Chapitre 57 - Jeon Jungkook La Vedette

Hello ! Voici la suite x)

La musique du média est celle sur laquelle Jimin performe. Libre à vous de l'écouter ou non. Mais sachez que, au delà de cette fiction, la chanson est un vrai petit bijoux qui dénonce bien des choses...

Bonne lecture <3

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Pdv Jungkook

"Je suis prêt à tout pour toi"

Depuis qu'ils me sont revenus en mémoire, ces mots ne me quittent plus, et ils me font craindre ce moment que j'attendais pourtant avec impatience depuis longtemps maintenant : revoir Jimin sur scène.

Pourquoi a t'il voulu que je me rappelle de ça maintenant, et jusqu'où est-il prêt à aller au juste ?

Mais je n'ai pas le temps de me poser plus de question, et encore moins d'y répondre.

Mon p'tit mochi est désormais au centre de la scène.

Dans un geste gracieux, il se met en position : debout, la jambe droite légèrement en avant par rapport à la gauche, la paume de sa main bâillonnant ses lèvres, et les yeux fermés.

Il n'a pas encore bougé qu'il est déjà à couper le souffle, tant par sa posture que par sa tenue. Dans son short noir qui épouse à merveille ses formes, et sa chemise blanche flottante, il est indéniable de dire qu'il y'a vraiment quelque chose d'angélique chez lui. Ce qui le rend diablement attirant d'ailleurs.

J'observe son torse monter et descendre rapidement. Son stress palpable rend mes mains moites. Je viens les frotter sur mon jean noir avant de les placer en prière sous mon menton.

- Tu peux le faire, bébé, je murmure mon encouragement comme s'il pouvait l'entendre.

Captivé et attentif comme rarement dans ma vie, j'en viens presque à sursauter quand les lumières s'éteignent brusquement dans un bruit sourd. Il ne reste alors plus qu'un spot, illuminant Jimin et rien d'autre que lui.

La musique démarre et là, c'est la métamorphose. Les paupières dorénavant ouvertes, la flamme de la détermination irradie les prunelles de mon petit ami. Il est merveilleux. Le réel flanche face à lui, et je me sens basculer dans une autre dimension. La sienne.

La musique accompagne chacun des pas lents qu'il fait en laissant traîner le plat de ses orteils sur le sol.

Il se tient droit, au bord de la scène, le buste relevé, comme souvent maintenant. Jimin n'a plus cette position de dos vouté et de tête rentrée entre les épaules comme je l'ai connu au début, comme s'il s'excusait constamment d'exister. Il est fier désormais, et moi je suis fier de lui.

Sa main libre vient dégager lentement celle toujours sur sa bouche au moment où les paroles viennent s'ajouter aux instruments.

Vous me dites que ça ira mieux, que ça passera avec le temps. Que je vais me relever, me reconstruire
"tu iras bien"

Au delà du texte, et de la référence au viol que je crois deviner, Jimin me fait vraiment voyager. Il a commencé à danser, exécutant une roulade avec l'agilité d'un chat. Il occupe tout l'espace, se l'approprie. Ses pieds tracent des formes sur le sol tandis que ses mains se baladent lourdement sur le haut de son corps.

Ça me rend nostalgique, et heureux à la fois, de le voir briller à nouveau sur les planches. C'est comme ça que je suis tombé sous son charme la première fois, à Busan.

Le chant se fait plus hargneux, les mouvements de mon p'tit danseur aussi. Il les emmène jusqu'au bout de ses doigts, les accompagnant avec délicatesse et précision à la fois. Il feint de trébucher, tombe, se relève, puis rechute, s'étire, se débat. Mon ventre se serre en le voyant si malmené.

Après un grand écart et plusieurs levés de jambe qui me font frémir, mon p'tit mochi se place face à la foule et c'est comme si chacun de ses gestes nous accusaient nous dorénavant, la foule.

Vous ne savez pas ce que ça fait !
Comment pourriez vous le savoir ?
Parce que jusqu'à ce que ça vous arrive, vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait.

Après avoir vivement reculé à petits pas, comme si quelqu'un l'avait tiré vers l'arrière, Jimin semble se battre, ou plutôt se défendre. Résister.

La lumière le suit sans relâche, sa main tire sur sa chemise mais j'ai pourtant l'impression que c'est quelqu'un d'autre qui le fait, que mon petit ami est en danger, qu'on cherche à lui faire du mal.

Puis, soudain, sa chemise lui est arrachée.

- Assieds toi, Kook, putain.

Je déglutis en me rendant compte que, pris dans le feu de l'action, je me suis levé comme un abruti désireux de lui venir en aide, avant de finalement reposer mon cul sur mon strapontin, comme me l'a si gentiment suggéré Yoongi.

Son simple t-shirt blanc sur le dos, Jimin s'effondre sur le sol en serrant sa chemise entre ses doigts. Sa tête pendante vers l'avant laisse ainsi ses cheveux gris se balancer dans le vide.

Vous ne savez pas ce que ça fait.

Après un calme dans la musique, elle s'active à nouveau. Mon petit ami relève vivement la tête, ses mèches folles accompagnant sa course. Il lance ensuite sa chemise en l'air, semblant plus fort et plus en colère que jamais.

Les pirouettes s'enchaînent, ainsi que les sauts, plus gracieux que la grâce elle même, me donnant l'impression que Jimin vole, à l'image d'un ange. Mais c'est le cas, il vole, ses pieds touchent à peine terre.

Mon petit danseur est à genoux sur sur le sol, s'y déplaçant comme si sa vie en dépendait. Ses bras balaient l'air, son regard rivé vers le haut ne perd rien de son intensité, c'est même tout l'inverse.

Vous me dites de relever la tête " relève la et sois fort, parce que lorsque tu t'effondres tu dois te relever "

Il se redresse lentement, membre par membre, à l'image d'un pantin. Jimin est debout désormais, avançant droit vers le public. Chaque pas, il le fait sur la pointe des pieds.

Comment osez vous juger, et donner des conseils ? Car jusqu'à ce que ça vous arrive, vous ne savez pas ce que ça fait.

Il alterne les figures, tantôt au sol, tantôt aériennes. On parle toujours des filles, de leur beauté remarquable, de leur charme renversant, mais jamais des garçons qui bouleversent. Ceux comme Jimin.

C'est toute son âme qu'il déploie, et elle est si pure que mes larmes menacent de se joindre au spectacle.

Mon p'tit danseur tourne, ondule, protège ses bras nus de nos regards à l'aide de ses mains. Son poing frappe son cœur en rythme, il s'écroule, cache son visage entre ses doigts.

Il ne fait pas que danser là, et il ne plaide pas uniquement la cause des victimes de violes non plus. Il est entrain de dénoncer le regard qu'a la société sur elles. Ce jugement gratuit qui n'aide en rien. Ce jugement qu'il serait mieux de remplacer par une main tendue.

Jimin tend la main lui, sur scène, là, devant nous, alors qu'il gît sur le sol, mais elle retombe dans le vide. Personne ne répond à son appel à l'aide, il est seul.

Il serre ses bras contre lui avant qu'il ne s'en libère en bombant le torse. Ses bras tendus de part et d'autre de son corps, il peut alors se relever. Et c'est là que je comprends qu'il ne se battait pas avec un agresseur invisible au début, mais contre les démons qui vivent en lui à cause de ce qu'il a subi.

J'en oublierai presque que tout ça n'est qu'un personnage de scène tant l'interprétation est renversante. Pour l'inspiration, je sais d'où elle lui vient...

C'est donc sans l'aide de quiconque qu'il se trouve enfin sur ses deux pieds.

Je ne veux rien attendre venant de vous, car vous ne savez pas ce que ça fait de subir !

Je dois avouer que je n'ai jamais rien compris à l'art. Mon truc à moi, c'est le base-ball. Je n'ai donc pas cette sensibilité qu'à Jimin, mais il a cette chose en lui, cette faculté à transmettre ses émotions, qui rend ça possible. Et bordel, ce que c'est beau, qu'il ait le pouvoir de partager ça avec nous à travers son art.

Les instruments ralentissent leurs cadence, la danse l'imite.

Vous ne pouvez pas savoir ce que je ressens, jusqu'à ce que ça vous arrive...

Sur ces mots murmurés par la chanteuse, la musique se termine. À bout de souffle, Jimin se tient droit et fort, le menton vers le haut. Je m'apprête à me lever et l'applaudir comme il se doit, mais les lumières ne se rallument pas.

Ce n'est pas terminé.

De par le silence qui règne, la salle l'a bien compris aussi. Moi, je retiens mon souffle. Les yeux plissés, je l'observe sans relâche. Qu'est-ce que tu fais, Jiminie ?

Mon petit ami avance d'un pas avant de se mettre dos à nous. Je le vois attraper le bas de son t-shirt et je tente en vain de chasser la pointe de jalousie qui naît au creux de mon ventre en devinant qu'il va le retirer.

Et j'ai vu juste. Il s'en sépare et, sur son dos, à la vue de tous, on peut alors lire le fameux slogan crée pour mon père : balance ton coach.

J'ai envie de baisser les yeux, mais je me retiens car je ne veux pas quitter Jimin du regard.

Mon p'tit danseur laisse son t-shirt tomber négligemment sur le sol avant de se retourner lentement vers nous. Une seconde inscription orne son torse magnifiquement dessiné : Pas son fils.

Ma gorge se noue, mon estomac me brûle. Et cette sensation remonte le long de mon œsophage quand Yoongi se lève à mes côtés après m'avoir lancé un timide coup d'œil.

- Pas son fils, dit-il suffisamment fort pour briser le silence du lieu.

Mes yeux tremblent tandis que je fixe sans relâche mon meilleur ami, jusqu'à ce que je vois Taehyung l'imiter.

- Pas son fils, prononce alors l'artiste.

Puis, sans que je n'ai le temps de me rendre compte de ce qui est en train de se produire, plusieurs voix s'élèvent dans la salle, venant de ceux qui, un a un, se mettent à leur tour debout.

J'aperçois Miyanah, au loin. Jennie et Lisa, depuis la fosse, la sœur de Yoongi à leurs côtés. Jiyoon a le visage ravagé par les larmes qui ont probablement dû couler durant la performance de Jimin. Il y'a Enny également, sur le balcon d'en face.

Tout va très vite, pourtant la courbe du temps me paraît ralentie, à l'image de mes mouvements.

Mon attention est attirée au centre, là où les Bangtan se lèvent tous en même temps.

- Pas son fils, disent t'ils d'une seule et même voix grave en tournant leurs regards vers moi.

Confus, et ému, je les dévisage sans même me rendre compte que d'autres étudiants sont débout, rependant leur soutien eux aussi.

- Pas son fils.

Ces mots résonnent. Ces mots pour moi.

"Tu es soutenu, Jungkook" les paroles du coach Kim me reviennent et font trembler mon menton.

Je n'arrive plus à avaler ma salive, je ne sais même pas depuis quand je suis debout ni depuis combien de temps ma tête se tourne dans le sens. Mais elle finit par s'arrêter en tombant sur la scène, sur Jimin, qui m'offre un sourire si pur que mes entrailles semblent éclater, déversant ainsi une chaleur infinie sous ma peau.

Dès que les lumières se rallument, la standing ovation que Jimin mérite arrive enfin. Les yeux ronds, je le regarde se courber à quatre vingt dix degrés face au public avant de disparaître derrière le rideau qui se ferme.

Qu'est ce qu'il vient de se passer ?

Toujours debout, immobile, j'en oublie d'applaudir cet être merveilleux.

Les mains tapent entre elles sans relâche, applaudissant le courage dont vient de faire preuve cet homme extraordinaire et qui, par son talent, vient de m'offrir la vedette, et bien plus encore.

- Kook, ça va ? S'enquit Yoongi avec prudence, une main sur mon épaule.

Sortant difficilement de ma transe, je secoue la tête, les yeux dans le vide. Je n'ai aucune idée de comment je vais.

Dans un éclair de lucidité, je regarde en direction des recruteurs, et les vois s'échanger quelques mots au sujet de Jimin, sans aucun doute.

Jimin qui a tout risqué, et qui a fait ça pour moi. Il est vraiment prêt à tout...

- Jungkook ? M'interroge Taehyung à son tour, apeuré.

Incapable de parler, j'attrape ma veste et pars, longeant les rangées et m'excusant auprès de ceux qui sont obligés de bouger pour me laisser passer.

Puis, une fois avoir quitté les rangées de sièges, je cours. Je cours et dévale les escaliers avant de rejoindre les coulisses.

Je freine ma course après avoir passé le premier rideau noir.

Il est là, Jimin, au bout du couloir, face à Hoseok. Ils discutent.

Mon petit ami mord sa lèvre, son pied se tortille sur le sol. Il a peur, est nerveux. Son ami le réconforte en lui frottant le bras. Ils ne m'ont pas encore vu.

J'avance, j'avance sans réussir à quitter Jimin des yeux. La musique résonne soudain, un autre danseur à dû monter sur scène. J'avance sans m'arrêter, jusqu'à ce que mon petit ami se retourne enfin vers moi.

Sa bouche s'ouvre, ses yeux s'arrondissent puis se plissent.

- Kook-ah...

Son murmure accélère ma respiration ainsi que mes pas. Hoseok s'écarte légèrement.

Je me remets à avancer vers Jimin. Arrivé à lui, je l'admire sans retenue. Ma main caresse ses cheveux, ses yeux demandeurs ne quittent plus les miens. Puis, je me penche vers lui, sa main de pose sur ma joue et je m'empare de ses lèvres charnues.

- Bon, bah je vous laisse... nous prévient Hoseok, et l'amusement dans sa voix nous fait sourire à travers notre baiser.

Ma main sur la nuque de mon petit ami, mes doigts enfouis dans ses cheveux, je l'embrasse comme jamais. Sa poitrine émet un son profond. Moi je me délecte de retrouver son goût et la chaleur de son souffle sur mon visage.

Je me vois néanmoins contraint de ralentir le rythme de notre baiser. Il s'avère que ma queue a enfin décidé de se réveiller, mais c'est pas vraiment le moment vu qu'on ira pas plus loin, pour l'instant.

Nos bouches dorénavant séparées d'un ridicule centimètre, nos fronts collés, je parle enfin.

- T'étais merveilleux, Jiminie.

Il recule vivement pour me regarder dans les yeux.

- C'est vrai ? S'étonne t'il de joie.

Je pouffe tendrement en hochant la tête.

Ses yeux s'illuminent alors. Il n'a aucun doute sur ma sincérité. Jimin m'embrasse furtivement et sourit ensuite de toutes ses dents, faisant ainsi disparaître ses yeux, si doux. C'est l'un de ces sourires sans filtre, absolument authentique dans lequel il se donne à cent pour cent.

Et putain, c'est magnifique.

- J'appréhendais tellement ta réaction... m'avoue t'il, soulagé. Avec le message final, je..-

Je l'interromps en déposant mes lèvres sur les siennes. Il ferme les yeux. On s'embrasse encore.

Je n'ai pas envie de parler pour l'instant. Pas envie de réfléchir à ce qu'il vient de se passer dans la salle qui se trouve juste derrière ces rideaux, ni aux conséquences. Tout ce que je veux, c'est Jimin.

Sa langue rejoint la mienne, je le serre plus fort contre moi. J'adore ses baisers, toujours au bord du désespoir, presque nécessiteux. Jimin y met tout son cœur, toujours.

Mes doigts se serrent sur sa hanche et sa nuque tandis que les siens agrippent mon t-shirt dans mon dos.

- Ahem ahem.

La fausse toux de Taehyung nous force à nous séparer. Jimin place le plat de sa main sur ses lèvres gonflées après qu'on se soit écartés.

- Vous êtes au courant que vous êtes en plein milieu du passage ? Nous fait remarquer Yoongi, un brin râleur.

L'artiste le bouscule du coude pour le faire taire et justifie ensuite leur présence.

- On voulait juste s'assurer que tout allait bien. On voulait pas... vous interrompre, nous fait-il savoir en haussant ses sourcils comme un vieux pervers.

Mon p'tit mochi secoue la tête.

- La danse de groupe ne va plus tarder de toute façon, leur dit t'il avant de m'attraper la main. Je dois y retourner.

Conscient de ça, j'acquiesce les lèvres pincées.

- Où est Hobi ? Demande Taehyung en regardant autour de lui.

Les joues de mon p'tit danseur prennent une jolie teinte rosée.

- Il... il a dû rejoindre les autres, dit Jimin au lieu d'avouer qu'on l'a fait fuir.

- On devrait remonter aussi, suggère Yoongi.

Taehyung accepte malgré qu'il ait l'air déçu de ne pas avoir pu voir son mec. Puis il observe Jimin avant de sourire en coin.

- Chim, vas y avant d'être en retard. Il te faut une retouche make up d'urgence. Jungkook t'a ravagé la bouche.

Jimin opine en cachant ses lèvres dans un rire gêné.

- Kook ? M'interpelle mon meilleur ami alors que je suis le seul à ne pas bouger.

Je suis attentivement leur échange, mais je suis ailleurs. Dans un flot de pensées envahissantes.

Le trio attend après moi, que je parle ou que j'avance. Je choisis la première option avoir pris une profonde inspiration.

- Les gars, merci.

Ils me sourient tous en se regardant en coin.

- Tu n'as pas à nous remercier, m'assure Jimin.

- Bien sûr que si, ce que vous avez fait c'est... j'ai même pas les mots, j'avoue en haussant les épaules. Juste, merci, vraiment.

***

Je n'ai pas souhaité rejoindre la salle après ça, préférant regarder la danse de groupe depuis les escaliers, là où j'étais sûr de moins attirer l'attention. Les gars ne m'en ont pas voulu, et surtout ils ont compris.

La représentation n'a rien eu à voir avec les solos. C'était éblouissant mais à un autre degrés, un peu comme spectacle.

Les danseurs avaient tous l'air reliés les uns aux autres, avec le besoin de se toucher pour survivre. Comme si les mouvements ne pouvaient plus se perpétrer si le chaîne humaine qu'ils formaient venait à se briser.

Au delà de ça, ils avaient beau être une vingtaine sur scène et très talentueux, je n'ai vu que Jimin.

Dans ses grands gestes étirés, il brillait ; s'accrochant au vide, tendant tout son corps, absorbant toute mon attention.

J'ai été captivé, rêvant éveillé d'être un de ses pas de danse pour me balader ainsi sur son corps, être trituré entre ses bras. J'observais ses petites mains que j'aurais voulu avoir sur mon dos, ses ongles plantés dans ma peau. Et ses jambes, qui elles auraient été sur mes épaules, mes joues frôlant l'intérieur de ses cuisses et mon souffle sur son intimité...

Ouais. Tout ça pour dire que, quand Jimin danse, il me fait beaucoup d'effet.

Mais j'ai dû passer à autre chose, et mettre mes idées salaces de côtés.

Traîné de force par Taehyung à l'exposition des arts, j'observe les photographies et les peintures faites par les étudiants. Jimin et Hoseok n'ayant pas fait leur réapparition après la représentation finale, Yoongi et moi avons été contraints de suivre l'artiste aux mèches bleues sans eux.

- C'est immonde, grogne Yoongi à mes côté.

Je pouffe les yeux rivés le tableau devant lequel on se trouve.

- Ouais, je confirme. Même Desigual fait pas des mélanges de couleur aussi dégueux.

Mon aîné se marre mais nos rires s'estompent quand Taehyung nous rejoint.

- Elle est super, pas vrai ? Nous interroge t'il les yeux sur la croûte, vraisemblablement fier du travail d'un de ses camarades.

À l'unisson, Yoongi et moi marmonnons un oui pour ne pas le vexer. Taehyung ne semble pas interpellé par notre piètre jeu d'acteur et paraît soudainement ému devant l'œuvre sous ses yeux.

- Tu vas pas chialer quand même ? lui balance Yoongi d'un ton jugeur.

Taehyung bat des cils avant de le regarder de haut.

- Je suis un homme sensible, hyung. Je n'ai pas peur de pleurer. Si tu veux tout savoir, il m'arrive même de le faire pendant une bonne levrette.

Le sourire aux lèvres, je secoue la tête au franc parler de Taehyung tandis que le visage de Yoongi meurt dans une grimace.

- Kim, sérieusement, tu devrais apprendre à garder certains détails pour toi, lui reproche mon meilleur ami.

L'artiste hausse les épaules, mais son sourire en coin prouve qu'il est fier d'avoir décontenancé Yoongi.

- Vous avez vu mes photographies sinon ? Nous demande t'il ensuite pour clore le sujet.

- Pas encore, non, je lui réponds en regardant autour de nous.

Je cherche Jimin, comme je le fais toutes les deux minutes depuis que je suis là. Mais cette fois ci, en plus de ne pas le trouver, j'attire le regard de quelqu'un. Une petite brune, et elle s'approche dangereusement de moi.

- Hé, salut. Je suis une amie de Enny, se présente t'elle.

- Oh, salut.

Elle me sourit en replaçant ses cheveux derrières ses oreilles.

- Je voulais juste te dire que toute notre classe te soutien. On sait que tu es innocent, et tu ne mérites pas cet acharnement.

- Merci, je lui dis, sincère et mal à l'aise à la fois.

- Et on te soutiendra aussi au match demain, ajoute t'elle en souriant de plus belle avant de regarder mon meilleur ami. Aller les Bangtan !

Yoongi force un sourire aimable devant son cri digne d'une cheerleader alors que l'étudiante s'éloigne déjà.

- En parlant du match, commence prudemment Taehyung, après ce qu'il s'est passé tout à l'heure..-

- Tu fais bien de m'en parler, je le coupe en souriant. J'ai une mission pour toi, Taehyung.

Après avoir réglé certains détails avec le meilleur ami de Jimin ; Jennie, Lisa et Jiyoon nous rejoignent. Je leur glisse mes remerciements à elles aussi, et Jiyoon m'avoue avoir été chamboulé par la prestation de mon p'tit mochi. Je la comprends. Heureusement, elle est bien entourée, et ses copines s'emploient déjà à lui changer les idées. J'ai cru entendre le mot tequila trois fois environ, et ce en à peine deux minutes.

Taehyung nous fait ensuite signe de le suivre pour qu'on voit enfin son travail. Je traîne presque Yoongi jusque là bas, jusqu'à ce qu'Hoseok, fraîchement arrivé, s'en charge pour moi.

Au loin, devant de magnifiques clichés du ciel, se trouve un ange.

Jimin est face à une des œuvres de son meilleur ami, et j'ai l'impression qu'il est incrusté dans le paysage.

Je m'approche discrètement et glisse ma main sur sa hanche. Il se retourne dans un sursaut.

- , je lui dis dans un sourire béat.

- , me répond t'il dans un souffle.

Mes yeux s'attardent sur ses lèvres charnues et roses qu'il mordille déjà. Je ne suis visiblement pas le seul à être resté sur ma faim tout à l'heure.
Mon regard doit lui brûler la peau puisqu'il n'arrive pas à retenir son rougissement. Il détourne finalement le regard en se raclant la gorge quand une poignée d'étudiants nous frôle.

Mon rictus gagne en intensité. Il a raison, pas ici. Non. J'ai une bien meilleure idée pour notre premier baiser en publique, même si je dois avouer que la photo de Taehyung plante un décor idyllique.

- T'étais super sur scène, je complimente Jimin sans détour.

- Merci, je suis assez content de moi. Je n'ai pas fait d'erreur mais..-.

- Jiminie, tu étais parfait, je mets fin à ses doutes. Je n'ai regardé que toi.

Il sourit en secouant sa tête de haut en bas.

- Alors, je reprends, je suppose que si tu n'arrives que maintenant c'est que des recruteurs t'ont retenu.

- Oui, beaucoup, m'avoue t'il en levant ses sourcils visiblement étonné de son propre succès. J'étais si nerveux que je n'ai pas retenu la moitié de leurs noms, ni leurs offres.

Je souris à sa mine encore tendue.

- Tu as leurs coordonnées ?

- Oui, souffle t'il en sortant une pile de cartes de visite de sa poche.

Pas surpris le moins du monde, je me contente de sourire.

- Tu les as tous charmés, je souligne l'évidence.

Mon petit ami mordille sa lèvre semblant hésitant avant de se lancer.

- Est ce que tu... tu as été charmé, toi aussi ?

Je regarde autour de nous et, ne voyant que nos amis, je m'approche d'un pas.

- Tu as pas idée d'à quel point.

- Et si tu me le disais.

Mon sourcil s'arque à son audace qui est loin de me déplaire. Ma main se faufile discrètement dans son dos.

- Quand je te vois danser, ça me fait plus d'effet qu'un porno.

Il me regarde en battant des paupières avant de mordre sa lèvre de manière purement provocatrice.

- Vraiment plus ?

Je me penche vers lui de façon à ce que mon nez effleure sa joue.

- Infiniment plus, je lui murmure à l'oreille.

- Hé ! Putain, mais ils sont pas possible... marmonne Yoongi à notre encontre, nous faisant alors reculer l'un de l'autre. On est là je vous signale, râle t'il aux côtés d'Hoseok et Taehyung qui eux se marrent. Et vous êtes pas dans une piaule, merde.

Tout le monde se met à ricaner, et je vois sans mal les joues de Jimin rougir. Le sourire aux lèvres, ma main quitte le dos de mon petit ami et réapparaît devant Yoongi, le majeur dressé pour lui répondre.

Ce geste ne fait que rire de plus belle l'assemblée. Hoseok, amusé, suggère qu'on se prenne une chambre alors qu'ils passent à la photo suivante. Je suis d'avis de suivre son conseil.

- Tu as fait le tour de l'expo ? Je demande à Jimin d'un ton qui n'a rien innocent.

Il hoche la tête.

- J'ai fait le tour des photos de Tae, oui, avant que tu me rejoignes ici.

- On y va alors ? Je lui propose sans attendre.

- Oui. Oui, allons y.

Je dépose ma veste de l'équipe sur ses épaules qu'il accepte d'abord avec des grands yeux puis avec un immense sourire.

Bien sûr, partir comme ça aurait été trop beau pour être vrai.

- Vous partez déjà ? Remarque l'artiste.

- Oui, je lui réponds. Tes photos sont superbes, Taehyung. Tu as beaucoup de talent, je lui fais part de mon avis de façons honnête.

- Merci, merci, minaude t'il.

- Désolé de déjà partir, s'excuse Jimin. Mais on... je suis un peu crevé et...-

- Oh, te fatigue pas, j'ai compris ! Bonne baise, Chim !

- Tae ! Le dispute mon p'tit mochi.

Je salue Hoseok et Yoongi d'un signe de main avant de passer près des filles pour sortir.

- Salut Ji, salut Lisa, salut Elsa, je balance, pressé.

Jimin agite sa main pour leur dire au revoir.

- Elsa ? J'entends Jennie s'interroger à voix haute.

- La reine des neiges, lui traduit Lisa.

- Jeon Jungkook, je ... !

Mais je n'entends pas le reste de sa plainte, on est déjà dehors.

***

Jimin dans mes bras, ses jambes enroulées autour de mes hanches et nos bouches collées l'une contre l'autre, on arrive enfin devant sa porte après avoir grimpé ses sept maudits étages.

- Les clés... soupire t'il contre mes lèvres ce qui m'oblige à quitter les siennes puis à le laisser poser ses pieds au sol.

Mon p'tit danseur mord sa lèvre inférieure et me regarde après avoir lancé un coup d'œil aux escaliers.

- Tu vas te briser le dos un jour, à me porter comme ça.

Je pouffe.

- Pas plus que quand je me penche pour te regarder dans les yeux, je rétorque, malicieux.

Sa main frappe mon torse avant qu'il ne fasse tourner la clef dans la serrure. Il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit que je le pousse à l'intérieur de son appartement tout en l'embrassant.

En s'ouvrant en grand, la porte claque contre le mur alors que mes mains se baladent déjà sous le t-shirt de Jimin.

Il cherche vite appui sur le meuble de la cuisine derrière lui, faisant tomber les clefs par terre plutôt que sur la surface qu'il visait, pendant que je mets un coup de pied dans la porte de son appartement pour la refermer.

Je m'arrache ensuite à ses lèvres pulpeuses pour lui enlever ma veste et son haut sans plus attendre, avant de me ruer sur ses clavicules que je parsème de baisers fiévreux. Il frissonne, et gémit déjà.

Sa tête se tend vers l'arrière tandis que ses doigts se plantent dans mes épaules, et alors que je me penche un peu plus pour embrasser son torse nu, je sens sa peau se crisper d'excitation contre mes lèvres.

- Tu m'as tellement manqué, je soupire entre mes baisers.

- Prouve le moi, me défie t'il.

Je cesse tout mouvement avant de m'écarter lentement du creux de son cou pour venir admirer ses yeux téméraires.

- Montre moi à quel point je t'ai manqué, Kook-ah, exige t'il.

Étant donné que je ne suis pas en mesure de lui refuser quoi que ce soit, j'obtempère. Je touche sa lèvre intérieure du plat du pouce, l'ouvrant ainsi un peu plus, avant de la mordre délicatement puis de l'embrasser à pleine bouche.

Jimin est tremblant d'excitation, prêt à se donner comme jamais.

Ma main glisse langoureusement de sa nuque vers sa hanche. Mon petit ami pousse alors son bassin contre le mien. Sentir son érection contre la mienne m'envoie un décharge d'adrénaline si forte que je l'agrippe fermement par les fesses, l'invitant ainsi à rejoindre mes bras.

- La douche ou ton lit ?

- Les deux, me répond t'il, pressé.

Tout en s'embrassant, je nous guide jusqu'à la salle de bain. Je manque de nous faire tomber en shootant dans un escarpin que je devine être à miss bordélique. Jimin se cramponne à moi. Je ricane à sa réaction alors qu'on entre dans la pièce.

- Je t'ai déjà dit que je te laisserai pas tomber pourtant, je lui rappelle en me remémorant la fois où une bouteille de tequila m'avait joué le même tour.

- Je m'en souviens, m'assure t'il dans un sourire qui me confirme qu'il a saisi le double sens.

Alors que j'ai allumé l'eau de la douche, les mains de Jimin s'agitent maintenant sur la boucle de ma ceinture tandis que je l'ai déposé sur le meuble du lavabo, ses jambes m'encerclant toujours. Je dévore son cou sans relâche. C'est tellement bon, de l'avoir contre moi, de le goûter, de sentir son odeur.

N'y tenant plus, j'aide mon petit ami pour me défaire de mes vêtements avant de m'occuper des siens.

La vitre est déjà pleine de buée quand on rejoint la douche. Après un long baiser, je retourne Jimin contre la vitre en lui plaçant les mains dessus. Ma langue traîne sur sa nuque tandis que mes mains se baladent sur ses hanches puis sur le galbe parfait de ses fesses. Je jure alors que mes yeux traînent partout sur son corps.

- Oh, seigneur... gémit Jimin alors que je suis désormais à genoux, mon visage face à son fessier.

- Laisse toi aller, je lui conseille en le sentant crispé. Si tu n'aimes pas, dis le moi simplement.

Je lui écarte doucement les fesses avant de m'installer entre après avoir reçu son accord. Ma langue taquine son intimité, lapant et suçotant l'anneau de muscle qui en garde l'entrée. Mon mochi s'appuie fermement sur la vitre humide tout en écartant un peu plus ses jambes.

J'ignore s'il a conscience des petits cris aigus qui s'échappent de sa gorge, mais moi je les entends, et ma queue en gonfle à vue d'œil.

Ma main, jusqu'à lors sur sa fesse, part vers sa cuisse avant de remonter un peu plus haut. Je lui saisis alors les bourses à pleine paume avant de les malaxer doucement, le faisant ainsi gémir encore plus fort.

Mes joues se font caresser par ses chairs rebondies chaque fois que je bouge mon visage pour guider ma langue. Elle glisse en lui, le caresse, l'allume.

- S'il te plaît... m'implore t'il en couinant presque.

Bon sang, j'ai envie de me saisir de ma queue douloureuse, de la sienne qui doit l'être autant, tout en commençant à le pénétrer avec mes doigts.

Étant donné que c'est impossible de faire tout ça à la fois, je me relève après avoir caressé ses fesses où l'eau ruisselle. Jimin se tourne et nos lèvres de retrouvent. Je lui soulève une jambe et guide son pied sur le rebord de la baignoire.

Le voyant impatient, je décide de le préparer.

D'un coup, Jimin se tend de tout son être tandis je viens de le pénétrer brutalement avec un de mes doigts. À cause de l'intrusion, il ne peut réprimer un petit gémissement d'inconfort. Je ressors alors aussitôt mon index afin de caresser délicatement son entrée que je viens de maltraiter.

- Désolé, je murmure en posant mes lèvres sur son épaule.

- Non, continue...

Mais malgré sa demande, la position semble inconfortable pour lui. Sa jambe qui soutient tout son poids tremble déjà et l'eau ne va rester chaude éternellement.

- Accroche toi à moi, on va dans ton lit.

Sans protester, ses bras s'enroulent autour de mon cou alors que je coupe l'eau.

Dans la chambre, je le jette sur son lit. Son petit corps rebondit sur le matelas. Son corps nu et délicieux sur lequel je m'empresse de m'allonger. Jimin attrape ma nuque, nous nous regardons dans les yeux, rongés par le désir. Je le veux, je veux sentir sa chaleur contre mon corps, je veux entendre son souffle et ses gémissements. Il me comprend tout de suite et pose ses lèvres pulpeuses sur les miennes.

Plus délicatement, et après avoir déposé une noisette de lubrifiant sur mes doigts, j'entame des va et vient en lui à l'aide de mes doigts

- ! S'exclame soudainement Jimin en se cambrant.

- ? Je le questionne, moqueur, en titillant son point sensible.

Il hoche la tête, sa lèvre inférieure coincée entre ses dents.

- Ou-oui... là ! Ah ~ s'il te plaît, Kook-ah... baise moi.

- Putain, je jure à voix haute en sortant précipitamment mes doigts.

Le voir si demandeur a eu raison de moi. J'étale ce qu'il me reste de lubrifiant sur ma queue avant de l'abattre sur ses fesses. Jimin en frémit.

Le voyant toujours aussi sûr de sa décision, j'entreprends alors de m'introduire en lui, lentement, sans précipitation.

Sa respiration s'emballe à chaque centimètre supplémentaire qui s'invite en lui. N'ayant pas eu le temps de le préparer comme il se doit, ma queue va devoir se frayer un chemin par la force. Cette pensée indécente me fait frissonner, mais je ne veux pas lui faire mal.

- Bébé, t'es sûr que ça va ?

- O-ui, c'est bon, m'assure t'il, haletant.

Mon ventre se serre en l'observant, si beau, si désireux

- J'y suis presque, je le rassure en glissant encore un peu entre ses chairs.

Il hoche la tête, le visage crispé qu'il ne relâche qu'une fois que mon sexe est entièrement en lui.

Après un lape de temps foutrement long pour moi, mais nécessaire pour lui, je peux enfin bouger.

Lentement dans un premier temps, puis à une allure plus soutenue, je lui montre à quel point il m'a manqué.

Tandis que je continue d'entrer et sortir en lui, nos bouches se goûtent suavement. Je me délecte de tout ce qui appartient à ce moment : ses lèvres, ses soupirs de plaisir, sa chaleur autour de mon sexe, et de notre complicité si douce à partager.

Jimin lève subitement son bassin pour m'offrir un meilleur accès. Sans prévenir, je me retire de lui. Il gémit de frustration. Toutefois, je reviens aussitôt après avoir placé ses cuisses sur mes épaules, le pénétrant de toute ma longueur.

Le rythme a changé, l'intensité de notre échange aussi. Je pose mon front sur le sien, y déposant quelques gouttes de sueur que l'acte m'a tirées.

- Je veux me mettre sur toi, réclame mon petit en haletant.

- Tout ce que tu veux, bébé, je lui accorde, excité à cette simple idée.

Jimin se positionne alors, prêt à me chevaucher et moi plus que prêt à l'être. Je sais de quoi il est capable, et je m'en languis d'avance.

Une fois ses cuisses correctement pliées de part et d'autre de ma taille, il commence à bouger. Mes mains avides se posent sur ses hanches qu'il remue à m'en faire perdre la raison.

Je m'abandonne au plaisir, à Jimin. C'est si bon et il est si beau que je ne sais pas où regarder : Son visage qui n'est plus que luxure, son corps qui est à se damner, et ma queue qui disparaît en lui. Sur cette dernière obscénité, je sens l'éjaculation arriver à grands pas. Cependant, les muscles de mon p'tit mochi ont assez donné aujourd'hui, et je sens ses cuisses faiblir.

Je me redresse sur les coudes, souhaitant le guider pour échanger nos positions afin qu'il puisse reposer ses jambes méritantes. Mais, au lieu de ça, mon petit ami se penche en arrière et prend appui sur mes cuisses à l'aide de ses mains.

Cambré en arrière, et à la force de ses bras, Jimin lève son bassin, se retirant presque complètement, avant de se laisser retomber. Puis il répète ce geste, encore et encore.

- Bordel, je jure en l'admirant à l'œuvre.

- Kook-ah, c'est si b-bon, gémit-il en se balançant de haut en bas sur ma queue.

- Putain, bébé, je grogne. Tu vas me faire jouir.

Sa cadence ne ralentit pas, bien au contraire, il semble même trouver un regain d'énergie à travers mes mots et je sens la chaleur envahir mon bas ventre.

Je lui saisis alors fermement les hanches afin de m'enfouir plus profondément en lui, me faisant ainsi venir.

- Ah, seigneur, Jungkook ! Jouit-il en se laissant envahir par le plaisir.

Ses mains rejoignent mon torse où il vient de s'écrouler. La respiration chaotique, je lui caresse le dos en le serrant fort contre moi, ignorant la flaque de sperme dans laquelle on se câline.

- Bébé, t'étais super, je le complimente avant d'embrasser sa tempe.

Un "hm" épuisé lui échappe ce qui me fait sourire. Je lui laisse le temps de reprendre son souffle et ses esprits tout en lui prodiguant diverses caresses. Après quelques minutes, je brise le silence complice.

- Jiminie, ce que t'as fait aujourd'hui, c'est la plus belle chose que quelqu'un ait jamais faite pour moi. Je t'aime, je lui dis, un sourire mièvre sur les lèvres. Et je voulais tellement te protéger que je t'ai négligé, j'en suis désolé. Ça n'arrivera plus, demain je..-

Je m'interromps en entendant le respiration de mon petit ami être devenue plus lourde. Je soulève une mèche de ses cheveux et tombe alors sur son visage endormi, sur mon torse. Je ricane, en secouant la tête.

- Demain, je reprends en chuchotant, je te répéterai tout ça, c'est promis.

***

J'aimerais garder Jimin dans mes bras plus longtemps ce matin, qu'on discute en étant tous les deux conscients, mais après avoir regardé l'heure je n'ai plus d'autre choix que de me lever. Et vu son état de fatigue d'hier, je n'ai pas le cœur à le réveiller.

Je programme une alarme sur son téléphone, pour dans quelques heures, et accompagne son réveil d'un message avant de quitter son lit.

Je remonte la couette sur mon petit ami et plonge ma tête dans le creux de sa nuque un instant, humant son odeur et y déposant un baiser avant de m'éloigner sur la pointe des pieds, mes vêtements sous le bras.

Il a gémit, probablement en m'entendant, mais ne s'est pas réveillé, tout comme hier quand je l'ai nettoyé avant d'aller me coucher.

Arrivé à la porte de sa chambre, je me retourne une dernière fois pour observer son visage emmitouflé dans l'oreiller. Adorable. J'en souris.

Je crois que je me suis tellement habitué à voir Jimin d'une certaine façon, que je n'ai tout simplement pas réussi à me rendre compte d'à quel point il a changé. Jusqu'à hier en tout cas.

Il n'est plus le même qu'à Busan, ni qu'au moment du Deal. Il n'est plus aussi timide, fragile et incertain. Et il est prêt à tout pour moi, comme il me l'a démontré.

Est-ce que moi j'ai changé ? C'est cette question qui m'a réveillé ce matin. Et la réponse était toute trouvée : non. Du moins, je ne l'ai pas suffisamment montré. Mais il est temps que je fasse comprendre à Jimin que je le place avant tout.

Je mords ma lèvre en refermant doucement la porte de sa chambre. Mon sourire ne me quitte plus. Je pense déjà à plus tard dans la journée, à quand je vais enfin le retrouver.

***

Je traverse le stade à toute hâte. Y'a du monde partout : des caméramans qui traînent des fils, des arbitres en plein marquage de terrain, des gens à la profession inconnue mais qui ont tous l'air d'être sur le pied de guerre. Je n'y prête pas plus attention. À vrai dire, j'm'en cogne d'eux.

À la recherche de Namjoon, j'observe les fanions aux couleurs des Bangtan et des NCT qui flottent au dessus de ma tête. Le match de l'an passé s'étant déroulé en extérieur pour les Bangtan, c'est à domicile que se joue le match de cette année.

J'esquive habillement la fanfare qui révise son placement pour l'ouverture du match. Si une des filles venait à me voir, je serais en retard pour sûr.

C'est un joyeux bordel, mais au milieu de tout ça je vois enfin celui que je cherche, vêtu de son éternel short aux cordons dénoué.

- Coach !

L'entraîneur se retourne tandis que je trottine vers lui. Il sourit et croise ses bras en attendant mon arrivée.

- Bonjour, Jungkook, me salue t'il, décontracté. Tu arrives pile à l'heure pour le debrief.

- Bonjour, est-ce qu'on peut parler ?

- Bien sûr.

Il m'invite à le suivre un peu plus loin, vers le dessous des gradins. En s'y frayant un chemin, on esquive un écran géant que des types en sueur portent à bout de bras en priant de ne pas le faire tomber.

- C'est le super bowl ou quoi ? Je me moque en voyant la taille du machin.

Namjoon ricane.

- Le directeur Cho veut redorer le blason de la fac. Il mise beaucoup sur les Bangtan pour ça, malgré tout. C'est une des meilleurs équipes étudiante du pays, et la fierté de cette faculté. L'écran géant fait partie de ses projets, la télé locale aussi. On a plutôt intérêt à gagner, en conclut-il soudainement stressé.

J'opine en prenant tout juste conscience que la télé va diffuser le match alors que j'observe l'écran géant se diriger vers le panneau d'affichage des scores.

- Qu'est-ce que tu voulais me dire ?

Mon attention revient sur le coach Kim.

- Je suis prêt à retourner sur le terrain, coach, je lui fais part de mon désir sans plus attendre. Si vous acceptez de me reprendre.

Pour appuyer le fait que je sois plus que volontaire, je me penche à quatre vingt dix degrés.

La main de Namjoon tapote lentement mon dos.

- Redresse toi.

J'obéis et fronce les sourcils quand je tombe sur son petit sourire malin.

- Je ne t'ai jamais retiré de la feuille de match, Jungkook.

Mes yeux doublent de volume.

- Vraiment ?

Il confirme d'un mouvement de tête.

- J'espérais que tu changes d'avis, et crois moi j'avais presque perdu espoir. Mais j'ai reçu un mail, d'un certain Park Jimin, qui m'a demandé de t'attendre jusqu'au dernier moment. C'est grâce à lui que tu es là, pas vrai ?

Je dois avoir un sourire très niais soudain, vu le rictus du coach. Jimin s'est vraiment démené pour moi, à moi de lui rendre la pareille.

- Oui, c'est grâce à lui.

Visiblement satisfait de mon aveu, Namjoon hoche la tête.

- Je l'ai vu sur scène hier, m'apprend t'il.

- Vous étiez dans la salle ? Je m'étonne.

- Oui, et je me suis levé avec les autres. J'étais au balcon arrière, avec les autres enseignants. Madame Choi t'a soutenu elle aussi, elle est prof de physio, c'est ça ?

- Oui, c'est ça, je confirme en essayant de faire le tri dans toutes ces infos.

Après s'être attardé sur mon air paumé, Namjoon reprend.

- Quoi qu'il en soit, tu es toujours le lanceur désigné pour le match.

Sa décision me surprend.

- Lanceur ? Je répète alors qu'il me le confirme déjà. Je pensais plutôt être en remplacement, je ne me suis même pas entraîné.

- Ah oui ? Me demande t'il en riant. Et pour quelle raison crois-tu que tu as fait des lancés avec Bambam toute la semaine, hm ?

J'me sens trahi, et stupide de ne rien avoir vu venir. Mais au delà de ça, j'me sens surtout soulagé de retrouver ma place sur le terrain.

- Merci, coach.

Il m'envoie une frappe sur l'épaule.

- Bon retour, capitaine.

- Non, je proteste. C'est Yoongi maintenant.

- La ferme, j'entends derrière moi.

Évidemment, en me retournant, je tombe sur Yoongi, ainsi que sur toute l'équipe qui se tient derrière lui. Mon meilleur ami me tend mon brassard.

- Reprends le, tête de nœud.

Sans me laisser protester davantage, il me saisit la main et pose mon brassard dans le creux de ma paume.

Je le serre entre mes doigts avant de regarder mon aîné dans les yeux.

- Merci, hyung.

Yoongi me sourit puis s'écarte, me laissant ainsi face aux Bangtan. Ne pouvant plus y couper, je m'éclaircis la voix avant de m'adresser à eux.

- Merci pour ce que vous avez fait pour moi hier, et aussi de me laisser une seconde chance. Je suis désolé d'avoir quitté l'équipe, je m'excuse en m'inclinant légèrement.

- Tu nous as jamais quittés, intervient Minhyuk. On t'a vu te démener aux côtés du coach Kim tous les jours, et prendre Bambam sous ton aile.

Bambam prend alors la parole.

- C'est nous qui sommes désolé, de ne pas t'avoir montré notre soutien quand le scandale a éclaté.

- On ne savait pas comment réagir, alors on n'a rien fait, m'avoue Minho.

- Mais on sait que tu n'es pas comme ton père, reprend Bambam. On n'en a jamais douté.

Devant leur speech, je me retrouve sans voix, un mélange d'émotions salvatrices s'étant emparé de moi.

- Je... merci, je leur dis en me frottant la nuque, embarrassé d'être devenu si émotif face à eux. Je... je sais pas quoi dire.

L'équipe scande des Ouh ouh ouh en se ruant sur moi, me frappant amicalement alors que je suis à deux doigts de chialer comme un môme.

- C'est bon, les gars, c'est bon ! Je les implore d'arrêter en riant, les larmes aux bords des yeux.

Mes cheveux se font ébouriffer par une douzaine de mains. Mon cœur est prêt à éclater d'émotion. Je me ressaisis néanmoins, n'ayant pas de temps à perdre.

- Aller, tous en position pour les derniers détails du match ! Je donne les directives en tachant de me reprendre au plus vite. Le coach nous attend.

- Exact, confirme Namjoon. On a une victoire à remporter. Mon petit ami va filmer une partie de la rencontre contre les NCT, je ne veux pas le décevoir.

- Jin-hyung va filmer ? Je m'étonne avec joie.

Vu les études qu'il a fait ici, ça ne me surprend pas tant que ça. Je suis surtout content.

- Attendez, vous sortez avec Eat-Jin ? Demande Yoongi, dubitatif face à cette nouvelle

- Hm, confirme l'entraîneur. Et c'est lui qui a obtenu la caméra pour l'écran principale. Ne me demandez pas comment il a fait ça...

Impressionné, je souris en hochant la tête tout en songeant au fait que je dois du coup aller voir SeokJin avant le début du match.

L'équipe se rassemble et nous joignons nos mains en cercle. En tant que capitaine, j'entame en premier notre cri de ralliement.

- Bang..-

- Tan !

_____

Re !
Le dernier chapitre sera peut-être posté un peu moins rapidement que celui-ci étant donné que je souhaiterais publier l'épilogue le même jour (vu qu'il sera court) Voilà voilà ! Vous savez tout !

À bientôt, Borahae !

<3

Chapitre corrigé par
park__selma 💜

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