J'avance dans le labyrinthe, mes mains légèrement tremblantes effleurant les parois froides et rugueuses. La lumière au-dessus de moi vacille, et chaque fois qu'elle faiblit, mon cœur rate un battement. L'adrénaline pulse dans mes veines, mais c'est une peur sourde, presque paralysante, qui commence à prendre le dessus. Je serre les dents pour ne pas céder à la panique.

Pourquoi ai-je accepté ça ? Où est Jasmine ? Elle m'a promis qu'elle ne serait jamais loin. Est-ce qu'elle est ici ? Est-ce qu'elle m'a suivie dans ce cauchemar ?

Je tente de calmer ma respiration, mais c'est inutile. Chaque bruit, chaque ombre qui bouge me donne l'impression d'être observée. Je sens un poids invisible peser sur mes épaules, comme si des dizaines de regards étaient braqués sur moi. Un craquement résonne quelque part derrière moi, et je me fige.

- Du calme, Lilia. Ce n'est que le vent, je murmure pour me rassurer.

Mais je sais que ce n'est pas vrai. Il y a quelqu'un ici. Ou plusieurs personnes.

Je continue d'avancer, me forçant à mettre un pied devant l'autre malgré l'envie de faire demi-tour. Les couloirs se succèdent, identiques, oppressants. Les ombres jouent sur les murs, formant des silhouettes qui disparaissent aussitôt que je les fixe. Mon esprit me joue des tours, ou peut-être pas. En tournant un angle, je m'arrête brusquement. Sur le mur, une phrase est griffonnée à la peinture rouge, comme une mise en garde :

« Tu n'es pas seule ici. »

Un frisson glacial me parcourt. Ce n'est pas qu'une menace. C'est une vérité que je peux presque sentir dans mes os. Je n'arrive pas à détourner les yeux de ces mots, mon souffle devenant de plus en plus irrégulier. Je reprends ma marche, mais mes pas deviennent hésitants. Je m'attends à tout moment à voir surgir quelque chose ou quelqu'un. Ma tête tourne à cause de la peur et de la tension. Je ne suis pas faite pour ça. Plus loin, un autre message est inscrit sur le mur :

« Je vois ce que tu fais. »

Je recule d'un pas, comme si ces mots pouvaient m'atteindre physiquement. Mon cœur tambourine contre ma poitrine, et j'entends ma propre respiration, saccadée, dans le silence.

Soudain, je perçois un mouvement au détour d'un couloir. Une silhouette. Non, deux. Je m'arrête net, le sang glacé. Les silhouettes sont immobiles, mais je sais qu'elles me regardent. Leurs masques blancs brillent faiblement sous la lumière tremblante. Je décide de continuer, en essayant de les éviter, mais à chaque tournant, une nouvelle silhouette apparaît. Certains ne bougent pas, d'autres esquissent des mouvements presque imperceptibles, comme pour m'intimider. Ils ne m'attaquent pas, mais leur présence seule me fait suffoquer. En passant près de l'un d'eux, il incline légèrement la tête, comme pour me jauger. Je détourne les yeux et accélère le pas, mais l'angoisse monte. Pourquoi sont-ils ici ? Ce ne sont pas juste des figurants, j'en suis certaine. Est-ce que c'est ça, la mise en garde de Ryder ? Est-ce qu'il essayait de me prévenir que je ne serais pas seule face à lui ?

Je continue d'avancer, mais chaque tournant me terrifie. Qu'est-ce que je vais trouver ? Un message ? Une silhouette ? Une impasse ?

Sur un autre mur, je lis une nouvelle inscription :

« Tu chauffes. »

Je secoue la tête pour chasser cette phrase de mon esprit, mais elle s'y imprime comme une menace latente. La tension devient insupportable.

Un autre message, un peu plus loin :

« Pas ici. »

Je serre les poings, essayant de comprendre ce que ça signifie. Pas ici, mais où alors ? Où est-ce que tout ça doit mener ?

Soudain, des bruits de pas résonnent derrière moi. Je me retourne, mais il n'y a rien. Juste le silence et les murs oppressants du labyrinthe. Je reprends ma marche, mais les bruits de pas continuent. Quelqu'un me suit. Je le sens. Je me retourne une nouvelle fois, et cette fois, je vois une autre silhouette, plus proche que les autres. Elle se tient immobile, le masque blanc me fixant d'un regard vide.

- Qu'est-ce que vous voulez ? crie-je, ma voix se brisant sous l'effet de la panique.

Aucune réponse. Juste un silence lourd, terrifiant.

Je recule, puis me mets à courir. Mes jambes tremblent, mais l'instinct de survie prend le dessus. Les couloirs se succèdent, et je ne sais plus où je vais. Je ne fais que fuir, sans réfléchir. Des rires éclatent quelque part dans le labyrinthe, suivis d'un cri aigu. Je m'arrête, le souffle court. Est-ce que c'est une mise en scène, ou est-ce que quelqu'un est réellement en danger ?

Un autre message apparaît sur un mur devant moi, cette fois écrit à la hâte, comme si quelqu'un l'avait tracé juste avant mon arrivée :

« Je sais avec qui tu es. »

Je ne comprends pas ce que ça signifie. Est-ce qu'ils parlent de Jasmine ? Est-ce qu'ils savent qu'elle devait m'aider ? Où est-elle ?

Je commence à perdre pied. Tout mon corps tremble, mes mains sont moites, et mon esprit est embrouillé par la peur. Je suis seule, complètement seule. Et si Jasmine ne venait pas ?

Je prends une grande inspiration pour me calmer, mais un bruit sourd derrière moi me fait sursauter. Je me retourne, et je vois une silhouette courir à l'autre bout du couloir. Cette fois, ce n'est pas une illusion. Quelqu'un est là, et il bouge.

- Qui est là ? crie-je, mais encore une fois, aucune réponse.

Je m'avance lentement, mon cœur battant à tout rompre. Chaque pas me rapproche de ce que je redoute le plus. Et puis, je tourne un angle, et je me retrouve face à une nouvelle silhouette. Celle-ci bouge, lentement, levant un bras pour pointer dans ma direction.

- Laissez-moi tranquille ! hurle-je, ma voix résonnant dans le labyrinthe.

Je fais demi-tour et cours à perdre haleine, sans savoir où je vais. Les murs se referment autour de moi, et l'angoisse devient insoutenable. Enfin, j'arrive à un cul-de-sac. Essoufflée, je me laisse glisser contre le mur, les larmes aux yeux. Je ne peux plus avancer. Je suis piégée. Un dernier message est écrit sur le mur devant moi :

« Tu ne pourras pas fuir. »

Et cette fois, je sais que c'est vrai.