Chapitre 52 - Park Jimin Le Voleur

Pdv Jimin

- Beau travail tout le monde, nous félicite Soobin. Malheureusement, la répétition est terminée pour aujourd'hui. Un enseignant a demandé à avoir la salle, nous allons donc la libérer. Rendez vous demain, nous rattraperons la demie heure perdue à ce moment là. Bonne soirée à tous.

Nous nous courbons face à notre prof de danse avant de rejoindre nos bouteilles d'eau pour souffler un peu.

Ce serait mentir de dire que je n'ai pas eu la tête ailleurs durant les performances que nous avons répétées aujourd'hui, mais j'ai tout de même mis un point d'honneur à faire les choses bien.

La représentation n'est plus qu'à quelque jours maintenant, et je compte bien être à mon maximum, et ce malgré les circonstances actuelles qui sont assez... spéciales, dirons nous.

- Alors, qu'est-ce que Soobin t'a dit pour ta chorée ? Me demande Hoseok en me rejoignant.

- Que c'était risqué de choisir un thème si engagé, mais elle avait l'air super emballée. Je crois que ça l'a impressionnée.

- Super ! S'enjoue mon camarade.

- Hm, je confirme en souriant. Elle veut qu'on voit quelque détails ensemble avant le jour j. J'ai pas fini de suer, j'en conclu en riant légèrement.

Hoseok sourit les joues pleines d'eau avant d'avaler sa gorgée dans un bruit satisfait.

- J'vais à la douche, tu viens ? Me demande t'il ensuite.

- Je vais m'étirer un peu d'abord. On s'attend pour partir ? Je lui propose. On avait prévu de se rejoindre devant la salle à dix sept heure avec Jungkook.

- Ça marche, accepte t'il avant de reprendre d'un ton plus bas. Dis, ça va lui ?

Mes lèvres se pincent tandis que j'hausse légèrement les épaules.

- Je sais pas vraiment, je lui avoue. Je suppose que Jungkook fait au mieux pour garder la tête froide, mais j'ai peur que ça ne dure pas, je lui fais part de mes craintes.

Hobi m'offre un sourire qui prouve qu'il n'en pense pas moins avant de me reposer une question.

- Et toi, est-ce que ça va ?

Un soupire m'échappe.

- J'ai hâte que ça se termine, mais ça va. Merci hyung.

Une tape amicale sur mon épaule et le voilà parti.

La tête pleine et les muscles endoloris, je pars soulager le seul dont je suis capable pour lors. Et, lorsque que ma jambe est tendue sur la barre, c'est loin d'être le Jeon que j'espérais voir franchir la double porte.

- Jimin-ah, tu as fini les cours à ce que je vois, s'enjoue faussement le coach.

Son sourire satisfait, il me le donne la lèvre tremblante. Je me redresse en le fixant les yeux plissés.

- Qu'est-ce que vous faites ici ? Je lui demande, méfiant au possible, sans prendre la peine de le saluer.

- Je passais par là, et nous avions rendez vous. Suis moi.

Merde.

Je lui dirais bien d'aller se faire foutre mais personne ne peut regarder un violeur dans les yeux et lui faire un simple doigt d'honneur. Enfin pour ma part je n'y arrive pas, je flippe bien trop pour ça.

Mes yeux paniqués s'égarent alors sur la salle : La moitié des étudiants sont déjà partis et l'autre bavasse en rassemblant ses affaires. Personne ne fait attention à nous. Maudit karma...

- Je... je dois...

Tandis que je me creuse la cervelle pour trouver une échappatoire, mon regard se pose sur la porte des douches.

- Je... mon manteau ! Je vais chercher mon manteau, je prétexte pour m'enfuir.

Je n'ai absolument pas porté de veste aujourd'hui, mais Hoseok est aux douches, tout comme mon téléphone qui nous est interdit en cours.

Mais alors que je m'élance vers la porte que j'avise, la main ferme de monsieur Jeon s'enroule autour de mon poignet. Je regarde alors sa prise avant de lui lancer un regard noir.

- Ce sera pas long, m'assure le coach, l'œil mauvais. Tu viendras le chercher après.

Je tire sur mon bras pour qu'il le lâche. A cours d'idée, et vu l'agressivité dont il fait déjà preuve, je préfère être honnête avec lui.

- Je n'ai pas l'intention de vous suivre où que ce soit monsieur, je refuse alors son "invitation".

Un rire agacé lui échappe tandis qu'il se rapproche avant de se pencher vers moi comme pour me confier un secret. Ou proférer une menace...

- Tu ferais mieux de me suivre, Jimin-ah. Ce serait dommage qu'il arrive quelque chose à quelqu'un à cause de toi. Tu ne penses pas ?

Je déglutis alors qu'il s'éloigne d'un pas, l'air satisfait de mon attitude soudainement apeurée.

Je ne sais pas de quoi le père de Jungkook est capable, et je n'ai pas franchement envie de le découvrir au détriment de mes amis.

Je finis donc par hocher la tête, la peur au ventre, et me penche le long du mur pour attraper mon sac.

- Bien, fais ce que je te demande, et tout ira bien, m'assure monsieur Jeon.

D'un signe de la main, il m'invite à passer devant.

Je lance alors un dernier coup d'œil désespéré à la salle des répétitions, espérant encore que quelqu'un me voit, que quelqu'un puisse m'aider. Mais il va falloir que je me fasse à l'idée que ma destinée m'en veut personnellement puisque personne ne fait attention à nous. Je soupire avant de sortir.

- Où est-ce qu'on v-va ? Je demande d'une voix bégayante tout en avançant le plus lentement possible.

- À gauche.

Ce n'était pas vraiment la réponse que j'espérais. Mais je connais la fac, et donc la direction que nous empruntons. Celle du terrain de baseball.

Au moins, ce sera pas dans son bureau.

De toute façon, où que le coach me guide, mon cœur s'est déjà complètement emballé à l'idée de me retrouver seul avec lui. Et plus j'avance, plus ça empire.

En toute honnêteté, j'étais vraiment soulagé de ne pas avoir à m'entretenir en privé avec un violeur - malgré que j'avais moi-même fais cette proposition douteuse.

Et maintenant, m'y voilà.

Sans téléphone. Sans que personne ne me cherche avant que Jungkook ou Hoseok ne s'aperçoivent de ma disparition.

Songer ainsi n'aide décidément pas mon cœur à s'apaiser.

Au bout de quelques minutes, quand le coach m'indique de prendre par l'extérieur du stade, je me stoppe net.

Non...

L'entrée des vestiaires est face à nous, à une poignée de mètres seulement. Cette vue me déclenche une sueur froide.

J'ai envie de courir. De m'enfuir à toute jambe. Mais la menace qu'il a proférée plus tôt suffit à ce que je me remette à marcher sans broncher. Quelle ordure.

Monsieur Jeon pianote sur son téléphone avant de le porter à son oreille. Après quelques secondes, il parle à son interlocuteur.

- C'est moi. Tiens toi prêt. Si je ne t'envoie pas de message dans dix minutes, on fait comme on a dit.

Son "Aish" qu'il lâche le visage grimaçant me dit que tout ne se passe pas comme prévu.

- Si tu veux continuer le baseball, tu obéis. C'est clair ?

Le baseball ?

- Bien, déclare monsieur Jeon, satisfait mais en colère, avant de raccrocher.

- Y se passe quoi dans dix minutes ? Je ne peux m'empêcher de demander.

- Rien, espérons le.

Sa réponse est loin d'être satisfaisante, mais Jungkook m'a pendant de longues semaines donné des cours de gestion de la colère sur le sujet.

- C'était Jackson ? Je cherche à découvrir.

Le rire de mon prof d'endurance est aigri.

- Tu es bien curieux, Jimin-ah. Un très vilain défaut, tu le sais ? C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai souhaité qu'on se voit toi et moi.

Tout en me disant cela, il ouvre la porte que nous venons d'atteindre et m'invite à entrer. J'ai beau hésiter jusqu'à la dernière seconde, je n'ai d'autre choix que de m'aventurer là dedans.

Jesus, Marie, Joseph. N'importe lequel des trois, aidez moi.

Les vestiaires sont identiques en tout point à habituellement, mais ils me paraissent pourtant plus lugubre chaque fois que j'y entre. Je reste planté dos à l'entrée, sans savoir où regarder : le banc sous les portes manteaux vides, les murs, les douches... Tout me donne la nausée ici.

Son trousseau de clés à la main, monsieur Jeon me passe devant, se dirigeant vers la porte qui donne sur le gymnase.

Le récit que Jungkook m'a fait sur la soirée de fin d'année des Bangtan me revient alors en mémoire, et me frappe avec la même violence qu'un uppercut à la Mohammed Ali.

Cette issue était verrouillée quand il avait tenté de rejoindre Jiyoon.

- Monsieur, je...

La fin de ma phrase, qui n'a pas dépassé le seuil du murmure, meurt dans ma bouche devenue sèche.

Je regarde alors monsieur Jeon insérer la bonne clef dans la serrure, puis la tourner.

- Il ne tient qu'à toi que tout se passe bien, m'avertit le coach en me refaisant face.

Je recule d'un bon mètre, ce qui le fait sourire.

- Tu as peur de moi ?

Mes yeux en fentes ne le quittent pas, mais mes cordes vocales refusent cependant de vibrer. Les pires scénarios sont déjà en train de se jouer dans ma tête.

- C'est une bonne chose, en déduit-il de mon silence. Tu seras plus coopératif comme ça.

Il pose ensuite ses clés sur le banc, frôlant volontairement - j'en suis sûr - la seule batte de baseball présente sur les lieux. Le message est clair, la menace aussi, et ma pomme d'Adam fait l'ascenseur.

J'avise la porte extérieure, qui elle ne se verrouille pas, mais je n'ai pas du être très discret.

- Et si tu venais t'asseoir ici plutôt, m'invite t'il à faire.

Je regarde le banc qu'il me désigne avec écœurement, bien décidé à rester debout.

- Quelque chose ne va pas, Jimin-ah ?

Le sourire dans sa voix est plus qu'audible. Il me teste, me provoque. Il joue avec mes nerfs, les torture. J'ignore ce qu'il attend de moi, mais je n'ai pas envie d'entrer dans son jeu.

Mon regard se reporte alors sur lui, soutenant avec difficulté le sien.

- J'ai pas envie de jouer à faire semblant avec vous, je lui dis avec une méfiance que je n'essaye même pas de dissimuler.

- Ça tombe bien, ce n'était pas mon intention, m'assure t'il. Je vais aller droit au but : Rends moi ce que tu m'as volé.

Mes sourcils se foncent encore plus qu'ils ne l'étaient déjà.

- Je vous demande pardon ?

- C'est bon, arrête ça, s'emporte t'il finalement, ses mains faisant de grand geste dans le vide. Tu viens toi même de me dire que tu ne voulais pas jouer à ça.

Mais pour le coup, je ne comprends vraiment pas.

- Je vous ai rien volé du tout.

Il soupire en regardant le plafond avant que son regard sombre se repose sur moi. Fini de jouer, il n'y a plus l'ombre d'un sourire sur son visage impatient. Je serre mon sac bandoulière contre moi, comme si c'était un fichu bouclier anti violeur.

- Je t'avais prévenu, Jimin-ah, me rappelle t'il en se rapprochant rapidement de moi.

Je trébuche presque en reculant précipitamment avant que l'avant bras du coach prenne appui sur mon cou, me plaquant ainsi au mur, presque étranglé.

- Arrêt-ez ! Mais qu'est ce que... vous faites ?! Je lui demande en tentant de me débattre.

- Je sais ce que tu essayes de faire, et je te laisserai pas me détruire, me jure t'il les dents serrées.

J'ai beau me tortiller comme une anguille hors de l'eau, d'un seul bras il a réussi à me maîtriser. On voit qu'il n'en est pas à son coup d'essai.

Sa seconde main se pose soudainement sur mon ventre me faisant écarquiller les yeux de panique et de dégoût.

- Lâchez m..-

Son bras m'écrase de plus en plus la trachée, m'empêchant ainsi de protester davantage tandis qu'il commence à me palper.

- Les gens comme toi sont mauvais, cingle t'il en me faisant les poches. Vous êtes contre nature, vous détruisez des vies ! C'est pour ça que je ne voulais pas que tu t'approches de Jungkook, que tu le rendes comme toi. Je t'accueille chez moi, pour que tu fasses ton devoir avec mon fils, et non seulement tu le salis en le charmant, mais en plus tu fouilles dans mes affaires !

N'ayant visiblement pas trouvé ce qu'il cherche, mon prof me relâche brusquement. Mon dos glisse légèrement contre la parois tandis que je prends une bouffée d'air qui me fait tousser. Je me redresse ensuite en massant ma gorge.

Mais le coach ne me laisse pas le temps de reprendre mes esprits. Mon visage se fait saisir entre ses doigts.

- Où est le flacon de médicament ?! M'ordonne t'il, ses yeux dans les miens.

L'espace d'une seconde, ma respiration se coupe.

La drogue, la liste. Voilà ce qu'il veut. Monsieur Jeon essaye de sauver sa peau.

Face à mon silence, il relâche mes joues et arrache mon sac de mon épaule.

Dos au mur, je le regarde fouiller frénétiquement à l'intérieur tout en sachant pertinemment qu'il se fatigue pour rien.

Peu importe à quel point j'appréhende la suite, ce qui compte pour lors c'est ce que je viens de comprendre : le père de Jungkook ignore que nous sommes déjà passés à l'action. Me faire venir ici, c'est en quelque sorte une tentative désespéré de sa part pour s'en sortir.

On a donc un coup d'avance, et lui un de retard. Mais mieux vaut qu'il l'apprenne le plus tard possible, car dieu sait ce qu'un homme désespéré est capable de faire...

Les nerfs du coach sont à vif pendant que mes affaires de cours se font balancer sur le carrelage sans précaution. Il va bientôt se rendre compte que je n'ai pas ce pourquoi il m'a fait venir ici.

- Même si je m'étais éloigné de Jungkook, je commence alors pour détourner son attention, ça n'aurait rien changé. Parce que l'homosexualité, ce que vous jugez être une maladie abjecte et incurable, ça ne s'attrape pas.

Il secoue mon sac tout en ignorant ma voix, et tout le reste de mes affaires se retrouvent rapidement au sol, suivit d'une pluie de miettes non identifiées.

- Et vu q-que ce n'est pas une maladie, j'ajoute alors qu'il s'attaque désormais aux poches intérieures, ça ne se soigne pas non plus. Et encore moins avec des rapports sexuels non consentis.

Monsieur Jeon se fige dans ses mouvements avant de me fusiller du regard.

- Donc c'est bien toi qui a le flacon, et c'est bien toi qui a mis ces idées dans la tête de mon fils.

Me rendant compte de la terrible erreur que je viens de faire, ma bouche se referme brusquement. Ma réaction est semblable à un aveu.

-Tu vas me dire où est-ce qu'il est, m'ordonne calmement le coach.

Je remue la tête comme pour lui dire que j'en ai aucune idée mais mon comportement lui fait perdre patience. Ses mains agrippent mon t-shirt et mon dos rencontre violement le mur.

- Où est ce qu'il est ?! Hurle t'il les yeux exorbités.

- Je... pas ici.

Il me fixe, essayant sûrement de trouver un mensonge au fin fond de ma rétine, avant de me lâcher durement.

- Très bien, déclare il après avoir pincé l'arête de son nez tandis que j'essaye de respirer convenablement. On va aller chez toi, tout de suite, et tu vas me le rendre.

- C'est... p-pas chez moi non plus.

- Jimi..-

- Vous ne récupérerez pas cette liste, je me risque à lui dire avec une témérité frêle. Ni la drogue.

Sa mâchoire anguleuse se tend.

- Ah oui, et pourquoi ça ?

Mes pupilles fixent les siennes.

- Parce que ce n'est plus moi qui les ai.

Alors que sa main relâche mon vêtement, une lueur de panique brille dans ses yeux. Sa respiration s'accélère, au moins autant que la mienne.

- Est-ce que Jungkook a vu cette liste ? Exige t'il de savoir d'un ton des plus sombres.

Je ne bouge plus d'un centimètre, même mes cils ne battent plus. Inutile de mentir, monsieur Jeon s'en apercevra immédiatement. Et puis, c'est trop tard.

Il a compris.

Je le vois à son attitude et à la quantité de sueur qui perle sur son front. Il sait qu'on sait, que Jungkook sait tout. Et vu qu'il connaît son fils, il doit se douter qu'il n'a pas rien fait de ces informations.

- Fait chier ! Peste le coach tout en se saisissant rapidement de son téléphone.

- Qu'est-ce que vous faites ? Je cherche à savoir, haletant.

Mais il m'ignore, dirigeant plutôt son portable vers son oreille, comme si je n'existais plus.

- Jackson, maintenant.

Après ces simples mots, le père de Jungkook raccroche. Ses yeux sont devenus si mauvais que je déglutis bruyamment quand il les pose sur moi. L'envie de le questionner sur son appel avec la première base m'est passée aussi vite qu'elle est arrivée.

- Pourquoi ? Me demande t'il comme s'il questionnait la raison même de mon existence.

Monsieur Jeon soupire durement, le stress et la résignation s'étant emparés de lui.

- Je t'avais prévenu, Jimin-ah. Tu n'aurais jamais dû te mêler de mes affaires. Et tu aurais dû t'éloigner de mon fils quand je te l'ai demandé.

Mon cœur me fait soudainement souffrir le martyre.

- Vous allez vous en prendre à... votre fils ?

- Jungkook est comme toi, il était presque soigné, et tu l'as rendu comme toi à nouveau. C'est ta faute si je m'en prends à lui. Tout ce qui arrive est ta faute.

Je secoue la tête à la fausse compassion du coach tandis que des larmes dévalent mes joues à la simple idée que Jungkook soit en danger.

- Qu'est -e que vous allez lui faire ?  Je lui demande, tremblant, alors qu'il s'approche de moi

Je suis carrément pétrifié quand son corps prend appui sur le mien.

- L'entraîner dans ma chute que tu as toi même provoquée.

Même si j'ignore ce qu'il compte faire, je secoue la tête pour protester.

- Je n'ai pas réussi à le guérir, mais si je l'éloigne de toi..-

La porte s'ouvre dans un fracas violent, laissant alors apparaître mon petit ami comme je ne l'ai encore jamais vu : En sueur, les narines dilatées, la respiration haletante. Son père s'est retourné sous le choc du bruit.

- Kook-ah ! Je crie soulagé de voir qu'il va bien.

Les yeux du capitaine sont partout, analysant la situation avec soulagement et haine à la fois. Je n'ai qu'une envie : pousser le coach et courir dans les bras de mon petit ami. Mais mes membres sont tétanisés.

- Laisse le passer, ordonne Jungkook à son père.

Une fois la voie libre, je longe le mur pour m'éloigner du coach et viens me placer derrière Jungkook en m'agrippant à son t-shirt comme si ma vie en dépendait. La respiration rapide, il m'interroge tout en fixant son père.

- Il t'a touché ?

- Je ne...- commence à parler le coach.

- La ferme ! Hurle mon petit ami avant de me reposer la question. Est-ce qu'il t'a touché ?

- Non, non... je souffle dans son dos tout en massant ma gorge.

Inutile d'envenimer la situation avec certains détails, et puis je sais ce que Jungkook a sous entendu par sa question...

Je l'entends prendre une profonde inspiration suite à ma réponse tandis que son père n'en mène pas large.

Le capitaine avance alors droit vers son géniteur, les poings serrés. Ma main se tend pour le rattraper mais je renonce au dernier moment.

C'est peine perdu. Jungkook attend ça depuis trop longtemps maintenant. Il va le massacrer et je vais le regarder faire, impuissant. Je n'ai pas mon portable, je ne peux donc prévenir personne. Je pourrais aller chercher de l'aide moi même, mais je ne veux pas laisser Jungkook. Je ne peux pas.

- Jungkook-ah, je murmure comme une prière mais je crois qu'il ne m'a pas entendu.

Ma vue se brouille à cause de mes larmes. J'ai si peur pour lui. 

- T'aurais jamais dû t'en prendre à lui, cingle alors Jungkook.

Le coach recule à mesure que son fils avance.

- Qu'est-ce que tu.. -

- Je vais te butter, l'interrompt le capitaine.

Son poing se lève alors et la seconde d'après il s'abat avec force sur le visage de son père. Mes yeux se sont fermés au bruit de l'impacte. Quand je les rouvre une seconde plus tard, un second bruit identique me force à les refermer.

C'est d'une violence inédite pour moi. J'en suis pétrifié. Les râles et les martèlements des coups que Jungkook assène à son père emplissent la pièce. Je n'arrive plus à penser ni à bouger.

Le coach finit par tomber sur le sol après avoir reçu un énième poing en plein visage. Jungkook, le tenant par le col, l'a suivi dans sa chute.

Et il n'a visiblement aucune intention de s'arrêter là. Son père l'a bien compris aussi.

- Jungkook, prononce difficilement le coach, arrê..-te.

Sous lui, il essaye de se dégager mais mon petit ami lui envoie un coup de boule sur le front. Un gémissement de douleur échappe alors au plus âgé des Jeon.

- C'est moins drôle que de s'en prendre à des femmes inconscientes, hein ?! S'enrage mon petit ami, hors de lui.

Je regarde partout autour de nous, essayant de trouver une solution pour arrêter ça avant que Jungkook ne se transforme en meurtrier sous mes yeux. Mon regard trouve le dispositif de l'alarme à incendie, mais faire évacuer les lieux ne me semble pas être la meilleur idée. Puis, quelque chose me revient subitement en mémoire.

- Kook-ah ! Il a appelé Jackson ! Je le préviens, alarmé.

Le poing de Jungkook renonce à cogner de nouveau.

- Ah ouais ? T'as fait ça, hein ? Demande le capitaine à son père tout en le tirant par le col pour le forcer à se relever. Et pourquoi t'as fait ça au juste ? 

Le coach, une fois sur ses deux jambes, tousse puis crache un jet de salive teintée de rouge. Il a pris la raclée de sa vie en un rien de temps. Cependant, son état est loin d'attendrir son fils.

- Parle ! Réclame le capitaine en le secouant. C'est quoi ton plan encore ?!

Mais son père geint de douleur plutôt que de lui répondre. Jungkook le balance alors par terre avant de le regarder étalé sur le sol avec dédain.

- Tu sais quoi ? J'm'en branle de ce que t'as prévu, fait-il savoir au coach. Nous, on a appelé les flics. Et ils vont venir te chercher ici.

Un soupire m'échappe en apprenant la nouvelle. Mon soulagement capte irrémédiablement l'attention de mon petit ami.

Il me regarde alors comme reprenant conscience que je suis présent. Ses yeux sont inquiets mais je lui fais signe que je vais bien, le faisant ainsi reporter son attention sur son père.

- Pourquoi t'as mêlé Jimin à ça ?

Son père pouffe comme une immonde connard.

- C'est toi qu'il l'a mêlé à ça, l'accuse t'il. En le... -

- Il voulait récupérer la liste, j'interromps les paroles pleines de venin de monsieur Jeon.

Jungkook secoue la tête avec un sourire mauvais.

- Tu me dégoutes, crache t'il alors à son géniteur. Tu voulais récupérer tes preuves, hm, c'est ça ?

Le coach détourne le regard pendant qu'il rampe sur les fesses pour s'éloigner de son fils.

- Mais c'est trop tard, lui révèle Jungkook. Jimin a plus ta liste de pointeur dégueulasse. Et tu sais où elle est ? Sur le bureau d'un inspecteur de police, à côté de la déposition de maman, de Jiyoon, de Miyanah, de Enny et de toutes celles qui oseront témoigner contre toi ensuite. T'es foutu. C'est la taule qui t'attend.

Le coach se sert du banc derrière lui pour se redresser légèrement, les coudes en appui dessus. Il essuie ses lèvres rougies par le sang avant de regarder son fils avec un pitié mal jouée.

- Tu vas envoyer ton père en prison ?

- T'es plus mon père, t'entends ?! Tu m'as accusé de viol, espèce de connard ! T'as dit à maman que c'était moi ! Alors que t'as... - t'es un putain de violeur, merde ! Alors, ouais, je vais t'envoyer en taule, mais avant ça je vais t'envoyer à l'hosto !

In extremis, je retiens Jungkook par le bras tandis que monsieur Jeon place les siens devant son visage.

Mon petit ami ne force pas sur ma prise, se contentant d'observer son père gémir de façon plaintive.

- Ces filles... je voulais les aider, se justifie monsieur Jeon. Les guérir.

Je ne crois pas un traitre mot qu'il prononce. Il parle avec lenteur, comme s'il voulait... gagner du temps.

- C'est toi qu'il faut faire soigner, rétorque le capitaine. T'es un putain de malade.

Le coach ne cesse de remuer, grimaçant à chaque mouvement.

- Je ne faisais rien de mal, je voulais les.. -

- Bien sûr que si tu fais du mal ! Le coupe Jungkook, ahuri. Et tu savais que ce que tu faisais était mal, sinon tu n'aurais pas pris la peine de si bien le cacher! De mentir !

Le coach marmonne des excuses dans sa barbe.

- Jiyoon... comment t'as pu ? Cherche à comprendre Jungkook.

Mon prof grogne, essayant de se relever, et c'est à ce moment que je j'aperçois la batte de baseball trembler dans son dos. Mon cœur m'envoie une décharge qui m'électrise : Il essaye de s'en saisir.

- Attention ! Je hurle en me jetant sur le coach qui a finalement empoigné l'arme.

Mon corps projeté sur le sien nous envoie tous deux au sol. J'entends le bâton en bois rouler sur le carrelage tandis que monsieur Jeon m'insulte de tous les noms. Je reçois son coude dans les côtes, me coupant la respiration sur le coup.

- Le touche pas ! Ordonne Jungkook dans mon dos.

Son père, qui lui est face à son fils, se fige subitement, les yeux tremblants de peur. Puis, lentement, il lève les mains en l'air.

- Jungkook... le supplie t'il.

Je tourne alors la tête vers mon petit-ami : il s'est saisi de la batte, et elle est pointée vers son père.

- Ça va ? Me demande Jungkook sans quitter son père des yeux tout en me tendant sa main libre.

Voyant qu'il n'a pas totalement perdu le contrôle, j'acquiesce tout en me relevant avant de me mettre en retrait derrière lui.

Les sirènes se font enfin entendre. Cependant, elles se rapprochent bien trop lentement à mon goût.

- Kook-ah...

Pendant que Jungkook fixe son père avec rage, j'entends le bois grincer autour de ses doigts qui se serrent.

- Kook-ah, s'il te plaît, je l'implore. Laisse la police s'en charger.

Ses muscles se tendent avant qu'il n'abaisse finalement son arme dans un long soupire.

- Je gâcherai pas ma vie à cause toi, assure t'il à son père. À cause d'un connard qui comprend rien à rien.

Je soupire de soulagement en posant ma tête sur l'épaule de Jungkook. Mon cœur bat si vite que j'ai l'impression qu'il essaye de s'enfuir par ma gorge.

- Ces filles, elles ont le droit d'aimer qui elles veulent, fait-il savoir à son homophobe de père. Tout le monde en a le droit.

Inconsciemment ou non, le capitaine s'est rapproché de moi en disant cela.

Un moue écœurée prend alors place sur le visage de monsieur Jeon, faisant pouffer amèrement son fils.

- Tu détestes peut-être Jimin, mais dis-toi bien une chose : si je te butte pas, c'est uniquement grâce à lui. Alors, comment tu vas vivre avec ça ?

Vu la tronche que tire le coach, il ne semble pas apprécier l'ironie de la situation.

La poignée de la porte menant au gymnase s'agite dans tout les sens avant qu'on entende Yoongi depuis l'autre côté.

- Kook ! T'es là ?!

- On est là ! Lui répond son meilleur ami.

- J'fais le tour !

Jungkook se penche alors lentement au dessus de son père, se servant de la batte comme d'une canne.

- Combien de temps tu crois que ça va lui prendre de venir ici, hm ? Et qu'est-ce que tu penses qu'il va te faire, maintenant qu'il sait ce que t'as fait à sa sœur ?

Le coach a la réponse, ça se voit dans ses yeux. Jungkook sourit en coin avant de poursuivre.

- Ça a dû me prendre deux minutes avant de tomber sur Sam, quand je cherchais Jiyoon. Mais Yoongi, lui, il doit être super pressé d'arriver ici. Tu ne crois pas ?

Le visage tuméfié du coach pâlit.

- Ne fais pas ça.

- OH mais je ne vais rien faire du tout, lui assure Jungkook. Ni empêcher que ça arrive.

Mon petit ami se redresse sans cesser de fixer monsieur Jeon une seule seconde.

- Yoongi hyung mérite de se venger, et toi tu mérites de te faire défoncer la gueule.

La porte extérieure s'ouvre avec le même fracas que quand Jungkook l'a passée un peu plus tôt. Yoongi regarde tous les présents avant que Jungkook ne le rassure.

- On va bien, lui assure t'il avant de lui laisser libre champ sur son père. Les flics vont pas tarder, lui indique t'il, comme un accord silencieux.

Yoongi serre les poings et hoche la tête avant de se ruer sur l'agresseur de sa sœur.

Immédiatement, le capitaine me prend dans ses bras et guide ma tête vers le creux de son cou, m'empêchant ainsi de regarder.

- Espèce de merde ! Enflure ! J'entends de la part de Yoongi en même que le coach exprime sa douleur.

Je ferme les yeux en serrant Jungkook contre moi, priant pour que ça s'arrête au plus vite.

- Ma sœur ! Ordure !

- Je suis désolé Jiminie, souffle Jungkook à mon oreille, comme pour couvrir les bruits de fond. Désolé, je suis tellement désolé...

Je secoue la tête contre lui pour lui signaler qu'il n'a pas à s'excuser. Yoongi mérite de se venger, Jeon Jogum mérite de recevoir ces coups. Même si je ne suis pas pour la violence, je suis d'accord avec ça. C'est un violeur, un monstre.

Notre étreinte se termine brusquement, quand des bruits de pas rapides se font entendre depuis dehors.

Jungkook part tirer Yoongi de sur son père.

- Hyung, stop ! Ils arrivent !

Le receveur se laisse tomber sur le banc, essoufflé, tandis que le coach se tord de douleur au sol.

Je me colle le long du mur pour libérer la voie aux hommes en uniformes qui entrent enfin. Hoseok et Taehyung sont à leur suite, mon meilleur ami se précipite vers moi.

- Chim, ça va ?! S'enquit immédiatement Tae en posant ses mains sur mes épaules.

- Oui, je... ça va.

Hoseok pointe du doigt le père de Jungkook

- C'est lui. C'est Jeon Jogum ! Le désigne t'il aux flics.

- On l'emmène à l'hôpital, prévient un des homme à sa radio avant de se diriger vers le coach. Jeon Jogum, vous êtes en état d'arrestation.

Le coach se fait relever, le visage grimaçant de douleur.

- Jeon Jungkook ? Appelle l'un des policier, visiblement à sa recherche.

- C'est moi, s'annonce mon petit ami.

L'agent s'adresse à son collègue.

- On l'arrête aussi, l'informe t'il.

- Quoi ? Lâche Jungkook, sous le choc.

Sans lui répondre, deux hommes en uniforme lui saisissent les bras.

- Laissez le ! Il a rien fait ! Je proteste en essayant de m'interposer.

Un des agent me repousse sans douceur.

- Jimin, non. Laisse tomber, me dissuade Jungkook en me voyant revenir à la charge.

Je me fige, mes yeux posés sur lui tremblent.

- Mais.. - tu n'as rien fait...

- Ça va aller, me promet-il en se laissant arrêter.

Le sourire qu'il m'offre me fait fondre en larme. Lui aussi a peur.

Jungkook fait ensuite un signe de tête à Tae comme pour lui implorer de me prendre sous son aile. Les bras de mon meilleur ami se posent alors autour de mon corps.

Mais Hoseok n'a pas dit son dernier mot. C'est confus et alarmé qu'il s'adresse aux agents de police.

- Je vous ai appelés parce que cet homme agressait notre ami, intervient-il en pointant le coach du doigt, puis moi.

L'officier à qui il s'est adressé soupire.

- On a reçu un autre appel, lui fait-il alors savoir. 

Il me faut moins d'une seconde pour faire le rapprochement.

- Jackson... je soupire, effaré.

Jungkook, qui m'a entendu, me regarde brièvement avant de foudroyer son père du regard.

Le coach dissipe ses doutes d'un rictus malicieux. Le visage de mon petit ami se tord alors de haine.

- Espèce d'enfoiré ! Crache t'il alors tout en se débattant pour remettre ça avec son père.

Les flics le maîtrisent plus fortement alors qu'il ne cesse de s'agiter.

- Menottez les ! j'entends provenant d'un agent.

Jungkook, ne se laissant pas faire, se fait finalement plaquer au sol, la joue écrasée contre, les mains dans le dos.

- Kook-ah ! Je crie alors que Taehyung me retient. Arrêtez !

- Chim, calme toi ! Me supplie mon meilleur ami, dépassé.

Il me tient pendant que mon petit ami se fait menotter puis traîner dehors à la suite de son père. Hoseok est auprès de Yoongi, ils n'ont pas bougé. Le receveur est prostré, le regard dans le vide. Il n'a même pas l'air de s'être rendu compte que son meilleur ami venait d'être injustement arrêté.

Quand les lieux se vident, je m'extirpe de la prise de mon meilleur ami pour rejoindre l'extérieur en courant.

- Chim ! Attends !

Mais je n'attends pas, je cours pour les rattraper.

Jungkook est secoué par deux policiers, toujours aussi décidé à se débattre qu'à se battre.

Les étudiants présents devant la fac ont sorti leurs téléphones et filment la scène. Je me retiens donc d'aller plus loin.

Les gyrophares tournent, la masse d'étudiants se demande ce qu'il se passe tandis que je reste figé sur place à regarder mon petit ami se faire embarquer.

On se croirait dans un film.

Taehyung se place à mes côtés, admirant le désastre avec la même impuissance.

Un policier appuie sur la tête de Jungkook pour le faire entrer dans un des véhicules avant de claquer la portière.

Le cortège quitte ensuite les lieux. Je ne bouge pas. Je réfléchis...

- Chim...

Je me retourne vers Tae en lui agrippant sa veste.

- Il nous faut une voiture ! Où est Hobi ?!

Tae, traumatisé par mon air de meneur, hoche la tête avant de se mettre à courir vers les vestiaires.

On y retrouve rapidement Hoseok qui range mes affaires dans mon sac, et Yoongi, la tête entre ses mains sur le banc.

- Hoseok, ta voiture ! Il faut qu'on aille au poste ! Je l'agresse presque.

- J'ai pas ma voiture, s'empresse t'il de me dire. J'ai dormir chez Tae et.. -

- Rahh ! Je rage en perdant patience. Yoongi ?!

Mais le receveur ressemble à une coquille vide. Je m'agenouille devant lui.

- Yoongi ! Hé !

Je lui secoue la jambe.

- Laisse moi... Grogne t'il.

Je me doute qu'il doit être traumatisé ou je-ne-sais-quoi mais j'ai pas le temps d'être compatissant.

- Tu rêves ! On a besoin d'une voiture ! Ils ont embarqué Jungkook !

Comme je l'avais pensé, Yoongi n'avait même pas remarqué. Il scrute alors la pièce vide.

- Kook...

- Ouais, Kook ! Je répète pour le faire réagir. Alors bouge toi le cul ! Il faut qu'on aille au poste !

Il met un temps fou avant d'hocher la tête et de se lever.

On court tous les trois derrière le receveur jusqu'à l'avant de la fac. Le nombre d'étudiant a doublé, d'autres flics sont sur place maintenant. Un vrai bordel.

Yoongi scrute la foule avant de nous sommer de le suivre.

- Le parking est pas par là ! Je lui reproche.

- J'suis venu avec ma mère !

On se dirige alors vers celle que je devine être madame Min. Elle est avec le directeur et je vois très bien maintenant d'où vient l'air mal aimable de son fils.

- Maman, il nous faut ta caisse ! Les interrompt le receveur sans préambule. Ils ont embarqué Kook !

Le directeur prend la parole.

- Monsieur Jeon et son fils se sont vraisemblablement battus et..-

- Jeon Jogum est un enculé de violeur ! Crache Yoongi.

- Et il m'a agressé ! J'ajoute pour le soutenir alors que je prends place à ses côtés. Jungkook n'a fait que me défendre !

Madame Min croise les bras devant le directeur qui est devenu aussi causant qu'un mollusque.

- Écoutez moi bien, monsieur Chan. Vous allez renvoyer l'enseignant Jeon Jogum sur le champ, ouvrir une cellule de crise pour les victimes, demander un dépistage pour l'équipe de baseball...-

- Madame, je ne peux... -

-...  ou je fais un procès à cette faculté pour la négligence dont elle a fait preuve !

Face à son ton tranchant, les yeux du directeur se transforment en deux billes face.

- Maman ! Tes clés, putain ! S'impatiente Yoongi en secouant sa main vide sous son nez.

Elle abandonne alors le duel de regards dans lequel elle s'était lancée avec le directeur qui a finalement acquiescé à sa requête.

- Je vous emmène, déclare madame Min en commençant déjà à avancer. Je sens que Jungkook va avoir besoin d'une avocate.

_____

... À la semaine prochaine :3

Corrigé par park__selma

<3



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top