CHAPITRE 13
Lorsque Ryder me dépose devant chez moi, je lui fais un bref signe de la main. Je me dirige rapidement vers la maison, mon cœur encore battant de la soirée passée avec lui. À peine ai-je franchi la porte que je surprends ma mère postée devant la fenêtre, un sourire amusé sur le visage.
- Eh bien, il est charmant, ce camarade, lance-t-elle avec un regard appuyé.
Je rougis instantanément. Je m'attendais à être discrète en entrant, mais évidemment, elle n'en a rien manqué.
- Maman ! Ça va pas de m'espionner comme ça ?
- Moi ? Espionner ? s'offusque-t-elle en riant doucement. C'est juste que... tu ne m'avais pas dit qu'il était si charmant. Tu sais que tu peux tout me dire, n'est-ce pas ? ajoute-t-elle avec un sourire.
Ma gêne grandit. Évidemment, elle se doute de quelque chose. Est-ce que ça se voit tant que ça que Ryder me plaît ? Certes, il plaît à tout le monde... mais je n'ai pas envie de m'attarder sur ce sujet, surtout pas après une seule soirée de devoirs. Heureusement, Jasmine arrive à ma rescousse, entendant notre échange depuis l'escalier.
- Maman ! C'est qu'un camarade ! s'exclame Jasmine en roulant les yeux pour essayer de minimiser l'affaire.
- Oui, oui, bien sûr, un camarade, répond notre mère d'un air faussement innocent.
Je la fusille du regard, mais Jasmine m'attrape par les épaules pour m'entraîner vers ma chambre.
- Allez, maman, on doit parler entre sœurs. Merci bien ! dit Jasmine, en accentuant sur le ton pour signifier qu'on aimerait être tranquilles.
Ma mère hausse les sourcils mais nous laisse filer avec un sourire. Jasmine et moi montons rapidement dans ma chambre, qui est devenue notre QG pour toutes nos conversations, en particulier celles concernant cette histoire de stalker.
Une fois à l'intérieur, on s'effondre sur mon lit, et Jasmine me fixe avec un sourire malicieux.
- Alors, c'est lui ? demande-t-elle d'un ton un peu moqueur, les bras croisés.
- Je... je sais pas. Il est si mystérieux... mais aussi si normal en même temps. Je ne pense pas que ce soit lui, Jas. Ce soir, il a été parfait.
- Même quand tu lui as parlé du jeu ? demande-t-elle en haussant un sourcil.
- J'ai pas parlé du jeu exactement. J'ai mentionné Megan, mais pas le jeu directement. Je veux pas qu'il me prenne pour une folle.
- Et alors ? Il a réagi comment ? questionne Jasmine en plissant les yeux, concentrée.
- Eh bien... il n'avait pas l'air très à l'aise. Comme s'il voulait éviter le sujet, surtout en ce qui concernait Megan. Il m'a juste dit qu'elle voulait attirer l'attention.
- Hmm... étrange quand même. Tu penses pas ? C'est comme s'il fuyait.
- Écoute, je te jure, Jas. Je ne pense pas que ce soit lui. Il a été adorable avec moi, il m'a même parlé un peu de sa famille, des trucs qu'il aime faire. Rien d'anormal. Sérieusement, c'était juste une soirée de devoirs, pas de quoi imaginer des choses.
- Donc... rien de bizarre ? Tu es sûre, Lilia ? insiste-t-elle en me fixant d'un regard sceptique.
- Rien de rien ! C'était une soirée tout à fait normale, promis.
- Lilia, il n'allait pas te dire "Enchantée, je suis le stalker qui te terrorise !" essaye de passer outre le fait qu'il te plaît deux minutes. Ça te ferait pas de mal de te méfier un peu plus, réplique-t-elle en soupirant.
Je hausse les épaules en me mordant les lèvres, un peu honteuse.
- Oui, Jasmine, oui ! Mais je te dis que je n'ai rien vu de suspect. Peut-être qu'on sera amenés à se revoir pour terminer le devoir, alors j'essaierai de creuser un peu plus, mais-
Soudain, un bourdonnement interrompt notre discussion. Mon téléphone vibre, nous figeant sur place. Mon cœur s'accélère tandis que je l'attrape d'une main tremblante et déverrouille l'écran. Un message anonyme s'affiche :
« J'ai une mission pour toi, Lilia. Demain, tu iras dans le bureau de monsieur Swath et tu voleras les sujets des prochains examens. Je veux que tu les déposes dans ton casier à la fin de la journée et que tu partes. Et n'oublie pas, je sais tout et je vois tout. Si tu parles de ça à quelqu'un, je dévoilerai tes petits secrets... »
Ma voix tremble tandis que je lis le message à haute voix pour que Jasmine puisse entendre. Son visage se fige d'inquiétude. Puis, trois nouvelles notifications apparaissent, chacune avec une image. Le contenu me fait l'effet d'un coup de poing : des photos de moi entourée d'hommes, à moitié nue, des photos qui me donnent la chair de poule.
Je plaque ma main sur ma bouche pour étouffer un cri. Ces photos, je ne les ai jamais vues... Ce n'est pas moi ! Mais le montage est si convaincant qu'on pourrait facilement me croire. Jasmine me regarde, sous le choc, ses yeux grand ouverts.
- Lilia... c'est quoi, ces photos ?! s'écrie-t-elle, la voix remplie de confusion et d'incrédulité.
- Jasmine... je... je te promets que c'est un montage. Je n'ai jamais fait ça ! Le stalker veut juste me faire pression avec de fausses photos ! dis-je, les larmes aux yeux, terrifiée par l'idée que quelqu'un puisse y croire.
Elle me fixe un instant, puis hoche lentement la tête, mais l'inquiétude reste visible sur son visage.
- Tu me le promets ? Parce que si les parents voient ça... ça serait la catastrophe. Écoute, Lilia, tu n'as pas le choix. Ce malade te tient. Tu vas devoir faire ce qu'il dit et voler ces fichus examens demain, murmure-t-elle, résignée mais fermement décidée.
Je baisse la tête, accablée. Je sens une larme couler sur ma joue, puis une deuxième. Et avant même de pouvoir les essuyer, tout mon corps est secoué de sanglots. Jasmine me prend dans ses bras, et je me laisse aller, épuisée.
- Jas, j'ai peur... Et s'il les publie quand même ? Et si... si tout le monde croit que c'est moi ?
Elle me serre plus fort et murmure doucement :
- Écoute, on va y arriver. On trouvera un moyen de prouver que ces photos sont fausses. On va s'en sortir, Lilia, je te le promets. Mais pour l'instant, on doit jouer son jeu...
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