ılı.lıllılı.ıllı

Il faut que je m'excuse.

Je me lève comme reboosté du canapé avant de me rasseoir. Je ne sais même pas où il habite.

Je réfléchis avant de me souvenir qu'il est avant tout l'ami de Jacob. Je troque alors mon bas de jogging par un jean et enfile ma veste au cas où je rencontre sa famille - Il faut toujours faire bonne impression aime me répéter ma mère - Ensuite, je m'en vais chez les frères Harris.

— Hey, Meï. Comment ça va ma chérie ? me demande Scarlett. La maman des deux garçons.

— Pas trop non.

— Je peux faire quelqu'un chose pour t'aider ?

Sa voix inquiète me fait immédiatement sourire. Scarlett a toujours été comme une deuxième maman pour moi. Surtout quand Ava et moi étions trop petites pour rester seules à la maison.

— Actuellement parler au garçons pourrait grandement m'aider. Je peux entrer s'il te plaît ?

— Oui oui bien-sûr.

Elle m'ouvre la porte et j'entre sur le champ. Je souris comme toujours lorsque j'aperçois les nombreux portraits de famille accroché au mur.

— Vas-y. Jacob est dans sa chambre mais Raphaël  est au salon. Appelle moi si besoin.

— Merci beaucoup Scarlett.

À peine rentré qu'un gros boule dog me saute dessus.

— Putain lalo tu m'as fait peur.

Je m'accroupis et lui caresse le tête tout de même un peu craintive. J'essaie de surpasser ma peur des chiens.

— Viens ici mon grand. dit Raphaël en s'adressant à son chien. Au fait, tu fais quoi ici ? Je croyais que tu avais rendez vous avec Simone.

— Oui et non. J'avais mais j'ai annulé.

— Et pourquoi donc ?

— Trop long à expliquer. Je peux avoir l'adresse d'Andrew s'il te plaît ?

— Euh oui. Attends je te le note sur un papier.

Je le remercie et prends le papier qu'il me tend quelques minutes plus tard.

— À plus Raph. Et fais un coucou à Rachel de ma part.

Je quitte la maison de mes voisin puis grimpe sur mon vélo. Bien trop pressé pour attendre l'arrivée du prochain bus.

Pourvu qu'il accepte mes excuses.

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