Chapitre 9


Comme chaque jour qui passe depuis le début de mon règne en tant que seigneur du royaume des damnés, je regarde l'horloge de Chronos qui fait défiler les heures inlassables de mon boulot. J'aime cet emploi qui me permet de découvrir les histoires de milliers d'âme, mais pour l'instant il n'y a que mon petit couple de mortel qui m'intéresse. Chaque fin de journée, je regarde comment leurs vies se déroulent dans leur petit nid douillet.

Ces mortels sont différents des autres et ne peuvent qu'attirer mon attention à tel point que j'en ai développé une lubie. Je ne comprendrai jamais pourquoi je me passionne à regarder des gens débiles raconter leurs journées au travers de ma vasque de feu. J'appelle ça la « Vasque-réalité ». Au commencement, je l'avais inventée pour qu'Achille puisse jeter un œil à la vie de son Patrocle malgré qu'ils aient été séparé...

- Si sa majesté veut bien se donner la peine de se concentrer pour qu'on puisse avoir fini plus tôt, ça nous serait tous agréable. Je sais que vous comme moi avons envie de faire autre chose, mais si nous ne faisons pas ce pourquoi nous sommes ici, personne ne le fera.

- Ach' j'ai l'impression que ma charge ici est futile. Si je condamne un mortel à la mauvaise punition, il porte réclamation et son dossier est ré-évalué par une autre instance de la mort et basta... J'ai entendu dire qu'Anubis avait droit à un jour de congé par semaine alors pourquoi pas moi ?

- Il faudra qu'on en parle à la prochaine réunion administrative des conditions de travail des dieux de l'Olympe. En attendant, posez votre sceau sur ce papier Newt.

Et j'ai recommencé à signer des papiers disant que telles personnes iraient dans tels cercles de l'enfer. Si vous connaissez un taf plus rébarbatif que ça, n'hésitez pas à me faire signe que je ne postule surtout pas là-bas quand les enfers feront faillites.

Quand l'Horloge s'est mise à sonner, je n'ai jamais fait aussi vite pour fuir le trône de fer sur lequel je siégeais et qui surplombait la salle de sa hauteur pour me diriger vers la salle d'amusement où l'écran enflammé était entreposé.

Ils étaient assis sur un banc de marbre blanc, mais quelque chose clochait par rapport à leur comportement habituel. Thomas avait la tête baissée et sa douce Teresa était effondrée la main entre ses deux mains. Visiblement, elle avait pleuré et mon futur soldat se retenait de faire pareil.

- Je ne vais pas rester là à attendre que ça recommence comme la dernière fois que tu es parti. Tu es mort une fois et je ne vais pas recommencer à traverser les limbes pour négocier ta vie à chaque fois Tom !

- Je n'en peux rien si le roi d'Athènes s'est encore emballé et à déclaré une guerre de plus contre Spartes. Tu sais que je ne veux plus me battre, mais c'est le devoir de tous les hommes en état de se battre de prendre part au combat.

- Je refuse que tu y ailles. Nous pourrions prendre nos affaires et fuir loin de tout dans les montagnes d'Argos. Je suis sûre que personne ne pourra jamais nous y retrouver. Tom je porte notre enfant quand même et si tu devais disparaitre, je n'aurai pas la force de l'élever sans toi !

- Teresa ! Ma décision est prise et je te promets que je reviendrai. Du moins, je vais faire de mon mieux pour !

Et il a pris un sac qui était à côté de la table et a quitté la pièce en essuyant une larme sur le coin de son œil pendant que sa compagne jetait une amphore à l'autre bout de la pièce en criant. J'étais moins surpris qu'elle du départ de Thomas pour la guerre. Après tout, il avait le gout du sang dans la bouche depuis la dernière guerre.

- Achille, tu vas avoir du boulot je pense. Tu vas me faire un résumé de la vie de Teresa chaque jour et moi je vais observer comment le guerrier s'en sort.

- Tu sais bien que quoi qu'il arrive, tu ne pourras que regarder sans agir...

- Je sais que tu as raison, mais c'est un membre de mon armée que nous observons. Tout comme toi !

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